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Hmmm... "Arachne", c'était pas génial. Je ne suis pas sûr que le terme de remplacement est tellement mieux, mais je ne vais pas pleurer sur la première traduction.

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Sylvadoc a écrit :Personne pour crier à la révolution suite à la nouvelle traduction d'Arachne/Shelob ? M'enfin les gens ! ^^
C'est surtout Barbebois qui m'attriste. "Sylve" était pour moi plus enchanteur, plus poétique.

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Mais il s'appelle "Treebeard" dans la version originale. Si Tolkien avait voulu quelque chose de poétique et délicieusement surranné, il l'aurait appelé "Treowbart"! ;)

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Ce qui est exactement, en l'occurrence, ce que l'on peut qualifier de belle infidèle et que l'on ne saurait exclure d'office. Toutefois je ne vais pas relancer le débat Vivesaigues/Riverrun ou Néra/Blackwater car je sais combien les positions sont divergentes. A la décharge de Lauzon on ne saurait également évacuer le fait que Tolkien soit un philologue, ce qui n'est pas sans conséquences pour le traducteur vu le rapport particulier du professeur avec les noms propres. Cependant l'argument que tu emploies reviendrait à vouer au bûcher le travail de Baudelaire sur Poe, pour reprendre un exemple connu et estimé, me semble t-il, à juste titre.Après cela doit être l'habitué en moi des traductions grecques qui se réveille.Je ne m'étais pas manifesté avant la remarque de Sylvadoc, vu que je recommande chaudement la nouvelle traduction, ce qui n'empêche pas une pointe de regret en l’occurrence.

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Une petite question pour la traduction, pourquoi les unités de mesures (pied ou lieu..) ne sont pas traduites en système métrique ? Parce-que 14 pieds de haut c'est bien gentil mais qui sait ce que ça représente.. Quite à traduire, autant traduire jusqu'au bout non ? Je n'ai pas forcément envie d'avoir ma calculette à coté de moi quand je lis.C'est une remarque générale pour les écrits de fantasy pas spécialement pour ces extraits

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Alors, pour le système métrique, j'ai un début de réponse.le mètre est une unité de mesure graduée qui suppose un étalon servant de point de repère : un hobbit ferait donc entre 0.9 et 1.2 mètre.Ce qui nous fera penser (pour ma génération notamment) au aventuriers de Naheulbeuk rencontrant un troll des collines berserk de 3.12 m, avec une envergure de 4.32m.Une unité non métrée, ça glisse plus facilement dans le texte : combien de gens parlent d'encablures sans même avoir une idée de ce que ça représente ? Vingt mille lieues sous les mers, est-ce que ça a vraiment gêné quelqu'un ? (c'est un question, on aurait pu avoir "80 000 kilomètres sous l'océan" à la place).Rappelons s'il le faut que si le mètre a été inventé, c'est pour avoir quelque chose de mesurable avec précision : le pouce ou le pied basé sur la taille de l'individu, ça conduit à des écarts. Je suppose (n'étant que moi-même) que laisser ces mots, ça évite de faire apparaitre la règle à calcul dans l'imagination.Et d'ailleurs, certains auteurs font le poids en stone (dans les 6 kilos).

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(Ce que je veux dire, c'est que nos grands auteurs français ont continué à utiliser les lieues et les pouces alors que le système métrique existait déjà, sûrement pour Victor Hugo et Baudelaire aussi).

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Je trouve ça moins gênant quand c'est pour des grandes distances, 20 000 lieu ont sait que c'est grand et que du coup ça se passe au fond de l'océan, alors que 12 pieds on ne sait pas si ça fait 3m, 4m ou autre chose, je trouve ça plus difficile du coup de se représenter la situation. Après pour Hugo il est né au début du 19eme (Baudelaire je ne sais plus) et je ne sais pas si le système métrique (qui date de la révolution) était déjà adopté par tout le monde, j'imagine que les anciennes unité ont perdurées un peu. Mais après ce n'est pas non plus un gros problème, je voulais juste poser la question ;)

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Bon courage pour le calcul. On s'y est essayé, on en a perdu notre latin (Le Monde des Hobbits, p. 69) :D
1 ongle (toe-nail) = ½ pouce anglais, soit 1,27 cm1 orteil (toe) ou gros orteil (big toe) = 3 ongles1 pied (foot) = 6 orteils1 pas (pace) = 16 orteils1 marche (step) ou aune (ell) = 3 piedsLes hobbits utilisent aussi la double-marche (two-step) de 6 pieds, aussi appelée longue foulée ou brasse.1 foulée (gait) ou toise (rod) = 2 pas1 bande (stripe) = 6 foulées1 course (run) = 10 bandes1 arpent (sullong) = 3 courses1 veiage (yong ) = 10 courses1 mille (mile) = 2 veiages1 lieue (league) ou vergie de Bree (Bree tigh) = 3 milles Le mille hobbit qui fait 1600 yards ou 1463 m, est légèrement inférieur au mille anglais qui mesure 1760 yards (1609 mètres). Certaines distances spécifiques ont une appellation particulière. Ainsi, une distance de 1,4 milles (soit 2253 mètres) est appelée « mille de Bree » ou « veiage-mille hobbit » ou encore « longmille hobbit » tandis qu’une distance d’environ 0,74 mille (soit 1191 mètres) est appelée « mille-pas » ou « courtmille ».
Concernant Treebeard, Sylvebarbe est effectivement plus poétique, mais sylve désigne un pluriel, une multitude d'arbres, là où Tree est singulier (et Treebeard seul).

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La question est intéressante, ça me permet de préciser qu'en fait, on a eu de la chance.Tolkien avait prévu d'harmoniser les unités avec les peuples qui les utilisaient : les hobbits sont petits donc un pas, pied, mille, ongle, orteil, step, longue foulée, toise, arpent et lieue (plus quelques autres que je vous épargne) sont différents entre la Comté, Bree et le Gondor.Pour les hobbits, cela figure page 69 de l'estimable Monde des hobbits , précisant même que les hobbits avaient le longmille et le courtmille. Et les ents comptent en pas d'ent, sans donner d'équivalence, il ne reste que l'imagination des dimensions, sauf à prendre des notes.Un humain de 7 pieds, c'est un basketteur, donc un ent de 14 pieds, c'est mastoc.Edit : owned sur la ligne.

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Volume 2 acheté et en cours de lecture.Bon, ce n'est pas comme si je ne connaissais pas le livre comme ma poche, alors évidemment, le temps pour le terminer sera un peu plus long que pour un ouvrage nouveau.N'étant pas un lecteur anglophone, je ne saurais dire si cette traduction est plus fidèle que la précédente même si j'ai lu de nombreux extraits et interviews des personnes impliquées dans cette traduction.En tant que fan depuis plus de 30 ans de ce livre, je salue cette volonté de remettre la prose de ce livre à jour pour les anciens comme les nouveaux lecteurs. Néanmoins, si je ne suis pas anglophone ou anglophile, il m'est arrivé de faire la grimace au cours de la découverte de ce tome. Certaines phrase sonnent moins bien, certains mots ne semblent pas à propos... et puis, je n’apprécie toujours pas le choix effectué sur les noms propres. D'un côté je suis heureux que cette démarche soit motivée par le fait de coller à l'oeuvre d'origine, mais en tant qu'ancien lecteur et en tant que cinéphile, ce choix me semble tellement compliqué à apprécier. Cela isole finalement le livre et j'en veux pour preuve mes propres enfants qui avaient commencé et abandonné la lecture du Hobbit. Après avoir découvert le premier film, ils ont décidé de se remettre à la lecture du livre. Ayant plusieurs éditions chez moi, ils ont choisi par hasard l'édition la plus récente et ... ils ont laissé tomber pour se rabattre sur une ancienne éditions plus fidèle aux noms utilisés dans le film ainsi qu'aux habitudes de leur père pour leur parler de tel ou tel personnage.La vérité est que ce changement sur les noms propres, quoique compréhensible de sa motivation n'apporte finalement rien à la présente traduction (à mes yeux bien sûr). Même si cette traduction était célébrée dans le monde entier comme une incroyable réussite, donnant même envie à des anglophones à abandonner leur langue pour lire le livre en français, cela resterait un livre traduit, et l'oeuvre d'origine resterait en anglais.Sur cette idée, en lisant l'Arpenteur plutôt que Grands-pas, je n'ai pas l'impression de m'élever au niveau de Tolkien pour arriver à comprendre la finesse de sa pensée. Je découvre un nom, certes agréable mais dont la force évocatrice n'est finalement pas supérieure. Evidemment, si la traduction précédente avait été plus juste, nous n'aurions pas cette discussion, mais maintenant que je peux découvrir cette traduction, je me pose raisonnablement la question de ce qu'elle apporte, de ce qu'elle m'apporte et en quoi l'oeuvre d'origine me semble plus accessible, complète ou meilleure. En ce qui concerne les chants, le bénéfice est énorme car enfin leur lecture n'est plus fastidieuse, elle est plaisante. Plus encore. Mais pour ce qui est des noms propres, j'en viens à penser que l'apport au lecteur est nulle. Que cela tient plus d'une démarche personnelle (celles des personnes impliquées dans ce projet), d'un souhait de "complétion", d'une ambition presque universitaire, mais pour ce qui est de s'adresser au plus grand nombre, de rester dans une logique populaire (dans son sens le plus noble), je pense que c'est une énorme erreur...

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John_Carpenter a écrit :Mais pour ce qui est des noms propres, j'en viens à penser que l'apport au lecteur est nulle. Que cela tient plus d'une démarche personnelle (celles des personnes impliquées dans ce projet), d'un souhait de "complétion", d'une ambition presque universitaire, mais pour ce qui est de s'adresser au plus grand nombre, de rester dans une logique populaire (dans son sens le plus noble), je pense que c'est une énorme erreur...
Cela tient aussi au droit d'auteur... eh oui.(hélas... Note très personnelle.)

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Je pense que ce qu'il veut dire c'est que le traducteur a aussi des droits notamment sur ses choix de traduction. Et que Daniel Lauzon n'a peut-être pas le loisir de reprendre certaines anciennes traductions de Ledoux.