81
Je ne vois d'ailleurs - excusez-moi - pas pourquoi le fait d'avoir des parents devrait être un empêchement, pas de partir à l'aventuire, mais de faire son devoir - ce que font la plupart des personnages de fantasy, contrairement aux héros médiévaux ou antiques chez qui la recherche de l'Aventure et de la Gloire est essentielle ! Les enfants adultes doivent vivre leur vie, même s'ils sont responsables de leur famille, et, quand le devoir les appelle, doivent, non rompre les liens, mais prendre leur envol ( ceci étant valable dans la vraie vie aussi... ).
Tout à fait d'accord.La famille est un empêchement de partir à l'aventure si le héros est vraiment très attachée à tel point qu'il ne peut s'en défaire... il faut en convenir, c'est plutot rare (heureusement d'ailleurs).Tout ce qui peut se produire, ce sont des réticences superficiels et très classiques, le déchirement de la séparation. Souvent ça n'influe en rien dans le départ du héros, mais c'est plutot l'occasion de noircir quelques pages supplémentaires.

82
Inoui,dimanche 11 janvier 2004, 21:39 a écrit :Tout ce qui peut se produire, ce sont des réticences superficiels et très classiques, le déchirement de la séparation. Souvent ça n'influe en rien dans le départ du héros, mais c'est plutot l'occasion de noircir quelques pages supplémentaires.
Je trouve ça assez cynique. ;)Que le thème de la séparation soit classique, évidemment, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas traité sincèrement (et donc pas seulement pour rallonger la sauce.) ou que c'est superficiel. :o Hors Fantasy, tous genres confondus, (excepté un roman qui serait entièrement consacré à ce sujet, la perte d'un proche, etc...) je n'ai pas trouvé ce thème mieux traité par exemple. Enfin, parfois oui, parfois non, comme en Fantasy en somme.

83
[Lambertine]Juste une réponse à Eolle : si rien ne retient Frodo dans la Comté, je ne crois pas qu'il se serait privé de faire son devoir - à savoir emporter l'Anneau à Bree, puis à Fondcombe, puis plus loin encore - si son vieil oncle avait encore été avec lui
Il me semble que quelqu'un disait que peut-être, ce qui rendait Frodon un peu "spécial" par rapport aux autres hobbits, c'était d'avoir eu un oncle aventurier qui a quitté la Comté ! :P (Et donc, il a peut-être plus de facilités à partir du fait de cette historique particulier... )Donc évidemment, ça n'est que supputation, mais si Bilbo avait encore été là, c'est peut-être à lui que Gandalf l'aurait demandé. Et s'il avait eu une fiancée, il aurait peut-être demandé à Gandalf de trouver quelqu'un d'autre de plus compétent... Voir même Gandalf ne lui aurait pas demandé... Ok, c'est purement gratuit, mais j'ai pris cet exemple pour dire que l'absence de famille, en l'absence de Bilbo facilitait le départ de Frodon, que cette absence pouvait être vue comme une sorte de moteur.
[Lambertine]Je ne vois d'ailleurs - excusez-moi - pas pourquoi le fait d'avoir des parents devrait être un empêchement, pas de partir à l'aventuire, mais de faire son devoir - ce que font la plupart des personnages de fantasy
Ne t'excuse pas Lambertine ! ;)Je ne sais pas, la réponse me paraît évidente : quand on a un entourage qu'on aime on n'a pas envie de le quitter... non ? Ou c'est moi qui suis débile ? :P C'est plus facile de partir quand on a peu d'attaches. Je ne dis pas que ça empêche les choses de se passer, mais que ça donne lieu à un déchirement.
[Inoui]Tout ce qui peut se produire, ce sont des réticences superficiels et très classiques, le déchirement de la séparation. Souvent ça n'influe en rien dans le départ du héros, mais c'est plutot l'occasion de noircir quelques pages supplémentaires.
Là, c'est que la famille n'est qu'un prétexte. Mais souvent, ce déchirement peut servir à la compréhension du héros, à mettre en évidence certains de ses traits de caractère. Cette ficelle n'est pas forcément gratuite.C'est ça que je voulais mettre en évidence en disant que tout avait un but. La personnalité d'un héros très attaché à son cercle familial est différente. Ca lui donne une particularité psychologique. A l'auteur de l'utiliser intelligemment et de ne pas en abuser.
[Lambertine]Les enfants adultes doivent vivre leur vie, même s'ils sont responsables de leur famille, et, quand le devoir les appelle, doivent, non rompre les liens, mais prendre leur envol ( ceci étant valable dans la vraie vie aussi... ).
Heu... Là on rentre dans des généralités psychanalytiques qui dépassent le sujet !!! :mrgreen: Encore une fois, tout ce que je voulais dire c'est que doter un héros d'une famille a un BUT pour l'auteur ! ;) (tout comme la lui ôter...) Et si typiquement l'histoire est une sorte de quête initiatique, l'aventure aura justement pour objectif de transformer l'enfant en adulte en remodelant ses liens à la famille. S'il s'agit d'un homme qui a quitté la femme qu'il aime (ou bien sa famille), elle sera présentée au long de l'histoire comme une sorte de récompense à son retour, de petit Paradis réconfortant à évoquer dans les moments difficiles, de motivation à survivre ou à sauver le monde pour qu'ils puissent y vivre ensemble en harmonie, etc... (quoique souvent, l'amour de sa vie, il le rencontre plutôt en chemin pour sauver le monde ! :D).(Si nous prenons pas exemple des héros de David Gemmel, leur détachement affectif, famille ou pas, leur donne une coloration très spéciale car leurs motivations sont très différentes d'un simple "Sauvons le monde du Chaos pour y trouver le bonheur!")Bref, famille ou pas, évidemment que le héros de Fantasy va remplir sa "mission"... Sinon y'aurait pas de livre ! :lol: Mais la manière dont l'auteur va gérer le relationnel à la famille servira de toute manière (ou sinon on est dans un mauvais roman... ce qui arrive ! :mrgreen: )

84
Bilbon partir à la Montagne du destin ? Il est bien connservé,sans doute mais de là à faire çà...Oui, c'est vrai, c'est plus facile de partir quand on ne laisse personne derrière soi ( Frodon à Cul de Sac ), ou quand on laisse le vieux "papa" entre de bonnes mains ( Frodon à Fondcombe ). Mais je ne pense sincèrement pas que gandalf aurait demandé à quelqu'un d'autre d'accomplir la tâche sous le prétexte qu'il avait une fiancée ( après tout, Aragorn a une fiancée, et Sam une quasi-fiancée ) ou de vieux parents ( ce qui est le cas de Merry, Pippin, Sam, Gimli et Boromir ). J'ai plutôt l'impression que, dans le cas du SdA, famille ou pas, on fonce. On n'a pas le choix. Ce qui ne veux pas dire qu'on le fait nécéssairement de gaité de coeur.C'est vrai que, quand on a un entourage qu'on aime, on n'aime pas le quitter. Non, Eolle, tu n'es pas débile. Mais quitter papa et maman n'est pas nécéssairement un "déchirement" quand on a vingt ans. Cà peut l'être, seulement !

85
Je voudrais revenir sur une chose : si la famille ( au sens des personnes qui ont élevé l'enfant ) peut être extérieure à l'action, l'ascendance est très souvent le moteur de l'action, que celle-ci se confonde avec la famille ou non. Orphelins ou pas, les héros descendent toujours de quelqu'un, et c'est souvent en fantasy ce qui fait d'eux ce qu'il sont. Cette ascendance pèse d'ailleurs souvent plus qu'elle ne libère. le fils de roi élevé par un fermier préférerait peut-être rester fermier que de lutter pour le trône ou pour sauver le monde...Je voudrais revenir aussi sur deux des personnages cités comme non-orphelins dans les pages précédentes : Brashen et Merlin d'Ambre : pas orphelins au sens strict car leurs parents sont en vie, mais pour Brashen aussi orphelin qu'un vrai puisqu'en rupture familiale totale, et pour Merlin en recherche d'un père qui lui manque terriblement bien qu'il l'ait à peine connu ( je trouve en fait que Merlin est l'un des personnages de fantasy qui souffre le plus de l'absence de son père ).Quant au sujet de la "responsabilité envers les vieux parents" qui serait une entrave pour le héros : ne forçons pas trop, quand même. La plupart des héros sont relativement jeunes, et leurs parents potentiels dans la force de l'âge. Un type de quarante-cinq ans n'a pas besoin ( sauf cas de maladie grave ) de fiston pour veiller sur lui.

86
lambertine,vendredi 23 janvier 2004, 15:00 a écrit :Orphelins ou pas, les héros descendent toujours de quelqu'un, et c'est souvent en fantasy ce qui fait d'eux ce qu'il sont. Cette ascendance pèse d'ailleurs souvent plus qu'elle ne libère.
Pèse ?Ben justement, c'est un poids, d'où mon expression provacatrice du boulet !!! :PEt hop, la boucle est bouclée !! :mrgreen: Blague à part, pour le fait de "quitter Papa-Maman", on peut tenir à eux et être adulte. En avoir rien à foutre de ses parents, ce n'est pas un signe de maturité (mais de conflit intérieur, certainement! :P). Je caricature encore, mais disons qu'un héro qui DOIT partir parce qu'il a une petite mission genre "sauver le monde", il peut se dire qu'il ne reverra peut-être pas tous ces gens qu'il laisse derrière lui. Et ça créerait une sorte de "déchirement" ; enfin il serait un peu triste quand même :D . (même si cette tristesse n'est pas une entrave, elle pourra rentrer en compte dans certains de ses choix)Encore une fois, l'attachement à la famille (à l'environnement d'origine je serais tentée de dire, pour englober les "pseudo-familles" aussi), cela permet d'être révélateur sur la psychologie du personnage.Et pour les héros sans ascendance, je me permettrais de citer le personnage du début de Légende de Gemmel qui devient plus tard Duc d'Airain. Mais c'est vrai que l'origine familiale sert souvent de ficelle dramatique, il faut bien l'admettre.

87
Mais je n'ai pas dit que c'était la famille qui pesait, qui était un boulet. Pas "papa et maman et le petit frère", mais l'ascendance, les ancêtres qui vous ont légué un héritage de GRR*** que vous êtes obligé d'assumer.Et je n'ai pas dit qu'un adulte ne pouvait pas être attaché aux siens. Mais je n'ai pas jusqu'à présent rencontré de personnage totalement détaché. Simplement 1. Ils font leur devoir 2. Ils ne passent pas tout leur temps à pleurer sur maman, ce qui serait plutôt gênant face à l'ennemi ( comme la plupart des gens dans la vraie vie ).Il y a une différence entre aimer ses parents ( naturels ou adoptifs ou de substitution ou que sais-je ) et faire son devoir malgré tout, et ne pas faire son devoir pour rester avec les siens ( qui ne doivent pas nécéssairement être les "parents" mais peuvent être aussi les enfants... )

91
Bien dit Gillo. On se demande vraiment sur quels critères ont été choisies ces trois "mères" diamétralement opposées entre elles. Ca porte à sourire, au moins. ;)

92
lambertine a écrit :Juste un petit commentaire : je ne trouve pas Molly Weasley si différente de Marge Simpson.Les anglais seraient=ils nostalgiques de la mère au foyer ?
Ben ça serait pourtant intéressant à développer, surtout que ça peut rester dans le cadre du sujet. :)

96
Pas le courage temps de lire tout le sujet mais il me semble récurrent que l'isolement familial est souvent un point de démarrage pour la construction soit de l'intrigue qui tient tout le roman(je trouverai qui a tué papa/maman) soit du personnage central (je suis comme ça parce que je suis seul/sans parents) D'un point de vue psychologique, savoir qui l'on est est indéniablement lié à savoir d'où l'on vient.Pas étonnant que pas mal d'intrigues soient basées sur l'élucidation d'un mystérieux passé dans lequel le héros cherche à en savoir plus sur qui étaient ses parents pour comprendre pourquoi il se trouve dans la situation toute moisie actuelle - et par situation moisie j'entends aussi bien prisonnier, esclave, héritier du trône, souverain de parade ou vagabond fauché.Et là :ph34r: je me rends compte que tous les derniers bouquins que j'ai vraiment aimé présentent cette particularité !!

97
C'est vrai que depuis quelques temps, j'ai l'impression qu'on "revient aux fondamentaux" avec des orphelins dans tous les sens, si je puis dire. Dommage d'un côté, mais en même temps, tant que ça reste le point de départ et pas la finalité...

98
Bon je vais peut être sortir du sujet (ou disgresser tout du moins), mais le concept du héros orphelin est un classique en Fantasy (je vais pas refaire un listing), mais aussi dans la bande-dessinée. Et dans TOUTE les bandes dessinées:En Franco-belge on a :Thorgal, dont l"orphelinitude" sans être le moteur de l'histoire en est pourtant une des bases fondamentaleLargo Winch, qui trouve une image du pêre pour la perdre d'office puis lui courir aprés tomes aprés tomesRahan, que la mort du pere adoptif a pousser a l'aventureet puis sans doute bien d'autre (ça serais vraiment laborieux de citer...En Manga, j'ai même du mal a trouver un héros de Shonen/Seinen qui a ses deux parents...(Naruto, Ichigo, Luffy, tous orphelin d'une maniere ou d'une autre)Et le pire, la cerise sur le gateau...le monde des comics de super heros!Batman, traumatiser par la mort de ses parents.Superman, le messie christique dont les parents se sont sacrifiés pour le bien d'un autre peuple.Green Lantern, Robin, Iron Man, etc... sans parler de Spiderman, orphelin au carré jusqu'a il y a quelque années, 1.5 maintenant et dont tous les deuils sont constitutifs de sa personalitée.Tout ça pour dire que plus qu'une recette de roman, il y a sans doute dans l'image de l'orphelin quelque chose qui en fait un personnage necessaire au "racontage d'histoire" quelque soit les lieux, et aussi a travers le temps (bah oui, il y a quand même des orphelin trés ancien en littérature (et en plus constitutif de la Fantasy (ça commence a faire pas mal de parenthêses hein?)), comme Merlin, Arthur et Lancelot, le triumvira de la "Table Ronde" tout trois orphelin d'une maniére ou d'une autre!).Bon j'arrete de m'étaler, pour un premier post c'est déja pas mal. Bonjour a tous, bonne nuit et a bientot!

100
Je viens de remarquer un truc, dans la même vague que le héros orphelin, il y a le "meurtre du mentor". Il est difficile de donner des exemples sans spoiler... puisqu'il suffit de citer un livre pour qu'on sache que le mentor en question va mourir assassiné. C'est donc un sujet mort né et j'ai préféré ne pas ouvrir de topic dessus à cause de ça. Mais je voulais quand même pointer ce fait : les mentors des héros ne survivent jamais !Et ils meurent rarement de vieillesse comme maître Yoda mais plutôt tués comme Ben Kenobi (voila l'exemple le moins "spoilant" à mon goût ;) ).Je pense à ça parce que ça fait le 5ème livre que je lis de suite où le mentor se fait tuer que ce soit au milieu ou à la toute fin du livre ! J'en ai commencé un nouveau où je ne sais pas encore ce qu'il va en être mais je me doute que ça va arriver...
► Afficher le texte