Encore un podcast très intéressant et agréable à suivre. J'apprécie toujours autant la qualité des différentes interventions et j'aime beaucoup les petits interludes musicaux des podcasts que j'ai pu suivre jusqu'à présent. Concernant celui-ci, je reconnais tout a fait que vous ne puissiez pas traiter ce genre de sujet de façon exhaustive, alors en écoutant je me suis fait une petite liste de points sur lesquels je ne suis pas forcément d'accord ou sur lesquels il était possible d'en dire plus. Je vous préviens tout de suite, je vais pas mal citer Terry Pratchett, mon auteur de fantasy préféré

. Pour commencer, je suis d'accord avec le fait qu'en règle générale le bestiaire fantastique est plutôt associé à l'Antiquité et au Moyen-âge, mais je trouve ça assez réducteur car on en oublie complètement l'époque Moderne (XVe - XVIIIe). Cette période hérite du bestiaire moyenâgeux et l'enrichi, notamment à travers les cabinets de curiosités qui sont les ancêtres des musées. On y collectionnait une multitude d'objets rares ou étranges, comme les défenses de narval que l'on pensait être de véritables cornes de licorne, ou encore des chimères fabriquées de toute pièce. Et n'oublions pas la Bête du Gévaudan (XVIIIe) qui a marqué l'imaginaire collectif et s'est vu consacrer plusieurs films

! Tant qu'on est dans l'époque Moderne, pour moi les Fables de la Fontaine sont des allégories des valeurs morales de l'époque, et non de la fantasy

.Vous avez beaucoup évoqué la créature du dragon, je suis d'accord avec Foradan sur le fait qu'ils sont loin d'être toujours neutre.
Foradan a écrit :Ensuite, sur les dragons chaotiques neutres, il y a aussi les dragons fonciérement mauvais (Smaug et les autres dragons de Tolkien, d'ailleurs l'histoire n'aurait pas été la même si le personnage de couverture avait été autre chose : le ressort de l'histoire impose un ennemi plus fort qu'une armée et assis sur un trésor, quasiment incapable de vieillir...le dragon tient parfaitement le casting), et les dragons, sinon "bons" du moins alliés aux humains comme dans Téméraire, Eragon, Pern, Lanfeust (avec un rôle utilitaire de bête de charge).
Pour ma part je citerai les dragons de Pierre Pevel dans sa trilogie des Lames du cardinal. Il crée tout un bestiaire autour de la créature du dragon : dragons ancestraux, sangs-mêlés, vyvernes, dragonnets, dracs. Les dragons ancestraux ont disparu depuis des siècles sous leurs formes primordiales mais ils se cachent sous la peau d’êtres humains, infiltrés dans les plus hautes sphères du pouvoir. Ils tissent de nombreux complots dans le but d’instaurer le chaos en Europe pour régner de nouveau en maître sur le monde. Ils tiennent donc un rôle central dans l'intrigue et agissent concrètement pour dominer les hommes. A l'inverse, dans le film Cœur de Dragon de 1996, les dragons sont des créatures nobles et pacifiques.Quant à leur représentation, on les dépeint toujours de la même façon : grand, majestueux, terrible. Mais j'aime particulièrement les dragons de Terry Pratchett, maître dans l'art de retourner les codes de la fantasy. Il nous offre avec ses dragons des marais une représentation pour le moins comique. Ce qui est suffisamment rare pour être souligné et cité.
Terry Pratchett, Le nouveau Vade-Mecum :[Ils sont sujets à toutes sortes de maladie et sont susceptibles] d'exploser violemment en cas d’excitation, de peur, de réveil, de surprise ou d'ennui. [...] De temps en temps ressurgit cependant la mode des petites espèces de dragons des marais que des partiuliers prennent comme animaux de compagnie. [...] D'autres servent entre des mains cruelles de décapant à peinture ou d'allume-feu.
Concernant l'animal compagnon, s'il y en a un qui a une personnalité bien marquée et pour le moins agressive c'est le Bagage de Terry Pratchett. Ok, je vous l'accorde ce n'est pas vraiment un animal puisque extérieurement il s'agit plutôt d'un gros coffre en bois pourvu de nombreuses petites pattes. C'est un objet magique certes, mais il possède une personnalité de chien de garde agressif qui avale quiconque tente de s'en prendre à son propriétaire. Il est bien caractérisé, il exprime diverses émotions en fonction de son état d'esprit : colère, désorientation, amour ... Avec un tel personnage on peut être tenter d'élargir la définition d'animal compagnon. Doit-il s'agir d'un animal en tant que tel ou peut-il s'agir d'un objet / entité qui possède les mêmes caractéristiques ?Vous avez également parlé des humains se transformant en animaux et je suis d'accord sur le fait qu'on retrouve presque toujours le même genre de créatures. Mais J.K Rowling a réussi à innover dans sa saga Harry Potter avec les animagus, des sorciers qui peuvent se métamorphoser en différents types d'animaux (cerf, chat, oiseau et même scarabée !). D'ailleurs le bestiaire d'Harry Potter nous offre de nouvelles sortes de créatures, avec par exemple les détracteurs et les sombrals. Et sauf erreur de ma part, je ne pense pas que les gnomes aient été évoqués non plus. Pourtant on les retrouve chez plusieurs d'auteurs, notamment chez Fetjaine.Pour finir sur la question des créatures humanoïdes, et en particulier des elfes, je citerai deux auteurs qui nous ont offert des visions différentes et intéressantes de celle à laquelle nous sommes accoutumés :- JK Rowling et ses elfes de maison : ils sont petits, et pour le moins disgracieux, et sont les bonnes à tout faire des familles de sorciers auxquels ils sont asservis.- Terry Pratchett (encore lui

) : je vous laisse savourer la définition du maître :
Terry Pratchett, Le nouveau Vade-Mecum :Ils sont vaniteux, bêtes, cruels et totalement dépourvus du moindre sentiment ou de la moindre considération envers les autres créatures - mais ils sont également beaux [...] les elfes n'arrivent pas à faire de la musique, pas plus qu'autre chose, d'ailleurs [...].