Posté : ven. 5 févr. 2010 23:29
Petite précision en passant : le bullet-time de Matrix n'avait rien de neuf à la sortie du film, car l'effet est directement adapté du "temps mort" d'Emmanuel Carlier. Beaucoup de monde l'oublie, et c'est bien dommage. Un historique sur Nanarland (le meilleur que j'ai trouvé).Sinon, je comprends très bien qu'on puisse ne pas aimer du tout le film de Cameron, mais je te trouve particulièrement sévère et définitif avec lui, comme de dire qu'il a manipulé "volontairement la méconnaissance du grand public". C'est un peu poussé, non ? Car à ce niveau-là, cela vaut pour tous les genres !Je me souviens que certaines critiques avaient fait un peu le même procès à l'encontre de Tigre et dragon à l'époque de sa sortie, arguant que les gens qui avaient aimé ce film n'y connaissaient rien en matière de films de sabre chinois, qu'Ang Lee avait "occidentalisé" la chose et dénaturé le genre.Remarque, je ne place pas les deux films au même niveau : quitte à choisir, je préfère Tigre et dragon ! 
Mais c'est juste que j'ai un peu de mal avec ce genre d'opinion consistant à dire que le monde se divise en deux parties : ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, avec un électron libre au milieu manipulant ces derniers.Donc qu'on n'aime pas le film, soit ! Mais expliquer son succès en accusant l'ignorance de son public, je trouve cela un peu exagéré !Sinon, je suis d'accord, du point de vue strictement SF, District 9 est par ex bien plus intéressant et plus efficace (sa thématique est forte et le film repose dessus). Ceci dit, District 9 et Avatar ne jouent pas dans la même cour et leurs buts ne sont pas les mêmes. Avec Avatar, on a clairement un spectacle : comme d'autres l'ont dit avant moi, c'est appréciable aussi d'avoir un bon et beau spectacle sous les yeux remplissant son office sur la carte de l'émerveillement. Perso, j'ai effectivement été émerveillée par l'ensemble, et même si le scénario n'est pas follement transcendant, il demeure très correct, étant bien écrit et honnête.Après bien sûr, si cela ne t'a pas émerveillé pour deux sous, comme je disais plus haut, je le conçois totalement.
Mais c'est juste que j'ai un peu de mal avec ce genre d'opinion consistant à dire que le monde se divise en deux parties : ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, avec un électron libre au milieu manipulant ces derniers.Donc qu'on n'aime pas le film, soit ! Mais expliquer son succès en accusant l'ignorance de son public, je trouve cela un peu exagéré !Sinon, je suis d'accord, du point de vue strictement SF, District 9 est par ex bien plus intéressant et plus efficace (sa thématique est forte et le film repose dessus). Ceci dit, District 9 et Avatar ne jouent pas dans la même cour et leurs buts ne sont pas les mêmes. Avec Avatar, on a clairement un spectacle : comme d'autres l'ont dit avant moi, c'est appréciable aussi d'avoir un bon et beau spectacle sous les yeux remplissant son office sur la carte de l'émerveillement. Perso, j'ai effectivement été émerveillée par l'ensemble, et même si le scénario n'est pas follement transcendant, il demeure très correct, étant bien écrit et honnête.Après bien sûr, si cela ne t'a pas émerveillé pour deux sous, comme je disais plus haut, je le conçois totalement. 
), je reproche à Cameron de ne pas s'être foulé en concevant son film. Mettons que j'étais un peu excessif en disant qu'il joue volontairement sur l'ignorance des gens. Mais il me semble quand même que c'est manquer de respect au public que de lui servir des trucs qu'on a déjà vus mille fois. Quand on dispose d'une "position de conteur" aussi privilégiée (comme c'est le cas pour tous les réalisateurs disposant de gros moyens et dont les films sont très attendus et très médiatisés), le moins que l'on puisse faire est de faire de son mieux, et à mon avis Cameron ne l'a pas fait. Mais ses priorités n'étaient visiblement pas celles que j'attends d'un bon film, puisque pour moi le scénario compte énormément, alors que, visiblement, il a concentré ses efforts sur le visuel (avec un succès malgré tout limité à mes yeux, mais je suppose que là c'est une question de goûts).Et pour ce qui est de l'ampleur de son succès, je pense effectivement que la promo y est pour beaucoup. On peut appeler ça "buzz" ou "mode" ou "phénomène de société" ou "rumeur", mais il y a un stade au-delà duquel un film, ou même un livre ou une BD, ou n'importe quel type d'oeuvre ou même un produit commercial en général, finit par créer un phénomène de rumeur qui entretient son succès. Dès lors qu'un nombre suffisant de gens ont vu/lu l'oeuvre en question, ou bien possèdent le produit, et que tout le monde en parle, cela suscite la curiosité des autres, chacun veut se faire sa propre opinion. Du coup, tout le monde suit*, pas forcément parce que le film/livre/etc. est passionnant, mais simplement pour pouvoir en parler en connaissance de cause (voire pour "être à la page"). A partir de là, le succès s'auto-nourrit "en boucle" et les chiffres atteignent des hauteurs vertigineuses. Cela ne veut pas dire que l'oeuvre est nécessairement excellente, ni que les gens qui l'ont vue/lue l'ont aimée - ni l'inverse - mais que l'oeuvre/produit a réussi à susciter leur curiosité. On observe ce genre de phénomène pour tous les succès de masse, de Titanic aux Ch'tis en passant par les best-sellers du type Da Vince Code ou Harry Potter. Dans le tas, il y a de vrais chefs-d'oeuvre, des choses honnêtes, moyennes, et aussi des bouses exécrables. Il me semble qu'il faut distinguer 1) les chiffres de vente 2) l'idée d'un "succès populaire" (qui s'observe plutôt sur le long terme, par exemple le phénomène des "films-cultes" - qui n'ont pas forcément été d'énormes succès en termes de vente à leur parution/sortie) 3) le succès compris comme réussite artistique (que peuvent reconnaître ou non les critiques, et qui là aussi s'affine avec le temps). Avatar entre sans aucun doute dans la première catégorie, c'est un succès commercial, mais pas mal de gens s'accordent à dire que c'est loin d'être un film inoubliable.Bref, tout ce que je voulais dire, c'est que, à partir d'un certain point, le succès du film dépend moins de sa qualité que du "phénomène" qu'il a réussi à créer à sa sortie (et qui peut se créer et s'entretenir par d'autres moyens que par sa qualité intrinsèque).Je précise que, bien sûr, tout ce que je dis relève de mon avis de spectateur : je comprends tout à fait qu'on puisse avoir aimé ou même adoré Avatar, et je ne voudrais pas donner l'impression de jouer les rabat-joies. Je ne fais que détailler pour quelles raisons il ne m'a pas plu, mais c'est très intéressant de discuter avec des gens d'avis différents 
Les Naavi sont incroyablement rendus, quant à la forêt, personnage à part entière, on a l'impression de la voir vivre (et mourir) sous nos yeux.Bref, j'ai aimé 
