Je viens d'achever ma lecture du tome III à l"instant.
Tout d'abord, effectivement, ce n'est pas exempt de coquilles, loin de là. Sur ce point, les Moutons ont déjà été voués aux gémonies. À 28€, c'est pénible pour le lecteur et pénalisant pour l'auteur. Pour les choix graphiques de couvertures, le sujet a déjà été traité maintes fois, mais la couverture souple et le format un peu trop carré ne participent pas trop au confort du lecteur.
J'avais refermé le tome I que j'avais trouvé très plaisant, le tome II s'était lu tout seul mais m'avait laissé un sentiment de "come back" manqué de Bevenuto. Je confesse avoir trouvé le début de ce tome III assez long, au final peu/pas de rebondissements qui m'ont transcendé et la fin m'a laissé assez indifférent voire dans l'incompréhension. De la trilogie, je dirais que c'est celui que j'ai le moins apprécié bien que ce soit le plus généreux et le plus direct dans sa distribution de clefs de compréhension du lore. Je lui préfère même des nouvelles du Vieux Royaume.
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Résumons brièvement : Vaumacel récupère Winemer, arrive chez le Comte, Winemer réalise le flashback sur le Devin (qui est un l'un des meilleurs passages du livre), puis sur la demande du Comte va voir la duchesse-vampire, puis va voir la Lissandière (la dispute est très bien écrite) puis retourne voir la duchesse pour l'empêcher de nuire et, après X pages sur les escaliers, l'abandonne de plein gré à la secte qui l'a ressuscitée.
Disons que cela m'a semblé un peu "quête fedex" entrecoupé de Lusigna (dont la survie m'échappe quand on lit Gagner la Guerre) qui se dit "J'espère que l'autre ne va pas sortir de la cave".
Au milieu d'un rythme lent, quelques fulgurances sont là : le passage du Devin, la dispute avec la Lissandière, mais celle qui me marque le plus est l'explication du double jeu auquel se prête Claudas qui est otage (et veut le rester !) et que l'on ne voit pas de tout le livre.
J'entends que ma critique est sévère, peut-être trop, mais au regard de
Gagner la Guerre, la comparaison est clairement en sa défaveur, et de loin. Il ne s'agit pas de faire un Gagner la guerre II, cela n'aurait pas de sens, et je pense que le lectorat n'en veut pas. En conclusion je dirais : La langue est toujours belle, le talent de l'auteur indemne, mais j'ai pour sentiment celui d'un cycle écrit trop vite (3 tomes publiés en un an !) qui ne se suffit pas à lui-même car pressé par l'éditeur et sans son concours efficace.
Pour compléter, ce que j'ai déjà écrit ci-dessus, il s'agit d'un ressenti à chaud (sur lequel je dois décanter et sans doute revenir) par ailleurs je n'ai aucune connaissance de la maïeutique autour de l’œuvre toutefois je ne comprends pas la stratégie éditoriale de se concentrer d'un financement participatif sur des œuvres précédentes alors que sort le dernier tome de l'auteur. Prendre soin de son auteur, le conseiller, le rassurer, mettre le paquet sur la relecture par l'éditeur, prendre en charge la promotion, j'ai l'impression que la partie "collective" n'était pas du tout au match pour ce tome III d'autant plus après la dernière page, celle après la fin du récit. C'est d'autant plus dommageable que sous chaque page on perçoit un vrai potentiel pour l’œuvre et la prose est toujours d'une rare jouissance.