Page 6 sur 8
Posté : sam. 5 oct. 2013 15:18
par Ratha
Bon, Blood and Bone, je sais pas trop quoi en penser au final de ce volume. Autant tout ce qui concerne l'intrigue où des mercenaires malazéens sont paumés dans la jungle et ne savent pas ce qu'ils font, fonctionnent à fond les ballons car le référent pour le lecteur a toujours été le soldat de base qui tout en connaissant l'univerrs dans lequel il vit, est paumé la moitié du temps ( tout comme le lecteur des séries d'Erikson et Esslemont).Il y a des pans entiers du roman qui m'ont royalement ennuyé (surtout au milieu de celui-ci), cela est d'autant frustrant car il y a bien quelques fulgurances dans ce Blood and Bone, notamment
► Afficher le texte
la confrontation entre les mercenaires malaz et les Disawoded de la Crimson Guard où Esslemont met en scène cette situation à travers deux points de vue successifs
De même, Esslemont utilise quelques concepts et éléments d'intrigues de Forge of Darkness, chose qui pourraient dérouter certains qui n’auraient pas lu ce dernier.
► Afficher le texte
Le terme Azathanai est utilisé par certains protagonistes, les liens entre T'riss et Ardata qui sont sous-entendus dans FOD, sont confirmés
De plus, des pans entiers d'intrigue sont complètement abscons dans leur explications, voire non explications. Erikson injectait du mystère dans ses romans mais ces derniers étaient posés de telle manière qu'ils existaient quelques pistes afin d'y voir plus clair. Mais chez Esslemont, Rien, Nada. Enfin, en particulier sur ce Blood and Bone. J'espère vraiment qu'Assail soit moins cryptique dans la manière d'expliquer certains évènements.Après, le "décor" du roman qui évoque les jungles d'Asie du Sud-est apporte quelques éléments sympathiques dans l'ambiance du roman. La plupart des personnages luttent âprement pour avancer dans celle-ci. Beaucoup de personnes dans les armées en présence, périssent plus de maladies, de piqures d'insectes ou bêtes dangereuses que de confrontations armées.Au final, je dirais que Blood and Bone comporte d'assez bons, voire très bons moments mais le roman en lui même est clairement moins bon que la somme de ces moments. Pour Assail, Esslemont a vraiment intérêt à se lâcher.
Posté : sam. 5 oct. 2013 15:53
par Merwin Tonnel
Mouais, ce que tu reproches à Blood and Bone c'est ce que j'ai souvent reproché à Esslemont, notamment son côté cryptique à outrance alors qu'il n'arrive pas dans son final à donner assez de pistes pour comprendre le reste du roman. S'il y a bien pas mal d'actions à la fin, le dénouement n'en est pas vraiment un parce qu'on sent que pleins de mystères internes au roman ne sont pas résolus et le seront jamais ou sont mal expliqués et n'ont donc que peu d'intérêt.Je devrais recevoir le roman à la fin du mois, on verra bien ce que ça donnera. Mais j'ai peur que les évènements sur le continent d'Assail soient plus intéressants dans les petits aperçus qu'on a pu en avoir chez Erikson que dans un roman complet d'Esslemont.
Posté : sam. 5 oct. 2013 18:38
par Ratha
Ce coté cryptique m'avait beaucoup moins dérangé pour Stonewielder et quelque peu frustré dans Orb Spectre and Thorne, il faut croire que retrouver cela dans Blood and Bone a été la fois de trop. Vu ce que tu as pensé des autres volumes, je pense que tu risques d'avoir un avis encore plus tranché que le mien.D'un naturel optimiste, je me vois encore espérer pour Assail une convergence digne de ce nom et je pense qu'Esslemont est conscient de ces attentes démesurées (à tort, certainement, mais les deux auteurs ayant nimbé ce continent d'un tel mystère).
Posté : sam. 18 janv. 2014 16:34
par Merwin Tonnel
Lu 150 pages de Blood and Bone et pour le moment je retrouve le même plaisir qu'avec Stonewielder, peut-être même plus : un nouveau continent avec une ambiance dépaysante qui permet à l'auteur de s'affranchir de l'ombre d'Erikson, un nombre d'intrigues et de personnages pas trop élevés ce qui permet à Esslemont de garder le contrôle de son récit (ce qui n'était pas le cas dans Orb, Sceptre, Throne) et un fil conducteur qui retient mon attention pour le moment.On va voir comment le livre tient sur la longueur, mais pour le moment, c'est du tout bon pour moi. Je parie que la fin va être bordélique à souhait, cryptique, pas claire et au final un peu décevante, mais rien de neuf pour du Esslemont. Tant que le reste est aussi sympa que ce que j'ai lu jusque-là, ça me va.PS pour Ratha : après ça, c'est Blade of Tyshalle !
Posté : ven. 24 janv. 2014 18:48
par Ratha
Le pari que tu fais n'est pas bien risqué pour la fin. :PD'ailleurs pour en revenir à Orb, Sceptre and Throne et un point cryptique,
► Afficher le texte
]quid de Taysrhenn/T'renn, Esslemont parachute ça de quasiment nul part, prend-il la place de K'rul, a-t-il fusionné avec celui-ci, pourquoi ne pas poser explicitement la chose?? Non de non! En fait, je suis sur que c'est un truc qui ne sera exploité que dans la trilogie Toblakai
Posté : mar. 25 mars 2014 19:25
par Merwin Tonnel
Ça me fait penser qu'il faut que je fasse la critique de Blood and Bone. La bonne impression du début m'a suivi tout au long du roman. Un roman plus efficace dans son ambiance que dans la tenue de son histoire (toujours le défaut d'Esslemont) mais efficace tout de même.
Posté : dim. 30 mars 2014 21:49
par Ratha
Efficace, je suis d'accord mais as-tu piffé quoi que ce soit dans les derniers chapitres, honnêtement?

► Afficher le texte
Il y a des intrigues à peu près claires comme celles de Saeng, de Murk et Celeste (qui est un fragment du Crippled God qui décide de rester) mais QUID d'Ardata et sa fille, Osserc qui se prend une Jade statue off-screen pour protéger le monde mais on ne sait pas trop pourquoi.
Couverture d'Assail pas terrible mais bon, je sauterai sur le livre dès sa sortie vu qu'il risque d'être le seul livre malazan inédit cette année.
Posté : lun. 31 mars 2014 10:17
par Merwin Tonnel
Non mais de toute façon, on piffe jamais grand chose aux derniers chapitres d'Esslemont. On le sait en entamant le bouquin.

Couverture d'Assail pas terrible mais bon, je sauterai sur le livre dès sa sortie vu qu'il risque d'être le seul livre malazan inédit cette année.
Fall of Light est toujours prévu pour cette année, mais c'est vrai que c'est pas encore officiel.
Posté : dim. 1 juin 2014 21:58
par Ser Garlan
Je fais un petit retour en arrière en vous livrant mes impressions sur Night of Knives, lu, donc, juste après Midnight Tides.Les autres ont déjà tout dit : le livre est court (250 pges à la louche) et relate, en grosso-modo douze heures, la nuit durant laquelle Kellanved et Dancer ont réussi à prendre possession du Trône de l'Ombre à Cité Malaz, le tout décrit du point de vue de deux protagonistes extérieurs, Temper, un vétéran Bridgeburner, et Kiska, une petite jeune fille qui n'en veut.Il s'agit d'un premier roman, et cela se sent. Pas tant dans le style qui m'a semblé tout aussi bien maîtrisé que celui d'Erikson, avec quelques nuances personnelles bien sûr, que dans la forme. L'idée de base est intéressante car ce fameux événement, capital pour décrypter la saga, mérite certainement que l'on s'y attarde. Sauf qu'Esselmont a choisi de développer l'histoire d'un point de vue extérieur, et ce n'était probablement pas une bonne idée. Il y a quelque chose de terriblement cliché, pour un personnage plus ou moins lambda, de se retrouver toujours quasiment par hasard au bon endroit et au bon moment. Si les pérégrinations de Temper peuvent à la rigueur convaincre, eut égard à son statut et à ses aptitudes de combat, on a en revanche autrement plus de mal à accrocher au pan de l'histoire de Kiska qui, durant toute la nuit, a l'occasion de mourir au moins cinq ou six fois et qui s'en sort toujours par un deus ex machina sorti de nulle part (pléonasme...). Sans compter qu'elle parvient à faire ami-ami avec les entités les plus improbables, magiciens, ascendants, anciens dieux, etc, lesquels lui dévoilent leur identité en deux coups de cuillère à pot comme si de rien n'était. Par ailleurs, il est toujours très artificiel de faire décrire des événements par des persos qui ne comprennent rien à rien. Dans cette optique, le long chapitre 3 qui enchaîne les premiers événements surnaturels de la nuit additionne les situations inutilement confuses. Déjà qu'il y a un très grand nombre de protagonistes impliqués, dont les objectifs sont souvent incompatibles, c'est encore plus frustrant de devoir "subir" ce voile flou volontairement jeté sur les événements. La situation s'améliore heureusement à partir du chapitre 4, et le 5, qui clôt les festivités de la nuit, parvient à se maintenir à flot, même si on aurait voulu que la "caméra" reste plus centrée sur Kellanved et Dancer. A lire ce qui précède, on pourrait croire que je n'ai pas aimé le livre. Il n'en est rien, j'ai beaucoup aimé, malgré les maladresses énoncées ci-dessus. Le style d'Esselmont m'a plu, il m'a semblé plus vivant, plus descriptif, plus coloré que celui d'Erikson qui reste toujours très clinique, même si les dialogues sont clairement moins incisifs. C'est très intéressant d'avoir accès à d'autres sensations, couleurs, odeurs, etc, pour décrire les fameux Warrens, et cet autre point de vue est très appréciable. Le niveau d'anglais reste soutenu, Esselmont a du vocabulaire, plus même que son collègue, et sait en faire usage. Surtout, "Cam" comme l'appelle Erikson semble plus à même d'humaniser ses personnages, et si les événements tournant autour de Kiska peuvent laisser songeurs, on accroche assez vite à ce personnage naïf, plein de rêves et d'ambitions personnelles. Enfin, le choix de restreindre l'action sur une nuit (les personnages se référant fréquemment à l'heure qu'il est durant les différents pans de l'histoire) parvient à créer une nervosité permanente assez appréciable.A signaler enfin que Night of Knives dévoile des pans importants de l'intrigue de fond du cycle Malazéen, notamment au cours d'un flash-back tournant autour de Dassem Ultor, personnage jusqu'ici peu abordé et qui y acquiert une noblesse toute particulière. Ce flash-back, mené de main de maître, est absolument époustouflant et surpasse même par moments la tension que parvient à dégager Erikson. Ce livre est par ailleurs à découvrir impérativement avant The Bonehunters car il y dévoile certains personnages importants pour la suite (Edgewalker, notamment), mais il doit être lu après Midnight Tides (ou disons après House of Chains) car il spoile des événements qu'Erikson n'a pas encore révélés dans son cycle, dont un qui, a priori, est absolument capital.En définitive, c'était une bonne lecture, avec pas mal de maladresses mais aussi beaucoup de qualités. A lire pour les fans du Cycle Malazéen d'Erikson, mais à mon avis à déconseiller aux autres tant les personnages abordés sont nombreux et cryptiques pour les non-initiés.Je vous livrerai mon avis sur The Bonehunters dès que je l'aurai terminé, et déjà, l'histoire commence très, très fort par rapport aux précédents tomes d'Erikson. Trépidant !
Posté : mar. 1 juil. 2014 13:40
par Aslan
Assail repoussé fin août semble-t-il.
Posté : ven. 4 juil. 2014 10:32
par King Kong
Posté : dim. 3 août 2014 17:57
par Merwin Tonnel
Et histoire de se préparer à la sortie d'Assail la semaine prochaine, voici enfin la critique de Blood and Bone ::arrow:
http://www.elbakin.net/fantasy/roman/bl ... -bone-4360Et les 2 cartes d'Assail en bonus :
Source
Posté : mer. 10 sept. 2014 21:17
par Ratha
Ca fait longtemps que je ne suis pas passé et poster dans ce sujet, va faire croire que je ne lis que du Malazan. Ce qui est loin de la réalité heureusement. :PAssail, dernier volume et lieu évoqué dans les précédents volumes d’Erikson et Esslemont, se dévoile enfin. Certes ce n’est pas un final explosif comme pouvait l’être The Crippled God mais Assail s’apprécie grandement. Esslemont fait ce qu’il sait faire le mieux, mener un récit efficace, poser une ambiance bien distincte selon les volumes. Après la jungle moite de Blood & Bone et un cadre se rapprochant de l’Asie du Sud-est, Assail nous plonge dans le grand froid, la mélancolie ou sur des lieux, personnages et mythes évoquant la Scandinavie. Esslemont est d’autant meilleur lorsqu’il n’a pas à coller exactement à son compère. Ainsi Assail déploie un assez grand nombre de personnages venant de ses romans précédents ou propres à celui-ci ; il n’y a bien que Silverfox et Fisher apparus dans les romans d’Erikson qui se retrouvent impliqués dans ce roman.Esslemont se fait également moins cryptique, j’étais presque choqué que certaines choses soient posées cartes sur tables. D’autres éléments sont laissés à l’interprétation comme l’identité d’un personnage échoué sur Assail et amnésique mais suffisamment est dévoilé pour se faire une idée. Beaucoup de choses arrivent à leurs conclusions, d’ailleurs Essslemont relie de manière assez sympathique certains fils dans ce dernier volume. Cependant, on ne va pas s’étonner que certaines pans demeurent mystérieux ou que de nouvelles interrogations se présentent. Mais cela n’est pas dérangeant outre-mesure car les intrigues concernant Assail et la partie de cycle d’Esslemont sont résolues. Après ce qu’il se passe à beau être intéressant, je ne peux m’empêcher de penser que certains passages auraient pu être rendus de manière bien plus forte ou percutante mais c’est un problème que j’ai avec Esslemont depuis le début. Pour le futur, Erikson a laissé entendre qu’Esslemont aurait signé pour une trilogie concernant les débuts de l’Empire malazan. Why not, leur univers est tellement grand qu’ils peuvent le développer comme ils l’entendent. Je soupçonne même qu’Assail ait introduit certains éléments en douce à la fois pour cette trilogie mais aussi pour la future trilogie Toblakai d’Erikson.

Posté : jeu. 11 sept. 2014 12:08
par Merwin Tonnel
Excellent, merci de ton retour. Ca correspond assez à ce que j'ai entendu un peu partout sur la toile. Et cette ambiance scandinave que tu me décris me tente beaucoup !Mais comme toujours, ma lecture attendra le mass market paperback de la version UK, homogénéité de la bibliothèque oblige

Posté : jeu. 11 sept. 2014 17:57
par Ratha
Pour reprendre ce que j'avais dit sur la future trilogie pré-empire. Erikson confirme
d'après le dernier AMA sur Reddit reperé par Merwin.
Cam is presently working on the first novel of Early Empire (well, pre-Empire, in fact), called Dancer's Lament (nice title).
Alléchant, et titre faisant écho à un des meilleurs personnages du cycle.
Posté : jeu. 11 sept. 2014 18:07
par Merwin Tonnel
Ah merci, je cherchais justement une confirmation de ces rumeurs de nouvelle trilogie pour ICE depuis quelques jours et j'avais pas vu ça dans le AMA que j'ai juste parcouru pour le moment.On a même un titre ! :DA une époque, Esslemont voulait faire une série de nouvelles comme Bauchelain & Korbal Broach à cette époque, il faut croire que ça a finalement pris une autre forme.
Posté : jeu. 11 sept. 2014 18:19
par Ratha
De rien, je regardais aussi et comme j'ai repéré l'info. =)Faudrait que je remette un jour aux nouvelles de Bauchelain & Korbal Broach, je n'ai lu que la première... En tout cas, curieux de voir débarquer cette trilogie, on pourra voir Kellanved en gérant au Smiley bar, Dancer en client-roi, Surly-future Laseen en serveuse, Dujek en commis, les frères Crust en pêcheurs pour les repas de midi. Quoi, ça ne sera pas une trilogie sur la carrière de tenancier à Malaz City???

Posté : ven. 17 avr. 2015 21:44
par Aslan
Posté : ven. 17 avr. 2015 22:07
par Merwin Tonnel
Héhé, intéressant

Dancer's Lament a l'air d'être le titre définitif, avec Path to Ascendency comme titre de saga, qui est cohérent avec l'histoire racontée. Février 2016 chez Tor, ça sera peut-être un peu plus tôt chez Bantam si ça suit la logique des autres bouquins malazéens.Assail sort fin mai en poche, donc ce sera une lecture de juin pour moi

Posté : mar. 19 mai 2015 11:21
par Ser Garlan
J'ai fini il n'y a pas très longtemps Return of the Crimson Guard, et je m'en vais vous livrer mes impressions. Des impressions plutôt favorables, bien que certains partis pris d'Esselmont me laissent songeurs.J'ai d'abord été surpris par la taille du roman, je m'attendais à un succédané de Night of Knives, mais en fait non : on est quasiment à 1000 pages soit la taille des pavés d'Erikson, il y a donc de quoi raconter. Et l'intrigue brasse large. L'action fait suite aux événements survenus à Cité Malaz à la fin de The Bonehunters. Après le départ de l'armée "renégate" de Tavore, les forces de Laseen semblent s'amenuiser au point de donner des idées d'émancipation aux différentes peuplades conquises par l'Empire du temps de Kellanved. C'est donc à une guerre civile que doit faire face le continent de Quon Tali, chaque région cherchant à s'arracher au joug Malazain en concluant des alliances avec ses voisines afin de parvenir à ses fins. C'est notamment la cité de Li Heng, stratégiquement centrale, qui cristallise tous les appétits, et les garnisons Malazéennes, face à une situation désespérée, vont commettre l'irréparable... sans entrer dans les détails. Cette situation insurrectionnelle voit d'anciens noms resurgir du passé, dont certains que l'on croyait morts depuis un bail. Là-dessus, les Wickans qui ont payé un lourd tribut à l'Empire (cf Deadhouse Gates et The Bonehunters) vont essayer de reprendre leur destinée en main. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà que la fameuse Crimson Guard, la compagnie de mercenaires qui a juré la mort de l'Empire, décide de rentrer au bercail et de passer comme par hasard par Quon Tali, déstabilisant encore davantage une situation déjà bien chaotique.Les différents POV permettent de brosser un portrait global des forces en présence. A Unta, c'est le fourbe Malick Rell qui essaye de retourner la situation à son avantage, tandis que Possum, un agent de la Griffe, nous fait pénétrer dans les arcanes du pouvoir. A Li Heng, la Malazéenne à l'honneur est la jeune Hurl, membre de l'escouade du vétéran Storo Matash, et c'est par elle que l'on vit l'essentiel du siège de la ville. Rillish, un capitaine Malazéen, nous fait vivre le front Wickain ; quant au garde côte Nait, il prend de l’importance à la fin du roman lors de l'affrontement ultime. Côté ennemis, la jeune Ghelel offre un POV naïf à souhait comme semble les affectionner Esselmont : la jeune duchesse Talienne se trouve embraquée dans un jeu de pouvoir qui la dépasse entre les vieux vétérans qui cherchent à la manipuler. Mais nous sommes également ravis de faire la connaissance d'un certain Toc the Elder (le père de) qui, par son expérience, apporte une vue stratégique sur les enjeux de la guerre civile. Enfin, plusieurs POV se succèdent dans la Crimson Guard, avec en premier lieu le jeune héros Kyle, lui aussi naïf mais désireux d'en découdre et de comprendre ce qui se passe autour de lui, et également la capitaine Avouée Shimmer qui va bien vite comprendre que les choses ne tournent pas aussi rond que ça dans la compagnie. Bref, il y a beaucoup de monde, et on vous passe la kyrielle de personnage secondaires avec un Dramatis Personae qui fiche proprement le vertige. Si Esselmont voulait battre son collègue Erikson au jeu de la complexité et de la cohue humaine, il a gagné sur toute la ligne. Il est souvent difficile de s’y retrouver, et bien malin celui qui comprend exactement le who’s who de la Crimson Guard. Je les ai comptés, il y a pas moins de… 66 membres de la Garde Pourpre dans le Dramatis ! Préparez-vous à activer vos neurones, donc.Mais étonnamment, Ian Cam Esselmont parvient assez bien à se dépatouiller de son intrigue et à gérer les différentes factions en présence. La carte aide beaucoup, c’est vrai, mais on finit assez vite par s’y retrouver. Enfin bon, on a été à bonne école après 7 volumes d’Erikson, évidemment. Et il faut bien reconnaître que le roman est palpitant. On piaffe de connaître le dénouement de tout ce conflit, on tremble avec les différents protagonistes, et Esselmont parvient bien à nous faire aimer tous les camps, ce qui rend les affrontement fatals d’autant plus déchirants. On apprend notamment à aimer les membres de la Crimson Guard, et on comprend mieux ce Serment prêtés par les Avoués et ce qui les rend si redoutables au combat. Par rapport à Night of Knives, la narration d'Esselmont s’est améliorée, fluidifiée. La présentation du conflit est claire, les dialogues coulent naturellement et sont souvent drôles, même s'ils ne sont pas encore au niveau de son collègue et ami anthropologue. Autre point très positif, l'élargissement de l'univers Malazéen avec la découverte d'un nouveau continent, avec nouveau climat, nouvelle végétation, nouvelles cultures etc... et si Erikson est souvent avare en descriptions, Esselmont se montre plus bavard et nous fait partager un background proprement abyssal. Difficile de revenir à des romans de Fantasy standard après une immersion d'une telle richesse.Mais même si la fin du roman nous assomme et remet les pendules à l’heure comme il faut, certains points restent encore obscurs, et c’est là-dessus que je vais conclure. Le plus gros défaut d’Esselmont dans ce livre, outre un recours anecdotique aux ascendants (à part Ryllandaras) et un style souvent confus dans les scènes d’action, c’est qu’il pèche par excès de mystères et d’omissions cryptiques. Il y a des pans de l’intrigue et certaines résolutions auxquels on ne comprend RIEN. Quid de l’axe tournant autour de Traveller ? On l’avait quitté dans House of Chains, on le retrouve dans Toll the Hound, mais… à quoi peut bien servir son périple dans RotCG ? Je me pose encore la question. Et qui est cette femme assassin qui parvient toujours à avoir le dessus sur Possum ? C’est d’autant plus rageant de ne rien savoir qu’elle se rend tout de même l’auteure d’un meurtre capital pour la suite du cycle à la fin du roman. Mais pour qui, pour quoi ? Sinon en vrac : comment un simple mage d’escouade peut-il ouvrir Kurald Galain ? A quoi rime le voyage d’Iron Bars et de son équipe ? Et puis bon sang, à quoi cela servait d’en rajouter encore et de balancer une guerre de mages, ex-prisonniers des mines d’otataral, à la toute fin de la dernière bataille ? A part verser dans un gros-billisme limite ringard et à jouer à celui qui a le plus gros warren, ce pan de l’intrigue n’apporte rien à une histoire déjà bien assez touffue comme ça. On a vraiment l’impression qu’Esselmont veut se prouver des choses, qu’il veut montrer qu’il est capable de créer un roman aussi voire même plus complexe que ceux d’Erikson. Mais si c’est pour perdre le lecteur au bout du chemin, ça ne vaut pas le coup. A ce titre, le dénouement laisse trop de place à des faits non résolus ou incompréhensibles, et ça gâche tout de même le plaisir globalement ressenti à la lecteur de ce très bon roman de Fantasy guerrière. C’est dit.J’ai déjà bien avancé Toll the Hound. Hum, je comprends les réticences de certains à la lecture de ce roman très particulier et dont la méthode de narration est très inhabituelle. Mais moi j’adore, vraiment. En tout cas pour le moment.