Page 14 sur 38

Posté : lun. 28 janv. 2013 16:22
par Witch
De Smith à Keynes en passant par Marx et les autres, aucune théorie économique ne fonctionne durablement et elles ont toutes leurs défauts intrinsèques, foi d'ancienne étudiante en éco. Mais je suis toujours étonnée de voir tout le crédit que l'on attribue d'office à celle la plus libre (pour ne pas dire libérale :sifflote: ) sous prétexte qu'elle satisfait un vieux (genre XIXème) désir d'enrichissement à tout prix. Espérer l'harmonisation globale et naturelle des intérêts de chacun en laissant le système s'auto-réguler c'est oublier les précédentes crises économiques et leur dégats, il me semble. De même l'argument "c'est la loi du marché" et dire que cela s'applique à tous les produits de la même façon (y compris au prix du travail) c'est un tout petit peu ce qui permet tout et n'importe quoi dans nos sociétés, non ? Parce que les systèmes économiques actuels ont montré que tout "fonctionnait" plutôt en bidouillant les théories entre elles qu'en appliquant un credo généraliste obsolète. Ce qui valait pour Smith et Ricardo (et même le "moderne" Keynes) n'a plus guère cours à part dans un milkshake théorisant qui pioche à droite et à gauche des solutions au cas par cas. L'ennemi c'est la théorie globalisante et unique, AMHA. Mais là on dépasse largement le sujet de l'avenir du livre :)Cela dit, en dehors de la question du prix libre, quand on en revient à l'idée de la suppression des intermédiaires et de la promotion de l'auto-édition, je ne crois pas que "personne" n'y réfléchisse à commencer par les auteurs eux-mêmes. Après peut-être que ce n'est pas forcément ici que le débat et les échanges se font le plus présents. Ce n'est pas pour ça que les idées "concrètes et intéressantes" n'existent pas. :pQue l'on soit d'accord ou pas avec les prises de position d'Ayerdhal sur le sujet ou les propositions de Dunyach sur l'édition numérique, pour ne citer qu'eux dans le microcosme "imaginaire", la question se pose quand même différemment, il me semble, pour les auteurs qui débutent non ? (parce qu'eux deux sont reconnus, même si pas forcément "auteur vivant de sa plume")Parce que se passer de la chaine du livre pour un auteur plus ou moins "installé" cela peut sembler une possibilité envisageable mais quid de celui dont personne ne connait le nom ? Quid du mec peut-être génial à l'écrit qui peut réussir à contacter un éditeur mais qui est une buse en communication ou en gestion des réseaux ?

Posté : lun. 28 janv. 2013 16:25
par Councilman Yoda
Petite interrogation :Est-ce que la loi sur le prix unique empêche les éditeurs de - allez, j'ose - faire des soldes sur certains titres (ceux qui ne se vendent pas ou pour simplement "amorcer la pompe") ou est-ce uniquement en raison de la complexité du circuit éditeur -> distributeur/libraire -> lecteur ?

Posté : lun. 28 janv. 2013 17:03
par d_bruno
l'évolution (forcée) du monde du livre ne sera pas forcement bénéfique. Je ne dis pas que ce sera mieux, oui il y aura des laissés pour compte et des morts, perso, je ne dis pas que ce sera mieux ou pas, je pense juste que ceux qui ne veulent pas faire de numérique (pour moi ce n'est faisable que sur des niches, tout livre un peu populaire se retrouvera forcement sur le net en légal ou illégal). Mais rien n’empêche d'avoir des librairies et du numérique !Entre nous Millepages est une excellente librairie (c'est là que je vais, j'aime beaucoup mais maintenant seulement pour mes filles, le dernier livre acheté pour moi fut 'la Horde du contrevent'. Je retournerai acheter en librairie quand je pourrais acheter du numérique à la sortie du livre (et non n mois après) à un prix raisonnable (le numérique à 20 euros même pas en rêve), que je pourrais acheter du numérique non DRMisé en librairie (bon ça encore je les fait sauter systématiquement maintenant, ça me gène moins qu'avant). L'achat de numérique en librairie n'est pas encore généralisé, mais ça vient doucement. Maintenant pour le conseil, qui fait parti de l’intérêt d'avoir une librairie, le développement des blogs risque de prendre aussi de leur part de marché. Oui j'ai beaucoup plus confiance dans les avis d'Elbakin ou du cafard cosmique qu'en mon libraire désolé...Ensuite sur la partie subventionnement,il faut bien savoir quel est l'objectif de chacun.- Les éditeurs sont là pour gagner de l'argent (même si certains professionnels sont passionnés et prennent leur travail à cœur, la société elle est là pour être rentable).- Les libraires, en général sont vraiment des gens qui aiment le livre, mais font ça tant que ça leur permet de vivre. Si il ne s'y retrouve pas au moins pour vivre ils seront forcé de passer à autres chose.- L'état, dans l'idéal, le but d'un état va au delà de la rentabilité, il promeut la culture dans un sens un peu plus large. Mais il a des pressions budgétaires importante et doit prioriser ses dépenses, et l'objectif réèl d'un politique est de se faire réélire ou élire, si il n'y gagne rien à faire des efforts financiers sur la culture, il ne fera jamais rien d'envergure (c'est triste mais je pense réaliste). D'où la diminution des budgets Biblio etc...L'arrangement du prix unique était un bon compromis entre tout ça permettait aux éditeurs de gagner de l'argent tout en permettant de découvrir de nouveaux auteurs, et permettait aux librairie de ne pas trop subir la concurrence des grandes surface etc... (enfin de subsister car concurrence elle subissait bien). Je pense que le modèle actuel était bon, (il n'est juste plus forcement adapté à la situation du fait de l'évolution du marché), mais dans l'ensemble j'ai quand même l'impression qu'on avait des résultats intéressants pour nous lecteur. C'était un arrangement gagnant/gagnant. Maintenant quand on veut te vendre un livre numérique à 20 euros là je dis que l'éditeur y va un peu trop fort en chocolat ... l'arrivé du numérique à déséquilibré la balance et il faut trouver une nouvelle formule viable, et c'est bien ce qui sera très difficile et qui risque de se faire dans la douleur.Pour Evildeus, je pense que tu y va un peu trop fort aussi (même si tu dis certaines vérités). par exemple même si le marché du numérique se développe beaucoup ça va créer un déplacement de certains clients, mais pas de la totalité, ça peut permettre aux librairie de continuer à vivre de par leur dynamisme, et en ciblant peut être un peu plus leur clientèle. Le changement d'habitude se fera beaucoup moins violemment que pour la musique, car autant le support physique de la musique n'apporte pas grand chose (à part le format vinyle mais on ne va pas ouvrir un autre débat ici ^^), le lient des gens avec le papier est beaucoup plus fort (encore une fois à mon avis) pas mal de gens n'ont aucune envie de passer au numérique, et il n'y a aucune argument pour le numérique le rendant indispensable (ce n'est qu'une facilité d'accès et de stockage, mais ça n'améliore pas encore l'expérience de la lecture, peut être plus tard il sera proposer des trucs révolutionnaires mais ce n'est pas encore le cas). Si les librairies disparaissent, effectivement on aura rien à y redire en terme de marché (et encore), par contre le lecteur lui n'y gagnera pas forcement. Personne ne peut être sur de la façon dont tout ça va évoluer, mais je pense que le développement des blogs peut compenser le manque de la partie conseil fourni par les librairies si celles ci disparaissent, même si il ne remplacera jamais le contact humain... Mais ça il ne faut pas trop se faire d'illusion, plus ça va aller moins ça va gêner les gens.

Posté : lun. 28 janv. 2013 19:27
par Evildeus
Nariel a écrit :Parce que les nouveaux auteurs sont français et si les éditeurs coulent, on aura 90% de traduction, donc on ne rencontrera quasiment plus des auteurs car ils vont pas se bouger jusqu'en France...
Heu? Tu veux dire que 90% de la production française est subventionnée par le prix unique. Je ne pense pas. Certains disparaitront d'autres apparaitront. Je ne comprends pas cette vision négative du monde lorsqu’il y a une évolution.

Posté : lun. 28 janv. 2013 19:36
par Evildeus
Guigz a écrit :
Il me semble que les blibliotheques sont publiques. C'est un choix politiques, je vois pas le rapport avec Smith.
Les bibliothèques sont publiques, mais l'investissement de l'état est de plus en plus faible au fil du temps, il y a un véritable désengagement car justement, ce n'est pas rentable une bibliothèque, du moins, pas à court terme.
Et, c'est un choix politique non economique. Le cout augmentent mais peut etre qu'il n'y a pas de recette en face?
Sans prix unique la probabilité que tout le monde lise la même chose est plus forte, donc forcément il y a peu de chances de rencontrer de nouveaux auteurs, mais au contraire, toujours les mêmes.
Preuve? Raison?
Manque de bol, j'ai déjà lu La Richesse des Nations. Personne n'a dit que libéral était une injure, ça c'est ton idée, mais à t'entendre on croirait que tout ne peut se résoudre qu'avec ce type de théorie et que parler d'intervention étatique est synonyme d'un archaïsme d'un autre temps. Sans intervention de l'état tu n'aurais peut-être jamais pu lire Damasio ou Jaworski, parce que des éditeurs aussi petits n'auraient jamais pu rivaliser en matière de prix sur leur marché.
Alors peut être te rappelleras tu que Smith prévoyait l'intervention de l'état dans certains domaines : Je pense que l’aide à l’éducation et à l’achat des livres en faisait parti si mes souvenirs sont bons. ;)Ce n'est pas que l'intervention de l'état soit archaïque mais généralement moins efficace et ayant plus d'impact en cas de mesure erronée.
Tu mets bien le doigt dessus, Amazon s'amuse à jouer avec les lois européennes et a parfaitement rodé sa technique au point de ne quasiment pas payer d'impôts en Angleterre non plus (ou il est aussi en procès). Ya pas un problème d'éthique là ?
Surement, mais le probleme vient des politiques et lois non pas de celui qui l'utilise non?

Posté : lun. 28 janv. 2013 19:44
par Evildeus
Zaebas a écrit :Plus de librairie => plus de marchés => plus de rencontres => plus de vie de quartier(Moi aussi, je sais parfois faire des arguments en peu de mots....)
Le marché est celui de la distribution non? Enfin, c'est ma comprehension du role premier du libraire.Ja'i l'impression que pour toile marché des rencontres est lié à la librairie? Ou est-ce la librairie qui a évolué pour répondre a un besoin de rencontre dans certains endroits ? Je n’ai toujours pas compris en quoi le prix unique empêche une librairie de se monter, de vendre ses livres et de toujours offrir ce service ? C’est de la différenciation pure ce que un marché plus libre force a faire.Enfin, il me semble que les librairies disparaissent, prix unique ou non, et que si elle ne se remettent pas continuellement en questions, elles disparaitront effectivement.

Posté : lun. 28 janv. 2013 19:55
par Evildeus
Witch a écrit :De Smith à Keynes en passant par Marx et les autres, aucune théorie économique ne fonctionne durablement et elles ont toutes leurs défauts intrinsèques, foi d'ancienne étudiante en éco. Mais je suis toujours étonnée de voir tout le crédit que l'on attribue d'office à celle la plus libre (pour ne pas dire libérale :sifflote: ) sous prétexte qu'elle satisfait un vieux (genre XIXème) désir d'enrichissement à tout prix. Espérer l'harmonisation globale et naturelle des intérêts de chacun en laissant le système s'auto-réguler c'est oublier les précédentes crises économiques et leur dégats, il me semble. De même l'argument "c'est la loi du marché" et dire que cela s'applique à tous les produits de la même façon (y compris au prix du travail) c'est un tout petit peu ce qui permet tout et n'importe quoi dans nos sociétés, non ?
[HS]En tant qu'ancien etudiant en eco et prof d'eco (puisqu'il faut mettre son CV :p), je pense que tu fais 2 erreurs assez communes:- Le liberalisme (et l'economie en generale) ne dit pas que tu cherches a t'enrichir, mais un interet personel qui peut etre t'enrichir, offir 20 milliards a un oeuvre ou whatever. - La rencontre entre ces interets varies se traduisent par le marche- La crise est une consequences de mauvaises decisions qui arrivent dans tout systeme (puisque nous ne sommes pas parfait). Cependant, le liberal te dira que l'etat prolonge et favorise une crise systemique et prolongee car il n'a pas forcement les memes interets et objectifs (souvent il corrige l'effet et non la cause)- La crise est la soupape, et en fonction du type de systeme il est plus ou moins rapide et impactant.Maintenant il est vrai qu'en France nous avons une vision tres differente en economie que la plupart des pays lorsque l'on considere la pensee economique[/HS]

Posté : lun. 28 janv. 2013 19:58
par Evildeus
d_bruno a écrit :Pour Evildeus, je pense que tu y va un peu trop fort aussi (même si tu dis certaines vérités). par exemple même si le marché du numérique se développe beaucoup ça va créer un déplacement de certains clients, mais pas de la totalité, ça peut permettre aux librairie de continuer à vivre de par leur dynamisme, et en ciblant peut être un peu plus leur clientèle. Le changement d'habitude se fera beaucoup moins violemment que pour la musique, car autant le support physique de la musique n'apporte pas grand chose (à part le format vinyle mais on ne va pas ouvrir un autre débat ici ^^), le lient des gens avec le papier est beaucoup plus fort (encore une fois à mon avis) pas mal de gens n'ont aucune envie de passer au numérique, et il n'y a aucune argument pour le numérique le rendant indispensable (ce n'est qu'une facilité d'accès et de stockage, mais ça n'améliore pas encore l'expérience de la lecture, peut être plus tard il sera proposer des trucs révolutionnaires mais ce n'est pas encore le cas). Si les librairies disparaissent, effectivement on aura rien à y redire en terme de marché (et encore), par contre le lecteur lui n'y gagnera pas forcement. Personne ne peut être sur de la façon dont tout ça va évoluer, mais je pense que le développement des blogs peut compenser le manque de la partie conseil fourni par les librairies si celles ci disparaissent, même si il ne remplacera jamais le contact humain... Mais ça il ne faut pas trop se faire d'illusion, plus ça va aller moins ça va gêner les gens.
Ah mais je suis d'accord, c'est plutot comme cela que je vois la suite a moyen terme :)

Posté : lun. 28 janv. 2013 20:40
par Herbefol
Councilman Yoda a écrit :Est-ce que la loi sur le prix unique empêche les éditeurs de - allez, j'ose - faire des soldes sur certains titres (ceux qui ne se vendent pas ou pour simplement "amorcer la pompe") ou est-ce uniquement en raison de la complexité du circuit éditeur -> distributeur/libraire -> lecteur ?
Je ne crois pas. En tout cas pas sur le numérique, comme les récentes opérations xxxk de Bragelonne l'ont montré (et toutes les promos temporaires d'autres éditeurs). Mais il est plus difficile de répercuter ce genre de choses sur le marché papier (question de réactivité). Par contre, pour 'contourner' ce problème de réactivité, il arrive que le marché papier fasse des promo, mais en faisant des tirages de livres spécifique à l'opération.

Posté : lun. 28 janv. 2013 20:48
par Herbefol
d_bruno a écrit :mais je pense que le développement des blogs peut compenser le manque de la partie conseil fourni par les librairies si celles ci disparaissent, même si il ne remplacera jamais le contact humain...
Justement, je me demande quelle proportion des livres vendus l'est sur conseil des libraires, et quelle proportion l'est sur conseil tout court (que ce soit libraire, critiques, blog, etc.) ?

Posté : lun. 28 janv. 2013 21:46
par Zaebas
Evildeus a écrit :Le marché est celui de la distribution non? Enfin, c'est ma compréhension du rôle premier du libraire.Ja'i l'impression que pour toile marché des rencontres est lié à la librairie? Ou est-ce la librairie qui a évolué pour répondre a un besoin de rencontre dans certains endroits ? Je n’ai toujours pas compris en quoi le prix unique empêche une librairie de se monter, de vendre ses livres et de toujours offrir ce service ? C’est de la différenciation pure ce que un marché plus libre force a faire.Enfin, il me semble que les librairies disparaissent, prix unique ou non, et que si elle ne se remettent pas continuellement en questions, elles disparaitront effectivement.
C'est bizarre qu'un prof d'éco ne comprenne pas qu'une librairie de quartier n'aura pas les mêmes capacités commerciales en terme de prix si la loi Lang disparaît...Si la loi Lang disparaît, les librairies disparaîtront à coup sûr à cause d'une simple raison de prix de vente car les clients iront d'office là ou c'est le moins cher.La librairie crée des rencontres auteurs/lecteurs que ne fait pas Amazon, sauf si bien sûr tu as pu voir une rencontre dans les jolies entrepôts tout neufs d'Amazon, moi j'ai raté cette info....Faire des rencontres, financièrement cela n'apporte rien à un libraire en général. Entre le prix de la rencontre en général, les frais d’hébergements etc etc, les rencontres permettent de développer une image de marque, pas du chiffre d'affaires...

Posté : lun. 28 janv. 2013 22:14
par Evildeus
Ah mais je suis d'accord avec toi pour dire que si j'ai le choix entre un livre à 10 euros ou un livre à 10 euros avec service je choisirai le second. Si ce service inclut des rencontres tant mieux. Maintenant, tu soutiens que cela ne peut exister qu'avec un prix unique je soutiens l'inverse, et cela existe dans des pays sans prix unique donc je me demande qui a raison.Pour continuer dans la meme veine des options, si j’ai le choix entre une librairie qui ne me rend aucun service et Amazon, FNAC ou whatever, pour le même prix, je choisi le net. Je ne vois pas pourquoi j’irai dans un commerce de proximité pour avoir un service de grande distribution.Si j’ai le choix entre la même librairie sans service et le net avec un fort différentiel de prix, en faveur du net, je choisi le net.Si j’ai le choix entre un prix faible sur le net et un plus élevé avec service dans une librairie, je pense que cela dépendra de ma préférence du moment, l’évaluation du service (rencontre) situation et de mon budget.Mais je ne vois pas pourquoi je devrais imposer mon choix à toute la population non ? Et faire payer mes choix de luxe aux autres. Pour reprendre l’image du hard discount, pourquoi pas forcer l’ensemble de la population du bio alors que c’est meilleur pour la sante apparemment et payer le prix ?L’image de marque cela a un impact en termes de chiffre d’affaire sinon personne ne s’en occuperait. Arrete tes rencontre et l'on verifiera si ton CA est le meme.PS: J'ai l'impression que tu en déduis que je suis pour un vendeur unique (Amazon?), alors que je suis pour la liberté de choix au niveau du distributeur, du prix qui se traduira par une différenciation accentuée des distributeurs avec certes surement moins de librairies et plus de vente en ligne. Mais le prix unique ne me semble pas empêcher cette évolution quoi que tu en dises, le ralentir au mieux.On a déjà du retard, je ne pense pas qu’en limitant le changement cela se traduira par une situation meilleure (sauf si tu es grand distributeur genre FNAC ou Amazon puisque cela te permet de subventionner tes autres marchés).

Posté : lun. 28 janv. 2013 22:22
par SMCSEB
d_bruno a écrit :
Zaebas a écrit :...Je voudrais juste réagir là dessus. Editeur, c'est un métier... C'est pas simplement prendre le livre de l'auteur et l'envoyer à l'impression. Il y a le travail sur le texte, les corrections, les attentes d'un public etc etc... C'est pour ça que je ne crois pas dans l'auto-édition, chacun son métier et celui de l'auteur n'est pas celui d'éditeur, car il n'a pas le détachement nécessaire pour juger son texte.
Complètement d'accord avec toi, c'est pour ça que j'ai dit que je ne suis pas sur de la qualité des livres sortis, mais la tentation sera grande de court-circuiter ou en tout cas ça pèsera très lourd dans les négociations (à mon avis, mais encore une fois je ne suis pas devin ^^).
Parce que tu crois que l'éditeur possède une subjectivité totale (voir quelques "coups de cœur") !? Au fond son but est le même : vendre ... Effectivement, c'est une rouage essentiel mais de là à dire qu'il a le recul nécessaire pour juger livre (c'est le cas, mais la communication ne renvoie quasiment jamais ce ressenti du livre).Pour en revenir au rôle du libraire, je dirai que celui-ci ne fait que vendre la plupart du temps (l'essentiel des conseils étant fait par l'entourage, elkabin etc ...)

Posté : lun. 28 janv. 2013 23:16
par Nariel
SMCSEB : tu as un bien triste libraire alors :'( Ma libraire est devenue presque une copine, elle n'hésite pas à lier des liens avec les habitués, les conseille, attribue des coups de coeur à certains livres. Ils ont même une tombola mensuelle o (mince, j'ai raté celle de ce mois-ci =x)Sinon Evildeus, il y a tout de même quelque chose que tu ne peux pas nier, c'est que si le livre baisse en coût (conséquence selon toi du prix livre), c'est que certains acteurs ne pourront plus en vivre, ni faire tourner boutique, et donc devront se ranger au placard. Ce ne seront pas les gros, ce seront des petits qui ont déjà du mal à en vivre mais pour lesquels il faut faire de la place. Leur seul défaut est d'être méconnu du grand public, noyé dans une foule de livres. Pour moi, c'est rayer ces auteurs et ces éditeurs du marché, et pour moi, c'est une perte, car malgré le faible tirage, ce sont beaucoup de perles qu'on y trouve (leurs ratés aussi, un éditeur n'est jamais infaillible). Des choses un peu atypiques qu'on ne retrouvera peut-être jamais.

Posté : lun. 28 janv. 2013 23:26
par Evildeus
Ja ne sais pas Nariel, cela depend de plusieurs facteurs. C'est possible, je ne le nie pas, mais le fait que le prix diminue, c'est juste que la chaine de valeur sera differente. Certes certains vivront moins bien, d'autres mieux. C'est une question d'elasticite entre le gain en terme de quantite et la perte en terme de prix unitaire. Je n'ai pas de reponse a cela. Qui vivra verra.

Posté : mar. 29 janv. 2013 07:08
par SMCSEB
De toute façon dans ma ville (Caen) des libraires avec du contenu (récent et hors best-seller) il n'y en a pas. Je n'ai d'autres choix que d'aller à l'espace culturel de Leclerc et de commander sur Amazon ... Sinon, il est probable que certains illustrateurs disparaissent au risque de voir de plus en plus la même chose sur les couvertures (je vois bien les éditeurs qui engagent des graphistes pour eux, en interne) ...

Posté : mar. 29 janv. 2013 07:54
par Herbefol
SMCSEB a écrit :Sinon, il est probable que certains illustrateurs disparaissent au risque de voir de plus en plus la même chose sur les couvertures (je vois bien les éditeurs qui engagent des graphistes pour eux, en interne) ...
Le plus bel exemple du moment c'est la SF au livre de poche : finit les Manchu, Brion et autres. Vive le photomontage à la chaîne. Dans le même ordre d'idée, ces dernières années plusieurs grandes maisons d'éditions ont supprimé des postes de correcteurs. En quoi la loi du prix unique nous a protégé de ça ?C'est bien ce que je reproche dans la discussion, on oppose à toute idée de changement un peu "important" le "mais ça va tuer si ou ça", alors que ces acteurs sont déjà en train de disparaître.

Posté : mar. 29 janv. 2013 10:16
par Witch
Herbefol peut-être que si tu apportes ces arguments là, sans invalider ceux des autres, ça peut faire avancer la discussion ;) parce que tout le monde ici n'a pas une connaissance "de l'intérieur" de toutes ces données. Peut-être pas utile de te faire une réponse longue Evildeus parce que d'une nous avons deux façons très différentes de comprendre l'économie visiblement (c'est pas grave hein, on n'est pas les seuls :D) et que de deux, effectivement c'est un peu HS.Et j'étalais pas mon CV :p, il me semblait juste que comme certains expliquent d'où viennent la construction de leur opinion/savoir, je ne pouvais pas faire un laïus "pompeux" sans dire d'où ça venait. Ce que je me dis, c'est donc que le débat nous renvoie tous un peu dos à dos non ? Cela dit je crois au dialogue constructif alors poursuivons ;) J'entends dans vos deux argumentaires, mais je me trompe peut-être, que tout le monde, dans le milieu du livre, joue à l'autruche en appliquant des cataplasmes sur une jambe de bois rongée par les termites. Et que le prix libre serait le moyen de secouer suffisamment le système pour que l'autruche sorte la tête du sable. En appliquant une sorte de "sélection naturelle" (le plus fort survit et dans l'économie actuelle, le plus fort c'est le plus riche) tout va s'auto-réguler pour que le lecteur ait une meilleure offre à se mettre sous la dent ? Une offre moins chère, en arrêtant de proroger artificiellement un système, ça j'ai bien compris, mais comment vous proposez que se fasse l'auto-régulation de la qualité du contenu ? Parce qu'en tant que lectrice, c'est finalement ça qui m'intéresse, égoïstement.Un monde où tout un chacun (et je ne parle pas des fans comme nous) peut se voir proposer à la fois Martin et Goodkind (sachant que je ne les oppose pas en terme de qualité mais de quantité vendue) ou Rothfuss et Eragon ça me parait un compromis acceptable. Du Levy et Werber pour du Jaworski et Niogret. D'accord avec vous sur la nécessité de faire avancer les choses notamment du côté de l'offre numérique mais libérer le prix est-ce la première démarche utile ? N'y a-t-il pas d'autres pistes de réflexion possibles ? Par exemple plus de livres publiés en souscription ? (question ingénue peut-être :) )

Posté : mar. 29 janv. 2013 13:28
par Evildeus
Witch, Peut être que nous n’avons pas la même conception de l'économie, mais je pense que le problème vient de l’enseignement (entre autre) qui veut que l’on monétise l’intérêt alors que le prix n’est que la rencontre de satisfactions différentes qui ont des origines différentes. L’individu cherche sa satisfaction qui est contrainte par le prix mais ne peut être réduite a de la monnaie.Ce que je ne comprends pas, c’est que la liberté te permet de :- Faire une souscription si tu veux- Vendre à 300 euros un livre parce que tu invites l’auteur a le signer- Vendre moins cher que le prix éditeur parce que tu es dans la grande distribution etc.Cela ne limite pas les expériences, contrairement à ce que j’ai l’impression que vous suggérez. Mais ces expériences sont payées par le lecteur pas subventionnées indirectement par ceux qui ne veulent que lire des livres à 1 euros parce que … (mettre raison)Apres, je ne pense pas que cela réduira ou améliora forcement la qualité. Mais au moins les prix reflèteront l’évaluation du même livre par les acheteurs.

Posté : mar. 29 janv. 2013 20:20
par Herbefol
Witch a écrit :J'entends dans vos deux argumentaires, mais je me trompe peut-être, que tout le monde, dans le milieu du livre, joue à l'autruche en appliquant des cataplasmes sur une jambe de bois rongée par les termites.
En gros, c'est ça.
Et que le prix libre serait le moyen de secouer suffisamment le système pour que l'autruche sorte la tête du sable.
Pas forcément. Je ne dis que c'est la solution au problème. Ce que je dis, c'est que l'on refuse d'y réfléchir sérieusement plus de cinq minutes. La discussion ici le montre bien. C'est plié en deux lignes "le prix libre, c'est la mort du libraire, et la mort du libraire c'est la fin des bons conseils, on aura plus que des livres pourris". Lire ça ici n'est pas dérangeant en soi, quand les intervenants ne font pas partie du monde de l'édition. Ce qui me dérange, c'est d'entendre/lire le même genre de réaction de la part des acteurs du domaine.Si le secteur veut évoluer, et à mon avis il le doit pour ne pas traverser une crise trop grave, il faut vraiment remettre en cause la chaîne actuelle et étudier sérieusement les possibilités d'évolution. Et ne pas se contenter de balayer d'un revers de main les idées qui pourraient gêner l'un ou l'autre acteur de la chaîne.Et il serait bon de ne pas perdre de vue que ce futur affreux que certains dépeignent à propos d'un monde sans prix unique est pourtant bien en train de s'approcher petit à petit.