Houlalala!!La discussion est un peu désordre (dieux, immortalité, hommes méchants immortels, Morcoock).Pour que l'on puisse progresser sur des bases claires, je vous propose deux exemples très différents dans la littérature fantastique, qui aideront peut-être à clarifier le débat et à lui donner des bases méthodologiques saines (whouâh le programme

) :1)
L'épopée de Gilgamesh : c'est un des plus anciens textes de l'humanité (provenant de la Mésopotamie = Irak actuel à peu près) et qui traite déjà d'un souci majeur : comment échapper à la mort?Dans la seconde moitié de cette épopée, Gilgamesh, après la mort de son meilleur ami (Enkidu) cherche à savoir comment échapper au destin inéluctable de la mort. Après bien des péripéties, il parvient devant le seul homme ayant jamais obtenu l'immortalité de la part des dieux : Utnapishtim (le "Noé babylonien"). Mais celui-ci lui déclare qu'il est vain de rechercher l'immortalité puisqu'elle n'a été accordée qu'exceptionnellement par les dieux dans des circonstances particulières (Utnapishtim et sa femme sont les seuls survivants du déluge).Sur l'insistance de Gilgamesh, Utnapishtim lui permet de tenter une épreuve qui montrera si il est capable d'accéder à l'immortalité : ne pas dormir sept jours durant. Bien évidemment, Gilgamesh n'y parvient pas.[on notera que le sommeil et la mort sont très souvent associé dans la culture proche-orientale ; ainsi si Gilgamesh ne peut triompher du sommeil, quelle chance aura-t-il devant la mort elle-même?]Mais Utnapishtim lui accorde un "prix de consolation" : il lui indique l'emplacement d'une plante qui permet de retrouver la jeunesse (et qui se trouve au fond de l'océan!). Gilgamesh l'obtient, puis repart vers sa ville d'origine. Malheureusement pour lui, il ne veut pas employer cette plante tout de suite, mais d'abord la tester sur un vieillard avant d'en profiter lui-même. Mal lui en prend! Alors qu'il se baigne lors d'une halte, un serpent -attiré par l'odeur - dévore la plante, rejette sa peau et s'en va.Gilgamesh ne peut que constater les dégâts et rentrer dans sa ville. Il se consolera en admirant les murs de la cité qu'il a édifié lui-même et qui témoigneront à la postérité de son existence.2 remarques :a) l'épopée de Gilgamesh est marquée par l'idée que les dieux détiennent l'immortalité pour eux seuls. Et le seul homme (Utnapishtim) qui en a bénéficié se retrouve comme par hasard confiné au bout du monde, hors de toute civilisation.

Deux notions se retrouvent : l'immortalité et le rajeunissement. Mais aucune d'entre elles ne comporte la notion d'un passage à travers la mort.(on notera que la mort ne signifie pas le néant compleet, mais le passage à une existence beaucoup plus plate et statique dans le monde d'En-bas sans espoir d'amélioration).2)
Harry Potter . Hé oui! Cette fois-ci pas besoin de résumé je pense 8) . Vous l'aurez peut-être remarqué, c'est un livre parfaitement sécularisé qui ne contient jamais de référence à Dieu (mais on y fête Noël!). Et c'est Voldemort qui recherche l'immortalité comme en témoignent ses propos à la fin du livre 4. Et le livre 5 semble donner quelques informations supplémentaires sur la conception de JKR sur la compréhension et la signification de la mort (mais je ne fournirai pas de spoilers...

)On notera surtout que, dans cette histoire, la recherche de l'immortalité est le fait du "méchant" alors que ce n'est pas le cas dans l'épopée de Gilgamesh. Voilà ; c'était pour montrer que les notions de mort, d'immortalité ou de résurrection sont employés différemment selon les intentions de l'auteur et le message qu'il veut faire passer. On s'en serait bien évidemment douté, mais j'avais envie de mettre un peu les choses au point, après avoir entendu parler de Gemmel ou de Moroock dont je n'y connais absolument rien

. J'espère qu'on me pardonnera la longueur de ce mail et l'étalage de culture qui y est corollaire, mais j'aurai au moins essayé!!!!