Ethan Iktho a écrit :Ben absolument pas. Le silence, dans le milieu de l'édition, "à thème" ou pas, est assez assourdissant.
Le silence "dans le milieu de l'édition" ou "du milieu de l'édition" ?
Parce que dans le milieu de l'édition, y'a pas de silence, bien au contraire : on en parle beaucoup, tous les jours. Il y a plein de réflexions engagées à des niveaux très différents : salons, relations autrice-éditeur, etc. Plus
une pétition sur change.org. Des blogueuses / blogueurs qui publient des billets sur le sujet, des listes de lectures où le
King Kong Theorie de Virginie Despentes est en bonne place. Il y a des choses qui vont changer, ce ne sera peut-être pas une révolution copernicienne dans un premier temps, soyons réalistes, mais un mouvement de fond me semble bel et bien engagé. Et en fait, très honnêtement, ce changement de mentalité a commencé bien avant l'affaire présente.
Gilles Haéri, directeur général d'Albin Michel, a apporté son soutien à Marguerite Imbert en commentaire à l'article d'Actualitté. Marguerite, dont le courage n'est pas la moindre des qualités, a par ailleurs reçu d'autres messages de soutien, même s'ils ne sont pas publics. J'ai échangé quelques sms avec elle dans la soirée.
Le silence dans les médias généralistes est à juger à l'aune de la couverture des affaires Marilyn Manson & co. Il y en a tous les jours, et avec des "noms" bien plus connus que celui de Stéphane Marsan. Par ailleurs, comme il n'y pas d'action en justice de la part d'une des victimes pour ce que j'en sais, ça reste assez "anodin" (vous avez le droit de trouver cette remarque insupportable) comparé aux affaires de viol / agressions sexuelles sus-citées qui fleurissent tous les jours.
Tous les jours.
Très honnêtement, je ne me sens pas capable de dire quelque chose d'intelligent sur tout ça et c'est bien pour ça que je m'étais abstenu de le faire jusqu'ici. Lionel Davoust a écrit un très beau billet sur son blog - en tout cas, moi je l'ai trouvé très beau. Et, cerise sur le gâteau, comme c'est moi qui publie le prochain roman de Marguerite chez Albin Michel, je n'avais pas envie d'intervenir.
Bref... je maintiens : il n'y a pas de silence dans le monde de l'édition (monde par ailleurs très féminin, où de nombreuses maisons sont dirigées par des femmes, ce qu'on peut difficilement dire du CAC40, par exemple) et il serait malhonnête de laisser penser que cette histoire a déjà fait pschitt.
GD