Hello.Je livre, je ne commente pas (non, je ne commente pas.)On (IPR) enjoint aux profs de Lettres (pourquoi je continue de mettre la majuscule, je me le demande... ) de faire lire (faire lire, je vous demande un peu... et puis je retourne me mettre les doigts dans la prise) neuf oeuvres intégrales en une année de collège, c'est à dire huit mois ou 32 semaines (9/8=9/32. Absolument. Tous les profs de Lettres vous le diront.) Un des buts : qu'un ado, à la sortie du collège, ait lu 36 oeuvres (pourquoi ce nombre? Parce que : pourquoi pas? Faut bien 9 mois pour bricoler un môme, pourquoi pas 36 oeuvres pour lui forger une colonne vertébrale qui lui permette de penser debout.). Jusqu'à peu, les programmes de Lettres en collège étaient -globalement- calqués sur la progression des programmes d'Histoire. A charge, pour le prof. de Lettres de passionner les gosses de 12-13 ans (5eme) pour C. de Troyes, Béroul, Thomas, G. de Machaut, G. de Lorris, J. de Léry mais, rassurez-vous, on ne voit plus Rabelais en 5eme. On le garde -avec Montaigne et d'Aubigné- pour faire suer les lycéens qui rêvent, eux, d'aller suer sur les dance-floors. Quid de la fantasy? Ne pas me poser la question car j'ai toujours vu des nains partout. Je la refais. La fantasy, chez les auteurs précédemment nommés, elle est, un peu presque partout.... en filigranes... enfin... chez presque pas tous. En revanche, si on utilise la formule à la mode (formule extrêmement très récente chez les IPR, enfin, la mienne d'IPR.) de "littératures de l'imaginaire", on vire que Montaigne. Chouette, non?!? Et, non, mon IPR ne le fait pas exprès... d'être tendance. Elle est la tendance. Comprendre aussi le modèle vers lequel je me dois de tendre.Quid de la fantasy? Dans les manuels? 6eme? Souvent une séquence sur le thème des monstres ou celui des sorcières (j'ai dit "ou", Witch ; ). Because 6eme, récit "basique", les bases du récit, de la litt. : le conte (tous siècles, tous pays.) Because, l'Histoire, because le patrimoine culturel mondial : les récits dits "fondateurs" :
Ancien Testament,
Enéide,
Odyssée,
épopée de Gilgamesh, etc...Quid de la fantasy? Dans les séries? Attention, jargon. Une série pour un prof. de Lettres, ce n'est pas
GoT version HBO (ça peut l'être -en revanche- pour un prof d'anglais, sous conditions multiples et invariables.). C'est une série de 24 (pourquoi 24? Parce que ce n'est pas un multiple de 9. Parce que le prof a bien évidemment une biblio perso qui lui permet de prêter les 2 ou 3 exemplaires manquants.), une série de 24 livres (tous genres confondus) pas toujours identiques (Ah, les réassorts

), à savoir, pour exemples : 24 *
HP à l'école des sorciers ou 24
Odyssée (chez 3 éditeurs différents = pagination, texte traduit et abrégé,... différents.) Problème 9827 : les profs de Lettres veulent tous le même livre (quasi) en même temps. Problème 542 : 80 % des séries sont devenus illisibles attendu que 40 % seulement des séries sont en littérature jeunesse ou édition abrégée, expurgée, réécrite (lire : traduite du français vers le français) et que 20 % de ces mêmes séries ne comportent que 23 exemplaires. Problème 1 : Toujours. Il y a jamais assez de sous pour acheter plus d'une série et demie par an ou une série + des réassorts ici et là. Pourquoi des réassorts? Parce que les gosses dévorent les livres. C'est bien connu. Tellement vite qu'on a pas le temps de passer commande avec des sous qu'on a pas que, déjà, ils les vomissent. Certains, les rendent... Quand même. Une série de 24 pour 4 niveaux soit -grosso merdo- 4 niveaux x 25 élèves x 4 classes par niveau x 4 profs (qui veulent tous la même série en même temps. En particulier, ceux qui ont deux classes d'un même niveau...) x 9 livres à faire lire en 8 mois. Et la fantasy là-dedans? J'y viens.Mais d'abord. Comment dire... Le prof de Lettres est un papivore. Il n'aime pas les manuels qui brident sa liberté pédagogique, il ne connaît rien aux chiffres, il fait donc exploser la dotation en photocopies de l'équipe Lettres. Le gestionnaire qui va devoir jongler avec les lignes budgétaires le gourmande mais bon y a pas... Y a plus assez de sous pour acheter des séries (et faire "vivre" au passage le libraire local) parce que quasiment tout a été englouti dans le format A4. Ensuite, comment dire... Le prof de Lettres ne sait pas que, au hasard,
Alice aux pays des merveilles, programme de 6eme ou non, c'est de la fantasy. Le prof de Lettres, c'est M. Jourdain et Anne à sa fenêtre. Comme il fait de la fantasy sans le savoir et ne voit jamais rien venir, il fait la moue quand un collègue propose début septembre "et si que on commandait
Le magicien d'Oz ou
Le hobbit, les gars? On pourrait surfer sur la vague, classiques de la littérature, plaira aux mômes, litt. de jeunesse ; de plus, Baum, il est chez Librio, pas cher, et puis LGF s'est fendu d'un ptit livret péda sur
Le hobbit, toussa, toussa. Les gars...?" Sauf que des gars chez les profs de Lettres, y en a pas beaucoup. Y a -t-il un rapport entre le manque de testostérone et la sous-représentation de la fantasy dans les séries des collèges de France et de Navarre?Suis sûre qu'un pauvre gars actuellement en M2Pro sciences de l'enseignement, option Lettres mo, va écoper du sujet neuneu pour sa soutenance de mémoire. Après, comment dire... Le prof de Lettres, il n'a (peut-être) pas plus lu
Le magicien d'Oz que
Le hobbit, si bien que la moue qu'il fait... Ensuite, faut vous dire, que chez ces gens-là, monsieur, on a des considérations distinguées. En somme, on sait que, même en marcel, Proust ne s'écrit par prout. Et puis, le programme de 3eme vient de changer et déjà qu'on a pas assez de séries en autobio. Quoi,
Black Boy? Oui, on l'a mais plus personne ne le fait... Quoi,
la Planète des singes on peut aussi la traiter en autobio et faire d'une pierre deux coup avec "regards critiques sur nos sociétés contemporaines"? Peut-être mais... Bref, autobio. Estampillée. Pas une "autobio fictive" genre
L'assassin royal, non une autobio (fictive peu ou prou comme toutes les autobio.