21
J'ai vu le spectacle à New York la semaine dernière et je suis assez circonspect.Je ne connaissais pas l'histoire d'Oz et l'univers a l'air riche. La pièce est bien écrite, chorégraphiée et a un bon premier actif.Le second m'a par contre semblé très long et pour pas grand chose au final.Donc sa fait cher pour le résultat à mon avis (enfin tout que je ne paie pas :sifflote:)

Re: Infos ! [Wicked au cinéma]

28
Du coup ça m'a fait découvrir l'existence des romans et de la comédie musicale. Ça a l'air dirigé avant tout vers un public d'ados (il y a du drama sentimental adolescent dedans), mais ça a l'air bien sympathique dans le principe. La bande annonce est jolie, mais je dois dire que la comédie musicale m'intéresse encore plus ! J'ai écouté la moitié des chansons et ça donne la pêche (quand on aime les comédies musicales).

C'est juste dommage que le film ne soit pas sorti en même temps que Gravity.
► Afficher le texte

Re: Infos ! [Wicked au cinéma]

36
Déplacé vers le bon fil :

— Alors Tybalt, tu as vu le film ?
I think I'll try / Defyyyyiiiiing gravityyyy !
— Argh, stop, faites-le taire !
— Ben tu me demandais mon avis.
— Oui, sans chanter faux ! Descends de cette chaise et pose ce balai plus loin de mon crâne. Voilà, merci bien.
— Eh bien, vous savez donc que Wicked est au départ un roman de Gregory Maguire paru en 1996 et situé dans l'univers d'Oz, lui-même inventé par Frank L. Baum dans son roman pour enfants Le Magicien d'Oz au début du XXe siècle.
— Oui, avec Dorothée, le lion, la route de briques jaunes...
— C'est ça. Au passage, ce roman a donné lieu à de nombreux autres, qui restent assez méconnus en France, mais aux États-Unis c'est une franchise assez développée sur plusieurs supports depuis longtemps.
— Et le film adapte donc cette suite du Magicien d'Oz ?
— Alors, le roman est en réalité une sorte de préquelle, une "origin story" qui imagine la jeunesse de la Méchante Sorcière de l'Ouest.
— Donc le film forme une préquelle au roman ?
— Mhm... Oui, mais pas seulement. C'est impossible de nos jours de montrer le pays d'Oz au cinéma sans penser au grand classique qu'est devenu le film Le Magicien d'Oz avec Judy Garland dans le rôle de Dorothée et Margaret Hamilton dans celui de la Méchante Sorcière de l'Ouest. C'est un film musical avec des couleurs très vives, et c'est de lui que vient la fameuse chanson "Over the Rainbow".
— C'est un peu devenu un film culte dans la culture gay, aussi, non ?
— Oui, tout à fait, et Wicked conserve cet aspect de la postérité du film, même si ça reste à la marge. Mais l'importance du film Le Magicien d'Oz ne tient pas seulement à ça. Le film est vraiment considéré comme un grand classique du cinéma et comme une œuvre importante de la culture américaine, inscrite au National Film Registry. Il y a plein de trucs en jeu de la culture américaine dedans. Si vous aimez la fantasy, vous savez par exemple que la figure de la sorcière victime de chasse aux sorcières est devenue un symbole féministe.
— D'où l'idée de faire un film sur la méchante, qui n'est pas si méchante que ça finalement ?
— Voilà, ou en tout cas les choses sont plus nuancées que ce qu'on en voit dans le roman de Baum et dans le film de 1939.
— Et donc ce film adapte le roman de Maguire mais se situe à la fois dans la continuité du roman de Baum et dans celle du film musical ?
— Désolé, mais c'est aussi l'adaptation d'une autre œuvre encore.
— C'est-à-dire ?
— Avant ce film, le roman de Maguire s'est d'abord fait connaître par son adaptation en... comédie musicale, et pas des moindres : à Broadway, LE coin des États-Unis où sont nées toutes les grandes comédies musicales américaines, comme West Side Story par exemple. Dans le cas de Wicked, ça donne une comédie musicale de fantasy, eh oui ! Et cette adaptation n'est pas nouvelle puisqu'elle a été créée il y a plus de vingt ans, en 2003.
— Et si elle est adaptée à son tour en film, c'est qu'elle a bien marché ?
— Oui, la comédie musicale Wicked a fait un carton. En plus, les liens entre le cinéma et les comédies musicales aux États-Unis sont très étroits. Ça remonte aux tout débuts du cinéma avec les liens entre le théâtre, le music hall, bref, tout le spectacle vivant, et les premières projections qui avaient lieu dans des théâtres. Mais la grande période, ça doit commencer autour des années 1950 avec des films musicaux comme Chantons sous la pluie.
Wicked, ça rappelle plutôt un peu les Disney, mais avec de vraies actrices...
— C'est ça, et d'ailleurs le compositeur de la comédie musicale Wicked, Stephen Schwartz, a travaillé aussi avec Disney, cette fois en tant que parolier, pour les films d'animation Pocahontas et Le Bossu de Notre-Dame dans les années 1990. Tu sais : Comprends-tu le chant d'espoir du loup qui meurt d'amour ? /
Les pleurs des chats sauvages au petit jouuur ?

— Oui, L'air du vent dans Pocahontas, je...
Entennnds-tuuu channnter les eeesprits de la moooontâââgne ? Peux-tu peiiinnnnndre en miiiille couuuuleurs l'air du vennnt ? Peux-tu pein...
— Pitié ! Pas le raton-laveur !
— Pardon. Qu'est-ce que je disais ?
— On te demandait ce que ça donne, ce film !
— Ça donne un film très coloré, avec beaucoup de musique et de chansons, qui assume pleinement la continuité avec le film de 1939. Donc tout dépend dans quelle mesure le principe vous intéresse, déjà. Personnellement, j'aime bien les comédies musicales et les films avec des chansons façon classiques Disney, j'aime bien les univers magiques et j'aime bien le principe de partir d'un classique pour approfondir encore son univers. En plus, je venais de découvrir la comédie musicale qui me plaisait bien, donc j'étais très partant ! Ma crainte portait surtout sur les différences par rapport à la comédie musicale.
— Et alors ?
— Alors le film reste vraiment dans l'esprit d'une comédie musicale. Toutes les chansons sont conservées, ce qui explique que l'ensemble soit adapté en deux films, parce que le temps d'ajouter quelques dialogues et un peu d'action hors chorégraphies, ça fait pas mal de temps d'écran.
— Et l'univers ?
— L'univers est un peu à la croisée des chemins entre Le Magicien d'Oz de départ, les écoles de magie à la Harry Potter, les réécritures de contes de fée façon Shrek mais en moins pipi-caca, et des références à l'histoire américaine assez transparentes, au moins pour le public américain.
— Par exemple ?
— Le personnage d'Elphaba, qui suscite le rejet à son arrivée à l'université à cause de sa couleur de peau, fait probablement référence à Autherine Lucy, la première étudiante afro-américaine à entrer, en 1952, dans une université des États du Sud qui pratiquaient la ségrégation raciale, c'est-à-dire que les étudiants qui avaient des couleurs de peau différentes avaient interdiction d'étudier ensemble.
— Et c'est bien amené ?
— Dans l'univers d'Oz, oui. Au niveau du scénario, on reste dans des ficelles classiques de roman jeunesse ou young adult, donc ça ne bouleverse rien, mais vu le contexte aux États-Unis un petit rappel des bases n'est jamais de trop j'imagine.
— Et à part la future Méchante Sorcière de l'Ouest, quels autres liens on retrouve avec Le Magicien d'Oz ?
— Le Magicien, justement, qui apparaît joué par Jeff Goldblum, mais surtout la fée Glinda, la "bonne fée" qui apparaît ici sous un jour bien plus équivoque.
— Elle fait un peu poupée Barbie sur l'affiche.
— C'est exactement ça, c'est une sorte de potiche ultraprivilégiée prête à tout pour être populaire, et qui ne fait le bien que quand elle s'aperçoit que ça peut soutenir sa cote de popularité. D'ailleurs le personnage est très drôle, il est joué par une jeune femme que je ne connaissais pas, plutôt prometteuse je trouve.
— ...
— Quoi ?
— Tybalt, c'est Ariana Grande sur l'affiche. Tout le monde connaît Ariana Grande.
— Ah bon ? Ah... pas moi...
— ... Bon, et donc ça reste très comédie musicale ?
— Oui, et ce qu'il y a de bien (enfin, ce que j'ai bien aimé), c'est qu'on a même des chorégraphies pendant les chansons, façon West Side Story ou La La Land.
— Heu, Tybalt, tu sais que les réseaux sociaux sont littéralement remplis de vidéos de gens qui adorent se filmer en train de danser ? Pas étonnant que ça revienne à la mode, les comédies musicales !
— Hébin tant mieux. Le gros avantage, c'est qu'il y a un budget effets spéciaux qui n'a rien à envier aux Harry Potter, donc on a à la fois des chorés et des décors somptueux et tellement colorés qu'à côté Disneyland est pimpant comme un parking de supermarché. Le seul problème d'adapter les danses au cinéma, c'est qu'au bout d'un moment j'ai commencé à sautiller sur mon fauteuil, et pendant la grande scène pleine d'émotion je me suis levé et j'ai voulu danser et tout le monde m'a regardé d'un œil torve et j'ai dû me rasseoir.
— Tu crois qu'il faudrait des séances pour les fans avec possibilité de mimer les chorés pendant le film ?
— Oh oui ! Et à la fin il faudrait nous balancer des seaux d'eau pour nous arrêter ! Dancing through life !
— C'est ce que je vais faire si tu ne redescends pas tout de suite de cette chaise !
One small day in the Emerald City !
— Attrapez-le !
...

Bref, Wicked ce sont des ingrédients classiques, mais c'est bien fait, ça donne la pêche et j'ai adoré.

Re: Infos ! [Wicked au cinéma]

39
Aslan a écrit : jeu. 12 déc. 2024 09:36
À la troisième place, l'adaptation sur grand écran de la célèbre comédie musicale de Broadway Wicked, réalisée par Jon M. Chu, n'a attiré que 290 000 spectateurs la semaine de sa sortie.
C'est une citation de qui ?
Plutôt normal comme chiffres (à vrai dire, je me serais limite attendu à moins) : la franchise de l'univers d'Oz est assez confidentielle en France alors qu'aux États-Unis elle est à la base de la culture générale et fait littéralement partie du patrimoine national. D'ailleurs, le film Le Magicien d'Oz de 1939 n'avait pas eu beaucoup de succès au box office à sa sortie non plus et il a été redécouvert 10-15 ans après (merci Wikipédia pour l'anecdote).

De mon côté, je me retrouve à binge-watcher les vidéos de making of et je commence à avoir dangereusement envie de retourner le voir :lol: Si je m'étais douté !