Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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Je me suis lancé dans la Mosaïque de Sarance après avoir lu les Lions d'Al-Rassan, La Chanson d'Arbonne, les Dernier Feux du Soleil et Comme un Diamant dans ma Mémoire. Je suis dans la deuxième partie du 1er tome, Voile vers Sarance.

J'ai eu un peu peur lors de la première partie, parce que même en étant de grande qualité, j'ai été un peu surpris par
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Néanmoins avec la seconde partie je retrouve beaucoup plus ce qui me plait dans chez cet auteur, donc la (très relative) déception est passée rapidement :D Reste à finir le tome et continuer sur la suite !

Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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J'ai lu la deuxième partie, et effectivement je n'ai pas été déçu. C'est très dense et beaucoup de moments forts, que le premier tome mettait en place. Les personnages gagnent encore en profondeur
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et j'ai beaucoup aimé le médecin introduit au début dans ce livre.

Des scènes très prenantes aussi, et un rapport profond au mosaïques et à ce qui reste d'une vie. J'ai trouvé ça assez beau.

J'ai aussi beaucoup apprécié comment G.G. Kay arrive à provoquer des modifications importante de "notre" histoire pour son monde analogue,
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J'ai peut-être oublié des points du premier mais
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Bref encore une fois, très content d'avoir fait Voile vers Sarance moi aussi :D

Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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Akallabeth a écrit : lun. 4 nov. 2024 14:55 Content que ça t'ai plu !
Pour ton dernier spoiler, je ne me souviens plus bien mais on sait qu'il en a perdu quelques uns si je ne dis pas de bêtises. Plus que ça je ne crois pas.
Merci !
Maintenant je vais attendre la sortie de "Sur toutes les Vagues de la Mer" pour continuer la trilogie informelle commencée par "Comme un Diamant dans ma Mémoire" :D

Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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Quitertlan a écrit : lun. 4 nov. 2024 16:37
Akallabeth a écrit : lun. 4 nov. 2024 14:55 Content que ça t'ai plu !
Pour ton dernier spoiler, je ne me souviens plus bien mais on sait qu'il en a perdu quelques uns si je ne dis pas de bêtises. Plus que ça je ne crois pas.
Merci !
Maintenant je vais attendre la sortie de "Sur toutes les Vagues de la Mer" pour continuer la trilogie informelle commencée par "Comme un Diamant dans ma Mémoire" :D
Comment d'ailleurs All the seas of the world a pu devenir en français Sur toutes les vagues de la Mer ? :/

Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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Quitertlan a écrit : lun. 4 nov. 2024 16:37
Akallabeth a écrit : lun. 4 nov. 2024 14:55 Content que ça t'ai plu !
Pour ton dernier spoiler, je ne me souviens plus bien mais on sait qu'il en a perdu quelques uns si je ne dis pas de bêtises. Plus que ça je ne crois pas.
Merci !
Maintenant je vais attendre la sortie de "Sur toutes les Vagues de la Mer" pour continuer la trilogie informelle commencée par "Comme un Diamant dans ma Mémoire" :D
Enfants de la terre et du ciel

Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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Muhyidin a écrit : mar. 5 nov. 2024 16:09
Quitertlan a écrit : lun. 4 nov. 2024 16:37 Maintenant je vais attendre la sortie de "Sur toutes les Vagues de la Mer" pour continuer la trilogie informelle commencée par "Comme un Diamant dans ma Mémoire" :D
Enfants de la terre et du ciel
Oui et non ! C'est certes le premier publié, mais comme Comme un Diamant dans ma Mémoire est une préquelle de ce livre et que Sur Toutes les Vagues de la Mer en est la suite (de Comme un Diamant dans ma Mémoire), ça forme une trilogie informelle dans laquelle Enfants de la Terre est du Ciel est le dernier!

Et comme j'ai commencé par Comme un Diamant dans ma Mémoire, je vais les lire dans l'ordre chronologique :D

Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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« Le temps qui coule irrésistiblement et d’un mouvement ininterrompu, entraîne et emporte avec lui tout ce qui est en passe de devenir pour l’engloutir dans un abîme d’oubli, aussi bien les évènements indignes de retenir l’attention que ceux qui sont grands et dignes de mémoire, et, comme le dit le tragique, il fait naître ce qui est caché, et ce qui est paru, il le voile. Mais la science de l’histoire est une digue inébranlable qui s’oppose au torrent du temps. »

Anne Comnène

Vingt après je me décide à nouveau à faire voile vers Sarance.

Et la première évidence est celle de la force de certaines images : les scènes de Sylvombre, de la chapelle sur la route pour la capitale impériale, des courses de chars m’étaient restées en mémoire, preuve de la force d’évocation de la plume de G.G. KAY.

La thématique de la fragilité des œuvres humaines sous la menace du Seigneur des Empereurs, le Temps, Celui qui mène toute chose à sa disparition, demeurait aussi vive dans mon esprit.

Au moins pour le temps écoulé entre ces deux lectures de l’œuvre, Kay a-t-il gagné son combat contre l’entropie dans l’arène de ma mémoire.

Mais le Temps n’est pas qu’un fossoyeur, il est aussi le révélateur de nouvelles perspectives et je ne suis plus le lecteur d’il y a vingt ans. Il n’y a pas que l’auteur et son œuvre qui connaissent les effets des années qui s’écoulent.

Mon regard s’est donc attardé sur ce qui lui avait échappé auparavant.
L’emphase mise sur les artistes et le perfectionnement de leur art (mosaïste, cuisinier, conducteur de char, architecte, dirigeant politique), la précarité de leurs œuvres, leur volonté opiniâtre de persister au-delà d’eux-mêmes, y compris dans la transmission de leur talent m’ont donné l’impression de n’être que la surface dorée d’une angoisse plus profonde.

D’abord parce que ce que nous décrit Kay est un monde d’hommes. Si les femmes peuvent faire œuvre, c’est à travers leur corps, comme danseuse, ou, dans le domaine du politique, par l’influence et la séduction davantage que par le statut. Elles dirigent le mouvement mais ne l’impulsent pas : les véritables personnages actifs sont les hommes, obnubilés par leurs rêves de grandeur ou leurs pulsions les plus triviales. Toute la première partie du deuxième opus n’est d’ailleurs qu’un long jeu de séduction, de désirs refoulés et assouvis : une célébration du priapisme des personnages masculins.

Dès lors, dans cette galerie de reflets flatteurs de l’auteur, quel personnage détonne ? Le seul écrivain, l’unique personnage qui partage son art avec Kay. Pertinnius, l’historien, géniteur d’une œuvre qui pourra franchir le temps car ne se trouvant pas limitée par un seul support physique. Mais cette figure est elle-même déplorable : il écrit une contre-histoire scandaleuse, pétrie de frustrations et de ressentiment, échoue lamentablement dans le grand jeu de la séduction, est maltraité physiquement , porte le coup fatal d’une façon lâche. Dans ce labyrinthe de miroirs, est-il reflet déformant ou corps qui se livre au tain ?

Sil mon voyage initial vers Sarance m’avait séduit, ce nouveau périple vers la Reine des Cités m’a permis de comprendre comment j’avais changé comme lecteur loin de ses rives.