Les derniers que j'ai vu (certains avis sont directement piochés sur Mad).
Funny Games --> D (attention spoilers)Je sors de la projo (il est sorti hier au Royaume-Uni), et j'ai trouvé ça un peu chiant quand même...Bon faut que vous sachiez que j'ai pas vu l'original (et aucun autre film d'Haneke d'ailleurs), donc je vais en parler en tant que film et pas en tant que remake.Y'a un débat très intéressant en ce moment sur le topic de Bourne Ultimatum, où l'on parle des cas où la mise en scène peut vous faire sortir du film. C'est exactement ce qui m'est arrivé avec Funny Games.Car malgré toutes les atrocités que subit la famille, malgré le fait que les acteurs soient tous excellents (Watts, Roth, les deux jeunes mais aussi le gamin sont parfaits), on ne ressent juste rien, à part un vague ennui. Ça m'a sauté aux yeux lors d'un plan-séquence interminable après la mort du gamin. J'imagine qu'il est justifié par le fait qu'Haneke veut nous faire ressentir le plus longtemps possible toute la détresse des parents, qui pleurent la mort de leur enfant tout en essayant de se libérer rapidement vu que les ados vont revenir d'un instant à l'autre. Mais le côté voyeuriste du plan-séquence m'a complètement fait sortir de la scène, et c'est juste hallucinant de ne rien ressentir devant ce qui se passe.Et ceci sans parler des astuces un peu lourdes qui ponctuent le film (Michael Pitt qui s'adresse directement aux spectateurs, la télécommande qui permet de rembobiner le film...). On a constamment l'impression que ça se voudrait à la fois choc et pertinent, mais c'est juste inintéressant et à côté de la plaque.Y'a juste un passage qui m'a fait ressentir de l'empathie pour les personnages, lors du "Please forgive me" de Tim Roth.Et c'est vraiment dommage parce que le côté sans concession du film est très réussi, et je me suis mis à penser que la même histoire traitée différemment aurait pu me passionner... Bref du gâchis, qui ne m'a même pas donné envi de voir l'original (si c'est du plan par plan je vois pas l'intérêt). Dommage.
REC --> RUn ride terrifiant. Dommage que ce ne soit qu'un ride...
Iron Man --> SPHeureusement qu'il y a Downey Jr parce que c'est bien plat tout ça sinon. Loin d'être passionnant...
Shine A Light --> RUn concert des Stones filmé par Scorcese : indispensable. On a carrément l'impression de jouer sur scène avec eux. Dingue.
Forgetting Sarah Marshall --> RRRBon autant le dire tout de suite, si vous avez kiffé 40 ans Toujours Puceau ou Knocked Up (parce que c'est de ceux-la qu'il se rapproche le plus) vous allez aussi prendre votre pied devant Forgetting Sarah Marshall. Le scénario est peut-être un poil moins bien construit, et la réal est par moments honteuse (c'est quand même dommage de tourner a Hawaï sans jamais le mettre en valeur), mais qu'est-ce c'est drôle, et touchant, et jubilatoire, et émouvant.Déjà les rôles principaux sont tous bien tenus : Segel arrive largement a porter le film sur ses épaules, notamment parce qu'il s'est écrit les scènes les plus difficiles (un autre acteur aurait-il accepté la full frontal nudity ?), Mila Kunis est adorable (préparez-vous a tomber amoureux), et Kristen Bell s'en sort très bien, parce que la encore le scénar complexifie un personnage qui aurait pu être basique dans n'importe quelle comédie romantique...Mais comme souvent chez Apatow, les plus gros fous rires viennent des personnages secondaires, et ici Russel Brand (en rock star ridicule mais d'une coolitude absolue) est absolument énorme. Si on rajoute Paul Rudd en prof de surf, Jonah Hill en groupie de Brand (
"- What did you think of my demo? Did you get it? - I was gonna listen to that, but then, um, I just carried on living my life." 
), Jack McBrayer en lune de miel qui n'arrive pas a contenter sa femme et Bill Hader et beau-frère de Segel, chacun a son moment de gloire hilarant.Bon y'a bien quelques longueurs (mais c'était un peu déjà le cas des réals d'Apatow), mais ici j'ai eu plus l'impression qu'elles se trouvaient au début, avant que Segel décide de partir a Hawaï. Après ça s'enchaine bien, et certaines scènes sont absolument inoubliables (le diner ultra-gênant entre Segel, Kunis, Bell et Brand, le concours d'orgasmes...).Pour les geeks que nous sommes, y'a des extraits de la série dans laquelle joue Sarah Marshall qui sont bien marrants (avec une guest star inattendue, remplacée dans le générique de fin par un des acteurs principaux d'Arrested Development, ne ratez pas ça !). Entre autres détails appréciables, il y a aussi des courts flash-backs soit drôles soit émouvants, toujours justes par rapport a ce qu'ils illustrent a ce moment la de l'histoire, et qui nous rappelle forcement des passages de notre propre vie (les cadeaux de Bell, la semaine en survet', vous comprendrez quand vous verrez...).Bref ne vous fiez pas au titre français minable, Forgetting Sarah Marshall c'est très drôle, touchant, ça sait être bien graveleux quand c'est nécessaire (et ça l'est souvent

), et c'est finalement inoubliable (rires). Allez-y.
She's complicated, like the Da Vinci Code, except harder to crack. / 6
Speed Racer --> RRRBon ben vu hier donc.Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les trailers ne mentaient pas. Je pense qu'il n'y aura pas de surprise, ceux qui accrochent déjà à l'esthétique vont prendre leur pied, les autres iront vomir leur quatre-heures.Les 20 premières minutes me semblent être un modèle d'exposition. Pendant que Speed est en pleine course, tous les personnages de la famille sont présentés dans des flash-backs, flash-backs qui auront leur importance dans la course même que Speed est en train de disputer. En fait, ce dernier est largement en tête, et le seul concurrent visible n'est autre que son grand frère Rex Racer, représenté comme les fantômes que l'on enregistre lorsqu'on fait un bon tour dans un jeu vidéo. Sauf qu'ici le terme "fantôme" prend tout son sens vu qu'on apprend parallèlement la mort de Rex. Speed ne se bat donc que contre son souvenir, lorsque son frère battait le record sur cette même course.Et des idées comme ça, il y en a à la pelle dans le film.Mais malgré ce démarrage de folie, les séquences suivantes foutent un peu les jetons. Comme si tous les défauts relevés par ceux qui trouvent le visuel atroce étaient concentrés dans ces scènes. La visite de l'usine du gros méchant est d'une laideur hallucinante (et en fait le seul moment qui m'a fait pensé à la fameuse trilogie de Rodriguez tant évoquée ici ou ailleurs), en plus de pas être hyper passionnante narrativement. Ceci dit, c'est finalement un peu comme Beowulf. On est gêné quelques minutes, pour après en prendre plein la gueule sous peine de rentrer dans le film.Et ce moment-là est arrivé, pour moi, lorsque Speed revient voir le big boss et qu'il lui raconte la vision qu'a sa famille de la course automobile, tandis que l'autre lui détruit tout ses idéaux de jeune naïf en lui balançant que les victoires de ses coureurs préférés étaient complètement truqués. Cette séquence complètement hallucinante visuellement (faut voir les transitions entre la discussion et les flash-backs), en plus entrecoupée d'une scène complètement what-the-fuck où Spritle, le jeune frère Racer et son chimpanzé, complètement défoncés aux bonbons, sont en plein trip sur du Lynyrd Skynyrd (:blink:), m'a complètement fait rentrer dans le film pour ne plus en décrocher après.Puisqu'on parle de scènes complètement over-the-top, sachez qu'il y en a là aussi un bon paquet dans le film. Que ce soit les combats complètement à l'opposé de ceux de Matrix (faut voir John Goodman faire des arts martiaux dans un fight qu'on croirait tiré d'un Stephen Chow

), ou bien sûr les scènes de course qui doivent bien toutes contenir une idée à la seconde (j'avais vu que les 2 ou 3 premiers trailers donc je sais pas trop s'il avaient tout mis dans les autres, mais perso j'ai eu pas mal de surprises), le smiley

est définitivement celui qui correspond le mieux à la gueule qu'on fait pendant 2h. Sans spoiler, le visuel du film est poussé à son maximum lors du Grand Prix final, où la note d'intention des Wacho, lancée par Sarandon lors d'une simple scène de discussion avec Speed ("Ce que tu fais avec ta voiture, c'est de l'art"), prend tout son sens.Ce qui m'a pas mal surpris avec la mise en scène ici, c'est à quel point elle peut décupler l'émotion. Je pensais vraiment pas être ému devant une histoire mille fois vue (même si ici hyper bien traitée), mais ici les deux frères m'ont cueilli à plusieurs moments, et la plupart où seul le visuel du film parle, sans avoir besoin de dialogues pour faire passer l'émotion. Sans parler du fait que lorsqu'ils veulent vous faire ressentir quelque chose, ils y vont vraiment à fond (j'envie Shagohod qui va apparemment voir le film ce soir, moi qui ait eu le vertige lors du Grand Prix dans une simple salle de ciné j'ose à peine imaginer ce qu'il va ressentir en Imax !).Mais le parti-pris des Wacho ne fait pas toujours mouche. Si l'omniprésence des commentateurs peut être compréhensible dans un DA, permettant de masquer quelques passages où l'animation parfois rudimentaire n'est pas très lisible, ici le visuel parle définitivement de lui-même et il est dommage que les réals se basent autant sur les commentaires. On peut aussi parfois ressentir une overdose de tête défilant devant l'écran en gros plan (vous comprendrez). Mais je vous rassure, rien qui ne m'ait fait sortir du film, devant lequel j'ai vraiment pris un pied monstre. Et que j'ai déjà envie de revoir.PS : le
"Putain de ta mère il a un flingue !!" balancé par le commentateur français m'a bien fait marrer (même si évidemment j'étais le seul dans la salle). Une nouvelle façon de détourner la censure ? Bravo les Wacho !
