C'est malheureusement le résultat combiné d'une mentalité/culture française vis à vis du sport (on ne l'aime et on ne le supporte que dans les grands évènements) et du désintérêt politique pour le
soft power qu'il représente (donc des investissements et subventions que le monde du sport ne reçoit pas) depuis maintenant des années. Il n'y a qu'à voir les résultats du Royaume-Uni (regardez un peu le nombre d'athlètes qu'ils placent sur les sprints
) pour voir ce que l'on devrait être capable de faire... et je ne parle même pas des résultats de pays comme la Norvège ou la Slovénie qui sortent un nombre d'athlète impressionnant par rapport à leur population.
Bref, il était plus simple d'être présent aux mondiaux et aux JO quand la Chine, l'Afrique et une bonne partie du reste du monde n'en avait rien à faire non plus mais ce n'est désormais plus le cas. Les sports universels comme l’athlétisme étant d'excellents baromètres pour en juger, on voit bien que depuis 20 ans (exception faite des fantastiques mondiaux de Paris en 2003
), nos résultats sont désormais logiques à ce niveau famélique, même si quelques rares pépites nous ont permis de gagner quelques titres au fil des années.
Bon, il faut aussi dire que l'athlé... ça va, ça vient ! Il y a encore peu de temps l'Allemagne avait une grosse équipe, notamment en lancers, et d'autres pays européens comme l'Italie ou les Pays-Bas étaient peu présents. Quand on voit les talents que ces 2 derniers ont réussi à faire éclore en quelques années (Tamberi, Jacobs, Schippers, Hassan, Bol), tout espoir n'est pas perdu
Heureusement, nous sommes l'un des pays qui a les pratiques sportives les plus diversifiées et on peut donc compter sur les sports co (meilleure nation du monde sur les majeurs), le biathlon, les arts martiaux, etc etc. Mais un coup d’œil rapide vers d'anciens très gros pourvoyeurs de médailles comme le cyclisme sur piste ou l'escrime montre bien que cela peut-être fragile, notamment quand nos formateurs se barrent à l'autre bout du monde pour former les Chinois parce qu'ils sont bien mieux payés...
Cela dit, on est aussi en pointe sur pas mal de sports
outdoor, dits "extrêmes" et très peu médiatisés, donc cela compense un peu
Pour finir, un point intéressant me semble résidé dans l'opposition presque totale entre les visions française (latine ?) et anglo-saxonne du sport, car à l'opposé de ce que je décrivais en introduction, nos voisins d'outre-Manche/Atlantique n'ont jamais abandonné ce
soft power que représente le sport. Si les Américains dominent le sport mondial depuis toujours à l'ère moderne, il est impressionnant de voir à quel point les Britanniques chutaient depuis la fin du siècle dernier avant d'avoir un énorme rebond initié par la volonté de briller aux jeux de Londres en 2012. L'effort a été visible dès les JO 2008 (oui, ils étaient bien en avance, contrairement à nous) et il se poursuit plus que jamais avec des performances incroyables à Rio et Tokyo. Bref, quand cela s'organise au plus haut niveau de l'état et que la volonté politique est là pour développer le sport... ça paie !
Indépendamment, toujours sur cette opposition latine / anglo-saxonne, il est souvent étonnant de voir la différence de discours chez les athlètes et la préparation mentale sous-jacente. Les grands champions ont un mental absolument dingue ! On pense évidemment au Big 3 en tennis mais on peut citer aussi des Français dans ce domaine, comme Fourcade, Riner ou Absalon. Or, le mental, c'est aussi ce qui permet le dépassement et il est de notoriété publique que la préparation mentale en France est médiocre, pour ne pas dire inexistante dans certains sports, alors qu'elle fait partie de la préparation globale chez les Anglo-Saxons, au même titre que la partie sportive. Il suffit d'écouter les expatriés qui vont s'entraîner dans les universités américaines en parler pour se rendre compte du grand écart. Là encore, c'est un point majeur de différence dans la formation et il est difficile de croire que cela n'a pas un impact au final : tout le monde n'est pas Martin Fourcade ou Teddy Riner...
Enfin bref, il est tard et c'est pas ça qui nous rendra N'Tamack
) est dans les cinq voire quatre meilleurs championnats d'Europe. Et donc quand ça tombe contre des championnats soit disant inférieurs ça fait de méchants complexes de supériorité qui n'ont pas lieu d'être. Bon je n'ai pas vu le match mais l'arbitrage n'a pas aidé si j'ai bien compris.
Hâte de voir Sepp Kuss conduire le train de la Jumbo à un rythme d'enfer pour faire sauter tout le monde et laisser Vingegaard s'envoler... Après tout, ce "n'est que son 3ème grand tour" de l'année à l'ami Kuss 
