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Posté : dim. 16 mars 2014 20:03
par indy620
Si si il m'arrive de suer ! Les hôpitaux sont souvent surchauffés ! ;)

Posté : mar. 25 mars 2014 23:42
par Ser Garlan
Ça y est, j'ai enfin achevé Midnight Tides. Encore une belle grosse claque, peut-être pas aussi forte que celles ressenties à la lecture des quatre premiers volumes, mais tout de même un bonne baffe bien cinglante.Midnight Tides se place comme une sorte d'immense prologue à l'ensemble du cycle malazéen, et paradoxalement, il traite de personnages dont nous n’avions encore jamais entendu parler auparavant, à l'exception de Trull Sengar, découvert dans House of Chains. Ce cinquième livre place l'action avant celle de Gardens of the Moon, et avant celle de HoC, donc, et permet d'expliquer partiellement ce qui arrive à Trull et aux Tiste Edur dans ce dernier roman. Partiellement parce que, comme d'habitude avec Erikson, il ne faut pas s'attendre à ce que toutes les clés nous soient livrées (sinon ce ne serait pas drôle).L'action se déroule sur un "nouveau" continent, qui n'est d'ailleurs jamais vraiment nommé (à moins qu'il s'appelle effectivement Lether ?). Nous y suivons, en gros, l'affrontement qui oppose deux civilisations installées sur cette énorme île, les Tiste Edur et les Letherii. A travers plusieurs points de vue également répartis entre ces deux factions, nous assistons à une guerre dont les enjeux, comme c'est souvent le cas dans le cycle, dépassent largement le cadre du conflit à échelle humaine. Car derrière ces deux civilisations gravitent des histoires remontant à la nuit des temps, mettant en scène Tiste Edur et Tiste Andii (et leurs deux figures les plus emblématiques, Scabandari Bloodeye et Silchas Ruin) mais aussi feu le Premier Empire, plusieurs Anciens Dieux, des Jaghut ainsi que des petits nouveaux, les Forkrul Asail... (mais en fait, on en avait déjà rencontré avant, si si). Et ce qu'il s'est passé il y a plusieurs centaines de milliers d'année resurgit subitement au cours de l'une des fameuses convergences dont Erikson a le secret. Ajoutez à tout ça le Crippled God et son épée maudite, et saupoudrez le tout avec un peu de Tour Azath et de Crimson Guard, et vous aurez une idée de ce qui vous attend.Midnight Tides, malgré toujours quelques passages hallucinés auxquels on ne pipe rien ou presque (merci notamment à Udinaas et à ses visions), reste le livre du cycle qui apparaît, à ce stade, le plus accessible, à tel point qu’on pourrait même le conseiller d’emblée à ceux qui ne connaissent pas les malazéens. D’abord parce qu’il introduit des personnages, des civilisations et des lieux presque complètement nouveaux, et il n’y a donc pas besoin d’avoir lu les quatre premiers pour s’y retrouver, et ensuite parce que la narration reste grosso-modo bipolaire, ce qui facilite grandement les choses pour s’y retrouver. D’un côté les Edur, dispersés en tribus plus ou moins rivales et restants sur un modèle de chasseurs-pêcheurs, et de l’autre les humains Letherii, hautement civilisés, urbains, conquérants, avides de richesse, d’expansion et de progrès techniques et sociétaux. Deux factions que tout oppose, installés dans une guerre froide depuis des années et qui basculent subitement dans un conflit à grande échelle pour trois fois rien ou presque. A travers cette opposition de style, Erikson nous fait partager ses grandes connaissances anthropologiques et nous décrit par le détail le fonctionnement des deux modes de vie abordés, que ce soit sur le plan hiérarchique, religieux ou encore économique, et on peut dire qu’il a bétonné à fond son sujet. On se retrouve complètement immergé dans ce monde plus vrai que nature, bien plus que dans les quatre romans précédents qui ne faisaient qu’aborder ces notions de fond. C’est à mon sens l’énorme point fort de ce roman.Autre très gros point fort, les personnages. D’abord parce que pour une fois, Erikson nous a inventé des héros auxquels il est vraiment facile de s’attacher et/ou de s’identifier. C’est vrai du côté des Edurs, avec la fratrie Sengar et notamment Trull, le vrai héros du roman, noble de cœur et d’intention, exceptionnellement doué pour le combat, et dont le sens de l’honneur va entrer en conflit à la fois avec sa famille et avec son peuple. On le retrouve bien encadré par Binadas le mage baroudeur, Fear l’aîné noble, juste mais refusant néanmoins de se poser les bonnes question, et bien sûr Rhulad qui a tout pour devenir un personnage culte. Côté Letheras, c’est la fratrie Beddict qui retient l’attention avec Brys, le King’s Champion, le jeune soldat brave, gentil, juste et incroyablement habile à l’épée, Hull, le traître, l’aîné solitaire, ombrageux et obtus, et bien sûr Tehol, le cerveau le plus génial qui ait jamais existé. Voilà des personnages auxquels on s’attache vraiment, et vous l’avez vu, il y en a beaucoup. Alors qu’habituellement l’auteur nous noie sous une montagne de rôles plus ou moins secondaires qu’on ne fait qu’effleurer, là, il passe du temps avec ses héros, il les fait grandir, mûrir, réfléchir, s’émouvoir. C’est également vrai pour pas mal d’autres rôles plus secondaires, notamment Seren Pedac, peut-être l’héroïne la plus féminine d’Erikson, ou Udinaas l’esclave possédé, ballotté entre son attachement et ses griefs pour son peuple, transi d’amour pour une femme qui le méprise, délaissé, hanté, et qui se retrouve malgré tout, par la force des choses, au centre des événements.L’une des grosses plus values de Midnight Tides, c’est l’humour. Il est omniprésent lorsqu’on aborde le pan de l’histoire qui se situe à Letheras. La paire formée par Tehol et Bugg nous offre des échanges extrêmement acérés, pleins de traits d’esprits, frôlant parfois l’absurdité la plus totale. Un jeu de dupes entre deux personnages profondément attachés l’un à l’autre et qui, il faut bien le dire, cachent chacun particulièrement bien leur jeu. Ainsi, dès qu’un chapitre nous emmène sur le toit de la masure de Tehol, on sait d’avance qu’on va bien rigoler. C’est également vrai avec le personnage de Shurq Elal, blasée à mort (c’est le cas de le dire) et dont les sorties particulièrement acides font mouche à tous les coups. Pareil avec le trio de foldingues au service de Tehol et le géant Ublala, avec des allusions situées en dessous de la ceinture mais toujours d’une finesse délectable. Un peu plus loin dans la ville, c’est le personnage de savant fou fantasque du Ceda Kuru Qan qui attire la sympathie, avec en contraste un Brys Beddict toujours à la fois naïf et curieux. Bref, sur tous ces points, immersion, personnages, humour, on peut dire qu’Erikson gagne haut la main son pari et qu’il s’améliore très nettement par rapport aux ouvrages précédents.Midnight Tides aborde aussi un tournant important dans l’intention de l’auteur. Il a su jusqu’à maintenant flatter l’héroïsme, verser dans les réflexions existentielles ou philosophiques et manier une certaine poésie lyrique et dramatique, mais il s’ouvre ici à des projections sociétales beaucoup plus approfondies et qui rentrent en résonance avec notre monde moderne. La description très poussées des mécanismes économico-financiers de Letheras fait directement écho à notre société de consommation nombriliste et axée sur le profit au détriment des plus faibles. C’est encore Tehol qui, grâce à ses réflexions avisées mais néanmoins hautement nihilistes, nous renvoie en pleine face les propres défauts de notre société occidentale. D’autres réflexions sont engagées notamment sur les armes de destruction massive (du bon usage de la magie lorsque l’on a sous ses ordres des archimages capables de pulvériser le monde, ou presque) mais aussi, par exemple, sur le viol, la folie ou encore l'esclavage et les relations dominant-dominé. Bien sûr, la famille, du fait des personnages choisis par l’auteur, reste un thème essentiel de ce roman. Là encore, c’est du tout bon. Enfin, cerise sur le gâteau, Midnight Tides se régale des intrigues de cour, et si l'entourage du roi puis de l'empereur Edur reste relativement "simple" (mais il faut toujours se méfier de la simplicité), la cour du Roi Ezgara Diskanar fait la part belle aux complots, alliances, coups bas et trahisons. Un petit côté Trône de Fer qui n'est pas déplaisant et qui est plutôt bien amené. D'ailleurs, sans spoiler le moins du monde, pour ceux qui entament le roman, essayez de bien repérer Turudal Brizad au sein de la cour et de noter ses agissements. Je n'en dis pas plus.Mais il faut maintenant en venir au point négatif. Il y en a un seul, mais il est de taille : l’histoire ne tient pas toutes ses promesses. Erikson nous a déjà fait à chaque fois le coup de la convergence, et si, dans les quatre romans précédents, un bon nombre de pans de l’intrigue pouvaient aboutir à une conclusion, souvent dramatique d’ailleurs, rien ou peu de tout cela ici. On a l’impression, en refermant Midnight Tides, d’avoir lu un gigantesque prologue (et je reviens à ce que je disais au début de mon avis), mais un prologue qui appelle, non pas une suite, mais des dizaines de suites. Loin d’achever les arcs narratifs amorcés, le roman laisse bon nombre de personnages sur le point de commencer une quête. Si la géopolitique globale du continent est tout de même chamboulée à la fin du livre, on attend plus de réponses, plus d’événements définitifs et, peut-être, plus de connexions avec les canons soulevés par les autres romans. Bien sûr, on sait que Letheras n’est qu’une petite bataille perdue dans la guerre totale qu’a déclaré le Crippled God au reste des dieux, mais il manque néanmoins un peu de liant pour que l’histoire gagne en profondeur.Je chipote, je pinaille, mais j’ai néanmoins pris un immense plaisir à lire ce cinquième Malazan Book. A signaler, pour les anglophones un peu hésitants, que malheureusement le style de l’auteur, bien que moins cryptique et plus efficace qu’avant, se complexifie de par la richesse du vocabulaire employé et des thèmes brassés. C’est un livre très bien écrit, vraiment très bien écrit, et pour ceux qui attachent de l’importance à cet aspect, alors n’hésitez pas à vous y plonger... que vous ayez lu les quatre premiers ou pas, encore une fois. De mon côté, je vais maintenant suivre la chronologie conseillée par les fans eriksonniens et passer du côté de Ian Cameron Esselmont avec Night of Knives. Promis, je vous en dirai des nouvelles.

Posté : ven. 28 mars 2014 23:02
par Merwin Tonnel
Superbe critique ! Midnight Tides est le point de départ d'un nouvel arc de la série, un arc qui va s'étendre jusqu'au tome 10. Normal donc d'avoir beaucoup d'intrigues en attente de résolution, même si je vois ce que tu veux dire concernant les promesses de l'histoire. Il y a des intrigues que l'on s'attend à voir être bouclées dans ce tome, mais qui ne le sont pas. Reaper's Gale est là pour ça, ceci dit :)Bon, sinon, la voilà enfin la fameuse interview de Steven Erikson enregistrée en 2012... :D:arrow: http://www.elbakin.net/interview/exclus ... en-Erikson

Posté : sam. 29 mars 2014 12:38
par Flykillerman
Il ne vous reste pas une interview de S.King de 1982? :mrgreen:

Posté : sam. 29 mars 2014 13:17
par Zaebas
Merwin je te déteste sans déconner...Avec une interview comme ça, cela me donne encore plus de raisons de vouloir m'y mettre.Sinon beau boulot à toi et aux autres pour cette super interview !

Posté : sam. 29 mars 2014 23:59
par Guigz
Cette interview c'est vraiment pour moi un super souvenir ('tain, on a pu parler avec Steven quoi...) et ses réponses sont vraiment super intéressantes, notamment comment il voit son oeuvre et la manière dont il l'a construite. Je crois me rappeler que c'est une semaine seulement après cette interview que j'achetais le 2e tome, et aujourd'hui je compte bien attaquer le 5e et 6e dans l'année :D

Posté : dim. 30 mars 2014 21:15
par Ratha
Ah, l'interview est arrivée un peu plus tôt que ce qu'on m'avait laissé entendre. J'aurais pensé à demain. Coup de boost pour pouvoir finir Blade of Tyshalle ce week-end, Merwin? :P

Posté : lun. 31 mars 2014 08:09
par indy620
De quoi entretenir encore plus de regrets de ne pas pouvoir lire ce cycle...En tout cas super interview,ça a vraiment du etre sympa à réaliser ,M.Erikson a l'air d'etre quelqu'un de très sympathique !C'est la première fois que je lis un entretien où l'interviewé pousse l'intervieweur à continuer !

Posté : lun. 31 mars 2014 18:36
par Nakor
Merci pour cette interview conséquente :lol:. On y trouve des échos avec les analyses de Bakker dans ses entretiens : même approche ménageant une déconstruction préalable des codes, qui n'en reste pas à une mauvaise table rase mais au contraire tente une refondation plus complexe, tire le genre vers des explorations plus subtiles sans abandonner la magie. De quoi se remuer un peu le couteau dans la plaie pour les non-anglophones (comme moi). Demeure Ser Garlan et son travail d'orfèvre pour rallumer quelque peu la chandelle.

Posté : mar. 1 avr. 2014 13:52
par Ser Garlan
Yep, superbe interview très éclairante sur l'homme et sur l'oeuvre.
Nakor a écrit :Demeure Ser Garlan et son travail d'orfèvre pour rallumer quelque peu la chandelle.
C'est qu'à force d'avancer, moi-même je vais finir par y croire :)En tout cas, pour le moment, je ne lâche pas. Et ce chapitre 16 de Memories of Ice, my god ! FUCKING EPIC !!! Ce bouquin est culte, rien à dire.

Posté : sam. 5 avr. 2014 23:42
par darkfriend
Un peu intimidant de poster un message qui fait très "newbie" après + de 70 pages de discussions (wow....). :rouge: .Je m'étais dit que le Livre malazéen des glorieux défunts était à peu près le seul des cycles de Fantasy incontournable "taille mammouth, 1er choix" que je n'avais pas encore lu, après Jordan/WOT, GRRM/ASOIAF, Cook/Black Company, Bakker/The Prince of Nothing et Tad Williams/Arcane des épées. J'avais déjà lu par ci par là sur Elbakin qu'on déconseillait la lecture VO d'Erikson comme première lecture. Alors vu que j'avais réussi à avaler les cycles susmentionnés (sauf la compagnie noire lue en VF), je me suis dit que j'allais tenter le coup. On m'a aussi prévenu que le premier tome est très spécial et qu'il fallait s'accrocher. Doublement prévenu donc.Résultat? Mi-figue, mi-raisin. Après la lecture de Garden of the Moon, j'en suis ressorti comme ça : :|:arrow: Oui on voit qu'on a accès à un monde qui est rempli d'une foule de protagonistes humains, humanoïdes et non-humains. Oui, c'est complexe.:arrow: Mais Dieu que ces personnages sont interchangeable et sans âme! C'est quoi la différence entre Paran et Crokus? Entre Dujek et Whiskeyjack (ok il y en a un à qui il manque un bras)? Rallick? Kalam? Quick Ben? (ok, il est noir. Et puis?). La plupart des personnages sont malheureusement sans relief, assez insipides. Quand on a lu le Trône de Fer, où chaque personnage a véritablement une âme, ses propres motivations et n'est pas interchangeable avec d'autres, c'est difficile de reculer. Forcément, en tant que lecteur, on devient plus exigeant (non? :sifflote: ). Je trouvais particulièrement désespérant le fait que je n'arrive pas à m'attacher à un personnage, ils sont quasiment tous ennuyeux (qu'ils vivent ou qu'ils meurent, ça ne me fait rien du tout), et ça, c'est incroyable :o .:arrow: Dans le lot, il y en a quand même deux qui sauvent un peu l'histoire : d'une part, j'ai bien aimé Kruppe et son égocentrisme assez particulier. Personnage savoureux dont on comprend bien vite qu'il est bien plus qu'il ne le laisse paraître. Mais on s'en fiche un peu qu'ils soit
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non? :arrow: Et évidemment, impossible d'ignorer le charisme écrasant du Tiste Andii Anomander Rake. Wow!! A peine l'ai je rencontré dans le récit que je me suis dit qu'il serait un vainqueur potentiel du Tournoi d'Elbakin très crédible. Mais bon, il est un peu seul dans son rôle (d'ailleurs, je me laisser dire que les Tiste Andii sont des sortes d'elfes un peu neurasthéniques qui ont un problème avec le sens de la vie).:arrow: J'ai été assez déçu par le personnage de l'Adjunct Lorn - outre le fait que sa psychologie tient sur un timbre poste (j'ai trouvé très peu crédible la scène
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), elle ne sert pas à grand chose
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) alors qu'elle croit qu'elle sert l'Empire. Par moment, son aveuglement m'a fait penser à celui de Cersei. :arrow:A la fin, il y a tant de scènes inexpliquées que j'ai fini par décrocher un peu.
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.:arrow: Dernier détail : il faut quand même concéder que j'ai lu ce premier tome en format Ebook (je l'ai acheté, hein!). Mais ce n'était vraiment pas pratique : ce n'était pas possible pour moi d'aller facilement consulter les cartes, la liste des personnages ou les annuaires mis à disposition. Et il y avait visiblement des problèmes de reconnaissance de caractères : il y avait notamment un personnage qui s'appellait dans le texte alternativement Coil ou bien Coll. ça gêne à la lecture et c'est dommage car ça montre que cet ebook a été réalisé sans beaucoup de soins. Bref ce n'est pas la faute d'Erikson mais c'était une difficulté supplémentaire pour entrer dans son trip à lui.J'hésite à continuer et à lire le tome 2 - en lisant les messages au début du topic, il semblerait que la suite soit du même genre avec des personnages innombrables qu'on confond tout le temps, avec des grosbills, des retournements de situations permanents. Mais je ne me sens pas impliqué, je ne ressens aucun lien avec les personnages du cycle. Pourtant j'espère bien que ce n'est pas moi qui fait une dépression :( . Ce qui me dérange le plus, c'est vraiment cette monotonie qui traverse la plupart des personnages. A contrario, Bakker et Martin ont fait bien plus de ce côté là, ils ont des personnages qui me font vibrer ou qui m'énervent au plus haut point.Je veux bien croire ceux qui disent qu'Erikson est un génie mais là, sur ce premier opus, je lui donne hélas 5/10 :( . Il y a des bonnes idées, mais les personnages sont vraiment inaboutis, et l'histoire reste confuse jusqu'à la fin (et non pas jusqu'à la page 200 ou aux 3 quarts comme certains l'assuraient sur ce topic) au point qu'on se demande si ça servait à quelque chose de raconter cela de cette façon.

Posté : sam. 5 avr. 2014 23:55
par darkfriend
Edit : pour me faire pardonner des fans indéfectibles d'Erikson, voici une citation que j'ai bien aimée :
Baruk was surprised that this Tiste Andii had read Mammot's Histories but, then, why not? A life spanning twenty thousand years necessitated hobbies, he supposed
:lol:

Posté : dim. 6 avr. 2014 00:54
par led
On ne lit pas tous le même livre, chacun sa vision, ses gouts et ses critiques même si pour ma part, je te trouve pas crédible sur nombres de tes remarques " Mais Dieu que ces personnages sont interchangeable et sans âme! ..." Quand on a lu le Trône de Fer, où chaque personnage a véritablement une âme, ses propres motivations "..."A contrario, Bakker et Martin ont fait bien plus de ce côté là, ils ont des personnages qui me font vibrer ou qui m'énervent au plus haut point." Je vibre autant à "Mes Regrets, hayrlock, whiskeyjack,... " et que dire de coltaine,laseen, et bien entendu de Rake et kruppe qui enterrent six pieds sous terre n'importe quels personnages de Martin ( oui, j'aime aussi être aussi peu crédible :p...quoique!).

Posté : dim. 6 avr. 2014 08:56
par Gilthanas
Lâché de fanboyz dans 3, 2, 1... :D

Posté : dim. 6 avr. 2014 11:42
par led
On peut soutenir un livre sans être traité de "fanboyz"...Ensuite, il existe plus de gens qui ont détesté cette série que l'inverse: et même sur Elbakin, de très nombreuses critiques négatives ont été postées et ça commence dès le premier post ( hors gillossen).Par contre, on peut reprendre certaines critiques et certaines comparaisons plus que foireuses...et je te renvoi aux remarques de pat5150 et de belgarion (post 76 et 78 entre autres) pour souligner qu'à de très nombreuses reprises, les critiques de fanboys ont mis en évidence la difficulté, la complexité, les travers d'Erikson.A titre personnel, je trouve que la "foison" de personnages tant décriée n'est pas si importante et pas plus ni moins qu'un Jordan ou un Martin ( pour s'amuser, je vous laisse cliquer juste sur le "a" de http://www.lagardedenuit.com/wiki/index ... rsonnages) ça fait juste relativiser .... ( de même pour l'encyclopédie de Jordan).Ensuite, dans la complexité de l'univers ou des intrigues, je vais juste faire référence aux batailles de Martin (http://www.lagardedenuit.com/wiki/index ... _Cinq_Rois) et là, on traite qu'une partie infime des combats pour s'apercevoir qu'au final, niveau complexité, tous ces auteurs n'ont rien à s'envier.

Posté : dim. 6 avr. 2014 13:54
par Nirnaeth
C'est marrant quand même que tu trouves que les personnages de Martin ont une ame alors que ceux de Erikson sont interchangeable. J'aurais clairement dit l'inverse, chez Martin ce sont tous des connards égocentriques, alors que chez Erikson ils ont tous des motivations à eux (même si c'est vrai que tu ne le remarques pas forcément tout de suite)

Posté : dim. 6 avr. 2014 14:01
par Gillossen
Nirnaeth a écrit :(même si c'est vrai que tu ne le remarques pas forcément tout de suite)
J'ai déjà dit ça pour d'autres œuvres donc j'espère éviter le HS, mais on ne peut pas non plus demander aux lecteurs d'attendre 2000 pages avant de trouver un perso intéressant (j'exagère). ;)Que certains connaissent une évolution louable, c'est cool, mais il faut tout de même un point de départ viable.

Posté : dim. 6 avr. 2014 15:26
par Guigz
On peut soutenir un livre sans être traité de "fanboyz"...
Pour la petite définition, un fanboy c'est celui dont l'obsession l'amène généralement à rejeter les critiques négatives, il ne me semble pas que ça soit le cas ici, d'autant plus que personne n'a dit que le boulot d'Erikson était parfait. Parler de fanboy ici relève donc d'un certain non-sens et d'une méconnaissance de ce topic et des amateurs du malazan.End of parenthèse. À mon sens, Darkfriend, tu viens de buter sur les défauts principaux du premier tome, qui est, comme on l'a souvent dit, le livre de toute la saga le plus difficile à appréhender. À mon avis Les Jardins de la Lune, et c'est bien malheureux, ne prend véritablement corps que lors d'une seconde lecture, lorsque l'on a avalé déjà pas mal de tomes de la saga, voire qu'on l'a terminée. Comme tu l'as dit, il est également assez difficile d'appréhender les personnages. Et si certains ressortent clairement comme Anomander Rake pour ne citer que lui, la complexité de l'intrigue mêlée à au rythme du livre qui ne s'attarde guère sur ses personnages laisse une impression globale de flou artistique à la fin (c'est clairement mon ressenti sur le 1er livre).Cela dit, il ne suffit pas d'attendre 2000 pages comme le dit Gillo pour voir les personnages prendre en épaisseur (quelle mauvaise langue :p ) car le 2e et 3e tomes se concentrent sur des groupes de personnages différents. Le 2e tome comporte clairement peu de personnages par rapport au premier tome et du coup les personnalités des uns et des autres se détachent alors clairement.Concernant l'adjunct Lorn, je pense que son "manque de personnalité"est par contre totalement fait exprès et il s'agit d'ailleurs plutôt chez elle de s'en tenir complètement aux ordres de l'Empire Malazéen. Son absence de réel questionnement quant à ce qu'on lui demande de faire est pour moi une image assez forte, notamment grâce à la fin spoiler balèse
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Bien entendu, je ne saurais que trop de conseiller de persévérer avec le 2e tome :p Je crois me rappeler d'une anecdote qui date d'il y a 3 ans, quand Akallabeth et moi avions commencé la saga et lu le tome 1. Il me semblait que nous nous étions dit qu'en gros c'était pas mal comme saga, mais que ça ne valait pas du tout Martin et son Trône de Fer, et de loin. Aujourd'hui, notre jugement (du moins, le mien, Aka confirmera ou infirmera :p) a considérablement changé ;)Après c'est comme pour tout, si tu es du genre "lecteur qui s'accroche", alors je t'enjoins à continuer, si tu es plutôt du genre à vouloir disposer de toutes les clefs dès le tome 1 pour continuer une saga par contre...Et pour une dernière anecdote me concernant, j'ai d'une manière générale un peu de mal avec les premiers tomes de grandes sagas, il me faut toujours un certain temps pour démêler les enjeux et cela m'avait fait la même chose pour le premier tome de Stormlight Archives, qui est beaucoup moins compliqué pourtant ^_^

Posté : dim. 6 avr. 2014 20:06
par Nirnaeth
Gillossen a écrit :
Nirnaeth a écrit :(même si c'est vrai que tu ne le remarques pas forcément tout de suite)
J'ai déjà dit ça pour d'autres œuvres donc j'espère éviter le HS, mais on ne peut pas non plus demander aux lecteurs d'attendre 2000 pages avant de trouver un perso intéressant (j'exagère). ;)
En fait, c'est pas tellement le nombre de pages qui compte, ici, c'est l'attention qu'on met à lire. Quelqu'un qui lit vite et ne fait pas toujours attention aux détails trouvera l'histoire fade. Par contre, à la seconde lecture il remarquera tout ce à coté de quoi il était passé la première fois.Mais bon, le Malazéen reste une lecture difficile et est sans doute trop particulier pour pouvoir faire l'unanimité.

Posté : dim. 6 avr. 2014 22:32
par darkfriend
Merci pour tous ces retours. Dans toutes vos réactions, le commentaire de Guiz est plutôt encourageant. ça pousse à tenter le diable par la queue et d'ouvrir le 2e tome. Quand ce sera fait, je posterai à nouveau sur ce topic. Je ne promets rien mais je suis plein de bonne volonté ^_^ .Et, évidemment, je ne suis pas un fanboy, Dieu m'en préserve! ;) . Je suis aussi conscient des défauts de Cook, Jordan, Martin, Williams en ayant lu leur cycles, mais simplement les qualités propres de ces cycles permettaient de ne pas s'apesantir sur ces défauts. A contrario, avec Erikson, je reste quand même étonné de la vacuité des personnages de Paran, Crokus, Rallick, Coll, Whiskeyjack et leurs acolytes. Pourtant, je n'ai pas le sentiment d'avoir lu "vite" au contraire, c'est de la solide VO...Un vrai problème existant avec ma lecture sur une liseuse, c'est qu'en lisant en format ebook, on ne peut pas consulter facilement les annexes, ni avoir du plaisir à fouiller le livre en avant/en arrière. Et cela a clairement desservi ma lecture d'Erikson, c'est évident. En revanche, j'ai pu utiliser l'ebook pour relire uniquement tous les passages concernant un personnage-clé de Garden of the Moon, Mammot, et c'est vrai que ça m'a un peu aidé à mieux comprendre ce qui s'est passé :o . On verra si mon avis changera avec le deuxième opus. :sifflote: