En même temps avec l'experience de la lecture on peut quand meme distinguer le "c'est pas mal /c'est bien mais j'aime pas" du "c'est assez nul (style vide, personnages caricaturaux, intrigue vu et revu...).Et je ne citerai personne pour ne vexer personne, il y'a quand même quelques critères "objectifs" de jugement d'un livre et il y'a des livres "objectivement" nul (style plat + intrigue prévisible + personnages creux et interchangeables c'est pas une très bonne base par exemple).
Je ne dis pas le contraire. Ce que je dis dans le podcast au travers de la voix de Guigz (j'aime bien quand je suis dans ta bouche, Guigz

), c'est que des critères complètement objectifs - dont je ne nie pas l'existence - peuvent finalement être très secondaires face au ressenti final du lecteur, complètement subjectif. Et que le jugement final se fait sur un critère simple : est-ce que j'ai aimé lire ce livre ou pas ?Deux choses : les critères qu'on dit objectifs le sont en fait rarement (voir l'exemple d'Aka qui trouve le style de Proust beaucoup trop lourd) et le jugement du lecteur peut être complètement décorrélé de ces critères.Pour le premier point, je prenais l'exemple de la Horde dont on vante souvent la qualité du style, l'originalité du thème et des personnages. Bref, des critères qui semblent objectifs. Mais si le lecteur se fait chier parce que le style est pour lui pompeux et prétentieux, que l'univers ne lui évoque rien parce que justement trop détaché de ses références, il est en droit de dire que le livre est mauvais. Tout comme j'ai le droit de dire que La Horde du Contrevent est excellente parce que le style de Damasio est fin et enlevé. Difficile d'en faire ressortir une vérité objective sur le style de Damasio. On peut dire que c'est pensé, travaillé et réfléchi, mais bon/mauvais, je sais pas. Tout comme l'humour, le style est vraiment une histoire d'appréciation.Autre exemple pour illustrer le deuxième point, pas littéraire mais c'est le même principe : la websérie Noob. Fruit du travail d'amateurs passionnés, on peut facilement dire que c'est cheap, mal joué voire mal réalisé pour les premières saisons. Des critères objectifs. Pourtant les fans sont nombreux et ils ne gueulent pas "C'est tout pourri, mais j'adore !". Non, ils adorent parce que pour eux c'est bon. Pas grâce à des éléments objectifs, mais parce que la passion des créateurs est communicative, parce que ça parle à leur expérience (jeu de rôle/MMORPG entre potes), parce que, parce que. Bref, le ressenti personnel reste plus fort que de simples éléments objectifs mis bout à bout.Si j'écoute Gilthanas parler de son intérêt pour les romans dérivés, notamment de D&D, c'est assez proche aussi. Quand il ouvre un roman de ce type, il ne cherche pas à être bluffé par le style, il ne veut pas des persos originaux et il sait habituellement où il met les pieds, il veut juste se replonger dans un univers qu'il adore parce ce que l'esthétique lui plait, parce que ça lui rappelle ses parties de JdR, etc. Si le roman l'emmène dans l'aventure qu'il voulait, le roman est bon. Sinon, et il en cite dans le podcast sur les romans dérivés, il peut aussi tomber sur des purges.
Oui, mais la réaction suscitée chez un interlocuteur, découlant de la perception de ton message, sera différente. Tu prendras selon moi plus de risques à ce que le débat se focalise sur la question de l'objectivité/subjectivité en disant "c'est" qu'en disant "je pense que".La preuve, c'est ce que semble faire Witch (et à mon sens, elle a raison de le faire).
Oh mais là encore, je dis pas le contraire. Il est évident que quand je dis "Mistborn c'est tout naze", je joue la provoc.Mais ce à quoi je voulais réagir, c'est au fait que Witch dit être d'accord pour dire qu'un roman "bon objectivement" ça n'existe pas forcément, mais qu'il ne faudrait quand même pas dire "ce roman est pas bon". Pour moi, les deux sont incompatibles. Soit on dit qu'un roman peut être jugé principalement sur des éléments objectifs et dans ce cas-là on peut dire "ce livre est bon, mais j'aime pas" ou "ce livre est mauvais, mais j'aime", soit on dit que le jugement d'une œuvre est principalement subjectif et dans ce cas-là un livre peut être mauvais pour quelqu'un est bon pour une autre personne. L'entre-deux me paraît pas cohérent.PS : je ne retire pas la réalité de la technique narrative, littéraire, cinématographique voire humoristique d'une œuvre. La quantité de travail mis dans une œuvre, la contextualisation d'une œuvre dans en corpus (références, utilisation de codes, etc.), l'utilisation d'une bande son, etc. sont des éléments objectifs qu'on peut analyser et apprécier. Mais ça ne préjuge en aucun cas du ressenti final du lecteur/spectateur et donc de son avis sur l’œuvre. Ce n'est pas parce qu'il y a du travail et de la réflexion que le message passe forcément entre l'auteur et son public.NeoSib pourra vous apporter autant de preuves factuelles possibles que Le Hobbit n'est pas une œuvre réalisée au hasard, que ses thématiques sont en cohérence avec ses plans, ça ne changera pas votre ressenti à la sortie de la salle et votre verdict "C'était nul". Et c'est normal.