Parution fin août seulement ? Mais je vais avoir ma rentrée moi, j'aurai jamais le temps de le lire vite

Luigi Brosse a écrit :Je ne nie pas par contre l'intérêt stylistique de la chose, avec notamment une richesse de la langue qu'il est agréable de voir utilisé (dans l'absolu). Mais quand on en est là, pourquoi ne pas faire un pas de plus et carrément inventer les expressions / les moderniser. (Là encore, ça n'implique que moi) Mais par exemple, je trouve qu'imaginer la réalité inventée décrite par l'auteur plus en phase avec "mon" idée de la fantasy. Plutôt que de se "cantonner" aux limites imposées par la langue française (même maniée avec habilité).
La question se pose, en effet, et c'est un débat intéressant :)Personnellement, je n'aime pas du tout lire des jurons sortis tout droit du monde réel contemporain dans des fictions supposées se dérouler dans d'autres mondes. Ça me casse complètement l'illusion. Je me souviens notamment d'avoir lu un "merdier" dans un album
Thorgal, et ça a achevé de descendre en flammes l'album dans mon estime (c'était par ailleurs un des plus mauvais de la série,
Le Royaume sous le sable, mais il aurait quand même été meilleur sans ça).Inventer les expressions de toutes pièces, c'est une solution, et je crois que c'est ce que fait Damasio dans La Horde du Contrevent (dont je n'ai lu que le début pour le moment). Mais cela réclame un gros travail d'élaboration de l'univers de la part de l'auteur, ajouté à tout le boulot qu'il y a à faire en dehors de ça. Cela dit, ça peut valoir la peine. Le problème qui se pose ensuite est de plonger le lecteur dans ce vocabulaire de façon assez graduelle pour ne pas le perdre en cours de route, ce qui n'a pas l'air facile à faire.L'emploi d'argot et de mots anciens/recherchés provenant du monde réel peut poser le même problème, puisqu'en général les lecteurs ne sont pas des spécialistes en la matière. Mais cela limite le travail de l'auteur en amont (enfin, un petit peu - Jaworski, qui a fait ça, a quand même dû se constituer un mini-dictionnaire et se fixer des règles pour voir comment employer ces termes). Et je pense aussi que c'est une question de choix esthétique et culturel. Employer l'argot et la langue vieillie du monde réel, cela revient à inscrire le roman dans la tradition classique, dans la mesure où pas mal d'auteurs de littérature générale (ou des auteurs de genre du XIXe, les feuilletonistes, les auteurs de romans policiers, etc.) ont eu recours à ce type de vocabulaire par le passé. Sur le plan culturel, cela peut être plus gratifiant pour le lecteur, puisque, pour le coup, il y a presque un aspect pédagogique : le lecteur en apprend plus sur la langue, et peut retrouver ensuite ces expressions en faisant d'autres lectures.Il me semble que toutes les solutions sont potentiellement bien (et ont pu être employées avec succès), mais toutes ont leurs limites.
Cédric Ferrand a écrit :Contrairement aux orateurs qui parlent tout le temps d'une voix monocorde
Grave erreur : les bons orateurs font tout pour captiver et retenir l'attention de leur public, aussi bien dans leur style que dans leur élocution

(et je suppose que c'est valable pour pas mal d'époques et de lieux différents, même si les usages en rhétorique ont dû pas mal changer avec le temps).