Fabien Lyraud a écrit :Il semblerait que le futur ne soit pas systèmatiquement synonyme de SF. Si l'on en croit Locus le roman de Nnedi Okorafor "who's fears death" est de la fantasy. Or si l'on en croit le résumé de ce livre, il s'agit d'un roman post apocalyptique se déroulant dans une Afrique de l'ouest dans un futur lointain. Ce roman a toutes les caractéristiques de la SF et il y a quelques années on ne se serait même pas posé la question. Le résumé du roman nous dit aussi que le personnage principal est une sorcière et qu'il est question de magie. Bref j'ai l'impression que dans un avenir proche la fantasy va annexer un partie de la SF.
Si ce n'est déjà fait, avec le steampunk par exemple, qui n'est souvent qu'une uchronie sans grande référence historique autre que générale. Et on peut considérer que l'uchronie est de la SF à rebours. C'est peut-être pourquoi les éditeurs se mettent de plus en plus à parler de "Littératures de l'Imaginaire", expression que je trouve un rien grandiloquente et comique sans le vouloir (enfin, je le suppose, parce qu'une littérature sans imagination, c'est passionnant comme l'Annuaire Téléphonique). Peut-être qu'on assiste à une évolution
dans les mentalités, la politique commerciale des éditeurs n'étant après tout que le reflet du ressenti de leur(s) lectorat(s) : après avoir érigé des chapelles en bastions imprenables (SF, Fantastique, Polar, par opposition à Littérature avec un grand "L"...) pour gratter un maximum de pognon dans ces secteurs qu'ils prévoyaient prometteurs financièrement, ils en reviendraient à une notion plus globale et moins sectaire. Après tout,
Le Maître et Marguerite ou
La Métamorphose ne sont-ils pas des oeuvres qui relèvent du Fantastique ? Alors pourquoi ne les voit-on quasiment jamais dans les collections dédiées à ce "genre" littéraire ? Et si l'édition dans son ensemble commençait à reconnaître qu'il existe des écrits ayant de réelles qualités littéraires dans ces genres depuis si longtemps longtemps sous-évalués - pour ne pas dire méprisés - que sont la SF, le Fantastique ou le Polar ? Même si le processus tenait beaucoup plus d'un calcul financier que de l'appréciation pure des divers talents, ce serait peut-être le début d'une reconnaissance de la part des industriels du milieu. On peut toujours rêver.Pour en revenir au thème du forum, moi je voterais plutôt pour l'uchronie. Elle permet une assise solide pour l'histoire, et des développements qui permettent à l'auteur d'exposer une vision souvent passionnante de ce qui aurait pu se passer APRES, SI...