Quand tout jeune j'ai demandé les Elric de Moorcok dans la librairie de ma ville on m'a regardé avec des yeux ronds. Mon expérience personnelle du conseil de libraire n'est pas vraiment mémorable, comme tu le dis toi même le conseil est parfois aussi bon voire meilleur à la Fnac et assimilés (je le dis pour y avoir travaillé, ils ont moins le temps par contre c'est sur).
On ne tombe pas toujours sur des gens compétents, en librairie indé ou ailleurs. Tu as eu une mauvaise expérience qui t'a marqué, c'est clair. Mais si tu avais rencontré une personne passionnée qui t'avait, en plus du renseignement demandé, aiguillé sur d'autres romans similaires, qui t'avait parlé avec enthousiasme de Moorcock, etc. il me paraît normal de vouloir soutenir cette vision du métier et du partage d'une passion. Et si c'est à la fnac ou consorts, et ben soit. Mais que ça n'empêche pas d'aller voir ce que valent les librairies spécialisées en fantasy, qui ont besoin de lecteurs pour survivre. Et si leurs conseils sont pourris ou qu'ils sont inamicaux, basta. Je ne dis pas non plus d'acheter là-bas si on n'aime pas les services, juste de plébisciter celles qui valent le détour.
Je ne suis pas sur d’être d'accord. Pour commencer il y a un marché en constante évolution, le passage au numérique se fera dans les prochaines années bon gré mal gré. Aujourd'hui déjà on peut acheter la version numérique du dernier GRR Martin sur Amazon à la minute de la sortie VO, les grandes révolutions comme celles ci je pense qu'il faut les épouser parce qu'il est impossible de faire autrement.
Certes, le passage au numérique se fera, mais je pense que le papier cohabitera, qu'il ne sera pas remplacé intégralement (mais c'est un autre débat). Alors oui, une partie de ceux qui achètent numérique vont se précipiter sur l'offre d'amazon, mais une partie non (offre complémentaire, quel type d'ebooks, DRM ou pas, compatible toutes tablettes liseuses, etc). Il y aura à coup sûr des protocoles de médiation inventés par les libraires, de nouveaux sites (je l'espère en tout cas). Enfin, je pense que l'on ne conçoit pas le même type d'offre et de demande : ceux qui achètent en ligne dès la sortie souhaitent lire les bouquins et c'est tout, ceux qui se déplacent en librairie veulent autre chose, le but n'est pas simplement d'avoir un fournisseur, mais d'échanger, de partager. Pour le bio, je dirai juste que je ne suis pas du tout d'accord avec toi^^. (on en débat par mp si tu veux, pr éviter le HS)
Est-ce que les libraires vont réussir a proposer un vrai haut de gamme avec une plus-value perçue si ce n'est réelle suffisamment attrayante? Parce que le low cost numérique arrive doucement mais surement...
C'est le défi qui les attend dans les années à venir.
Et puis est-ce vraiment de la responsabilité du lecteur de supporter le maintien d'un intermédiaire parmi d'autres entre l'auteur et lui? Ou est-ce dans son intérêt de raccourcir la chaîne? Il sera difficile de se passer des éditeurs qui existeront surement toujours pour leur pouvoir de promotion/communication ainsi que pour les traductions mais on pourrait imaginer une vente quasi directe en ebook de la source au consommateur à terme. Apres c'est une question idéologique mais je ne suis pas sur que le choix soit si clair.
Bah, ton argent, tu le dépenses pareil, j'ai envie de dire, donc autant le filer à quelqu'un qui ne se contente pas juste de mettre un bouquin sur un rayon. Raccourcir la chaîne, je n'y vois qu'un intérêt pécuniaire (pour nous), il manque la plus-value intellectuelle. L'auteur qui vend direct aux lecteurs, cela lui permettrait de gagner plus certes, mais c'est compliqué, comme tu l'as dit. La vente d'ebook de manière directe se fait déjà (éditeur - consommateur). C'est sûr que ça va changer pas mal la donne, et que la recommandation se fera sûrement différemment. Mais tant qu'il y a des librairies physiques qui te proposent un service de qualité...
Puisque ta spécialité est le numérique j'ai une question au passage : pourquoi le marche du manga et du roman graphique en général est si retissant au passage au numérique alors que ce serait celui qui s'y prêterait le mieux a priori? La seule exception dont j'ai connaissance étant la Koree où les webcomics fleurissent :
http://en.wikipedia.org/wiki/Naver#Naver_Comics
Ma spécialité c'est le numérique, mais j'aurais dû préciser (le numérique, c'est vaaaste), car je suis sur les médias sociaux, les outils collaboratifs, tout ça, et pas sur le livre numérique. Après, pour répondre modestement à ta question, je dirai que ce sont les éditeurs qui freinent des quatre fers, peut-être aussi parce que le taux d'équipement n'est pas assez haut. Ils ont l'air d'attendre la demande pour créer l'offre. Mais va voir sur le fil "
L'avenir du livre", tu trouveras peut-être des réponses ou des gens plus calés.
