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Pour moi la force des nouvelles, c'est leur capacité à apparaître devant le lecteur.(Diantre, mais que veut-il dire...)En fait, depuis le début du topic, les gens ne parlent que de recueils de nouvelles...Mais à la base, les nouvelles sont présentes dans des magazines: nouvelles de SF dans des magazines de sciences, nouvelles "sportives" dans des magazines de sport, tout type dans des magazines d'opinion, des magazines "genrés", voire même des nouvelles dans des magazines érotiques,...De même, les livres de jeu de rôles et de jeu de plateau sont émaillés de nouvelles de x pages pour nous faire découvrir l'univers. En 2015, je vois bien les nouvelles trouver une diffusion sur internet. Les blogs ou les sites spécialisés peuvent publier des textes comme le faisaient les magazines / pulps.Sinon, quelques recueil de nouvelles que j'ai beaucoup aimé:- Gare au garou ! - Dracula et les siens- L'appel de Cthutulu - Je suis d'ailleurs

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Très intéressant et très sympathique à écouter : un grand merci à tout l'équipe.Concernant le pourquoi du peu de succès de la nouvelle, je suis assez d'accord sur le rôle de l'école. En y réfléchissant, les seuls nouvelles que j'ai lues dans le cadre scolaire se limitent au Horlat de Maupassant et à 2 textes de Fredric Brown... De très bons textes, mais ça fait pas beaucoup.Sinon, niveau définition, j'avoue que la longueur du texte reste un critère important (même si au final le contenu est plus important que de savoir si c'est plutôt une nouvelle ou plutôt une novella).Reste que j'apprécie beaucoup les anthologies, notamment celles d'Ellen Datlow et Terri Windling (dont "Black Swan White Raven" ou "The Coyote Road"). Parmi les recueils de nouvelles d'un même auteur, je retiendrais ceux de Neil Gaiman, le "rhinocéros qui citait Nietsche" de Peter S. Beagle et "Muse and Reverie" de Charles de Lint.

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J'en profite pour dire que Mélanie Fazi m'a précisé après écoute que finalement, les scolaires qui ont travaillé sur ses nouvelles ont paru plus "intéressés", si je puis dire, que par son roman. La preuve encore pour elle qu'il y a sûrement un public mais que les éditeurs n'arrivent pas à capter.

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Non je l'ai écouté aussi, super intéressant, je me suis d'ailleurs rendu compte que ma connaissance des nouvelles se limitait à Janua Vera (j'ai eu du mal à accrocher à certaines nouvelles), Maupassant-Poe et Conan Doyle que je dévore en ce moment. J'ai trouvé que c'était un épisode très agréable à écouter et qui dresse un bon portrait du genre, les interventions des deux auteurs sont de beaux plus. Il serait peut-être intéressant d'avoir l'audio plutôt qu'une lecture de l'intervention.Ca me donne envie de lire un peu plus de nouvelles, j'ai d'ailleurs acheté la roue de la conquête. J'ai peut-être loupé un passage, mais je n'ai pas entendu parlé de la ménagerie de papier que j'ai prévu d'acheter dans les semaines qui viennent.

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Je l'ai écouté hier, comme d'habitude très intéressant et vous abordez tous les aspects de la chose.Je suis pas très client de nouvelles (et je lis beaucoup de romans, comme quoi... :D), parce que je mets du temps à rentrer dans un écrit et souvent avec ce format, j'arrive à la fin sans avoir eu le temps de rentrer dedans, lecturus interruptus -> frustration. Même les nouvelles de King me laissent froid, et je suis un grand fan du bonhomme.Exception : comme vous l'évoquez, les nouvelles qui viennent compléter un univers déjà connu me conviennent, vu que l'immersion est facilitée. Les petites sœurs d'Elurie de King dans l'anthologie Légendes m'a beaucoup plu, j'étais déjà en plein dans la tour sombre. Dans un autre domaine, les nouvelles de michael connelly avec son héros Harry Bosch me plaisent, on connait déjà le personnage et le format convient bien à l'enquête policière directe avec twist.Il faut que j'essaye des nouvelles de Jaworski et Davoust qui servent à construire un univers cohérent avec la mosaïque formée par leurs nouvelles, ça peut me plaire, à voir.

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Écouté il y a quelques jours et c'est un podcast intéressant, comme toujours. :) Je me suis assez reconnue par petites touches dans les propos des divers intervenants en tant que lectrice de nouvelles occasionnelle. C'est un format que j'ai longtemps boudé pour mes lectures perso parce que j'avais un peu de mal avec. Quand c'est trop court, on a à peine le temps de se plonger dedans que c'est fini, on doit déjà essayer de se mettre dans l'ambiance, le rythme, le style, l'histoire de la nouvelle suivante (si c'est un recueil). Pas très confortable pour mon petit cerveau qui n'aime pas beaucoup l'effort... Du coup, s'il faut quelques pages pour s'acclimater à la nouvelle, c'est rédhibitoire. :sifflote:Le problème à ce niveau-là, c'est que je trouve que les nouvelles sont un peu le court-métrage de la littérature. Comme les courts-métrages sont moins onéreux et moins longs à produire, c'est le format idéal pour l'expérimentation en tout genre et on a souvent droit à des délires bien plus barrés que dans les longs-métrages où il faut rentabiliser et être sûr de trouver un public. J'ai l'impression que nombre de nouvelles sont bien plus originales et innovantes que la masse générale des romans longs, mais du coup c'est parfois difficile d'adhérer au délire en quelques pages. Dans tous les recueils de nouvelles que j'ai lu, il y en a toujours une ou deux à laquelle je n'ai RIEN compris ! C'est Neil Gaiman qui m'a réconciliée avec les nouvelles. Je le trouve bien meilleur nouvelliste que romancier et que son écriture vite accrocheuse et son côté décalé-mais-pas-trop-barré convient bien au format de la nouvelle. Je n'ai jamais trop apprécié celles de Stephen King alors que j'aime généralement beaucoup ses romans. J'aime et je n'aime pas les nouvelles faisant partie d'un univers déjà connu : elles sont agréables parce qu'on entre facilement, on est en terrain connu et c'est toujours sympa d'avoir un petit plus d'un monde qu'on apprécie, mais la plupart du temps les histoires ne sont pas très intéressantes (comme celles de Dunk et l'Oeuf que vous citiez régulièrement, par exemple). Dernièrement, La Ménagerie de papier m'a beaucoup plu dans son ensemble (@ mamath1234 : n'hésite pas, achète-le !)

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Je lis assez peu de nouvelles : soit c'est dans un thème qui m'intéresse et j'ai l'impression que l'auteur me dit "je vais te raconter une histoire", soit c'est un univers que je connais et j'ai l'impression que l'auteur me dit "je vais te raconter une histoire"...mouais, en fait, ça fait une seule raison. Je crois que c'est Akallabeth qui l'a dit, la nouvelle est si courte qu'elle ne construit pas le contexte, elle se pose comme une feuille tombée d'un arbre, sur un gros tas de feuilles tombées avant. Chaque feuille étant une histoire et une nouvelle potentielle. (Et l'arbre, c'est la compilation :) ).Aussi, une nouvelle enrichissant un monde riche, ça me rend curieux de ce monde, et les autres nouvelles l'accompagnant passeront facilement.En revanche, la nouvelle trop isolée, il y a moins de chance que je tente le coup par moi même, avide de contenu que je suis, l'idée d'un background sur lequel je peux épingler mes feuilles est déterminante.

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Pour moi, la nouvelle (et le format court en général) est un petit bout de drap que l'auteur soulève le temps d'un instant. Ca éveille ma curiosité. À vrai dire, Je m'en fous un peu du contexte. Je me l'imaginerais au pire. J'adore être projeté dans une histoire comme un cheveu au milieu de la soupe. Comment suis-je arrivé là ? Que se passe-t-il ? Et les recueils de nouvelles se déroulant dans un seul et unique univers, comme le Dragon Griaule, sont des coups de pinceaux sur une grande toile. Mises bout à bout, les nouvelles forment une ébauche de tableau, mais pas le tableau dans son ensemble. Au lecteur de tenter de combler les vides, si ça l'intéresse. Oui, j'ai de plus en plus de mal avec les formats longs. J'ai vraiment l'impression que cela bride mon imagination.

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Enfin réussi à écouter le podcast après problèmes techniques.Je rejoins l'avis de l'équipe sur les nouvelles d'horreur, à mon avis c'est le genre qui s'adapte le mieux au format car en horreur/fantastique, la force du récit vient de sa puissance d'évocation, c'est à dire ce qu'on ne te dit pas et qu'on te laisse imaginer. Et du coup, la nouvelle, en te donnant peu d'éléments, fait fonctionner à fond le feeling angoissant. Typiquement : Lovecraft, le gars qui te montre un rideau en te disant "attention, ça va faire peur", qui te dévoile juste un bout de truc horrible et le cache tout de suite. Tu as vu un pan du mystère, tu n'as pas tous les éléments et c'est toi qui construit ton Mythe de Cthulhu par ton imagination. Le roman, qui prend le temps d'expliquer, de détailler, ne convient pas à ce genre de mystère.Autre force, à mon avis, de la nouvelle, c'est d'aborder des sujets qui ne se prêtent pas au roman. Je vais prendre l'exemple de Janua Vera, la nouvelle que je préfère (avis méga perso) c'est Blandin fut Perdu, l'histoire d'un apprenti peintre dont le maître perd la trace. Tout le monde sera d'accord pour dire que c'est trop léger comme trame d'un roman, mais en nouvelle, ça fonctionne, et ça permet de faire quelque chose de différent de La Grande Menace qui Plane sur le Monde. La sensibilité est différente, et paradoxalement on a des nouvelles qui sont parfois plus intimistes que les romans.Très bonne émission en tout cas sur un genre qui tombe un peu en désuétude mais qui gagne à être connu.

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Écouté aussi, et très intéressant, malgré quelques remarques de fort mauvais gout de la part de Witch.Personnellement j'ai lu pas mal de nouvelles, en commençant par Asimov et Bradbury dans ma période SF, et puis Poe et Lovecraft ensuite : j'ai toujours trouvé beaucoup de plaisir à les lire, et je regrette qu'on en trouve pas plus dans les librairies.Je ne suis pas fan des recueils de nouvelles sur un même thème car, comme vous l'avez dit, il y a souvent à boire et à manger...Par contre, les nouvelles dans un univers existant, qui viennent un peu en complément, me plaisent toujours beaucoup : je pense notamment à "Chair et âme" de Charlotte Bousquet, qui vient éclairer une partie de l'Archipel de Numinées. Je payerai très cher pour des nouvelles de Scott Lynch...

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Et il en a fait une autre très sympa aussi dans Swords and Darks Magic, qui s'appelait In the Stacks.Sinon, pour revenir sur la distinction nouvelle/novella, dans ma tête ce n'est pas tant la longueur du texte que sa structure qui fait la différence. La nouvelle est très concentrée sur un thème et met ses personnages et son histoire au service de cette résonance thématique et la conclusion se veut surprenante, avec une chute forte. La novella, c'est vraiment beaucoup plus un roman court, qui répond aux mêmes critères, mais en plus condensé. Une petite histoire racontée en 100 pages (genre les récits courts reprenant un univers existant comme New Spring ou les Dunk & L'Oeuf).Vous blaguez à un moment en parlant d'Erikson et des nouvelles alors qu'il fait des sagas en 10 tomes de 1000 pages, mais c'est exactement ce qu'il dit : il a appris à écrire en faisant des nouvelles et écrit encore beaucoup en suivant leur structure. Et c'est vrai que les résonances thématiques (surtout dans les derniers tomes, encore plus dans Toll the Hounds) sont vraiment présentes, chaque personnage et son histoire apporte un éclairage différent à un seul et unique thème, et bien sûr les conclusions sont magistrales.Lire le Livre Malazéen avec le prisme de la nouvelle, c'est très éclairant sur ce qu'a essayé de faire Erikson sur cette saga.
Merwin - L’exercice de la nouvelle est-il quelque chose de difficile pour un auteur habitué aux pavés ?Steven Erikson - En fait, j’ai commencé comme un écrivain de nouvelles. Et maintenant c’est pour moi quasi-impossible de faire machine arrière. Donc je peux écrire une novelette, ce qui correspond à 50 000 mots, et c’est le plus court que je puisse faire. C’est ironique parce que j’ai appris à écrire avec des nouvelles. Je décris parfois le Livre Malazéen des Glorieux Défunts, les dix romans, comme la nouvelle la plus longue du monde. Vu que je n’ai jamais réellement appris à écrire un roman, j’écris toujours comme si je rédigeais une nouvelle. Je pense que c’est pour cela que c’est aussi dense et aussi complexe, et c'est pourquoi il peut aussi bien supporter plusieurs relectures. Des fans relisent les livres cinq, six fois car c’est pratiquement une nouvelle. En ce sens, ouais, peut-être que je ne sais pas écrire un roman, j’écris juste de très longues nouvelles.
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Ce moment, cette interview :wub:Sinon, tout à fait d'accord avec Merwin. Le format nouvelle, c'est un effet maximal avec une économie de moyens, une thématique riche et des personnages forts, etc.En tant qu'anglophone et anglophile, je m'intéresse beaucoup au format nouvelle car il tient un rôle essentiel dans la littérature de langue anglaise, notamment parce que de nombreux auteurs s'y sont essayés et s'y essaient encore. J'ai découvert beaucoup d'auteurs classiques à travers leurs nouvelles avant d'oser me lancer dans leurs romans (par exemple James Joyce, j'ai pris mon élan avec des nouvelles avant de plonger dans Ulysses) et c'est souvent par ce biais que je conseille de découvrir les auteurs du XIXe siècle. Les nouvelles sont une porte d'entrée vers le style d'un auteur, son univers.Et puis de façon plus pragmatique, j'ai fortement augmenté mon quota de nouvelles à mesure que mon temps de trajet dans les transports se raccourcissait. J'ai fini par trouver extrêmement déprimant le fait de mettre des mois à finir un roman alors que j'espérais une immersion dans un ailleurs. Le format des nouvelles a répondu à cette attente.