Je viens de finir le premier tome de la série.
Nous suivons deux protagonistes :
- Pierre Cordwain de Kosigan, chevalier et bâtard du 14e siècle (1399 au début du récit) qui s’est fait chef d’une compagnie de mercenaires
- Michael Konnigan, professeur d’archéologie médiévale qui est en réalité Kergaël de Kosigan, descendant du premier ; cette partie se déroule à la fin du 19e siècle (1899)
Le chevalier de Kosigan se trouve en Champagne afin de participer à un tournoi, mais on comprend très vite qu’il n’a pas que cela en tête. La comtesse de Champagne se retrouve veuve, et afin de préserver son Comté ainsi que les Elfes qui y vivent (elle en est une elle-même) souhaite marier sa fille soit à un Bourguignon soit à un Français. Effectivement le Duché de Bourgogne et le Royaume de France se disputent tous les deux la Champagne et chacun constituerait un allié puissant.
Kergaël de Kosigan se voit léguer, à sa grande surprise, un coffret et une lettre, héritages directs de son ancêtre chevalier dont il n’avait jamais réussi à apprendre quoi que ce soit jusqu’ici et dont l’existence n’était connue que grâce à la lettre qu’on avait découvert sur lui lorsque, bébé, il avait été abandonné.
La partie qui se déroule à l’époque médiévale est très plaisante. Le chevalier de Kosigan est un personnage madré qui a de l’esprit. Il est à la tête d’un petit groupe de mercenaires et a la réputation de bien faire son travail. C’est un personnage que j’ai aimé suivre entre autres à cause de son côté rusé et spirituel. J’avais envie d’en savoir plus sur les raisons qui le poussaient à participer à ce tournoi.
Les chapitres qui sont consacrés à son descendant sont moins nombreux et se présentent sous forme de lettres. On voit qu’une intrigue se met lentement en place mais pour l’instant on se demande laquelle. On s’interroge aussi sur le lien qu’il y a entre les deux membres de la famille Kosigan séparés de plus de cinq siècles. La partie concernant Kergaël de Kosigan est plus intéressante par son potentiel que par son contenu actuel. Cela dit c’est cette partie qui va finalement se terminer sur un cliffhanger.
J’ai donc globalement préféré suivre les aventures de son ancêtre même si à la toute fin j’ai trouvé qu’il y avait quelques chapitres qui m’ont un peu lassé ; ce sont où l’auteur introduit un troisième narrateur afin de nous montrer les évènements qui se déroulent en parallèle de l’histoire principale. Je pense qu’ils sont là pour mettre en relief l’impatience ressentit par certains protagonistes, malheureusement en ce qui me concerne j’ai un peu trop ressenti cette impatience et j’ai donc survolé ces chapitres, peu nombreux.
Pour ce qui est des personnages secondaires, pour l’instant, je ne les pas trouvé assez approfondis pour véritablement m’attacher ou m’intéresser véritablement à eux.
On sent que Fabien Cerutti a une formation d’historien car même si on est dans un univers fantasy il est tout de même construit sur une certaine réalité historique avec des points de divergences assumés. La description du tournoi médiéval est réaliste si on excepte bien sûr toute la partie fantasy.
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De ce que laisse deviner les lettres de Kergaël au 19e siècle il semble que la magie ai fini par disparaître de même que les différents êtres magiques telles que les Elfes, les Nains, les Humals, les Changesangs, etc. Je pense que l’entremêlement des deux récits nous expliquera pourquoi dans la suite. Est-ce dû à l’Inquisition et à l’Eglise qui s’entête à vouloir faire disparaître toute trace et mention de ce qui est différent dans cet univers là aussi. Et ont-ils réellement disparus ou bien certains ont-ils réussi à en réchapper et vivent-ils cachés ?
Kosigan semble s’allier à la fois aux Champenois et aux Français et par le biais des premiers vient en aide aux Bourguignons qu’il n’aime pas. Il accepte des missions pour chacun des deux partis cependant accomplir une des missions n’empêche pas d’accomplir l’autre. Mais veut-il juste doubler la mise ou bien a-t-il un autre but ?
C’est une histoire somme toute sympathique mais qui ne m’a vraiment passionnée. Cependant ce roman permet de passer un moment agréable et de se détendre. Grâce au récit de Kergaël se déroulant en 1899 on comprend qu’il y a derrière ce récit plus qu’une énième histoire narrant les aventures d’une troupe de mercenaires. Et surtout il pose les bases d’une histoire qui semble bien plus complexe et qui sera développée dans la suite de ce cycle.
Par conséquent je lirai la suite avec plaisir, d’autant que la première partie du récit est totalement sortie. Cela dit, Fabien Cerutti nous promet une suite à venir dans cet univers.