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Posté : sam. 17 sept. 2011 00:03
par Bald
Bon, je me lance à mon tour sur ce sujet pas facile mais très intéressant.- Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ? Déjà, je pense que le concept du grand méchant qui domine tout les autres n'est pas du tout indispensable: sa présence ou non n'influe en rien sur la qualité d'une œuvre, même si elle peut constituer une composante non négligeable de la qualité (ou de la médiocrité) d'une histoire.Pour ce qui est d'un méchant tout court, les exemples d'histoire sans aucun méchant sont plus rare, mais on peut quand même trouver (j'imagine) des histoires ou tout les personnages qui se confrontent aux protagonistes ne sont que des personnage gris dont les intérêts se trouvent être en conflit avec ceux des protagoniste à un moment.Donc je dirais non, même si des méchants ou un grand méchant bien construits et bien introduits est un vrai plus, je crois.- Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?Je pense que c'est plutôt de juger trop rapidement ce concept comme relevant de l'immaturité qui serait immature. Je crois que ne pas introduire un méchant dans une histoire parce qu'on se dit "Bouh! Je vais passer pour un môme si je met un grand méchant!" est un peu puéril. Bien sur, on peut avoir un vrai problème de créativité vis-à-vis de ce concept ou bien toute sortes d'autres raisons tout à fait matures et sensées pour ne pas mettre un méchant et dans ce cas là, ben on n'en met pas et pis c'est tout. Je pense qu'il faut voir le méchant comme un concept littéraire intéressant à exploiter à l'occasion mais ni immature, ni obligatoire, ni indispensable.- Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Pourquoi (souvent) aimer les détester ?Question très difficile à mon gout. Je pense qu'il y a bien des manière d'apprécier un méchant.Comme l'à dit Faith, il y a ce coté mystérieux et ce mal dont on n'arrive pas à comprendre l'origine. On aimerait pouvoir se dire que le méchant est stupide d'être méchant mais d'un autre coté (enfin... dans certains cas) c'est un être tellement supérieur à nous qu'on se dit que sa pensée et ses actions nous dépassent et que peut-être il a raison (mouahahaha!).On peut aussi apprécier leurs compétence, quand ils en ont, et il y a des fois on voit bien que le gars (ou la chose), si il est en position de faire ch*er un maximum de monde, et bien c'est pas pour rien; donc on en vient à admirer ses compétences et/ou la persévérance et les effort qu'il lui a fallu pour se hisser dans cette position qui lui permet de créer un bouleversement.Après, lié ou distinct de ça, il peut aussi y avoir le charisme qui peut se révéler de bien des manière. Je citerais en vrac, le style (visuel), la psychologie, les compétence (voir plus haut) etc...Deux dernières choses vite fait. Il arrive que le méchant soit d'une grande pureté d'âme (plus que le héros) et que son action pour le mal résulte d'une fidélité aveugle à des principes pas forcément mauvais à la base. On peut apprécier un méchant pour ça.Il y a aussi le méchant qui en a vraiment bavé et pour qui on éprouve de la compassion malgré les s*aloperies qu'il commet.- Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ?Je dirais un peu pareil que plus haut (je n'ai pas d'idée claire là dessus), c'est-à-dire qu'il peuvent être un plus ou pas et qu'il sont parfois plus parfois moins intéressant que le grand méchant, ça dépend je pense. Parfois il arrive d'ailleurs que quelqu'un qu'on prenait pour un sous-fifre au début se révèle être le véritable grand méchant, donc les sous-fifre peuvent être d'un réel intérêt scénaristique. - La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Pour moi absolument pas dans le sens apparence (le style), et parfois même, ça le fait manquer de crédibilité. Après, un gros méchant doit peut-être avoir un minimum de maîtrise de la situation (ce qui induit un minimum de classe) sinon c'est plutôt un pauvre bougre qui fais de mauvaises choses, qui peut être mauvais ou pas, mais qui n'a pas trop de poids psychologique en tant que personnage (même si il peut sacrément mettre des bâtons dans les roues et faire de véritable carnages). Mais un méchant peut quand même être charismatique sans être classe.- Quel est votre méchant préféré ?Je ne peut pas en choisir un... J'aime bien Morgoth et si on considère Stormbringer comme un méchant, je l'aime bien aussi. Si dans le jeu shadow of the colossus, on considère
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comme des méchants, je les aimes bien aussi.J'en aurais sans doute plein d'autre à dire si je me creusais un peu la tête, mais je vais m’arrêter là.

Posté : sam. 17 sept. 2011 03:08
par Foradan
(réponse donnée avant l'écoute pour avoir l'esprit non contaminé)- Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ?Non, et j'ai des exemples en pagaille : la horde du Contrevent, Jonathan Strange et Mister Norell, l'Odysée du Passeur d'Aurore, parfois le héros lutte simplement contre la nature, le temps et l'espace.- Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?l'immaturité ne se voit que dans la caricature et le cliché (mais c'est un précédent podcast). S'il n'est pas indispensable d'avoir un seigneur ténébreux, le héros a un besoin vital d'une opposition à sa mesure : pas de défi, pas de héros. - Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Pourquoi (souvent) aimer les détester ?Je vais prendre le titre le plus frappant que je connaisse : "le Seigneur des Anneaux", c'est le nom du méchant, de Sauron, et on ne le voit jamais, il est comme le requin de Jaws, on le devine, on parle de lui, et on le rend mille fois plus sombre et cruel, parce qu'on ne le connaît pas, et que l'inconnu laisse des espaces dans lesquels l'imagination fait le terreau des peurs les plus absurdes. Et si on souhaite que le héros ait du mérite à vaincre, il faut que l'adversité ne soit pas ridicule.- Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ?Ca dépend si le boss ne fait que se planquer en laissant tous le travail à ses séides qui représentent le visage du Mal, ceux qui sont méchants par procuration ou par intérêt.- La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Imaginons le vilain sorcier qui perd ses lunettes en jetant un sort, dont les bretelles se décrochent, qui zozote ses malédictions...disons qu'il faut bien un minimum syndical.- Quel est votre méchant préféré ?question difficile, entre le méchant bien identifié dans son repaire ténébreux et le méchant infiltré chez les gentils, trahira trahira pas, méchant par nature, méchant occasionnel, le méchant insaisissable...alors mon méchant, ce sera l'Anneau Unique, le Précieux, si séduisant, si beau, si agréable, si convoité, si innocent, si traître et si retors.

Posté : sam. 17 sept. 2011 22:08
par zanzibar007
1)Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ?Non, bien évidemment que non.Encore faut-il bien définir ce que l'on entend par "méchant", est-ce l'ensemble des circonstances qui ont fait de lui un etre méchant?, Est-il tombé du ciel et a t-il dit:" je suis le Méchant ( rire sadique)"?, a-t-il pactisé avec le diable?; en fait je dirais qu'il entre dans la notion de dualisme et d’opposition gentil/méchant, bien/mal.Après tout dépend si l'auteur veut entrer dans ce jeu là, ou pas, et dépeindre un ensemble de circonstances qui modifie constamment la perception que l'on peut avoir des personnages existant dans un récit, ou laisser les choses se figer et rester immuable.Ce sera la question des archétypes qui composent les personnages de toutes sortes et de tout horizon, jusqu'à s'immiscer dans des récits qui justement croient dur comme fer qu'ils n'en ont pas.vous me suivez?:p2)Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?Qui a peur du grand méchant loup? C'est pas nous! c'est pas nous! Qui a peur du grand méchant loup? c'est pas nous! C'est pas nous!Le grand méchant représente la peur et le chaos, il me semble émotionnellement parlant qu'il vaut mieux craindre le chaos et avoir peur qu'etre une poutre.Il n'y a rien d'immature là-dedans. Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Pourquoi (souvent) aimer les détester ?Parce que le lecteur n'est pas à une contradiction près...:sifflote:Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ?Plus intéressants, pas forcéments. Ils obéissent, et exécutent les ordres qui leur ont été donné, point. Ils ne réfléchissent pas et ne remettent pas la parole du Mal en doute, sauf dans le cas d'une trahison ou ils s'exposent à la vengeance du Mal.Trahir le Mal fait-il d'eux des humains? Non, cela fait d'eux des traitres.La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Il y a tellement de forme de méchant, et le "méchant" prend tellement de formes ( humaines, betes, épidémies,...) que s’arrêter au charisme peut-etre trompeur.L'ingrédient indispensable du méchant c'est la peur: frontale avec la guerre ( exemple) et insidieuse avec la religion ( autre exemple. que l'on en me fasse pas dire ce que je n'ai pas dis) , voire les 7 péchés capitaux encore que là il multiplie les possibilités de son Mal.Le charisme n'entre pas vraiment en ligne de compte puisqu'il est obéis.Quel est votre méchant préféré ?En Fantasy, ou globalement?Globalement je dirais: Dark Vador ( classique mais toujours efficace...Mais bon fondamentalement c'est ce que l'on en fait qui est important, pas le méchant en tant que tel.

Posté : mar. 20 sept. 2011 16:22
par Béryl
Zanzibar007 a dit: Est-il tombé du ciel et a t-il dit:" je suis le Méchant ( rire sadique)"?,
:D :DEst-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ?Je ne pense pas. L'avantage de la fantasy, c'est que'il y a souvent la découverte d'un autre monde, de personnages plus qu'intéressants, etc. Et puis, a-t-on toujours besoin d'un méchant pour créer une intrigue? (Cf Artemis Fowl-pas vraiment de la fantasy, mais il n'y a pas de méchant-sinon lui- dans les premiers tomes, et ce sont les meilleurs...)Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?Meuh noon! Enfin. J'aime les grands méchants... :rolleyes: Plus sérieusement: La plupart des romans fantasy comportent des grands méchants, et cela n'empêche en rien leur valeur "mature". Beaucoup sont au contraire bien plus "matures" que des romans classiques, qui eux-mêmes peuvent comporter de grands méchants donc, non, ils n'en sont pas l'illustration, pour moi.Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Pourquoi (souvent) aimer les détester ?Parce qu'ils sont l'opposé du Bien avec un grand B, et donnent l'envie de bafouer les règles, de vivre "chacun pour soi"... Parce qu'ils révèlent notre "côté sombre... Et souvent, la classe y est pour quelque chose. :pLes sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ?Ils me semblent utiles, voire nécessaires. D'une part, ils permettent de découvrir des choses sur le grand méchant, souvent très mystérieux, ensuite d'éxécuter ses ordres sans que le grand méchant s'y "abaisse" (le mystère, voyons! Et la classe!), et puis le grand méchant ne pourait pas vraiment être grand sans eux,(et pendant la bataille finale, alors?) sauf s'il a des pouvoirs immenses et qu'il a un ennemi précis qu'il peut affronter en duel. Voire cumuler les deux, comme dans HP. Et l'adversaire n'a pas forcément les moyens de constituer une armée...La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Je dirais que cela dépend du méchant. Certains méchants sont ignobles, d'autres très classes, distant, doués...La classe n'est pas indispensable, mais elle est souvent utile quant à l'effet visuel (tel qu'on se l'imagine).Quel est votre méchant préféré ?Petit retour sur le classement, peut-on vraiment dire qu'Artemis Fowl est un méchant? Si oui, c'est lui.Sinon, je dirais Lord Voldemort et Tom Jedusor (je les distingue parce que l'un est "le mage noir le plus puissant de tous les temps" tandis que l'autre est un adolescent perturbé (c'est étrange de le dire, mais techniquement, il l'est! ;)), un jeune génie qui cherche à se venger de sa famille et à restituer son honneur... Jamais Lord Voldemort n'aurait admis être un Sang-Mêlé, par exemple.

Posté : mar. 20 sept. 2011 16:57
par Cu Chulainn
Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ?Non, même si l'un des thèmes fondateurs de la fantasy est une réflexion sur les notions de bien et de mal... Mais des chef d'oeuvre de fantasy comme Gagner la guerre s'en passent très bien.... mais on a tendance à tomber dans un certain nihilisme qui nie les notion de bien et de mal, qui me dérange un peu. Force est de constater que peu d'univers de fantasy s'en passent: même des oeuvres aux personnages très gris, comme le Trône de Fer, ou à l'univers moins manichéen, ont leur méchant, ou tout du moins leur mal à eux (les Autres pour le TDF, Seth et la Stigie pour Conan par exemple).Pour moi, la fantasy est une remise au goût du jour d'anciens mythes, et d'une redécouverte de certaines racines historiques. Hors, dans les mythes paiens, d'Europe du Nord, notamment, il n'y a pas de méchants. Il y a des antagonistes, des créatures pas forcément très avenante, mais pas de personnification du mal: Ce sont toujours les actes et les choix du héros d'une saga ou d'une épopée qui induisent le mal, il n'y a pas de séparation entre le héros et le mal (il y en a une forte entre le bien et le mal par contre, mais c'est parfois assez subtil à déceler, car ces légendes s'adressaient à des personnes à la mentalité et à la culture très différentes des nôtres). Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?Dans ce cas, cela ne se restreint pas à la fantasy. Toutes les histoires populaires ont leur grand méchant. Mais en général, je ne pense pas. Dans une certaine fantasy oui, c'est évident, mais le grand méchant n'est alors pas la seule illustration d'immaturité (les personnages adolescents stéréotypés ou très puissants le sont tout autant). Après, je dirais "ça dépend". Sauron n'est pas un méchant immature: il est l'incarnation d'un mal désincarné, qui fait finalement appel au mal qu'il y a en chacun, c'est une réflexion assez intéressante. Dans les films récents de Star Wars (pour moi, SW c'est bien plus de la fantasy que de la SF), les deux grands méchants donnent une vision hautement imature du bien et du mal: l'un est méchant, parce que! Et l'autre le devient parce qu'il avait peur de perdre sa chérie, alors tu comprends ça rend méchant...Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Pourquoi (souvent) aimer les détester ?Trois choses: Une certaine fascination morbide et/ou sadique que l'on a tous à plus ou moins grande échelle. Surtout, parce que sans le méchant, pas d'histoire, pas d'univers. La terre du Milieu sans Sauron n'est plus ce qu'elle est (surtout que sa destruction induit le départ des elfes et la raréfaction des nains, hobbits, ent....Etc). Star Wars après la mort de Dark Vador, ça n'est plus Star Wars. Le méchant est le pivot de l'histoire. Il est l'antagoniste, et surtout, représente ce à quoi les personnages auxquels on est censé s'identifier s'oppose. Sans lui, c'est tout l'univers à qui il manque une chose essentielle.Enfin, un certain charisme du méchant classieux, quasi omnipotent, réveillant en nous une certaine fascination inconsciente et instinctive pour le pouvoir sans limites, y compris morales. Mais là, on touche plus à l'aspect immature du grand méchant, mais il faut bien avouer que ça fonctionne.Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ?Généralement, leur utilité se borne à renforcer l'impression de puissance dégagé par le grand méchant.... Mais on peut en trouver de très intéressants. ex: les nazguls: ils personnifient leur patron tout en incarnant des êtres trompés par le mal, qui ont fait le mauvais choix une fois confrontés à lui. Dans la fantasy, plus que le mal représenté par le grand méchant, ce sont les choix des protagonistes face à ce mal qui importent, dans cette mesure, ils peuvent être tout aussi intéressants, voir même plus intéressants, que leur boss....La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Je l'évoquais plus haut, il serait vain de nier que ça fait partie de ce qui fascine chez le méchant. Après, non, je dirais que ce n'est pas indispensable. Sauron n'est pas classe, et pour cause, il n’apparaît jamais. Même les Nazgul, dans la Communauté de l'Anneau, ne sont pas classe: il s'agit de spectres rampant et reniflant.... La classe n'est pas indispensable, en revanche, la peur, voir la terreur que dégage le méchant doit toujours être présente. Peu importe qu'il soit charismatique, il doit être effrayant.Quel est votre méchant préféré ?J'aime bien les gentils moi! Plus sérieusement, comme je le disais, pour moi, une oeuvre de fantasy est intéressante lorsque le mal est en arrière plan, ou subtil. Ce sont les réactions des personnages par rapport à ce mal qui m'intéressent. Si je devais en choisir, je dirais les nazguls: ils représentent une vision du mal à laquelle j'adhère: l'esclavage aveugle à une cause que l'on a pas forcément choisie, mais dans laquelle on s'est retrouvé piégé, parce qu'à un moment, on a fait le mauvais choix, et qu'il n'est plus possible de revenir en arrière.

Posté : mar. 20 sept. 2011 17:35
par Councilman Yoda
- Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ? En fantasy, pas nécessairement. Par contre, il est préférable qu'il y ait de grands enjeux - et donc de grands opposants. - Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?Une petite démonstration par l'absurde : Le seigneur des anneaux est une oeuvre en aucun cas immature, donc non.- Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Parce qu'il sont puissants et que cette puissance est décuplée par leur absence de scrupule, parce que leur détermination est telle qu'elle peut les amener à la folie et qu'ils incarnent ainsi une puissance de destruction qui peut conduire à une régénération/transformation du monde.- Pourquoi (souvent) aimer les détester ? Pour rejeter la secrète attirance qu'on a pour eux.- Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ? Oui. Le sous-fifre est souvent le point faible du grand méchant. Quand il n'est pas stupide , il est toujours capable de rédemption. - La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ? Bien sûr : le méchant doit séduire pour prospérer.- Quel est votre méchant préféré ? Vador (avant qu'on nous révèle sa jeunesse)

Posté : sam. 24 sept. 2011 13:24
par Fabien Lyraud
- Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ? Non pas forcément. - Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?C'est plutôt un reflet de la réalité. Dans le monde réel Hitler et Staline étaient considéré comme des méchants par une grande partie de l'humanité. Je pense que ces dictateurs bien réels, ont été des sources d'inspiration pour les méchants de la fantasy. Le méchant a été souvent le reflet d'un certain choc des civilisation né de la guerre froide. Si aujourd'hui les méchants sont bien différents et plus réalistes c'est parce que le monde a changé. La guerre froide n'est plus le modèle, nous sommes dans un monde de plus en plus multilatéral. Donc nous avons des factions multiples dont aucune n'est jamais vraiment une incarnation du mal.- Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Le coté catharsis sans doute. - Pourquoi (souvent) aimer les détester ? On aime toujours détester ceux qui ont des valeurs que l'on déteste.- Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ? Pas forcément. Mais lorsque les méchants représentent une idéologie, lorsqu'ils ont des sous-fifres, ce sont des gens qui chacun représente une facette de cette idéologie, ça peut être utile. Lorsque le grand méchant est un chef d'état, il est normal qu'il est des hommes de main et que ceux ci ait une personnalité.- La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Une personnalité complexe est sans doute plus importante - Quel est votre méchant préféré ?Les archétypes que je préfère c'est le politicien corrompu ( Saat l'économe dans le Secret de Ji) ou le chef religieux fanatique ( Xarchias dans les Forêt d'Opale).

Posté : sam. 24 sept. 2011 16:31
par Firiel
1)Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ?Ce n'est pas plus une obligation que pour les autres genres littéraires. A mon avis, il y a plus de méchants dans les romans policiers. Je crois que c'est plus simple de créer un personnage responsable de l'obstacle à surmonter. 2)Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?Non puisqu'on trouve des méchants dans d'autres genres. Est-ce immature que de chercher un responsable aux problèmes du héros ? Vaut-il mieux dire que tous les obstacles sont "naturels" parce que la vie est duuuure et crueeelle ? Et que seuls les faibles ne parviennent pas à les surmonter ? Ou bien le méchant n'est-il pas le symbole du fait que tout problème vient de quelque part et qu'il peut être supprimé, que le monde peut être amélioré et qu'on peut tous vivre dans la joie, la bonne humeur et l'amouuur ? De toute façon, si le personnage maléfique est bien construit, il est "mature" :PPourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Pourquoi (souvent) aimer les détester ?C'est la faute aux adaptations cinématographiques. Prenez Malefoy (bon, c'est pas un être abominablement maléfique mais c'est pas non plus un gentil), des tas de filles adorent le personnage parce qu'elles ont craqué sur l'acteur :blink:Personnellement, je n'aime pas les méchants. Si je dois citer des personnages qui me plaisent, je ne nommerai pas de méchants. Par contre, un méchant peut être un personnage intéressant, notamment lorsqu'on sait pourquoi il a choisit le Mal. Généralement, il est moins lisse que le héros. Si on rajoute à ça le fait qu'il peut faire tout ce qu'il veut et surtout des choses qu'on est incapable de faire, c'est normal qu'on soit fasciné. Comprendre le méchant, c'est un vrai défi.Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ?Ils sont utiles parce qu'il est un peu dur de devenir le maître du monde sans aide. En plus, le grand méchant se réserve souvent pour le combat final (ce qui est logique. Si je peux envoyer des gens risquer leur vie à ma place, pourquoi m'en priver ?).Ils peuvent être plus intéressants que le grand méchant mais cela dépend vraiment des histoires.La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Après avoir écouter le podcast, je ne suis pas certaine de bien comprendre "classe" et "charisme" :PUn méchant n'est pas obligatoirement charismatique. Et j'aurais tendance à dire qu'il a forcément une forme de classe s'il a du charisme. Par exemple Sauron : dans le Seigneur des Anneaux, il n'a pas de charisme, il n'est pas séducteur. Par contre, il l'était à l'époque de Numenor.Quel est votre méchant préféré ?J'aime pô avoir des préférés. Par contre, j'ai trouvé très intéressant (au risque de passer pour une cruche) que Kennit soit mis avec les méchants. Il est vrai qu'il en est un mais Hobb brouille les choses en montrant au lecteur comment il est perçu par les autres personnages. Etta, et même Hiémain, ne classeraient pas Kennit dans les méchants.Pour poursuivre avec des choses évoquées dans le podcast : Pourquoi le méchant ne devient-il pas gentil et pourquoi chercher à détruire le monde quand cela signifie sa propre mort ?Je pense que Guy Gavriel Kay, dans La Tapisserie de Fionavar, a bien "répondu" à ça.
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Posté : lun. 3 oct. 2011 16:55
par Gillossen
Merci à tous d'avoir pris la peine de répondre et bien joué Merwin pour les questions ! :)

Posté : jeu. 2 août 2012 23:08
par Witch
Cela ne concerne pas que des œuvres fantasy mais on retrouve quelques personnalités "fameuses" dans les contrées de l'imaginaire que nous parcourons ::arrow: le club des méchantesAlors d'autres idées de méchantes je suppose ?

Posté : ven. 3 août 2012 11:31
par Albéric
Melisande Shahrizai du cycle de Kushiel bien sûr ! Dans la catégorie femme fatale et méchante classieuse.Sympa cette idée d'élaborer une liste des super-méchantes.J'ajoute aussi dans la catégorie "mi comiques mi grotesques" Cruella d'Enfer ainsi que Médusa de Bernard et Bianca.

Posté : lun. 13 août 2012 13:06
par Grenouille_Bleue
- Est-ce qu’en fantasy il doit absolument toujours y avoir un méchant ?Pas forcément. Ca pose d'ailleurs la question de savoir ce qu'est réellement un "méchant".Quels sont ses buts ? On peut être considéré comme "méchant" parce qu'on cherche à s'enrichir (légalement ou illégalement), parce qu'on est amoureux de la même femme que le héros, parce qu'on souhaite plus de pouvoir personnel, parce qu'on a une revanche à prendre sur la vie, parce qu'on obéit aux ordres, parce qu'on souffre de pulsions morbides...Les oeuvres qui créent un méchant "méchant" sont souvent basées sur une opposition presque religieuse, comme dans le SdA ou la Roue du Temps. Mais même ainsi, on peut se poser la question du souhait final de l'entité: pourquoi détruire le monde ? Dans le but de trouver le repos ? - Le (grand) méchant est-il l’illustration d'une certaine "immaturité" de la fantasy ?Oui, si aucune explication n'est donnée. "C'est un méchant, c'est comme ça" ne suffit plus vraiment aujourd'hui, où l'on a tellement de choix en fantasy qu'on peut se permettre d'agir en amateurs éclairés.De plus en plus souvent, cependant, on voit des nuances de gris. Une action peut être cruelle alors que le personnage nous est présenté comme un héros.- Pourquoi exercent-ils une telle fascination sur les lecteurs ? Pourquoi (souvent) aimer les détester ?Les méchants ont un coefficient de "coolitude" qu'on retrouve chez le bad boy du lycée. Par ailleurs, il est rare qu'on admire les méchants impotents.Un "méchant" est souvent puissant, soit par ses pouvoirs propres (magie, force physique, habileté), soit par ses ressources (richesse, hommes, empire...), soit par son charisme (manipulation, politique...), soit un mix de ces éléments.Ce n'est donc pas tant le méchant qu'on apprécie, mais la manière calme et composée avec laquelle il utilise sa puissance. C'est d'ailleurs caricaturé dans la fameuse "marche du méchant": le méchant ne court jamais, il marche. Mais il rattrapera toujours le héros :D- Les sous-fifres, c'est vraiment utile ? Sont-ils plus intéressants que le grand méchant ?Pour citer Austin Powers, "pourquoi personne ne se soucie-t-il de la famille des hommes de main ? :D- La classe, ingrédient indispensable du charisme pour un méchant ?Cf plus haut: un méchant qui n'a aucune classe peut encore s'en sortir s'il bénéficie de capacités ou ressources particulièrement développées (un parvenu milliardaire, par exemple). Mais les personnages dont on se souvient le plus facilement sont ceux qui combinent une telle puissance avec des manières exquises.C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le mythe du vampire est beaucoup plus attirant que celui des zombies, par exemple.- Quel est votre méchant préféré ?Les Forsaken dans Wheel of Time, surtout dans les premiers tomes, ont chacun leur caractère, leur ambition, leurs aspiration, leur pouvoir, et leur motivation. Ils font des méchants formidables.Dans un autre domaine et pour bien comprendre cette notion de méchants, il suffit de se rappeler des épisodes des Chevaliers du Zodiaque qu'on regardait étant enfant. Les héros doivent franchir les douze maisons du zodiaque, donc douze "méchants". Bon, certains les laissent passer mais parmi ceux qui s'opposent, on trouve justement des motivations bien différentes:- La notion de devoir (tu ne passes pas car j'ai reçu l'ordre de te bloquer)- La notion d'erreur (tu ne passes pas car c'est toi le méchant)- La notion de plaisir (tu ne passes pas car j'aime la souffrance)- La notion de compétition (tu ne passes pas car personne ne passera jamais)- La notion de politique (tu ne passes pas car le Pope me récompensera)Etc.

Posté : lun. 13 août 2012 13:24
par Fabien Lyraud
Alors d'autres idées de méchantes je suppose ?
Cersei du Trône de fer. Edit Modérateur : Attention aux spoilers !
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Posté : mar. 14 août 2012 10:24
par dragonnia
Cersei faisait justement partie de la liste proposée.;)

Posté : mar. 14 août 2012 12:28
par Grenouille_Bleue
Après, est-ce que Cersei est vraiment "méchante" ?
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Alors d'accord, elle n'est pas très futée (ce qui me désole, d'ailleurs), mais ça n'en fait pas forcément une méchante au sens propre du terme. En tout cas, au sens "charismatique" du terme.

Posté : mar. 14 août 2012 23:39
par Rat de bibliothèque
Mon méchant préféré c'est Gillossen :)Pour sa manière unique à démolir une mauvaise parution

Posté : mar. 14 août 2012 23:41
par Atanaheim
Bah quelqu'un qui combat ce qui est mauvais n'est pas si méchant que ça finalement ;)

Posté : mar. 14 août 2012 23:52
par Rat de bibliothèque
Bah, les méchants parfois s'entretuent entre eux :jesors:

Posté : sam. 18 août 2012 12:43
par .
Grenouille_Bleue a écrit :Alors d'accord, elle n'est pas très futée (ce qui me désole, d'ailleurs), mais ça n'en fait pas forcément une méchante au sens propre du terme. En tout cas, au sens "charismatique" du terme.
Je la classerais "méchante" pour la manière dont elle oriente les choses. Elle ne fait pas que protéger ses enfants, elle leur dicte une certaine éducation.Je suis d'accord pour le côté charismatique, mais je pense que c'est aussi dû aux nombreux personnages ayant un caractère prononcé dans cette série qui fait qu'elle n'en impose pas plus que d'autres. Son père en impose.

Posté : sam. 18 août 2012 12:54
par Guigz
Rat de bibliothèque a écrit :Mon méchant préféré c'est Gillossen :)
C'est son côté bad boy :sifflote: