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Posté : dim. 25 juin 2006 22:02
par Mealin
comme j'en avais peur ... j'ai oublié de chercher les textes comme promis ... alors comme je n'ai pas trop le temps là je me contenterai de mettre la version Originale du poème du fou que nous a cité Py3r3 :

parce que même si la traduction est sublime, l'original est souvent aussi appréciable.
In that last dances of chancesI shall partner you no moreI shall watch another turn youAs you move across the floorIn that last dances of chancesWhen I bid your life goodbyeI will hope she trats you kindlyI will hope you learn to flyIn that last dances of chancesWhen I know you'll not be mindeI will let you go with longingAnd the hope that you'll be fineIn that last dances of chancesWhe shall know each other 's mindWe shall part with ou regretsWhen the tie no longer binds
Posté : jeu. 8 août 2013 23:06
par Shyng
C'est une soirée magnifique à clore d'un excellent bouquin. C'est une soirée magnifique : Signore l'Ordi ronronne en grande vaillance.C'est une soirée à pondre des vers!Las.Non pas!Oui, plutôt...Préférons ceuxQui ne seront pas boiteux,De tous sans nul doute connus, Ou, si pas, au moins une fois lus ;Restent de ceux toujours relus en sourire, Qui encore, sans faillir, me refont fredonner Un air ancien, facétieux, gribouillé dans un soir d’été. Déterré, étrenné, mais à jamais leste, vif, à tournoyer dans une magnifique soirée :Troll sat alone on his seat of stoneTroll sat alone on his seat of stone,And munched and mumbled a bare old bone;For many a year he had gnawed it near,For meat was hard to come by. Done by! Gum by!In a cave in the hills he dwelt alone,And meat was hard to come by.Up came Tom with his big boots on.Said he to Troll: 'Pray, what is yon?For it looks like the shin o' my nuncle Tim.As should be a-lyin' in the graveyard. Caveyard! Paveyard!This many a year has Tim been gone,And I thought he were lyin' in the graveyard.''My lad,' said Troll, 'this bone I stole.But what be bones that lie in a hole?Thy nuncle was dead as a lump o' lead,Afore I found his shinbone. Tinbone! Skinbone!He can spare a share for a poor old troll,For he don't need his shinbone.'Said Tom: 'I don't see why the likes o' theeWithout axin' leave should go makin' freeWith the shank or the shin o' my father's kin;So hand the old bone over! Rover! Trover!Though dead he be, it belongs to he;So hand the old bone over!''For a couple o' pins,' says Troll, and grins,'I'll eat thee too, and gnaw thy shins.A bit o' fresh meat will go down sweet!I'll try my teeth on thee now. Hee now! See now!I'm tired o' gnawing old bones and skins;I've a mind to dine on thee now.'But just as he thought his dinner was caught,He found his hands had hold of naught.Before he could mind, Tom slipped behindAnd gave him the boot to larn him. Warn him! Darn him!A bump o' the boot on the seat, Tom thought,Would be the way to larn him.But harder than stone is the flesh and boneOf a troll that sits in the hills alone.As well set your boot to the mountain's root,For the seat of a troll don't feel it. Peel it! Heal it!Old Troll laughed, when he heard Tom groan,And he knew his toes could feel it.Tom's leg is game, since home he came,And his bootless foot is lasting lame;But Troll don't care, and he's still thereWith the bone he boned from its owner. Doner! Boner!Troll's old seat is still the same,And the bone he boned from its owner!Troll sat alone on his seat of stone, by J R R Tolkien, from The Lord of the Rings.Dans le Seigneur des Anneaux, c'est Sam Gamgee qui compose cette merveille.La toute première fois que j'ai lu ça en VO....This makes me sing and grin.Wonderful poetry.Just quoted 'coz I'm happy.
Posté : ven. 9 août 2013 13:09
par Gillossen
Merci pour cette remontée de sujet.

Posté : ven. 6 sept. 2013 13:07
par Aslan
Posté : ven. 6 sept. 2013 18:33
par Naudhiz
Je continue avec une certaine forme de poésie, j'espère que ce ne sera pas hors-sujet. L'extrait est tiré du Pacte des Marchombres de Pierre Bottero (un ouvrage jeunesse, pour changer

:) ), volume 3, au moment où Salim est présenté au Conseil :
"Que dit l'étoile du matin au soleil qui se lève ?-La douceur de la nuit et l'importance du doute.-Que répond le soleil ?-La puissance des convictions et la beauté de la lumière.-Es-tu étoile ou soleil ?-Ni l'un ni l'autre.-Es-tu étoile ou soleil ?-Les deux"Les yeux de Sayanel s'étaient mis à briller."Que deviennent les rêves qui se brisent ?-Les rêves ne se brisent pas.-Que deviennent les rêves qui se brisent ?-Le terreau des rêves à venir."A mon sens c'est de la poésie, même si le texte est en prose

Posté : jeu. 17 oct. 2013 12:22
par Zaebas
Posté : ven. 8 nov. 2013 18:56
par Naudhiz
J'aurai bien aimé lire les poèmes vainqueurs des Rhysling Awards mais j'imagine qu'il faut trouver les livres dont ils sont tirés pour ça :)Petite contribution du soir. Un simple phrase que je trouve tellement évocatrice qu'elle est le support d'un projet costume :"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents", Alain Damasio, La Horde du Contrevent
Posté : sam. 9 nov. 2013 20:13
par John Doe
Cette citation me rappelle celle de la fin du Faucon Maltais, "This is the stuff that dreams are made of", soit "c'est la matière dont sont faits les rêves".
Posté : sam. 9 nov. 2013 23:49
par darkfriend
wow, merci pour ce topic et les chouettes extraits déjà cités

. On peut se demander si la poésie est capable d'être traduite, parce que j'ai toujours détesté les poèmes du SDA...jusqu'à ce que je les découvre en VO, et que je me rende compte qu'ils sonnaient vraiment bien, bien mieux en anglais

.En tant que Darkfriend

, s'il y a bien un poème qui m'a marqué, c'est évidemment la Dark Prophecy dont voici un extrait
Daughter of th Night, she walks again.The ancient war she yet fights.Her new lover she seeks, who shall serve her and die, yet serve still.Who shall stand against her coming?The Shining Walls shall kneelBlood feeds bloodBlood calls bloodBlood is, and blood was, and blood shall ever be(...) Now the Great Lord comes

Posté : dim. 10 nov. 2013 14:27
par Naudhiz
C'est écrit tout petit, j'ai du mal à lire

(pitié pour les binoclardes)
Posté : jeu. 14 nov. 2013 01:00
par Shyng
Binoclardes, Binoclards ! : Je me permets : Les combos "ctrl" et " + " (ou "ctrl" et " -" ) sont bien commodes.
@ darkfriend : Pour rebondir sur les poèmes de Tolkien, la nouvelle traduction du Hobbit faite par Lauzon s'attacherait à encore mieux rendre les poèmes et les chants. Je n'ai pas eu l'occasion de la lire. Mais on peut espérer une démarche similaire pour le SDA.Mais c'est sûr qu'en VO

.....it's a full delight!Poetry's translating is a
whole different story.J'éprouve une franche admiration pour les personnes capables du tour de force de traduire des poèmes. Ça diffère de la composition: le poète sait ce qu'il veut convoyer. Le traducteur n'a même pas le loisir d'ajouter un pied.
Posté : jeu. 14 nov. 2013 19:24
par darkfriend
Traduire, c'est pas le pied, c'est sûr ;)Merci pour l'info sur la traduction de Lauzon, j'y jetterai un coup d’œil la prochaine fois que je passerai dans une librairie.

Posté : ven. 15 nov. 2013 19:56
par Naudhiz
Et un racccourci clavier de découvert, un ! Merci Shyng

Posté : ven. 15 nov. 2013 22:53
par Shyng
@ Naudhiz : Je t'en prie. NB: ça fonctionne dans les deux sens ( zoom + ET zoom - ) : Méga pratique!
@ darkfriend : Étant en plein achat Tolkien, forcément... Au fait, sur la panoplie des publications Tolkien ai découvert super site : En parlant Tolkien et Hobbit, voici le chant que les nains entonnent lorsqu'ils prennent leurs aises chez Bilbo. Le Hobbit est complètement dépassé par ces morfals qui s'improvisent en troupe à sa table, pourtant bien garnie. Sa première préoccupation : a-t-il assez de biscuits et de gâteaux en stock?

:arrow:
Far over the misty mountains coldFar over the misty mountains coldTo dungeons deep and caverns oldWe must away ere break of dayTo seek the pale enchanted gold.The dwarves of yore made mighty spells,While hammers fell like ringing bellsIn places deep, where dark things sleep,In hollow halls beneath the fells.For ancient king and elvish lordThere many a gleaming golden hoardThey shaped and wrought, and light they caughtTo hide in gems on hilt of sword.On silver necklaces they strungThe flowering stars, on crowns they hungThe dragon-fire, in twisted wireThey meshed the light of moon and sun.Far over the misty mountains coldTo dungeons deep and caverns oldWe must away, ere break of day,To claim our long-forgotten gold.Goblets they carved there for themselvesAnd harps of gold; where no man delvesThere lay they long, and many a songWas sung unheard by men or elves.The pines were roaring on the height,The winds were moaning in the night.The fire was red, it flaming spread;The trees like torches blazed with light.The bells were ringing in the daleAnd men they looked up with faces pale;The dragon’s ire more fierce than fireLaid low their towers and houses frail.The mountain smoked beneath the moon;The dwarves they heard the tramp of doom.They fled their hall to dying fallBeneath his feet, beneath the moon.Far over the misty mountains grimTo dungeons deep and caverns dimWe must away, ere break of day,To win our harps and gold from him! Song "Far over the misty mountains cold" in Chapter One "An Unexpected Party" from The Hobbit by Tolkien. Il faut s’imaginer les nains bière à la main

passant en mode "tragic gloomy singing mode ":groupe: entonnant ce chant. Pendant ce temps Bilbo déprime (il est revenu des gâteaux) et Gandalf .... écoute tranquillement

. Apparemment, une version différente est inclue dans les films (pas encore vu et ne tiens pas en place).
Dans la traduction française de Françis Ledoux cela donne :Loin au-delà des montagnes froides et embruméesVers des cachots profonds et d’antiques cavernesIl nous faut aller avant le lever du jourEn quête de l’or pâle et enchanté.Les nains de jadis jetaient de puissants charmesQuand les marteaux tombaient comme des cloches sonnantesEn des lieux profonds, où dorment les choses ténébreusesDans les salles caverneuses sous les montagnes.Pour un antique roi et un seigneur lutin, Là, maints amas dorés et miroitantsIls façonnèrent et forgèrent, et la lumière ils attrapèrentPour la cacher dans les gemmes sur la garde de l’épée.Sur des colliers d’argent ils enfilèrentLes étoiles en fleur ; sur des couronnes ils accrochèrentLe feu-dragon ; en fils torsadés ils maillèrentLa lumière de la lune et du soleil.Loin au-delà des montagnes froides et embruméesVers des cachots profonds et d’antiques cavernesIl nous faut aller le lever du jourPour réclamer notre or longtemps oublié.Des gobelets ils ciselèrent là pour eux-mêmes Et des harpes d’or ; où nul homme ne creuseLongtemps ils sont restés, et maintes chansonsFurent chantées, inentendues des hommes ou des elfes.Les pins rugissaient sur les cimes, Les vents gémissaient dans la nuit.Le feu était rouge, il s’étendait flamboyant ;Les arbres comme des torches étincelaient de lumière.Les cloches sonnaient dans la valléeEt les hommes levaient des visages pâles ;Alors, du dragon la colère plus féroce que le feuAbattit leurs tours et leurs maisons frêles.La montagne fuma sous la lune ; Les nains, ils entendirent le pas pesant du destin.Ils fuirent leur demeure pour tomber mourantsSous ses pieds, sous la lune.Loin au-delà des montagnes froides et embruméesVers des cachots profonds et des cavernes obscures,Il nous faut aller avant le lever du jourPour gagner sur lui nos harpes et notre or !
NBB : Ma version du Hobbit est le glorieusement frappée des armes de l’ISBN : 2-277-11486-3. :lol:Cette traduction en est directement recopié. Le truc que je ne saisis toujours pas : Pourquoi « elvish lord » est traduit par « seigneur lutin » lorsqu'ensuite « elves » l'est par « elfes » ?

Posté : sam. 23 nov. 2013 22:54
par Shyng
Le week-end dernier s'annonçait grognon.Résultat? ...ça a été Po-Po-Party en feuilletant la poussière d'une anthologie.Dans la famille des
Poètes Français affublés de l’affligeant boulet de "Classiques à lire", voici
Leconte de Lisle.Deux poèmes sympas extrait de son recueil des
Poèmes Barbares (ça, c'est du titre! )
Les Larmes de l'ours:Le Roi des Runes vint des collines sauvages.Tandis qu’il écoutait gronder la sombre mer,L’ours rugir, et pleurer le bouleau des rivages,Ses cheveux flamboyaient dans le brouillard amer. Le Skalde immortel dit : – Quelle fureur t’assiège,Ô sombre Mer ? Bouleau pensif du cap brumeux,Pourquoi pleurer ? Vieil Ours vêtu de poil de neige,De l’aube au soir pourquoi te lamenter comme eux ?- Roi des Runes ! lui dit l’Arbre au feuillage blêmeQu’un âpre souffle emplit d’un long frissonnement,Jamais, sous le regard du bienheureux qui l’aime,Je n’ai vu rayonner la vierge au col charmant. - Roi des Runes ! jamais, dit la Mer infinie,Mon sein froid n’a connu la splendeur de l’été.J’exhale avec horreur ma plainte d’agonie,Mais joyeuse, au soleil, je n’ai jamais chanté.- Roi des Runes ! dit l’Ours, hérissant ses poils rudes,Lui que ronge la faim, le sinistre chasseur ;Que ne suis-je l’agneau des tièdes solitudesQui paît l’herbe embaumée et vit plein de douceur ! -Et le Skalde immortel prit sa harpe sonore :Le Chant sacré brisa les neuf sceaux de l’hiver ;L’Arbre frémit, baigné de rosée et d’aurore ;Des rires éclatants coururent sur la Mer.Et le grand Ours charmé se dressa sur ses pattes :L'amour ravit le coeur du monstre aux yeux sanglants,Et, par un double flot de larmes écarlates,Ruissela de tendresse à travers ses poils blancs.Les Larmes de l'ours, Poèmes Barbares, de Leconte de Lisle.C’est un peu HS, pas tout à fait fantastique, pas encore fantasy. Mais les bases sont là.D’ailleurs, Leconte de Lisle commet plus loin::arrow:
Les Elfes: Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.Du sentier des bois aux daims familier,Sur un noir cheval, sort un chevalier.Son éperon d’or brille en la nuit brune ;Et, quand il traverse un rayon de lune,On voit resplendir, d’un reflet changeant,Sur sa chevelure un casque d’argent.Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.Ils l’entourent tous d’un essaim légerQui dans l’air muet semble voltiger.— Hardi chevalier, par la nuit sereine,Où vas-tu si tard ? dit la jeune Reine.De mauvais esprits hantent les forêts ;Viens danser plutôt sur les gazons frais. —Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.— Non ! ma fiancée aux yeux clairs et douxM’attend, et demain nous serons époux.Laissez-moi passer, Elfes des prairies,Qui foulez en rond les mousses fleuries ;Ne m’attardez pas loin de mon amour,Car voici déjà les lueurs du jour. —Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.— Reste, chevalier. Je te donneraiL’opale magique et l’anneau doré,Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,Ma robe filée au clair de la lune.— Non ! dit-il. — Va donc ! — Et de son doigt blancElle touche au cœur le guerrier tremblant.Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.Et sous l’éperon le noir cheval part.Il court, il bondit et va sans retard ;Mais le chevalier frissonne et se penche ;Il voit sur la route une forme blancheQui marche sans bruit et lui tend les bras :— Elfe, esprit, démon, ne m’arrête pas ! —Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.Ne m’arrête pas, fantôme odieux !Je vais épouser ma belle aux doux yeux.— Ô mon cher époux, la tombe éternelleSera notre lit de noce, dit-elle.Je suis morte ! — Et lui, la voyant ainsi,D’angoisse et d’amour tombe mort aussi.Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.Les Elfes, Poèmes Barbares, de Leconte de Lisle.Si
ça c'est pas de la fantasy....j'avale ma casquette!^_^
NB : Autant le premier....mais le poème des Elfes cartonne catégorie 'Romance Déprimante'. <_<C'est fou ce qui peut traîner dans les anthologies...
Posté : dim. 24 nov. 2013 17:09
par Naudhiz
La version du film est raccourcie (du moins en version normale, en version longue je ne sais pas), avec deux strophes seulement :
Far over the misty mountains coldTo dungeons deep and caverns oldWe must away, ere break of day,To claim our long-forgotten gold.The pines were roaring on the height,The winds were moaning in the night.The fire was red, it flaming spread;The trees like torches blazed with light.La chanson reste très belle, chantée a capella par des voix graves

Posté : jeu. 18 déc. 2014 20:13
par Ivy Baggins of Bywater
Les résultats des Rhysling Awards 2014 sont tombés:arrow:
http://www.elbakin.net/fantasy/news/226 ... wards-2014
Posté : jeu. 18 déc. 2014 22:51
par K.
The world was young, the mountains green, No stain yet on the Moon was seen, No words were laid on stream or stone When Durin woke and walked alone. He named the nameless hills and dells; He drank from yet untasted wells; He stooped and looked in Mirrormere, And saw a crown of stars appear, As gems upon a silver thread, Above the shadows of his head. The world was fair, the mountains tall, In Elder Days before the fall Of mighty kings in Nargothrond And Gondolin, who now beyond The Western Seas have passed away: The world was fair in Durin's Day. A king he was on carven throne In many-pillared halls of stone With golden roof and silver floor, And runes of power upon the door. The light of sun and star and moon In shining lamps of crystal hewn Undimmed by cloud or shade of night There shone for ever fair and bright. There hammer on the anvil smote, There chisel clove, and graver wrote; There forged was blade, and bound was hilt; The delver mined, the mason built. There beryl, pearl, and opal pale, And metal wrought like fishes' mail, Buckler and corslet, axe and sword, And shining spears were laid in hoard. Unwearied then were Durin's folk; Beneath the mountains music woke: The harpers harped, the minstrels sang, And at the gates the trumpets rang. The world is grey, the mountains old, The forge's fire is ashen-cold; No harp is wrung, no hammer falls: The darkness dwells in Durin's halls; The shadow lies upon his tomb In Moria, in Khazad-dûm. But still the sunken stars appear In dark and windless Mirrormere; There lies his crown in water deep, Till Durin wakes again from sleep.Ah! Le monde était jeune et les montagnes vertesLa Lune de scories n'était encor couverteNul mot n'était posé sur les rus et les pierresQuand Durin s'éveilla, promeneur solitaireIl nomma les vallées et les monts innomés;Il but à des ruisseaux jusqu'alors non goûtés;Se penchant sur les eaux du lac de Miralonde,Il vit alors surgir des étoiles dans l'ombre,Comme un lacis d'argent semé de vives gemmesCouronnant son reflet d'un brillant diadème.Ah! Le monde était beau et les montagnes fières,Au temps des Jours Anciens, à l'époque premièreOù tant de puissants rois demeuraient en ce mondeSiégeant à Gondolin, protégeant Nargothrond,Avant de le quitter au jour de leur ruine;le monde était splendide en l'Ere de Durin.Longtemps il fut un roi sur un trône taillé,Dans ses salles de pierre aux maints et maints piliers,Aux plafonds couverts d'or et aux luisants pavés,Des runes de puissance à sa porte gravées.Le soleil et la lune et l'éclat des étoilesDans des lampes sculptées du plus parfait cristalLibres de la nuée et de l'ombre de la nuitInondaient son palais de rayons infinis.Sous les coups du marteau, l'enclume résonnait,Le ciseau ciselait, le burin écrivait;Battue était la lame et garnie la poignée;Creusaient et bâtissaient maçons et ouvriers.Le béryl et la perle, et l'opale opaline, Les métaux ouvragés en écailles marines,haches et boucliers, corselets et épéesEt lance étincelante y étaient amassés.Le peuple de Durin n'était point encor las;La musique sourdait, sous terre, çà et là;On entendait la harpe et le chant des poètes,Aux portes s'élevait la clameur des trompettes.Hélas! Le monde est gris et les montagnes vieilles,A la forge, le feu plus jamais ne s'éveille;Aux mines esseulées, les marteaux se sont tus,Aux salles de Durin, les harpes ne jouent plus;L'ombre s'est étendue dans son séjour funêbre;La Moria, Khazad-dûm, envahie de ténèbres.Mais toujours peut-on voir ces étoiles profondesReflétées dans les eaux du calme Miralonde;Au fond gît sa couronne en éternel sommeilJusqu'au jour où DUrin connaîtra son réveil.Traduction de D. Lauzon.