Posté : mer. 23 févr. 2011 08:14
Je n'ai pas lu Les Chroniques de Thomas Covenant de Donaldson, mais la description du personnage principal ne correspond pas un peu à ça ?
Rincevent ?On peut dire ce qu'on veut sur les clichés de la fantasy mais nous ne sommes pas les premiers à voir ces clichés et beaucoup d'auteurs je pense se sont essayés au contre-pied tel Moorcock avec Elric en son temps.Tout ça pour dire que si on cherche bien on doit presque tout trouver dans la fantasy (bon il ne faut pas exagérer non plus...un héros cul de jatte...à la rigueur en SF...).Ethan Iktho a écrit :Et un personnage principal mou du genou, un rien péteux, voire lâche et même faux-cul, vous en connaissez, dans la littérature Fantasy ?
Nevare dans The Soldier Son Trilogy de Robin Hobb, est volontairement mou, indécis, doué pour suivre les ordres mais beaucoup moins pour être un leader, il ne remet pas beaucouo en cause la société dans laquelle il vit (surtout dans le premier tome) et n'a pas beaucoup de charisme. c'est fait exprès, on explique bien pourquoi il est comme il est... Mais ça a rebuté plus d'un lecteur car ça finissait par devenir frustrant, de le voir sans arrêt tourner autour du pot avant d'agir, alors que ça a des conséquences graves sur son entourage.C'est un peu le problème quand on met en scène un anti-héros, ses défauts le rendent plus réalistes et humains, ce qui peut être une très bonnes choses, mais parfois ces mêmes défauts peuvent agacer le lecteur, surtout si ça lui donne l'impression qu'ils ralentissent l'histoire.Non-non. Je parle d'un être moyen, qui ressemblerait comme deux gouttes d'eau à ce que nous ne sommes pas, évidemment, avec ses petits renoncements quotidiens, ses faiblesses, ses tricheries pour s'accommoder d'une réalité qu'il n'aime pas trop mais dont il se suffit.Vous connaissez un personnage PRINCIPAL qui corresponde à la description ?
Ben... oui.Frodo Baggins, par exemple. Comme être moyen de chez moyen, on fait difficilement mieux. D'accord, il doit sauver le monde, mais ça lui tombe dessus comme la misère sur le pauvre monde (et il n'aurait pas été bien loin sans son jardinier (!) préféré)ouFitzChevalerie Loinvoyant. Il est bâtard de prince, d'accord. Mais à part ça, et pourquoi moi par ci, et je veux pas mais je fais quand même par là, et ce que je voudrais c'est une ferme dans les montagnes pour vivre comme tout le monde. C'est d'ailleurs ce que la plupart des lecteurs reprochent au cycle... ce qui n'empêche pas Fitz d'être finaliste du Tournoi.Il y en a d'autres, à la pelle, je trouve.Ethan Iktho a écrit :Et un personnage principal mou du genou, un rien péteux, voire lâche et même faux-cul, vous en connaissez, dans la littérature Fantasy ?Je ne parle pas du héros qui, parti d'un statut d'esclave-mais-rebelle-dans-sa-tête-et-son-coeur, se spartacusise après une énième vexation et embroche au fil de sa lame tous ceux qui l'ont martyrisé dans les premiers chapitres. Non-non. Je parle d'un être moyen, qui ressemblerait comme deux gouttes d'eau à ce que nous ne sommes pas, évidemment, avec ses petits renoncements quotidiens, ses faiblesses, ses tricheries pour s'accommoder d'une réalité qu'il n'aime pas trop mais dont il se suffit.Vous connaissez un personnage PRINCIPAL qui corresponde à la description ?Non ?
C'est juste mais c'est un peu un problème. C'est génial de voir évoluer certains personnages qui ne valent a priori pas grand chose mais face à une situation donnée, évoluent ou font éclater des qualités dont ils ne soupçonnaient pas eux-même la présence (Daenerys comme tu dis, Neville Londubat dans les Harry Potter même si c'est un personnage secondaire, etc.). Mais, du coup, on peut perdre en route ce qui en faisait des anti-héros (même si ce n'est pas toujours le cas. Daenerys se révèle bien plus forte qu'on ne croit mais elle n'est pas gentille et parfaite. Jaime ne devient pas tout blanc pour autant...). Si le personnage est comme le dit Ethan "un personnage principal mou du genou, un rien péteux, voire lâche et même faux-cul" seulement au début, et qu'à la fin de l'histoire il ne le sera plus, ce genre d'évolution est finalement classique (ensuite il y a l'évolution inverse qui où on a un personnage innocent et/ou lisse au départ qui au fur et à mesure s'endurcit, se comprommet, et devient moins idéal... mais l'auteur doit quand même faire en sorte qu'on reste attaché au héros, généralement).Le cas du Trône de fer est un peu particulier car il n'y a pas un personnage principal mais plusieurs d'égal importance, donc si l'un nous rebute, on peut toujours s'attacher à un autre. Donc je ne suis pas certaine que ça corresponde à la remarque d'Ethan, où ce genre de personnage serait vraiment le centre de l'intrigue, serait plus présent que les autres, etc.Le personnage de Fitz est frustrant (presqu'autant que Nevare) sans doute parce qu'il n'a pas tout à fait ce parcours classique. Il aura surmonter un tas d'épreuves qui en auraient démolis plus d'un mais au fond ce sera toujours le même petit caliméro. Maintenant, je ne crois pas que le manque d'évolution soit vraiment irrealiste, un trait de caractère affirmé ne disparait pas forcément malgré tout.Ce que reprocherai surtout à Hobb, c'est le fait que ses personnages évoluent peu, voire pas du tout, finalement Fitz reste quelqu'un d'assez mou, assez pleurnichard.
Et du coup, tu m'as convaincu. Merci.lambertine a écrit :Ben... oui.Frodo Baggins, par exemple. Comme être moyen de chez moyen, on fait difficilement mieux. D'accord, il doit sauver le monde, mais ça lui tombe dessus comme la misère sur le pauvre monde (et il n'aurait pas été bien loin sans son jardinier (!) préféré)ouFitzChevalerie Loinvoyant. Il est bâtard de prince, d'accord. Mais à part ça, et pourquoi moi par ci, et je veux pas mais je fais quand même par là, et ce que je voudrais c'est une ferme dans les montagnes pour vivre comme tout le monde. C'est d'ailleurs ce que la plupart des lecteurs reprochent au cycle... ce qui n'empêche pas Fitz d'être finaliste du Tournoi.Il y en a d'autres, à la pelle, je trouve.Ethan Iktho a écrit :Et un personnage principal mou du genou, un rien péteux, voire lâche et même faux-cul, vous en connaissez, dans la littérature Fantasy ?Je ne parle pas du héros qui, parti d'un statut d'esclave-mais-rebelle-dans-sa-tête-et-son-coeur, se spartacusise après une énième vexation et embroche au fil de sa lame tous ceux qui l'ont martyrisé dans les premiers chapitres. Non-non. Je parle d'un être moyen, qui ressemblerait comme deux gouttes d'eau à ce que nous ne sommes pas, évidemment, avec ses petits renoncements quotidiens, ses faiblesses, ses tricheries pour s'accommoder d'une réalité qu'il n'aime pas trop mais dont il se suffit.Vous connaissez un personnage PRINCIPAL qui corresponde à la description ?Non ?
Heu elle a déjà évolué largement dans l'histoire je trouve. C'est d'ailleurs pour moi l'un des personnages les plus réussi du bouquin, une vraie tête à claque au début qui finalement, heurté à la réalité des choses (qui sont pour le moins sombre et tragique), s'avère être un des personnages les plus sensibles et à fleur de peau, profondément marqué par tous ces évènements.lambertine a écrit :La seule personne qui ressemble plus ou moins à ce personnage de "gourdasse", c'est Sansa Stark et l'histoire n'est pas terminée, donc nous ne savons pas ce que Martin va en faire.