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Flykillerman a écrit :Euhh, l'illustrateur, c'est Renoir ou Monnet?
Les couvertures tout en finesse se font rares. On va pas cracher dessus. Je la trouve magnifique. J'avoue que je n'avais pas remarqué tout de suite la patte. ;)Au fait, qui est l'illustrateur ?

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Voilà, je viens de refermer le Dragon Griaule et je ne peux qu’abonder dans le sens de Lorkhan et des autres avis positifs. L’univers développé par L. Shepard (que je ne connaissais pas) m’a vraiment interpellé. Au fil des nouvelles et porté par la finesse de la plume de l’auteur (je salue au passage le travail de monsieur Brèque), la présence malfaisante de l’esprit de Griaule s’insinue subtilement entre les lignes (et dans ma tête). Il s’en dégage une sensation de malaise, de noirceur où le libre-arbitre et la psychologie de l’individu sont mis à rude épreuve et en ressortent rarement indemnes… Couplé à des contextes politiques sinistres (qui prennent toute leur ampleur dans « Le Crâne ») et une ambiance délétère, je me suis retrouvé rapidement projeté dans le récit (aïe…). Et avant de replonger un jour dans cet univers, avec le Calice du Dragon, je vais surtout lire un truc plus léger - la Magnificence des Oiseaux me fait de l’œil dernièrement - un peu plus dans la gaudriole (une forme de dyslexie bizarre créée au début de ma lecture à chaque apparition du mot « Griaule »…:rolleyes:).(Pour l'illustration de la version poche, il s'agit de Johan Camou)

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En plein milieu, j'ai lu les 3 premières. 1) Chapeau bas à Jean-Daniel Brèque dont le boulot de traduction ne se 'sent' absolument pas. 2) Griaule : Le concept interpelle.La bestiole en impose! D'abord la taille démesurée du dragon est difficile à conceptualiser. Alors on va faire des conversions [ m'y perds sans les métriques :(] :"Au fil des siècles, il avait grandi jusqu'à mesurer sept cent cinquante pieds au garrot et plus de six mille pieds de la queue au museau." (L'Homme qui peignit le dragon Griaule).750 pieds = 228.5958m ..........donc 230m de haut 6000 pieds = 1828.7665 m ....et 1,8 km de long.3) Sinon, à ce stade de lecture, ce qui me marque le plus, c'est que tous les persos ne cessent de rabâcher combien le dragon est mauvais. Combien il les influence, leur fait commettre des choses sordides....Cela sonne comme un prétexte, une justification. Une sorte d'auto-persuasion. Peut-être que cette contrée eut été totalement différente si les gens qui y résidaient n'étaient pas convaincus que Griaule était néfaste.Je ne vois pas quand et par quoi le libre arbitre des protagonistes est entravé.Particulièrement dans la nouvelle Le Père des pierres, avec le personnage de Korrogly.
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Creepy.En fait ce qui fait froid dans le dos, ce n'est pas Griaule (oui c'est une créature inhumaine, oui sa physiologie est différente, oui il y a tout un troupeau de bestioles pas glop dessus/dedans/alentour) mais les humains qui l'entourent....Après les 3 premières nouvelles, voici ce qui (me) ressort : Griaule est un prétexte. Un prétexte à être bas. Une philosophie, quoi!Shepard dépeint avec finesse ce travers, ces bassesses et cette horreur humaine.Là encore, Chapeau bas!J'attends d'achever Le Dragon Griaule et Le Calice du Dragon pour voir si cette impression sera confirmée/infirmée....4) Faut aussi signaler le boulot très précis de ceux qui ont mis une bibliographie de Lucius Shepard à la fin du bouquin. On a :Chaque Roman/Essais/Nouvelle/Recueil est cité.Titre; date et support de parution; référence si recueil; nom du traducteur; références des différentes éditions.Il est précisé si le recueil a un équivalent dans une édition anglo-saxonne.Les nouvelles sont classées par périodes. Et chaque texte est numéroté. Cela permet de signaler quels textes sont contenus dans quels livres de manière brève, exhaustive et définitive.NB : Bibliographie présente dans les éditions J'ai Lu du Le Dragon Griaule et celle du Bélial du Le Calice du Dragon.L'aspect final de cette bibliographie pourra en rebuter, mais c'est fort pratique.Très pro : Thanks. :) Agitation du Chapeau!5) Prévoir bouquin pour contrecarrer effets de Griaule, (rectification :) des habitants de la vallée de Griaule.@ Vagabond : La Magnificence des Oiseaux est un très bon choix!Perso, j'irai prendre un bol d'air frais avec le Porcelaine d'Estelle Faye.

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Je viens de terminer ma lecture du dragon Griaule et du calice du dragon. C'est exactement ce à quoi je m'attendais... cynique, sombre, malsain, avec une vision assez pessimiste de la nature humaine le tout servi par une belle plume à l'efficacité redoutable. Quand on connaît un peu l'histoire de l'Amérique latine et de ses relations avec les États-Unis on ne peut que dresser des parallèles. La traduction est remarquable et J.-D. Brèque semble avoir fait un très bon travail. Je n'étais pas particulièrement fan des nouvelles mais après Jaworski et Sheppard je commence à changer d'avis.

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Je voulais le lire depuis sa parution, mais il m'aura fallu quand même un certain temps pour me pencher sur l'ouvrage. Et je referme Le Calice du dragon tout aussi conquis qu'avec le Dragon Griaule. J’avais beaucoup apprécié les nouvelles, le roman est tout aussi bon. Il est ambitieux dans ses thématiques et dans sa structure (nombreuse ellipses), mais il reste pourtant très plaisant à lire (je l'ai trouvé plus accessible que les nouvelles). Le travail au niveau du vocabulaire et de la traduction est très bon. Je vous renvoie à la critique de JDoe pour plus de détails, je suis en tout point d'accord avec elle.Quel dommage que Shepard soit mort, j'aurais volontiers lu une "suite".

80
Pour ce qui est des nouvelles elles me semblaient d'un intérêt et d'une difficulté d'approche variable, bien que je les ai dévoré. Plusieurs de mes proches ont eu des difficultés avec la première et ont eu l'impression d'avoir un auteur plus "aboutit" au fur et à mesure du recueil ; sensation retrouvée avec le calice du dragon. J'imagine que cela se comprend aisément quand on regarde la chronologie... Pour ma part ce fut un peu particulier vu que j'ai commencé par le calice.