Ma lecture du Soldat Chamane en poche s'est étendue sur un an. J'ai donc moins était gêné, il me semble, que d'autres, par les longueurs et les temps morts, même si je reconnais que les deux premiers tiers de l'histoire sont assez lents. Certes, mais il se passe finalement beaucoup de choses pour Jamère, qui voit quand même son monde enier s'effondrer. Enfin, si pour une fois le découpage français a quelque chose de bon pour le récit :rolleyes:Comme beaucoup, je trouve Jamère très proche de Fitz, à croire que Hobb n'a que ce registre de personnage pour le rôle d'un personnage narrateur : jeune homme, très porté sur l'auto-apitoiement, en recherche d'une approbation paternelle, se cachant derrière des "responsabilité" et des "devoirs", tantôt imposées, tantôt choisies, voir imaginées. Spoil tome 5
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La prétendue mort du personnage, parce qu'il apporte "trop de souffrance autour de lui", qui doit passer pour une profonde rupture avec son passé, mais la ruse se retrouve éventé dès les premiers chapitres du tome suivant... Le parallèle est important

Cependant, je trouve Jamère bien moins tête à claque que Fitz. Jamère a été conditionné dès sa naissance, par une culture extrêmement rigide. Certes Fitz se vois aussi "placé" dès son enfance, d'abord chez Burrich, puis Ombre, mais ça reste assez personnel, et ce sont plus des périodes d'apprentissage que de conditionnement. Il joue avec les autres enfants de son âge, rencontre Molly, passe du service de Subtil à celui de Vérité...Là Jamère dès sa naissance se voit attribuer un rôle et une place dans sa société. Un parcours strict et droit. On ne lui a jamais appris ni demandé de penser autrement, par lui même, toute sa vie a été réfléchie à sa place. De cette manière, il me paraît bien plus naturel de le voir totalement démuni face à l'imprévu. Et ça s'enchaîne pour lui, sans signe avant coureur, alors que j'ai toujours trouvé que Fitz était un des héros les plus tartes jamais inventé de se laisser ainsi berner par Royal et sa clique. En l'espace de quelques mois Jamère
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se voit pris dans un conflit auquel il n'entend rien ou presque, entre les nouveaux et les anciens nobles, perd nombre de ses camarades de classe, devient obèse, est renvoyé injustement de son école, renié par son père, lâché par sa fiancé, voit mourir presque sa mère, son frère tout juste marié, sa sœur, est banni de chez lui...
Ca fait quand même beaucoup pour un garçon à qui on a apprit à devenir militaire et à se taire. Son éducation n'est au final pas très différente de celle des femmes de sa culture. Elles sont entretenues par leurs pères, puis leurs maris, lui devait être entretenu par son père, son école, son régiment, son roi puis son frère. Et paf, il doit se débrouiller tout seul, avec :
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Une âme déchirée en deux, sans dominant. Ni Jamère ni Fils de Soldat ne sont réellement maître à bord, l'influence de la magie, les caprices d'Ondula...
Mais il essaye quand même, et prouve qu'il n'est pas idiot. Il tente de s'intégrer, de se reconstruire une vie, mais quand ça veut pas, ça veut pas. Alors certes, il m'a parfois gonflé avec son atermoiement quasi-constant, mais Jamère a (beaucoup) d'excuses pour son comportement, contrairement à Fitz. Et il s’inquiète et s’apitoie presque autant sur le sort de ceux qu'il aime que sur le sien. Donc Jamère, un peu lourd,

, mais personnage très bien construit, et un peu attachant.J'ai beaucoup aimé l'univers, ses codes, ses cultures, son Histoire. Je regretterais qu'il n'est au final pas était très développé en dehors de l'intrigue. Robin Hobb construit très bien ses livres, avec lenteur dans le déroulement du récit, j'en conviens, mais chaque éléments évoqués, intervient à un moment ou un autre dans le cours des événements. Rien n'est gratuit.
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Même la collection de cailloux du héros sert à la conclusion du récit !
Du coup, j'ai un peu du mal à imaginer ce monde en dehors de l'histoire de Jamère, malgré sa richesse supposée. Je ne suis pas sur d'être très clair, désolé :unsure:J'ai en horreur les histoires "à la pocahontas" : les méchants colonisateurs tout rigide, détruisent la nature par cupidité, et menace un peuple "primitif, mais tellement plus sages", qui va être sauvé par un jeune soldat
blanc de l'autre camp. Et là Robin Hobb me surprend très agréablement. Les Ocellions ne sont pas montré sous un jour meilleur que les Gerniens. Leur différences culturelles ne sont pas plus ou moins justes.
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D'ailleurs les uns comme les autres sont soumis à la magie.
Et j'ai beaucoup aimé ce traitement. :)Sur la magie
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Son traitement est très intéressant. Cette intervention suprême, qui dicte les actes via les émotions de ses pions, ça peut paraître intrusif, liberticide et un peu facile, mais je trouve que c'est bien amené et utilisé. Je pense que les lenteurs du milieu aident à la mise en place de ce système, et de sa résolution, évitant un effet trop deus ex machina
Par contre, pas compris l'intérêt du gros piaf, sinon d'être un excuse au
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happy end
qui d'ailleurs fait un peu tâche. :/Le Soldat Chamane est donc un cycle que je qualifierais de très hobbien, dans son écriture, son intrigue comme dans ses personnages, mais avec un univers original et nuancé. Au niveau du second cycle de l'Assassin Royal pour moi.