Attention avis en gros pavasse, désolée. (mais il fallait bien ça pour le dernier tome de la Passe-miroir XD)
Ce tome final est dense... Très dense !
Il permet au lecteur de passer de l’autre côté du miroir et observer les coulisses de l’univers, en examiner les rouages et les mécanismes, les pourquoi du comment… Et c’est du travail d’orfèvre ! J’avais un coup de cœur sur ce monde éclaté en morceaux depuis le tout début, et ce dernier opus ne le dément pas. On en découvre ici toute la richesse et la profondeur, et toute l’intrigue semble être faite pour en remonter le fil. Christelle Dabos n’est pas avare en détails et toutes les questions soulevées au cours de la série trouvent leur réponse. Son écriture est toujours aussi belle.
… Trop dense ?
Je ne me suis pas ennuyée un seul instant dans ce roman, j’ai eu l’impression qu’on avait un rebondissement, un mystère levé toutes les deux pages ! J’aurais du mal à reprocher à cet opus d’être pauvre, de tirer sur la corde. Mais du coup, tout s’enchaîne très vite, il y a un petit côté trop plein, t’as pas fini ton assiette qu’on te ressert déjà. J’avais à peine le temps de saisir une information, de digérer une révélation qu’on m’en servait une autre et du coup certains éléments m’ont parus trop vite introduits ou m’ont donné l’impression d’être tirés par les cheveux.
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(Par exemple, le fait qu’Elizabeth soit en réalité une Eulalie Dilleux qui s’ignore. C’est un peu balancé comme ça et je n’arrive pas trop à voir comment Ophélie en est arrivée à cette conclusion.
)
Bref, c’est le genre de roman pour lequel une seconde lecture ne ferait pas de mal afin de mieux l’apprécier. Et j’avais bien fait de relire tous les autres tomes avant d’attaquer celui-là, sinon pffuit les subtilités !
J’ai eu peur de la redondance quand Ophélie s’est infiltrée dans l’Observatoire des Déviations (dont l’ambiance est aliénante et glaçante à souhait). L’héroïne qui se déguise/change de nom pour entrer quelque part, c’est un peu déjà-vu dans la série : Mime au Clairedelune dans le tome 1, Eulalie à la Bonne Famille dans le tome 3… Mais finalement, c’était assez différent ici pour que ça ne me dérange pas.
L’aerargyrum m’a fait penser à la Poussière d’
A la croisée des mondes de Philip Pullman et beaucoup d’éléments
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( la quête de vérité qui mènent dans un étrange endroit, l’Autre qui se transforme en créature pleine de bouches, Ophélie qui perd ses doigts pour revenir dans sa propre dimension…)
m’ont évoqué la transmutation et l’échange équivalent de
Fullmetal Alchemist de Hiromu Arakawa.
C’est toujours un plaisir de retrouver les personnages. Cela fait tant de pages qu’on accompagne Ophélie que la fin de ses aventures fait un pincement au cœur, quand même… C’est un personnage que j’ai apprécié du début à la fin, loin des stéréotypes de la cruche à sauver ou de la badass à outrance. Elle semble passive et effacée dans le premier tome, mais j’ai aimé la voir dévoiler sa force de caractère et sa détermination au fil des tomes. Et vers la fin, sa relation avec l’écharpe m’a serré le cœur…
J’ai apprécié de voir les personnages du tome 3 soient davantage sur le devant de la scène, même si cela se fait aux dépends d’autres personnages plus anciens auxquels je suis plus attachée, et qui du coup m’ont un peu manqué, comme Thorn, la tante Roseline, Archibald et la clique du Pôle. Je m’attendais à ce que le périple d’Archibald, Victoire et les autres sur Arc-en-terre prenne plus d’importance que ça.
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(Et j’ai été surprise de retrouver le Chevalier, je ne m’y attendais pas du tout, vil petit *** !)
J’ai apprécié la fin ouverte, douce-amère. Un gros happy end n’aurait pas convenu à l’idée que je me faisais de l’intrigue et des personnages et une fin trop sombre aurait éteint le côté merveilleux de l’univers. On peut ainsi continuer à imaginer notre propre dénouement.
Bref ce dernier tome fort en émotions n’est pas sans défauts, mais j’ai trouvé que c’était une bonne fin et je l’ai dévoré avec plaisir.