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J'en suis à un peu plus d'une centaine de pages et c'est un régal. Je ne sais pas la part de la traductrice la dedans, mais je suis conquis par le style, le rythme, les images. J'adore aussi l'univers pour le moment et ça je suis sûr que ce n'est qu'Ada Palmer la fautive 

Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk
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La traductrice a donné une conférence avec Ada aux Utopiales, confirmant le lien étroit entre elle et Ada pour la difficile traduction du roman et ses choix.
Les deux sont géniales et connaissant les traductions de Michelle pour Poumon Vert et surtout Isabel des feuilles mortes, je ne doute pas que la traduction participe à la grandeur du texte français.
Les deux sont géniales et connaissant les traductions de Michelle pour Poumon Vert et surtout Isabel des feuilles mortes, je ne doute pas que la traduction participe à la grandeur du texte français.
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J'ai donc lu Too like the lightning, et je ne suis pas emballée. Je comprends parfaitement que ça plaise beaucoup à d'autres : c'est original, l'univers est intrigant et fouillé, les personnages sont crédibles... Mais ce n'est pas spécialement ma came, et surtout j'ai été exaspérée dès la deuxième occurrence par les adresses au lecteur, écrites de surcroît dans l'anglais du XVIIe siècle. Du coup, je ne ferai certainement pas l'effort de lire la suite en VO. Si elle sort en VF, je tenterai peut-être.
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Enfin terminé.
En résumé, au bout de 650 pages, ben je n'en sais pas beaucoup plus que ce que raconte la 4° de couv ! Un peu quand même, principalement via le tout dernier chapitre. C'est court. Mais les rares révélations arrivent de manière abrupte (coucou Barcelone !).
Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre qui m'ait autant ennuyé. Il y a un petit côté "Le monde de Sophie" de Jostein Gaarder où le récit n'est qu'un prétexte pour faire un peu d'histoire de la philo.
Bon, Ada Palmer rend un vibrant hommage au Monde des salons (pour faire référence au beau livre d'Antoine Lilti) sauf que Marie-Thérèse Rodet Geoffrin est dans une version Madame Claude. On voit bien également tout au long du livre l'influence des gender studies avec l'utilisation du pronom personnel indéfini "on" au singulier comme au pluriel censée effacer le genre mais qui au final ne fait qu'alourdir inutilement la lecture. A tel point que j'ai fini par remettre les pronoms genrés idoines.
Que l'auteur aspire à effacer le genre, soit, pourquoi pas. C'est après tout dans l'air du temps. On pourrait à ce titre croire que les stéréotypes vont être cassés. Et là on tombe sur ce passage tiré de la page 356:
Certains crieront au génie. Je n'ai personnellement pas trouvé ça d'une grande finesse.
Globalement, son monde m'est apparu artificiel, dénué de la moindre épaisseur. Les enjeux ne m'apparaissaient pas clairement. Le récit se perd en palabre et avance par à coups. C'est tout sauf fluide.
Bref comparer cet ouvrage à un monument comme Hypérion, mouais...
Ce livre m'apparait comme daté, daté de notre époque et de ses problématiques. En tant que tel, je pense qu'il vieillira mal.
L'histoire va t-elle enfin décoller dans la suite ? C'est la seule question que je me pose.
Mais en l'état, je n'ai pas aimé ce livre.
En résumé, au bout de 650 pages, ben je n'en sais pas beaucoup plus que ce que raconte la 4° de couv ! Un peu quand même, principalement via le tout dernier chapitre. C'est court. Mais les rares révélations arrivent de manière abrupte (coucou Barcelone !).
Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre qui m'ait autant ennuyé. Il y a un petit côté "Le monde de Sophie" de Jostein Gaarder où le récit n'est qu'un prétexte pour faire un peu d'histoire de la philo.
Bon, Ada Palmer rend un vibrant hommage au Monde des salons (pour faire référence au beau livre d'Antoine Lilti) sauf que Marie-Thérèse Rodet Geoffrin est dans une version Madame Claude. On voit bien également tout au long du livre l'influence des gender studies avec l'utilisation du pronom personnel indéfini "on" au singulier comme au pluriel censée effacer le genre mais qui au final ne fait qu'alourdir inutilement la lecture. A tel point que j'ai fini par remettre les pronoms genrés idoines.
Que l'auteur aspire à effacer le genre, soit, pourquoi pas. C'est après tout dans l'air du temps. On pourrait à ce titre croire que les stéréotypes vont être cassés. Et là on tombe sur ce passage tiré de la page 356:
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Certains crieront au génie. Je n'ai personnellement pas trouvé ça d'une grande finesse.
Globalement, son monde m'est apparu artificiel, dénué de la moindre épaisseur. Les enjeux ne m'apparaissaient pas clairement. Le récit se perd en palabre et avance par à coups. C'est tout sauf fluide.
Bref comparer cet ouvrage à un monument comme Hypérion, mouais...
Ce livre m'apparait comme daté, daté de notre époque et de ses problématiques. En tant que tel, je pense qu'il vieillira mal.
L'histoire va t-elle enfin décoller dans la suite ? C'est la seule question que je me pose.
Mais en l'état, je n'ai pas aimé ce livre.
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Il semblerait que le premier tome soit initialement conçu avec le tome 2 comme formant un tout; la taille a contraint au découpage. C'est l'une des raisons pour lesquelles (une autre est : trop de lectures exigeantes récemment, et les première pages annoncent un début à la Anatèm...) je préfère attendre la sortie du tome 2 (en mars, je crois). Tu soulèves des points qui risquent peut-être de doucher un peu mon attente : pas la dimension philosophique, que j'aime beaucoup, mais l'idéologie sous-jaçente qui affecte le style et risque potentiellement, comme tu le soulignes, si elle s'enracine trop sur l'esprit du temps présent, d'en limiter l'impact dans le temps, et ne pas autant marquer qu'Hypérion (belle comparaison). J'espère donc que ce n'est pas trop marqué, comme avec Les Furtifs; je ne suis pas contre l'engagement en art, mais c'est une corde raide et le risque est grand d'offrir une oeuvre finalement pas si dérangeante, parfois biaisée, et qui ne gardera d'intérêt qu'historiquement et sociologiquement pour cerner les mentalités d'époque.
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Charéos a écrit :Que l'auteur aspire à effacer le genre, soit, pourquoi pas. C'est après tout dans l'air du temps. On pourrait à ce titre croire que les stéréotypes vont être cassés. Et là on tombe sur ce passage tiré de la page 356.
Certains crieront au génie. Je n'ai personnellement pas trouvé ça d'une grande finesse.
Je crois surtout que tu es passé à un coté d'un point essentiel à la compréhension du bouquin: le livre nous est narré par Mycroft, pas par Ada Palmer.
Et ça a toute son importance concernant la question du genre. Mycroft est le produit de son époque; époque qui a estimé que la meilleur façon de gérer la question du genre est d'user du "on" pour tout le monde. En dé-genrant, en figeant le genre dans l'indéfini, le monde croyait se débarrasser d'un problème, faire preuve d'avancée dans ce domaine.
Sauf que ça ne fonctionne pas du tout, et Mycroft en est le parfait exemple. Donner du "elle" pour la raison présente dans ton spoiler n'a presque aucun sens, mais Mycroft ne sait pas faire autrement.
Palmer ne cherche pas à dire que cette façon de gérer le genre est la solution. Il est bien plus question du fait qu'il est néfaste de considérer les questions humaines comme figées dans le temps. Les choses sont en constante évolution: la façon dont nous percevons le genre, la façon dont s'articule le modèle familiale etc.
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Ta remarque est intéressante, Tarann. Il me paraît toutefois difficile de séparer un personnage de sa créatrice, ça me semble plus artificiel qu'autre chose. Ce que j'ai vu dans ce roman à ce propos, personnellement, c'est une insistance sur le genre des personnages, paradoxalement couplée avec l'usage du "on" soi-disant hors-genre. Disons que j'ai vu cette insistance de l'auteure (par l'intermédiaire du personnage qu'elle a créé et qu'elle utilise comme narrateur principal) sur le sujet lourde, agaçante et contre-productive s'il s'agissait de souligner le peu d'importance du genre. Après, ce que j'en dis....
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Remarque intéressante comme le note Lisbei. Outre ce que relève cette dernière, un autre point me parait contredire ton affirmation : chapitre premier !
Par suite, Mycroft apparait comme un excellent connaisseur de plusieurs langues et en particulier le latin, éminemment genré avec même trois genres ! Bon Mycroft est d'ailleurs un excellent érudit, à la limite de l'omniscience, capable de rendre compte de discussions sur des sujets complexes. D'ailleurs, cet étalage culturel n'apporte globalement rien à l'histoire. Il est l'occasion pour Ada Palmer de nous faire profiter de ses connaissances. Mais ça transpire un peu trop la "culture confiture" à mon goût. Un public instruit s'amusera d'ailleurs à relever toutes les références culturelles dont est saturé son ouvrage.
Perso, ça m'a passablement énervé.
Par suite, Mycroft apparait comme un excellent connaisseur de plusieurs langues et en particulier le latin, éminemment genré avec même trois genres ! Bon Mycroft est d'ailleurs un excellent érudit, à la limite de l'omniscience, capable de rendre compte de discussions sur des sujets complexes. D'ailleurs, cet étalage culturel n'apporte globalement rien à l'histoire. Il est l'occasion pour Ada Palmer de nous faire profiter de ses connaissances. Mais ça transpire un peu trop la "culture confiture" à mon goût. Un public instruit s'amusera d'ailleurs à relever toutes les références culturelles dont est saturé son ouvrage.
Perso, ça m'a passablement énervé.
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Lisbei a écrit :Il me paraît toutefois difficile de séparer un personnage de sa créatrice, ça me semble plus artificiel qu'autre chose.
Il n'est pas question de séparer le personnage de sa créatrice mais de considérer le fait qu'un personnage n'exprime pas forcément les opinions de son auteur.
Mycroft apparait comme un excellent connaisseur de plusieurs langues et en particulier le latin, éminemment genré avec même trois genres !
Être capable de parler plusieurs langues avec genre grammatical ne rend pas de facto les observations de Mycroft pertinentes.
Si la question du genre se limitait à une simple considération grammaticale, les Français, Italiens, Polonais etc n'auraient jamais eu de problème à ce niveau. Quand tu vois le nombre de livres ou d'articles à ce sujet rien que chez nous, je pense qu'on sait à quoi s'en tenir...
un autre point me parait contredire ton affirmation
Ce n'est pas mon affirmation mais celle d'Ada Palmer. Je te laisse le soin de lire les interviews dans lesquelles elle précise que le monde de Terra Ignota gère très mal la question du genre de par sa décision d'un emploi systématique du neutre ou encore que Mycroft attribue des genres aux personnages selon ce qu'il croit comprendre d'eux.
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Toujours pas fini de le lire par manque de temps, mais il me semble qu'effectivement c'est plus qu'un effet de style avec des on(s) la gestion des genres dans ce monde.
Sinon
Et là
c'est quand même une des caractéristiques de la sf d'utiliser les problèmes et les questionnements de son époque pour extrapoler et potentiellement donner du grain à moudre non ? Le cyberpunk par exemple c'est typiquement ça et malgré tout il est toujours possible de prendre plaisir à lire ces bouquins et d'aller y chercher des choses. Pour le moment dans Terra Ignota tu trouves des problématiques
tout ce qui tend nos sociétés aujourd'hui.
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Sinon
Ce livre m'apparait comme daté, daté de notre époque et de ses problématiques.
Et là

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tout ce qui tend nos sociétés aujourd'hui.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk
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Tarann a écrit :Être capable de parler plusieurs langues avec genre grammatical ne rend pas de facto les observations de Mycroft pertinentes.
Je t'avoue que j'ai du mal avec ça. Je vois mal comment un personnage peut avoir une connaissance fine d'une société du passé, s'excuser d'user de pronoms définis d'un autre temps car ils lui paraissent pertinents et être gêné pour rendre compte de la question du genre dans la sienne. Pour moi, le personnage n'est pas cohérent.
Tarann a écrit :Ce n'est pas mon affirmation mais celle d'Ada Palmer. Je te laisse le soin de lire les interviews dans lesquelles elle précise que le monde de Terra Ignota gère très mal la question du genre de par sa décision d'un emploi systématique du neutre ou encore que Mycroft attribue des genres aux personnages selon ce qu'il croit comprendre d'eux.
Au temps pour moi. Je n'ai pas lu d'interview d'elle. En général d'ailleurs, je ne lis pas les interviews des auteurs. Ils peuvent clarifier des points, mais j'estime que le récit devrait suffire. L’œuvre n'appartient plus à son auteur dans le champ interprétatif. Il peut donner son intention. En l’occurrence, je n'avais pas perçu cette intention dans son œuvre. Ça ne marche pas.
Je trouve son monde vraiment bancal. Perso, je n'arrive pas à rentrer dedans. Il est creux, vide, il manque de chair, d'un arrière plan qui donnerait une plus grande importance aux événements qui nous sont rapportés.
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Gwendal a écrit :Et làc'est quand même une des caractéristiques de la sf d'utiliser les problèmes et les questionnements de son époque pour extrapoler et potentiellement donner du grain à moudre non ? Le cyberpunk par exemple c'est typiquement ça et malgré tout il est toujours possible de prendre plaisir à lire ces bouquins et d'aller y chercher des choses.
Ouaip, mais là je trouve que ça ne fonctionne pas. Ça ne me parle pas. C'est mal amené, mal traité à mon goût.
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Quelques mois après sa sortie, est-ce que d'autres l'ont lu ? J'ai pu lire récemment d'autres avis assez négatif sur le livre. C'est assez étonnant de voir la différence qu'il y a entre les avis dithyrambiques qu'on pouvait lire à la sortie en anglais et les avis bien plus mitigés des lecteurs français.