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C'est vrai qu'au premier abord les personnages ne sont pas très fouillés. Dans American Gods en tous cas, j'ai le sentiment que c'est en partie voulu : le personnage est complètement paumé, il ne sait pas lui-même où il en est. L'absence de description claire le concernant plonge le lecteur dans le même genre d'incertitude.Mais j'ai aussi gardé l'impression que les personnages se définissent d'eux-mêmes ensuite, par leurs actions et réactions.

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Altaïr,mercredi 22 septembre 2004, 09:22 a écrit :seulement, cette vision originale des dieux, on la retrouve souvent chez Gaiman, notamment dans Sandman.
C'est pas faux, mais il l'exploite ici tout de même plus en détails... Disons que le concept est globalement identique, mais pas le traitement.Et je suis d'accord avec Publivore, d'autant que le terme " fade " me paraît tout de même franchement exagéré, Rodia. :huh: Sans compter que tout comme Hald cette fois, dans le cas d'Ombre, ça me semble voulu de la part de Gaiman, cet aspect un peu " brumeux ".

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C'est vrai qu'il les utilise dans sandman et american gods ( et une nouvelle aussi je crois dans miroir et fumée... :unsure: ), mais à par ces deux oeuvres je n'en vois pas d'autres. comparé à tout ce qu'il a écrit je ne pense pas que ça en fasse un thème si souvent abordé à en casser l'effet de surprise surtout que sa façon d'aborder les dieux reste assez différente dans ces 2 exemples. Enfin ça ne m'a pas gênée en tout cas... ;)Et merci pour la critique ! :) Dans l'ensemble, je suis du même avis même si les personnages ne m'ont pas gênés dans le sens où s'ils ne sont pas toujours faciles à cerner, comme Hald et Gillo, je l'ai senti comme une vraie volonté de l'auteur de nous noyer avec eux dans cette amérique perturbée. J'ai lu American Gods en grand format et j'en garde encore un très bon souvenir. La couv de la version poche ne m'a pas choquée du tout. Comparé à l'autre elle reste dans le ton et ce côté ultra kitsh colle bien justement, c'est assumé ... ;)

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Goldberry,mercredi 22 septembre 2004, 23:11 a écrit :C'est vrai qu'il les utilise dans sandman et american gods ( et une nouvelle aussi je crois dans miroir et fumée... :unsure: ), mais à par ces deux oeuvres je n'en vois pas d'autres.
D'une certaine façon, les quatre chevalier de l'apocalypse dans De bons présages m'y fait penser aussi...Et c'est dans Sandman "nuits éternelles", je crois, qu'on retrouve une vision assez proche des dieux que celle de American Gods (d'Odin, notamment)

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J'avais lu American Gods en VO, et je l'ai redécouvert en VF avec cette sortie poche. :) Déjà, j'ai beaucoup aimé la traduction, de Michel Pagel. On peut trouver le scénario linéaire, mais après tout, faut le prendre comme un road-trip à étapes, avec parfois des retours en arrière bienvenus et futés. :) J'ai beaucoup aimé Ombre, mais aussi certains personnages seulement entraperçus. Gaiman est toujours aussi fort pour ça. Question ambiance, j'aime beaucoup l'amertume du début, et le côté "renaissance" du final. Vraiment un très bon roman pour moi, qui mérite bien ses prix, ce n'est pas toujours le cas. ;)

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Dans Sandman, la décadence divine (et notamment chrétienne), est omniprésente. Tout fout l'camp, et certains essaient de recoller les morceaux. Même ce qui est au dessus des divinités (aka les Endless) sont en crise depuis pas mal de temps.Dans American Gods, la thématique est différente : les dieux ne disparaissent pas, ils sont en plein conflit de génération, et le tout est vu par un témoin, un extérieur.Deux visions différentes autour d'un même thème par le même auteur, aussi fabuleuses l'une que l'autre :)

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Je crois avoir déjà donné mon avis sur le livre dans le sujet concernant la bibliographie de Gaiman; mais mieux vaut deux foix qu'une... ;) Ce livre donc, même s'il ne ravit pas à Nerverwhere et Stardust leur place de choix auprès de mon top 10 fantasy, reste un GRAND souvenir fantasy...Tout le talent de Gaiman, une perfection styllistique et narrative au service de thèmes exhaltants, abordés comme jamais auparavant... Et puis ces personnages, qu'on (enfin, que) n'oublie pas.Une réflexion sur la mythologie et la déïté plus largement, qui vaut son pesant de cacahuètes; et qui ne se fige malgré tout pas sur ces seuls thèmes et évite verser dans un théologisme misérabiliste.Une oeuvre à lire, si ce n'est apprécier; malgré une couverture rebutante... (Collez un dessin de Suidmak dessus et ça passera... ;) )

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Candide,lundi 27 septembre 2004, 08:31 a écrit :(Collez un dessin de Suidmak dessus et ça passera... ;) )
Hum... Je préfère encore celle-là. :mrgreen: ;) Sinon, si certains sont prêts à mettre deux cents dollars dedans, et que les 750 exemplaires n'ont pas déjà été tous vendus, il y a possibilité de se procurer une sorte de " version longue " d'American Gods, publié chez Hill House. Avec + de 40 pages " coupées au montage ". :o
Special features of this edition include:The limited edition of AMERICAN GODS features over 12,000 words (over 40 pages of new material) that did not appear in the trade edition of the book.The book is bound and slipcased in a beautiful Japanese silk cloth.The trim size of the book is 7” x 10”—significantly larger than the trade edition.The text of the book has been completely reset and designed The text is printed in a two-color process (dark purple and black)The slipcase features a die-cut on the front panel.The slipcase features a unique ribbon-pull which allows easy removal of the book.Each limited edition is signed and numbered by Neil Gaiman.
Ca calme ! Et Neverwhere est prévu sur le même modèle pour la fin de l'année. :)
http://trashotron.com/agony/images/2004/04-columns/07-12-04/gaiman_reader_lg.jpg
http://perso.wanadoo.fr/elbakin/gaiman_set_lg.jpg

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Impressionnant. :o Je ne suis pas collectionneuse à ce point, (et surtout à ce prix ;) ) mais c'est vraiment un très bel objet ! :) Et 40 pages, ce n'est pas rien... Peut-être qu'elles ont été coupées à la base pour de bonnes raisons, pour éviter les longueurs, mais si Gaiman dit qu'il s'agit de sa version préférée... ;)

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C'est vrai que cette édition est franchement magnifique...Sinon, une coupure de 40 pages, c'est tout de même assez conséquent, et pour qu'elles soient réinclusent, ça doit quand même bien approfondir l'histoire.Et ce n'est bien évidement pas tout à fait dans mon budget :mrgreen:

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De toute façon, ce genre d'objet reste réservé à des gens qui, à mon avis, n'ont pas grand chose à faire du prix à mettre pour l'obtenir. :o Et puis, finalement, 200 dollars, si tu travailles... Ce n'est pas démesuré non plus. :)

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C'est sûr que si ce genre d'édition spéciale est disponible, c'est qu'il y a un certain public prêt à y mettre le prix...200 dollars, c'est vrai que si on travaille, ça peut sembler "plus" raisonnable :)

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J'ai été un peu déçue finalement... Enfin déçue, c'est un grand mot mais vu que 1-c'est du Gaiman ;) et 2 il a reçu plein de prix, je m'attendais à mieux... Au passage, je m'étais finalement habituée à la couv mais alors que ça soit marqué en gros "CHEF D'OEUVRE" dessus, je trouve ça complêtement nul <_< (je pensais que c'était juste une bande additionnelle..) Enfin, passons...J'ai adoré la vision des Dieux de Gaiman mais je n'ai pas été vraiment prise dans l'histoire. Peut-être parce que déjà, il est difficile de s'identifier à Ombre (même si je suis d'accord que ce côté flou est voulu. Après tout, Ombre "n'est pas si bête que ça en fait" ;) ). D'habitude dans ses romans, ça ne me dérange pas que les personnages ne soient pas très développés parce que soit j'accroche avec l'univers (Neverwhere, Stardust) ou l'humour (de bons présages) mais là bon, c'est l'Amérique et ça n'a rien de particulier. Quoique j'ai beaucoup aimé Lakeside et la révélation finale sur cette ville. J'ai trouvé le rythme trop lent en fait durant une bonne partie du livre : ya que à la fin ("L'instant de l'Orage") que j'étais vmt à fond dans le livre.Je ne suis pas sure que ce commentaire soit très clair. Le problème, c'est que c'est truffé de personnages sympathiques (Czernobog, les Zorya, M.Ibis et M.Chaquel et leur chatte, les habitants de Lakeside), j'ai beaucoup aimé la réflexion sur les dieux, le dénouement de l'intrigue et malgré tous ces points positifs, j'arrive pas à dire que j'ai adoré le livre... :rolleyes: Ce qui n'empêche pas donc que ça soit un bouquin très bien et que je vous le conseille! :D Mais ce n'est pas mon Gaiman préféré... (Neverwhere forever! ;) )

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Je suis un peu comme Aléa, je n'arrive pas à adorer ce livre...Je m'explique :) Neil Gaiman nous offre une vision particulière de l'Amérique et je suis d'accord avec la critique, ce pays en devient un personnage à part entière...Le village de Lakeside est tout à fait sympathique et on sent que l'auteur parle en connaissance de cause de cette Amérique "profonde". Le concept des dieux m'a complètement séduit, le constat que dresse Neil Gaiman me semble très proche de la réalité. Il est vrai que l'Amérique est un peu une "orpheline" de l'histoire et n'a pas vraiment un imaginaire très développé (j'entend par là que à part Big Foot et quelques autres monstres le bestiaire est limité ;)) Cela expliquerait peut etre quelques maux dont souffre les américains (attention il n'y a aucune connotation péjorative dans ce que je dis)...mais je m'arrete là, Neil Gaiman est écrivain avant d'être critique social ;) .Pour ce qui est du caractère mystérieux de Ombre, je n'arrive pas à dire si c'est un avantage ou un défaut...Il est clair qu'il est plutot difficile de s'identifier à lui, il accepte bien facilement les événements les plus extraordinaires mais j'adore l'idée du personnage a bout qui est pret à tout croire puisque plus rien ne compte...Ce coté mystérieux du personnage nous rappel que l'on se trouve dans un conté de fée à la Neil Gaiman.Après tout ça on se demande pourquoi j'ai du mal avec American Gods:tout d'abord il y a une certaine lenteur dans l'histoire...on peut cependant se dire que c'est pour la bonne cause puisque l'auteur nous annonce un superbe final tout au long du roman ("l'orage se prépare")...et c'est ce final qui m'a en parti déçu. Je m'attendais à une révélation de taille et ce ne fus pas le cas.En fait c'est l'attitude de Voyageur qui m'a le plus déconcerté...je n'en dis pas plus pour ceux qui n'ont pas encore lu le livre ;) Au final j'ai eu du mal à saisir la morale (s'il y en a une) du roman...C'est un peu comme gravir une superbe montagne et s'aperçevoir que la vue n'est celle que l'on s'imaginait.Desolé pour la métaphore douteuse mais j'ai pas resisté :ph34r: .

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Bon, c'est rassurant de savoir que je ne suis pas la seule dans ce cas là... ;) Heureusement, contrairement à toi apparemment, le final m'a beaucoup plu SPOILER!!! : j'ai trouvé que c'était une bonne idée que Voyageur et Loki veuillent détruire tout le monde pour que eux-même reprennent des forces. Bon, oui, c'était pas très cool pour les autres mais de toutes façons, Ombre était là alors... Et puis j'étais contente de voir que Loki et Voyageur étaient alliés parce que l'explication de Loki qui voulait se mettre du côté des gagnants ne m'avait pas satisfaite.Pour la morale de l'histoire, je pense qu'il a voulu montrer que les Dieux n'étaient pas Tout puissant, puisque c'est la croyance des gens qui les fait exister, et qu'ils n'étaient pas vraiment supérieurs aux humains puisqu'ils ont les mêmes comportements : quête de pouvoir, magouilles et le final montre bien que c'est chacun pour soi avant tout... Perso, j'ai quand même trouvé les révélations finales de taille : Ombre le fils d'Odin, Hinzelmann qui "dirige" Lakeside et l'alliance de Loki et de Voyageur, tout ça, je ne m'y attendais pas. :)

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Pour ce qui est de la morale : Oui j'imagine que l'auteur a voulu montrer que les dieux sont finalement aussi sujets que les humains à la cupidité, l'envie, la jalousie...Mais en même temps je trouve cela un peu faible dans le sens ou il suffit de lire des récits de mythologie grecque pour s'en rendre compte avec peut etre un peu plus de force...Je pensais que la confrontation entre les nouveaux dieux et les Anciens dieux aurait vraiment lieu...Enfin pour ce qui est des nouveaux dieu j'aurai aimé que le concept soit plus développé :huh: . Par contre j'avoue que la révélation à propos d'Hinzelmann était de taille...c'est vrai qu'un village comme Lakeside ne pouvait etre que bénit des dieux :P

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SPOILER toujours : Pour les Dieux grecs, oui, c'est sur qu'on nous les montrait déjà proches de nous, ici, ils sont encore un peu plus humains puisqu'ils vivent parmi nous, mais à peu de chose près, c'est vrai que c'était déjà vu dans la mythologie grecque. Pour l'affrontement nouveaux Dieux/Anciens, c'est vrai qu'on en attendait plus mais justement je pense qu'il a voulu montré que finalement les Anciens Dieux et les Nouveaux n'étaient pas si différents que ça dans le fond (les jeunes se la pètent plus et se croient invincibles, rien que très naturel... ;) ) et que leur pseudo affrontement était en fait inutile, enfin à part pour Voyageur et son acolyte

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Aléa,vendredi 17 septembre 2004, 19:35 a écrit :ça fait un moment que je voulais le lire mais j'attendais la parution poche puisqu'il était épuisé de partout... :(
Il est épuisé au Diable Vauvert ? C'est dommage, j'adore amener un peu d'argent à ce très bon éditeur :)Au passage, une question à ceux qui ont la version "Diable Vauvert" du bouquin : suis-je le seul à avoir une couverture foireuse ; à savoir inversée à 180° par rapport au sens du texte ?

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Pas de chance. ;)Pour en revenir à l'avis d'Irael, je ne suis pas sûr qu'il faille vraiment chercher une morale. :huh: Du moins, je ne vois pas ce qu'Aléa propose comme morale en tant que tel. Et pour moi, le fait que Gaiman nous laisse interpréter son histoire sans l'appuyer d'un bon gros message, c'est un point fort, pas faible ! Tout comme le rythme du roman. ;) Comme quoi... :) Le seul truc, c'est peut-être les secrets de Voyageur trop rapidement éventés, du moins, dans les deux premiers tiers du roman. Mais peut-être que votre déception aurait été moins marquée si vous en aviez moins attendu. :) Puisque vous le considérez tout de même comme un très bon bouquin. :)