Repéré en poche et en occasion chez Gibert, j'ai acquis et récemment terminé
The city and the city. Je n'avais pas lu la critique (fort bien écrite) de zedd, aussi ne m'a t'il pas été influencé dans mon choix (je viens juste de combler cette lacune en lisant la prose de zedd). Après m'être glissé dans un polar d'abord plutôt classique, je me suis retrouvé embourbé, notamment dans le manque de rythme de l'histoire. M'est même venue à l'esprit l'idée que si cela devait être traduit à l'écran, on risquerait de s'assoupir devant un énième
Derrick. L'idée de base, qui a tant séduit d'autres lecteurs, a au final eu la saveur - ou la fadeur ? - d'un prétexte et ce ne sont pas les quelques néologismes, assez évidents pour beaucoup, qui ont suffi à me plonger dans l'exotisme recherché. L'impression qui me reste est effectivement celle d'un polar qui, pour se démarquer de ses pairs, a eu besoin de faire appel à un artifice ou un plaquage. Le remake des poupées russes à la sauce urbanistique n'a pas pris et, si c'est là que résidait le côté
fantasy de l'ouvrage, il m'a semblé discutable. Prenez plutôt carrément un manuel de géopolitique au chapitre "guerre froide" et vous n'aurez au moins pas l'impression d'avoir été floué des deux côtés, tant celui du polar que de la
fantasy (d'où l'amertume de mes mots, probablement).Le style concorde en tous cas avec l'ambiance un peu "est-allemandisante" et je trouve que l'ensemble aurait gagné à limiter les répétitions des caractéristiques de lieux
► Afficher le texte
qu'ils soient "tramés", "alter" ou "pléniers"...
, bien qu'il s'agisse justement d'un pilier du roman. Dans ce cadre, le développement des personnages est réduit à la portion congrue et on est plus attaché au personnage principal par son omniprésence que par son charisme, sa profondeur.L'intrigue se dénoue par à-coups, puis à toute vitesse, comme dans l'urgence de devoir finir, ce qui n'explique pas - n'excuse pas - une fin un chouia abracadabrante.Une très grosse déception pour ma part que ce bouquin maintes fois primé, comme quoi se confirme le fait que ça ne doive pas être ou devenir - pour ce qui me concerne - un critère de choix. 5/10 ? :(Ceci dit, je joins à cette remarque :
Demisev a écrit :Ce qui serait intéressant de savoir par contre, c'est la justification qu'ont donné les jury pour décerner les prix à The City & the City.