Fabien Lyraud a écrit :Les auteurs de fantasy exigeants ( Erickson, Tchaikovsky, Ian Irvine, Alan Campbell, Mark C Newton ainsi qu'un certain nombre d'autres, notamment des auteurs de chez Night Shade et on ne parle même pas de Catherynne M Valente) ne sont pas traduits.
Oui, mais Hal Duvan, Gene Wolfe, Glen Duncan, Graham Joyce, etc. le sont. Les éditeurs font des choix. Oui, je suis triste que Steven Erikson ne soit pas traduit en France, mais je sais pour l'avoir vu en librairie que le public est insuffisant pour rentabiliser droits et traductions. Et puis ne pas traduire ces auteurs là permet l'émergence d'auteurs français, peut-être est-ce un mal pour un bien.
Par contre on traduit de la fantasy hyper classique avec elfes et nains ou alors reprenant des schémas bourrés de clichés. La politique de Bragelonne c'est devenu publier un ou deux auteurs exigeants comme Rothfuss ou Scholes et au milieu de cela du tout venant. Mais une partie de ce tout venant peine à trouver son public.
Oui, et ?.... Quelque part, Bragelonne fait ce qu'il veut. C'est un éditeur, et donc il fait des choix éditoriaux. A toi de les suivre ou non. A un moment, comme lecteur ou comme libraire, je lisais 50 % de leur fantasy (il y a 5/6 ans, lorsqu'il publiait Douglass, Gemmell, etc.). Malheureusement, comme tu dis, ils ont changé leur ligne éditoriale, ce qui m'a entraîné à lire beaucoup moins leur production...Par contre, je note que depuis quelques moins, 1) ils publient moins 2) il y a un regain de qualité dans leur fantasy qui a l'air de se confirmer dans leur production à venir.Alors, on va dire que ce n'est pas si mal...
A coté de ça, il y a de la bonne fantasy populaire comme les romans de John R Fultz mais on nous les traduits pas non plus.
La aussi, ce sont des choix. On a eu Chris Evans ou Larry Correia à la place.
Je crois qu'une partie du public ne veut pas sortir des sentiers battus et veut des clichés et rien d'autres. Une autre partie,dont pas mal de gens ici, veulent des univers originaux, un worldbuilding qui sort du lot. On arrivera à développer la fantasy que si on arrive à faire passer des lecteur de la catégorie un vers la catégorie deux. Mais pour cela il faut trouver des oeuvres passerelles.
Là, ce n'est plus le travail de l'éditeur. En France, il y a de la fantasy pour tous les goûts. C'est au Libraire de faire évoluer les goûts des lecteurs, de leur confier des livres qu'ils n'auraient peut-être jamais lus.
Bragelonne a été la meilleure et la pire des choses pour le développement de la fantasy. Ils ont développé une offre massive, on contribué à développer un public. Mais ils l'ont figé dans une vision du genre et quand ils ont réagi pour diversifier l'offre et présenter d'autres styles de fantasy c'était trop tard. Le grand public avait sa vision stéréotypée du genre et ne souhaitait pas en sortir. Si ils avaient pris plus de risque à leurs débuts, peut être que la vision du genre serait moins faussée. Mais en même temps sans eux il n'y aurait pas eu une telle mise en lumières de la fantasy.
Tu sais, je crois que tu donnes à Bragelonne un importance qu'ils n'ont pas. Pour 99 % des français, Bragelonne n'existe pas (je ne veux même pas faire la stat pour Critic, je n'ai pas assez de mouchoirs pour pleurer.... :-)). Et puis pour le "coeur de cible", tu oublies tous les éditeurs à côté (il n'y a pas que Bragelonne, hein !) ou encore la vision de la fantasy développée par le cinéma ou les jeux vidéo (qui eux, touchent, beaucoup plus de monde). Zedd