J'ai trouvé que l'épisode 6 démarrait plutôt bien. Déjà, contrairement à ses collègues de
Rosa, Vinay Patel part en racontant une histoire et en y greffant les informations historiques plutôt que de faire le contraire, ce qui est faisable mais toujours plus compliqué. Les aliens sont intrigants, il y a le contexte super tendu qui s'ajoute et la tentation d'intervenir dans le passé, aussi douloureux soit-il. Même la musique colle aux images, à défaut d'être mémorable. L'ennui, c'est que si l'idée
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des aliens qui ont abandonné leur vie belliqueuse pour accompagner les morts dans leurs derniers instants
est très jolie, et inattendue (même si ça fait un peu doublon avec
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Twice Upon a Time, qui est encore récent)
, la révélation arrive beaucoup trop tôt, du coup on suit vingt minutes d'épisode où tout est extrêmement prévisible et où les personnages principaux sont bien trop passifs.
Father's Day à un niveau personnel ou
Fires of Pompeii pour un événement historique arrivaient à rendre beaucoup plus poignant l'impossibilité d'empêcher une tragédie, alors que le premier ne concernait que des personnages de fiction et le second dépeint un événement tellement lointain dans le temps qu'il n'a plus aucun impact sur les gens qui vivent aujourd'hui, contrairement à la Partition qui est encore fraîche. Il y a vraiment une réalisation hyper-molle (le matos n'a jamais été aussi bon et ça se ressent sur les panoramas, mais il n'y a aucune ampleur au-delà de ça, et les petits nouveaux ne sont pas à la hauteur de gens comme Rachel Talaley, Toby Haynes ou Douglas MacKinnon), le format 50 minutes n'arrange rien (dix minutes de moins et on aurait peut-être moins ressenti ce côté prévisible et la passivité de la team TARDIS). Bon, et pour la deuxième fois on nous fait le coup de ne pas mettre la musique du générique de fin habituelle pour bien faire comprendre au spectateur que ouh là là, ce n'est pas un épisode comme les autres, il faut être ému, hein, attention, sauf que je trouve ça bien plus agaçant qu'émouvant, comme pratique. Bref, il y a du mieux ici et là mais dans l'ensemble, ça reste quand même bien terne et pas du tout à la hauteur des ambitions que ça affiche.Sinon, je lis souvent que le point fort de Chibnall n'est pas l'aspect SF mais les personnages humains, je ne trouve pas que ce soit le cas. Les personnages ne sont pas désagréables mais ils n'ont rien d'extraordinaire non plus: Yaz n'existe qu'à travers sa famille, pour Ryan on sent qu'il est impulsif mais ça s'arrête là, ses problèmes familiaux et sa dyspraxie apparaissent en pointillé mais ça ne fait pas un caractère, le Docteur a quelques spécificités (le côté bricolage par exemple) mais je trouve qu'avec Five, c'est peut-être l'incarnation qui met le plus de temps à montrer qui elle est, sans être mystérieuse pour autant, Graham s'en sort bien mais c'est peut-être plus grâce à l'acteur. Le truc c'est qu'en général, les personnages se révélaient grâce à l'intrigue, sans forcément être des monstres de complexité, ou être forcément sympathiques, et là c'est un peu dur de réussir ses personnages si on ne leur fait rien faire de marquant, ou qu'on leur fait exprimer leur tourment à voix haute plutôt que de transmettre ça par l'image.