Fabien Lyraud a écrit :Lorhkan a écrit :J'ai envie de dire : et pourquoi pas ?Si Bragelonne se développe à un tel point que l'éditeur devient plus "généraliste", où est le problème ?Denoël fait de tout, y compris de la SF/fantasy (via Lunes d'Encre). Pourquoi pas Bragelonne, qui serait parti de la fantasy pour faire autre chose, sans arrêter son "cœur de métier" ?
Ils ont le droit de se diversifier. Pourtant il y a dans les littératures de genre d'autres niches qui sont délaissées par les autres éditeurs ( le roman policier à énigme, le roman d'aventures...), la romance n'était pas le seul choix qui s'imposait à eux au départ.D'un autre coté la démarche marketing est logique. On passe de la bit lit à la romance. On réfléchit à ce qui pourrait se vendre en supermarché puisque Bragelonne a décidé de distribuer dans ce type de point de vente. Et qu'aujourd'hui il se vend plus de livres en supermarchés qu'en librairie indépendante. Bref on finit par avoir une stratégie de nivellement par le bas alors que je préférerais que l'on tire le lecteur vers le haut. Quelque par c'est ne pas respecter le lecteur.
Euh, ta dernière phrase m'interpelle au niveau du vécu, intrinsèquement parlant et sans préjugé aucun a priori, s'entend.
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"Quelque part ce n'est pas respecter le lecteur". Mais là il me semble qu'on parle clairement de bizness, d'un paquet de talbins à ramasser régulièrement. Et quand il est question de pognon, le lecteur a un autre nom : consommateur. Conséquemment, si une série de 3, 5, 7 ou 12 volumes publiés en VO ne rapporte pas assez en VF, "Hasta la vista, Babe", on arrête à 2, 4, 5 ou 8 volumes. Pas rentable ? Arrêtons les frais. Le lecteur, dans l'équation... Il n'avait qu'à être plus nombreux, voilà tout, ou acheter chaque bouquin en dix exemplaires. Et tant pis s'il se retrouve le bec dans l'eau avec seulement la moitié de la saga traduite en français. Pas mal de boîtes d'édition ont adopté ce credo, à ce qu'il me semble constater. Pour la bit-lit, c'est presque un cas d'école. Le genre étant quand même tributaire dès le départ d'un périmètre narratif et inventif extrêmement restreint, les éditeurs savaient bien qu'en saturant le marché de publications de qualité très variable, juste pour occuper l'espace de vente, ce genre ne tiendrait pas longtemps. Donc ils s'orientent désormais vers autre chose. Quelle que soit la chose, en regard de leurs objectifs : "Money Pie", comme disait Lennon. ;)Pour la fantasy en général, je crains que le retour de bâton fasse très mal aussi. Actuellement le genre a le vent en poupe grâce à certains phénomènes éditoriaux et télévisuels (le boomerang entre la série télé et les ventes livre du
Trône de Fer entre autres, dans le sillage du "Seigneur des Anneaux" qui a marqué les esprits par sa qualité), mais ça risque de ne pas durer.On en reparle d'ici deux ou trois ans, mais perso je vois bien une orientation sur la fresque historique steam-punk ou le polar uchronique. Voire un mélange des deux. Parce que le roman historique a un lectorat solide, tout comme le polar. Après, tout dépend de la sauce, mais les adeptes du genre peuvent s'adapter, pourvu qu'on ne les bouscule que dans le bon sens. Enfin, je dis ça, je n'ai rien dit.Mais je l'ai dit quand même.
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