Ha ! Si tu n'es pas allé(e) au delà des deux premiers tomes, c'est normal. En fait au fur et à mesure de l'évolution de l'histoire, les personnages grandissent et ils sont confrontés à l'univers de plus en plus directement. Même si on peut lui reprocher d'avoir parfois des personnages aux psychologies un peu tranchées.En sommes on se retrouve à aborder des thèmes plus adultes, très politiques ou commerciaux, ou alors plus bassement libidineux. En quelque sorte l'atout qu'à Mme Audouin est d'avoir des héros adolescents qui sont pleinement adolescents (à peu près à l'exception de Tara qui a été constituée comme un personnage agaçant, qui a trop souvent raison, et qui est un peu trop parfaite (cela dit, cette perfection est expliquée dans le tome 8 ;D) en bref ce n'est pas du tout mon personnage préféré. Cela dit, dans Harry Potter, le héros a également tendance à m'énerver, il est du même genre, moins parfait, mais tout aussi agaçant.), ils pensent à des choses ordinaires de leur âge, et pour le dire de manière triviale "leur corps changeeeent". Ahem. Nous avons beaucoup de thèmes qui sont généralement bannis des ouvrages jeunesses qui sont ici abordés : politique, commerce, sexualité, homosexualité, etc. Et le tout sans jamais se placer d'un côté ou de l'autre des faits qu'elle présente, ce qui est d'autant plus intéressant. Elle montre aux jeunes le monde dans lequel ils vivent au travers d'un univers très exagéré qu'est Autremonde. C'est ouvert, très aéré, loin du huis clos d'Harry Potter (même si je suis un vrai fanatique du petit binoclard).En fait la seule chose qui empêche Sophie Audouin Mamikonian d'avoir une écriture qui séduit vraiment tout le monde est qu'elle n'est pas assez canalisée, et malheureusement, ce serait le travail que devrait faire un bon éditeur. Mais elle n'est pas Pierre Bottero, et bien que je le regrette vraiment, je ne peux qu'apprécier cette différence, si tous écrivaient de la même manière ce serait vraiment ennuyeux. Son écriture n'est pas très policée, mais ce qu'elle perd en travail de l'écriture (citons pour aller dans l'extrême inverse une Léa Silhol qui a une écriture magnifiquement ciselée) elle le gagne en fraîcheur et en spontanéité.Par contre, quelque chose qui n'a rien à voir avec le livre : Sophie Audouin Mamikonian s'occupe en effet beaucoup de ses fans, et stimule l'envie de lire et d'écrire chez eux, rien que cela, je trouve que c'est un excellent point pour elle.Pour le dessin animé, vu que le sujet est abordé, il est destiné à un public très jeune, donc il ne faut pas en attendre grand chose. Je trouve aussi que certains scénarii sont assez bancals, mais comme toutes les séries, il faut leur laisser le temps de démarrer avant d'avoir un jugement tranché, si je n'accroche pas complètement, ma nièce de six ans est une grande fan

souvenons nous à qui cela s'adresse (et pour ma part je réserve d'urgence une peluche de Manitou, l'arrière-grand-père de Tara, changé en labrador).Maintenant en ce qui me concerne, j'ai plus de vingt ans et je m'amuse toujours autant à lire ses romans, mais je peux concevoir qu'un adulte ne sera pas forcément séduit. Cela peut-être lu avec plaisir par petits et grands, mais il faut savoir ce qu'on lit, ce n'est pas un monument de la littérature française. Cette saga se veut assez légère, libre et acidulée, ce n'est pas une oeuvre littéraire écrasante de savoir faire, et je trouve que c'est aussi ce qui fait son charme

Et le seul moment où cela pèse vraiment, est lorsque l'auteur essaie de changer de registre et qu'on tombe dans les déclarations d'amour et autres ronronnements des héros qui sont assez insupportables. Mais que voulez vous, chacun à le droit d'exprimer sa fibre romantique, et si cela peut faire rêver les midinettes de quatorze ans, ce n'est pas plus mal !