J'ai lu l'intégrale de Bankgreen ces derniers jours et c'est peu de dire que j'en ressors mitigé. Je ne comprends pas très bien ce qu'a voulu faire l'auteur avec cet univers.
Les livres sont, à mon sens, beaucoup trop verbeux et sérieux pour être du pur divertissement. De la fantasy à message alors ? Pour nous pousser à une certaine réflexion ? Si message il y a, il est purement nihiliste hormis dans les toutes dernières page d'Emmon. Rien n'a de sens, la mort frappe n'importe qui et surtout les plus faibles, ceux qui ont une once de pouvoir sont des salauds qui se trompent tout le temps. Ok...
Le Worldbuilding alors ? Un livre pour s'émerveiller devant un univers bien construit ? Je lis que beaucoup ont été conquis par Bankgreen mais ce n'est pas mon cas. Je lui reconnais quelques idées originales (notamment au niveau des races et de leurs modes de reproduction) mais, pour le reste, les éléments uniques de Bankgreen sont soit des gadgets soit des choses vues et revues mais avec un nom bizarre ou des caractéristiques légèrement différentes. C'est bien beau de dire que le ciel est mauve et noir et qu'il tombe de la nève mais, concrètement, ça apporte quoi à l'univers ?
Reste pour moi la plume de l'auteur que j'ai trouvée des plus agréables et qui m'a donné envie de lire d'autres pans de sa bibliographie.
Chacun est bien entendu libre d'avoir son propre avis sur Bankgreen et je comprends en quoi cette œuvre peut séduire mais je tiens tout de même à m'insurger contre deux réflexions que j'ai lues plusieurs fois ici ou sur des blogs.
1) Je lis que certains ont ressenti de l'empathie pour les personnages dans le roman. Bon ça pourquoi pas même si ce n'est vraiment pas mon cas. Les personnages sont toutes des victimes impuissantes et les rares personnes qui ont du pouvoir font n'importe quoi avec, voient leurs plans sur 1000 ans échouer ou provoquent leur propre mort tellement ils en ont peur. Le seul personnage qui m'a semblé un peu intéressant est Yphor, le grand rat noir à bord du Nomoron dans "Le Dernier des varaniers". Et les seuls moments où j'ai vraiment ressenti de l'émotion c'est lors de certains meurtres qui sortent de nulle part.
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Ceux des parents de Niobo et surtout celui de Lyah, pauvre gamine...
Ce qui ne dérange nettement plus c'est quand j'entends dire que Mordred serait charismatique et/ou cynique. Charismatique ? Vraiment ? On parle d'une armure qui parle et dont la seule fonction est de proposer aux gens de les tuer s'il estime leur mort future trop pénible... (ou parfois de les tuer sans leur demander s'ils en ont envie). Il n'est pas cynique il est psychopathe et même complètement fou dans Emmon. Le seul moment où il fait montre de la moindre empathie c'est vis-à-vis de Niobo et uniquement car il est troublé de ne pas être en mesure de prédire sa mort.
2)Un peu plus anecdotique mais j'ai lu certains décrire l'univers de Bankgreen comme étant "vaste", "immense", etc. Ca vient probablement de ce qui est dit dans le livre lui-même mais, non, Bankgreen n'est pas immense. Elle est même minuscule ou, en tout cas, on ne nous en montre qu'une toute petite partie. Les Digtères et les Arfans parviennent à lever au mieux quelques milliers de soldats dans une guerre à mort. On tourne toujours dans la même zone et même le Nomoron qui a tout l'océan pour lui ne se trouve jamais très loin de l'action. Dans les toutes dernières page le bateau entreprend un voyage "au bout du monde", voyage qui ne lui prend qu'un mois en gros.
Ce n'est absolument pas un problème en soi (j'aurais même tendance à dire que c'est un atout) mais j'ai l'impression que certains se sont faits avoir par les manipulations de l'auteur (j'ai du mal à voir ça comme une maladresse d'écriture) qui ne nous dit jamais vraiment la vérité sur Bankgreen.