Posté : ven. 20 févr. 2015 14:47
Je suis assez d'accord avec Daodi et Wizardine dans leurs propos.Par ailleurs :
Oui, mais la réaction suscitée chez un interlocuteur, découlant de la perception de ton message, sera différente. Tu prendras selon moi plus de risques à ce que le débat se focalise sur la question de l'objectivité/subjectivité en disant "c'est" qu'en disant "je pense que".La preuve, c'est ce que semble faire Witch (et à mon sens, elle a raison de le faire).En plus bref : si tu as un avis subjectif, exprimes-le subjectivement, cela évitera que le débat se concentre stérilement sur le fait que tu aies exprimé de façon "faussement objective" un truc totalement subjectif... Cela complique la communication pour rien.Je dis juste que dire "Mistborn c'est un peu naze", c'est un avis tout aussi subjectif que "Mistborn, j'ai pas aimé" et qu'en ce sens-là, il a la même valeur.
Pas d'accord avec ça. Pour moi, "je pense que" signifie que l'on est conscient que d'autres points de vue existent, et qu'on est prêt à les analyser, même si on ne les partage pas. Et je perçois les "c'est" assumés comme un signe de fermeture d'esprit : 'je pense que, et je ne me remettrai pas en question". Ou, pire encore :"c'est une vérité absolue, objectivement prouvable".C'est d'autant plus vrai dans les débats subjectifs comme ceux-ci (puisqu'on parle avant tout de goûts, éléments subjectifs par excellence).En plus, le fait d'être un individu, et donc de pouvoir se tromper (souvent), n'implique pas forcément d'arrêter de chercher la vérité.Dire "je pense que c'est mauvais" c'est aussi une forme de retrait dans le débat. ça revient à dire "tu as peut être raison et moi j'ai peut être tort". Dire "c'est mauvais" c'est foncer sur les présupposés. ça va créer un conflit, un débat.
De mon point de vue, c'est exactement ça. C'est effectivement ton petit avis, que tu dois garder enfermé dans un coin de ton cerveau. Pas que tu n'aies pas le droit de l'exprimer, mais plutôt que tu dois te laisser la place à d'autres réflexions, qui seront sans doute utiles à tout le monde.Et se rendre compte aussi que ce genre de débats est entièrement affaire de goûts : il est du coup totalement illusoire de tenter de "convaincre" l'autre d'une "vérité" en lui "prouvant" des choses. C'est stérile, et ça n'a aucun sens.En revanche, on peut analyser ce qui plaira à tel type de public, en prenant son cas comme exemple, une fois qu'on a défini ses propres goûts au préalable. Et si les deux (ou plus) interlocuteurs sont dans cette optique, on peut arriver (selon moi) à un débat intéressant et constructif pour tout le monde, puisque tout le monde analysera plus ou moins objectivement ce qui se trouve dans une oeuvre et ce qui ne s'y trouve pas, son orientation et le type de public auquel l'oeuvre peut plaire.Ce qui est sans doute la chose la plus utile à faire lorsqu'il s'agit d'orienter de futurs lecteurs potentiels dans leurs choix. Ca me rappelle d'ailleurs la fois où j'ai demandé des conseils à un vendeur en lui parlant de ce que j'avais déjà lu et aimé, et ce que je recherchais à ce moment-là... ...et où il m'a orienté vers un truc que lui aimait/voulait vendre, sans prendre en considération ce que je lui avais dit, et sans autre explication que "c'est génial". J'ai passé un quart d'heure à l'écouter patiemmment parler de sa passion, avant de me rendre compte au bout de trois questions que je cherchais autre chose, et de le forcer à me trouver un truc qui certes était peut-être moins dans ses goûts, mais correspondait nettement plus à mes recherches (et sachant que mon capital confiance en l'utilité de ses avis avait drastiquement chuté).J'vais pas faire dans la fausse modestie, personnellement quand je pense qu'un truc est pourrit j'en suis intimement convaincu. Je pense pas que c'est mon petit point de vue que je dois enfermer dans un coins de mon cerveau.