Très étonnée de lire autant d'avis mitigés tant j'ai aimé ce livre !J'étais déjà fan de Gaiman après avoir lu Stardust, Neverwhere et Coraline, American Gods achève de lui donner sa place dans mon panthéon personnel ( reste à espérer qu'il ne devienne pas un dieu aussi cynique et désabusé que ceux de son livre

).Si dans ses autres oeuvres j'avais ressenti par moment un certain manque de profondeur psychologique, j'ai trouvé que ce (petit) défaut avait été ici corrigé . Beaucoup ont cité Laura, Czernobog, Ibis et Nancy parmi les réussites, perso je lui adjoint Ombre. (pourtant c'était mal parti, les taiseux ex-taulards n'étant pas ma tasse de thé

). Les noms ont une grande importance dans American Gods et Ombre porte fort bien son nom : ombre de lui même, incapable de vivre véritablement, d'assumer ses sentiments, il reste totalement fermé aux manifestations de magie auxquelles il est confronté. C'est finalement en acceptant ce qui est caché ( ses problèmes avec Laura et ceux liés à son origine, l'autre face de la pièce... ) qu'il se découvrira. A l'image des pièces qu'Ombre manipulent pour les faire apparaitre et disparaitre, ce livre est une mine de sous-entendus, d'implicites, de réflexions en passant tout simplement délicieuses ( ah le passage sur la peine de mort relevé par Publivore ! ). Pour peu qu'on aime la mythologie, quel plaisir de replacer tel ou tel personnage dans son panthéon d'origine

C'est d'ailleurs le seul point qui m'a frustré : en savoir si peu sur l'imaginaire américain et ne pas pouvoir relever les milles références qui, j'en suis sûre, parsème le livre. Je pourrai continuer à faire l'éloge de ce chef-d'oeuvre de fantasy pendant un bon moment mais le mieux est encore de le faire lire au plus grand nombre ! (je dédie cette lecture à Odin

)