La légende de Spartacus, l’esclave de Thrace devenu gladiateur qui mena la révolte des esclaves contre Rome.Narration, réalisation… il y en a des choses à dire sur chaque épisode mais cela ne serait pas aisé dans un topic généraliste qui dépasse les 50 pages donc je vais condenser mes impressions dans cette intervention.
(on aurait matière à ouvrir un sujet à part, et on est suffisamment nombreux pour le faire vivre)C’est une série trash qui se torche allègrement avec le politiquement correct ! :starwars:Ne nous voilons pas la face : il y a beaucoup (trop) de sang et beaucoup (trop) de cul.C’est à la fois âpre et charnel, sanglant et sexuel : on ne nous épargne rien. Ames sensibles s'abstenir : il s’agit d’un programme pour public averti (la série utilise suffisamment d’hémoglobine pour rependre l’intégralité du Château de Versailles).Une série qui ne fera pas l'unanimité : des paroles crues, des corps complaisamment dénudés, de la violence en veux-tu en voilà...Mais après les overdoses de séries sur les hôpitaux où on couche les uns avec les autres, ou celles où les flics surdoués retrouvent un assassin grâce à une trace invisible analysée au microscope électronique... Voila une série qui fait du bien !Car on ne se contente pas d’une efficace association entre eros et thanatos : le scénario est intéressant, les scènes d’action vraiment dynamiques et sublimées par le souffle épique ou tragique des musiques d’un Joseph Lo Duca au meilleur de sa forme.La majorité des personnes critiquant cette série ne sont pas allés au-delà du 1er épisode…… Et sont donc passés à côté de l’essentiel : c’est dommage !Il faut d’abord dépasser un 1er épisode complètement contre-productif dans son empressement à mélanger
Gladiator et
300 dans des dérives too-much ou kitsh pas très emballantes finalement.Il faut ensuite dépasser un démarrage assez long pour arriver par la suite à une grande intensité de l'intrigue, du drame, des combats...Car 5 épisodes, 5 scénaristes, 5 réalisateurs pour les 5 premiers épisodes on obtient fatalement des ambiances visuelles et narratives très différentes d’un épisode à l’autre qui ne permettait pas à la série et aux spectateurs de trouver leurs marques.Mais l’éminence grise Michael Hurst veille au grain : l’affrontement entre le monstrueux Theokoles l’Ombre de la Mort (je ne fourni pas d’images : je vous laisse découvrir la bête !), et le duo Spartacus/Crixus marque la fin des tâtonnements.Malgré le côté indiscutablement baroque de l’ensemble, le casting est globalement très efficace avec des acteurs / actrices qui ont la gueule et le physique de l’emploi et qu’on adore aimer ou haïr :
- John Hannah est à des années lumières du side kick comique de
la Momie : coincé entre un père traditionnaliste et une épouse aimante mais impitoyable, il incarne un laniste complexe et complexé- Lucy Lawless vaut bien mieux que les images désormais d’Epinal de Xéna la Guerrière: elle campe une matrone qui question ambitions et manipulations en aurait à remontrer à la très shakespearienne Lady MacBeth- Viva Bianca dans son personnage d'Ilithiya est détestable à souhait dans sa prestation de Paris Hilton en toge- Andy Whitefield, « I’m Spartacus! », se perd dans une lente chute psychologique avant de lutter pour conserver son humanité dans l’ambiance délétère du ludus (une seule échappatoire : la brutalité de l’arène ou tous jouent leur avenir et surtout leur vie)- Manu Benett, « the fucking Gaul », est impeccable dans son rôle de brute vaniteuse piégé par ses sentiments pour la servante de sa domina dominatrice : il parvient à faire évoluer imperceptiblement jusqu’au point de rupture
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où il rejoint Spartacus l’insurgé pour devenir lui aussi un sanglant agent de la colère des dieux
Côté scénario :L’écriture se révèle très bien maitrisée : les personnages se retrouvent souvent dans la m**** jusqu’au cou !On ne s'ennuie pas, on frissonne et on attend la suite avec impatience... pour des combats féroces et des coups tordus motivés par l’orgueil et la jalousie qui font des ravages chez les puissants comme chez les manants, des personnages qui gagnent en profondeur et en épaisseur au fil des intrigues infectes, des choix cyniques, des humiliations ravalées, des vengeances froidement ourdies. Bref le cheminement des personnages se forgent ainsi au fil des évènements et des affrontements.L’accession à la liberté de Spartacus et des autres gladiateurs est progressive, bien amenée et bien racontée.Au bout d’un vingtaine d’épisodes, ils ne sont pas au bout de leurs peines ! Le tour de force de la série c’est quand même qu’on connaît à l’avance le dénouement des événements mais que la dramaturgie et la narration créent suffisamment d’incertitudes pour qu’on s'attache rapidement aux personnages en se demandant comment ils vont faire pour se sortir de cet enfer.
Côté réalisation :Le ciel et le paysage ainsi que la lumière sont des effets spéciaux : dans
Spartacus tout est effets numériques (ombres, lumières, pluie, soleil, paysages, villes, etc...). Le style visuel très BD est au départ peut être un peu lourd, mais on s'y fait, et cela s'améliore par la suite pour constituer un Rome à la sauce
300 (mais si vous n'aimez pas le style
300, je vous conseille de passer votre chemin !)Oui, il est clair que de nombreux les effets graphiques sont un peu exagérés donc parfois ratés (la surabondance de ralentis, les armes blanches qui découpent trop facilement peaux, chairs et os, le sang qui gicle autant et aussi loin…)Evidemment, on aime ou on n'aime pas mais il faut bien avouer qu’on ne voit pas beaucoup de série de ce genre.La série montre aussi la face sombre de l'Empire romain tel qu'il fut probablement...... loin de la Rome aseptisée et clean sous tous rapports montrée dans les péplums hollywoodiens !C’est évidemment excessifs : les gladiateurs coûtaient cher, on venait initialement à l’arène pour voir un spectacle, pas une exécution, donc les mises à morts étaient plutôt rares… il faudra attendre le Bas Empire pour assister à une surenchère malsaine dans une violence de plus en plus gratuite avec la transformation de l’industrie du spectacle en boucherie de masse.Une vision très noire de l'Antiquité romaine donc mais non dénuée d'intérêt, puisque cette série est aussi un miroir de notre époque : cette danse impitoyable pour le pouvoir où tout n’est qu’instrument pour l’obtenir, le conserver et l’augmenter, accompagnée de moult déclarations sur la noblesse et l’honorabilité servant les ambitions et les désirs d'ego démesurés prêts à tout et au reste…Elle sonne fortement bling-bling !
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(Pétrone copyright) L’action bourrine pour cerveaux débranchés est devenue au fil des épisodes et des saisons un drame historique qui se politise avec les manants qui se rebellent contre contre les puissants archi fricés qui manipulent et lobotomisent le peuple par de beaux discours lénifiants, du pain, des jeux et la peur de l’autre… Comme aujourd’hui quoi !La série faisant appel à nos bas instincts (à chaque fois, on a hâte que le carnage reprenne ! à chaque fois on jubile quand les crevards carriéristes romains se vont violement trucidés par ceux qu’ils ont longuement exploités et humiliés !), et si finalement la plèbe c’était nous, téléspectateurs hypnotisés par cette débauche de chair et de sang ?Une réflexion sur la lutte des classes dans une série de genre américaine : qui l’eût cru ?! ;)Pas le chef d’œuvre que certains attendent ou exigent, mais un très bon divertissement.
Concernant God of the ArenaOn se débarrasse de la plupart des errements de la 1ère saison et on condense la dramaturgie en 6 épisodes.Le face à face entre les Batiatus père et fils, le moment ou Lucretia laisse tomber le masque, les doutes de Gannicus, les certitudes d’Oenemaus, ont peu de choses rien à envier aux meilleurs dramas des networks.
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Et en plus tout cela se termine par une bataille royale épique au milieu de l’arène !
Concernant VengeanceAvec 2 changements majeurs et non-souhaités dans le casting principal, on pouvait s’attendre au pire…Mais la série trouve son rythme de croisière dès le 3ème épisode : la tragédie repart de plus belle entre les révoltés, divisés entre idéalistes et réalistes, et les pervers narcissiques de la haute société qui se tirent constamment dans les pattes.
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La fuite dans les mines, la cavale dans les bois, le sauvetage de Crixus et d’Oenemaus, la destruction de l’arène, la transformation d’Ashur et le rassemblement de sa troupe de salopards avec « Kratos » en guest star, le cycle infernal expéditions punitives / crucifixions
Agron et Mira prennent de l’importance, apparaissent l’esclave sexuel syrien en quête d’estime de soi, et le romain renégat victime des proscriptions de Sylla… Malgré l’hécatombe, le récit continue de s’enrichir de nouveaux personnages intéressants.Vivement l’épisode 10, encore intitulé très sobrement
« Wrath of the Gods » !
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