Moi aussi je viens de finir il y a quelques jours Stardust et je dois dire que l'oeuvre est très agréable à lire. Gaiman sait vraiment faire beaucoup de chose. Quel rapport entre Neverwhere et Stardust ? A chaque fois le récit se déroule dans notre monde, mais dans Stardust le village de Wall est une enclave (anti-technologique, encore ?) où la magie est tout à fait normale. On ne croit pas aux contes racontés aux enfants (dans une période historique où on y croyait bien plus) mais on les vit un peu avec le Marché. Les comtes étaient fait pour éduquer les enfants : "si tu fait ça la sorcière va te transformer en vilain crapaud", "si tu est courageux tu arrivera à être heureux", etc. Là c'est un conte que les presonnes vivent. Tristan plonge dedans et en ressort, en quelque mois, grandit, alors même qu'il n'a pas fait grand chose, il faut le dire. Gaiman nous montre que le conte est loin d'être quelque chose de poussiéreux et de dépassé, sa magie opère toujours. Bien sûr il faut que le conte soit bon, et c'est le cas ici. L'auteur ne prend pas trop de risques, les péripéties sont classiques, mais il le fait bien, c'est le principal. Comme dans tous ces livres ressort quelque chose de décalé, dans le temps et dans l'espace. Par exemple, sa rencontre avec l'Etoile grâce à la bougie, qui rend le récit plus flou... et plus merveilleux, en bref indispensable au conte. C'est aussi cela qui rend l'univers plus enchanté. On peut avancer Narnia ,et c'est la même type de décalage provoquant une imagination tout autre que dans la fantasy classique.Plus généralement, le livre est réussi de bout en bout, tout se tient, tout est condensé, et cela est obligatoire pour un conte. Le nombre de page est optimal (tient, les livres de Narnia aussi...), plus grand aurait-il été et le conte aurait perdu de sa superbe et de sa crédibilité, parce que dans un conte on ne s'étend pas sur les détails. Les personnages sont stéréotypés mais agréables, sans plus, ils ne sont pas assez détailés pour pouvoir dire plus que cela. C'est-à-dire qu'on peut plus facilement s'y identifier ; l'objectif du conte : l'universalité et la moralité. Des terres de Féerie on ne nous donne pas grand chose, et c'est encore dans le sens du comte, sauf des repères hyper-symboliques qui résument la situation : le chateau immense, froid et terrifiant, la chaumière douce et accueillante où vit une sorcière maléfique (que tout le monde connaît depuis son enfance) .... Néanmoins cet aspect des choses est trop rédibitoire, Gaiman nous donne pas mal de références, déjà aux comtes, mais à Tristan et Iseult et d'autres anciens récits que le traducteur relève (j'avoue qu'il faut connaître le sujet, ce qui n'est pas tout à fait mon cas). Et puis il y ces références, toujours aussi savoureuses, de la société anglo saxonne. Enfin, l'écriture est très agréable et très belle, avec une touche de poésie qui contraste avec ce que Gaiman a l'habitude d'écrire.
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Je ne m'attendais pas à ce que Gaiman nous livre la fin "ils se marièrent, eurent plein d'enfants et vécurent heureux", et bien si ! Il donne dans le conte jusqu'au bout.
Mais si la fin est attendue, elle n'en reste pas moins superbe. Après tout le conte est fait pour nous faire rêver, et que se soit avec le cauchemar de la méchante sorcière qui veut faire rôtir un personnage ou une fin onirique à souhait, Gaiman y arrive complètement.
EDIT : 273 comte : conte c'est bien mieux 