Dark Schneider a écrit :Du point de vue d'un gars qui n'a pas lut les bouquins comme certainement une très large majorité du public (et sans doute 99% du public en France).Pris comme ça, une fois le héros ayant atterri sur Mars, l'histoire est quand même sans surprise malgré la présence des prêtres manipulateur. Un classicisme qui me rappelle énormément celui d'Avatar. Je ne trouve pas que le scénario d'Avatar soit meilleur que celui de John Carter d'ailleurs. Mais Avatar a cartonné grâce à sa technologie, à une promo de fou, et a sa beauté. L'univers de John Carter rappelant trop celui de Star Wars.
C'est vrai que du point de vue de la connaissance du roman il y a apparemment une nette différence entre les Etats-Unis (ou au mieux les pays anglo-saxons) et le reste du monde : les romans ont l'air d'avoir encore un public de fervents amateurs aux Etats-Unis, d'où la formation d'une communauté de fans décidée à se battre pour défendre le film (qui est objectivement une adaptation plutôt réussie, si on ne le considère que comme ça). Ailleurs c'est nettement moins le cas. Et du coup, l'effet "ressemblance avec Star Wars" a dû jouer en sa défaveur, parce que c'est vrai que quand on voit le film et même qu'on lit les romans, il y a un nombre non négligeable de points communs. Même si le film a fait un effort pour essayer d'élaborer un look propre à Barsoom au niveau des vaisseaux et des architectures (je suis complètement fan des vaisseaux par exemple), ce qui n'était pas évident à partir du roman dont les indications sur le sujet sont très vagues.En termes d'adaptation, le film intègre visiblement pas mal de choses qui ne sont pas dans le premier roman (A Princess of Mars) qui fournit le coeur de l'intrigue.
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Les Therns, typiquement, n'y apparaissent pas du tout.
Et d'autres éléments sont mis au goût du jour :
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La personnalité de Carter, beaucoup plus belliqueux de nature dans le roman que dans le film où il devient le héros propre sur lui, désabusé, qui ne se bat à nouveau que parce qu'il se trouve une cause à défendre. Dans le roman, Carter c'est un mâle et il se bat parce que... ben, il est fait pour ça et il aime ça.Idem, Dejah Thoris est beaucoup plus active dans le film que dans le roman (où elle est aussi une scientifique, mais ne fait rien à part être belle et être une scientifique parce que c'est écrit le temps d'une ligne qu'elle l'est).La façon dont Carter arrive sur Mars et en repart est aussi beaucoup plus "technique" dans le film que dans le roman, où il n'y a pas la moindre explication sur la nature du phénomène qui provoque le "dédoublement" de Carter - pas dans le premier tome, du moins - et où en tout cas il n'utilise pas d'amulette.Bref, les Therns sont d'emblée présentés dans le film comme les "Grands Méchants dans l'Ombre". En revanche, exit la partie finale du roman qui montre Mars vraiment mourante, et qui aurait été excellente à adapter en film - mais c'était peut-être prévu pour la suite.
Bref c'est un travail d'adaptation assez réussi pour ça, l'inconvénient étant que le film met beaucoup de temps à se mettre en place et appellerait vraiment une suite
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pour développer davantage la nature des Therns.
Du coup, il n'est peut-être pas assez clair et frappant et peut laisser le spectateur sur sa faim. Même si ça reste à des années-lumières d'
Avatar qui m'avait cruellement déçu par son scénario simpliste et téléphoné (et hyper ultra archi méga consensuel et commercial). D'ailleurs j'avais aussi été déçu par les choix esthétiques de l'univers, qui m'ont paru assez laids. Je continue à croire que le succès de ce film tient surtout à son matraquage promotionnel (beaucoup basé sur le nom de Cameron et sur la 3D) et qu'il est très surestimé... mais
John Carter a eu une promo catastrophique : ses qualités n'ont pas été mises en valeur, et une rumeur bête sur un dépassement de budget (démenti par Stanton) a encore contribué à le faire attendre au tournant par la critique.
Dark Schneider a écrit :La on retombe dans un film mettant en avant l'Aventure avec un grand A...mais avec une histoire bien trop classique. Plus simple et moins profonde que n'importe quel Star Wars, et arrivant 2 ans après le "choc visuel" Avatar.
Ouaip, pour le coup Star Wars a éclipsé son modèle. A la rigueur ça aurait été possible de faire quelque chose de plus détaché de Star Wars en partant dans des directions visuelles différentes : soit en donnant à fond dans le look "SF pulp vintage", soit en partant vers quelque chose de plus expérimental (type
La Planète sauvage), mais ça n'avait aucune chance de convaincre des investisseurs. Le pire étant que le marketing du film a tout basé sur la scène des singes géants dans l'arène alors que c'est la seule scène qui paraisse vraiment pompée sur
Star Wars (même si elle est dans le roman).
Dark Schneider a écrit :Je ne suis qu'à moitié d'accord. La recherche du réalisme a toujours été une large composante de la SF, et ce depuis bien longtemps. Tout un pan de la SF tente de décrire un futur "réaliste". Asimov, grand maître de la SF, ce n'est pas tout récent quand même. Et c'est déjà ce qu'essayait de faire Jules Verne dans ces romans d'anticipation. Et d'un autre côté on a la SF de type space/planet opera qui lorgne beaucoup plus sur l'aventure et le fantastique (et qui se rapproche largement de la fantasy).Pour la fantasy je trouve ça différent, et là je te rejoins. Je trouve qu'une recherche trop poussé du réalisme dans ce genre c'est aller un peu à contre courant de l'essence même de ce genre (l'imaginaire, la liberté de création d'un univers magique, etc...). C'est un peu ce que j'essayais de dire dans le topic sur les clichés de la fantasy. Un peu de réalisme, pas de problème, mais trop...ça peut en devenir tout aussi ridicule : dans ce cas, autant ne pas écrire de fantasy, et le problème sera réglé.
Hum, c'est vrai que ce que je disais vaut surtout pour la fantasy. D'accord avec toi là-dessus, d'ailleurs. Pour nuancer ce que je disais sur la SF, disons qu'un film de SF basée sur des oeuvres anciennes très "pulp" et jouant avec les codes esthétiques révolus du genre (façon
Captain Sky and the World of Tomorrow avec le steampunk) n'aurait rien d'absurde en soi, quelle que soit la non pertinence scientifique du contenu pour nous.@ Gillossen :
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Non, Carter est vraiment dans le présent de Mars. (Mais tout l'aspect "planète autrefois florissante et aujourd'hui mourante", qui est plus un enjeu à peine entr'aperçu dans le film, est beaucoup plus accentué dans le roman : les Tharks habitent dans des ruines gigantesques et somptueuses, l'atmosphère ne se maintient plus que grâce à d'énormes machines dont plus personne ne maîtrise vraiment la technologie et qu'on entretient à grand peine, etc.)