Je n’avais jamais posté mon retour sur Himilce. Avec le temps, beaucoup de détails se sont estompés. J’ai gardé cependant le souvenir d’une intrigue solide du début jusqu’à la fin.
D’ailleurs, en parlant de début et de fin, j’ai retrouvé quelques marques de fabrique typiques de l’auteur. L’élément traumatisant du départ
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avec cette chute de cheval, par exemple (qui rappelle un peu celui du héros au début de La Piste des Cendres).
Je ne pense pas que ce soit attesté historiquement, mais ça donne un petit handicap de plus à surmonter pour l’héroïne. Ce n’est pas vraiment essentiel pour la suite, mais pourquoi pas ?
Quant à la fin, elle est encore plus typique. Je m’attendais à voir ressurgir à peu près tout le monde sauf
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Zephon que je pensais écarté pour de bon.
Par contre, l’autre élément que je n’avais pas vu venir, c’est
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la trahison de Larthi.
Pas le moindre indice glissé quelques dizaines de pages auparavant (ou alors je ne l’ai pas remarqué).
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Je ne dis pas que ce rebondissement tombe de nulle part, mais en raison de son potentiel, il aurait mérité un développement plus détaillé, pas facile à mettre en place, je l’accorde.
Concernant le fond, j’avais tout d’abord eu peur de me trouver face à une Mère Teresa antique.
Crainte sans fondement. Le personnage d’Himilce est traité avec beaucoup de justesse. Il est criant de vérité. Et ce dans toutes les situations. J’ai beaucoup apprécié l’épisode du retrait loin de Carthage, mais où l’on sent, en peu de mots, que l’héroïne évolue lors de cet exil dans l’exil.
Aspar ne pouvait pas être traité autrement, mais son sort m’a laissé assez indifférent. Il n’a jamais réussi à me surprendre.
La matrone du clan Barca sonne juste et l’évocation des péripéties vécues par son fils apporte au récit la petite touche réaliste qui nous relie à la grande Histoire.
Il y a aussi la voleuse, dont les apparitions relèvent plutôt, pour moi, d’un effet “fil rouge” efficace.
Mais comment ne pas évoquer la figure de Sophonibaal (j’ai découvert il y a peu qu’elle était dénommée autrement – Sophonisbe – et que ça me renvoyait à un tas d’illustrations où on la voit en train de picoler un dernier verre) ?
Ce personnage n’est pas loin de chiper la vedette à l’héroïne ! Un coup de cœur, assurément.
J’ai apprécié le parti pris de ne pas nous offrir un univers Canada dry et de nous plonger dans la véritable Histoire. Je n’ai rien (au contraire) contre l’autre procédé quand c’est bien fait. Pour Himilce, je peux regretter l’absence de magie qui me fait hésiter à parler de fantasy. Est-ce la contrepartie du poids de l’héritage historique ?