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Voilà, je viens de finir Les Lions d'Al Rassan, mon premier livre de GG Kay, et je peux déjà dire que je vais me pencher avec intérêt sur les autres oeuvres de l'auteur.Les Lions d'Al Rassan est une oeuvre forte et émouvante. Elle n'est pas basée sur l'histoire, j'entends par là le scenario, le suspens, les retournements de situation mais sur des personnages forts et surtout sur la confrontation de certains d'entre eux.C'est une succession de scènes puissantes (comme il a été dit, rien n'est là pour rien) notamment les dialogues entre les grands de la péninsule d'Espéragne : Ammar, Rodrigo, Jehane, les différents rois,... Chacun de ces dialogues sert à quelque chose, même s'il ne fait pas toujours avancer l'histoire. Ils mettent tous en valeur les caractères des personnages, leurs dilemmes, leurs problèmes, leurs peurs. Et quand on met ça bout à bout, après 700 pages, on obtient des personnages très attachants et crédibles.GG Kay sait pousser le lecteur vers l'empathie et même lorsque certaines reflexions de personnages s'étalent sur plusieurs pages, la saturation ne pointe pas le bout du nez.On peut d'ailleurs généraliser cela à l'ensemble de l'oeuvre. Le style de l'auteur est très fluide et captivant. Aucun moment de lassitude.Kay mène aussi très bien son récit. Il arrive notamment à bien cacher un personnage. J'entends par là que tous les protagonistes savent de qui il s'agit, mais pas le lecteur. C'est, par exemple, très bien réalisé pendant le carnaval de Ragosa et plusieurs fois à la fin, même dans l'épilogue. Mais il sait ne pas en abuser.Le seul point que je pourrai critiquer négativement est le fait que tous les personnages soient intelligents, forts, beaux et vaillants (même si certaines de leurs actions sont malveillantes). Je peux comprendre pour Ammar et Rodrigo qui sont justement ce qu'ils sont grâce à cela. Mais quand on peut étendre ce fait jusqu'aux personnages secondaires, c'en devient parfois énervant. Je pense notamment à Velaz, Husari et certains rois.Mais à part cela, c'est vraiment un livre qui m'a beaucoup plu et marqué et que je m'empresse de recommander à mon entourage lecteur.

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J'ai vraiment plus grand chose à rajouter sur tous ce qui a été dit :o Kay peut raconter ce qu'il veut sans raccourcir ni s'étendre futilement, d'ailleurs j'ai l'impression qu'on pourrait transcrire le roman en pièce de thêatre sans trop de problème étant donné la grande importance des dialogues et des personnages de légende comme l'a dit Merwin.En tous cas ce livre prouve que la fiction est le meilleur moyen de décrire la réalité mais uniquement sur l'absurdité des conflits ,pas besoin de s'étendre la-dessus non plus...Dommage que la plupart des personnages soit des caricatures en ce qui concerne leur foi et c'est ce qui m'a le plus déplu... Faire de tout un peuple des hédonistes , ce qui aurait pu être plausible pour des hommes d'état ne l'est plus pour les roturiers d'Al-Rassan . Et de l'autre côté les habitants du Majriti , qui soit dit au passage n'est peuplé que d'hommes( pas de trace de femmes), tous extrémistes religieux.Et si mes souvenirs sont bons ce n'était pas les "Nordiques" qui étaient de redoutables cavaliers mais les "Fils du désert"....Bref , je me rend compte que ce qui m'a déçu est la liberté qu'a prise l'auteur par rapport à la réalité historique mais bon rien de bien grave pour quelqu'un d'autre que moi ;)

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Sleepy,lundi 24 juillet 2006, 21:52 a écrit :Kay peut raconter ce qu'il veut sans raccourcir ni s'étendre futilement, d'ailleurs j'ai l'impression qu'on pourrait transcrire le roman en pièce de thêatre sans trop de problème étant donné la grande importance des dialogues et des personnages de légende comme l'a dit Merwin.
La plupart des personnages des oeuvres de Kay sont admirables et détiennent un charisme hors du commun, mais c'est vrai que dans les lions d'Al Rassan ce côté perfection humaine est beaucoup plus poussé. Mais bizarrement, en dépit de cela on parvient à se sentir proche d'eux et de leurs malheurs, ce qui démontre la maîtrise de l'auteur. B)
Dommage que la plupart des personnages soit des caricatures en ce qui concerne leur foi et c'est ce qui m'a le plus déplu... Faire de tout un peuple des hédonistes , ce qui aurait pu être plausible pour des hommes d'état ne l'est plus pour les roturiers d'Al-Rassan . Et de l'autre côté les habitants du Majriti , qui soit dit au passage n'est peuplé que d'hommes( pas de trace de femmes), tous extrémistes religieux.Et si mes souvenirs sont bons ce n'était pas les "Nordiques" qui étaient de redoutables cavaliers mais les "Fils du désert"....
Concernant l'hédonisme de cetains des habitants d'Al Rassan, je pense qu'il n'apparaît pas dans le roman que l'ensemble de la population s'y adonnait. Seule la ville de Ronica et certains nobles d'Al Rassan y participent d'après les descriptions donc tout un peuple... Quant aux habitants du Majriti, on ne peut aller jusqu'à dire que Kay a travesti la réalité historique. Il s'est contenté de plus ou moins forcer le trait à partir d'une base existante, et on peut alors rretrouver la notion de caricature que tu soulignes (femme absente ou totalement effacée, fanatisme, vie d'ascète, tempérameent violent,...).Enfin, si en effet, les cavaliers arabes n'avaient pas leur pareil dans le désert et niveau rapidité en général, il ne faut pas oublier que suite aux "invasions barbares" des huns, wisigothst et thallites notamment, la culture du cheval s'est vite répandue en Occident et la notion de cavalerie lourde a acquis tout son sens (la chevalerie n'est pas née de rien). La bataille de Poitier en 732, qui relevait plus d'une vaste escarmouche, a vu la victoire des francs grâce à la cavalerie du duc Eudes qui pris à revers les sarrasins (qui comptaient eux aussi nombre de cavaliers comme il s'agissait d'un raid). Mettre en avant les talents équestres des hommes de Rodriguo n'est donc pas si faux que ça... ;) Mais je suis heureux de voir que le livre t'a plu. B)

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que dire ...que je n'y ai accordé qu'un intérêt .. distraitles personnages sont une réussite (comme d'hab chez Kay) mais l'histoire est relativement faible.... je n'ai pas ressenti l'enchainement des évènements comme inéluctable alors que je devine que c'est le but de l'auteur .... et finalement, j'ai eu le sentiment d'une lecture bien banale, que j'oublierai sans doute vite ....loin derrière Tigane et La mosaïque de Sarance à mon avis ...peut être lire qu'entamer les Lions d'Al Rassan juste après la mosaïque de Sarance était pas une si bonne idée ... question d'état d'esprit peut être

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J'ai fini Les Lions d'Al-Rassan il y a une quinzaine de jours. Seule véritablement l'atmosphère de ce livre subsiste dans mes souvenirs, une beauté douce mais amère.S'il y a une seule chose qu'il faut retenir de cette oeuvre, ce n'est ni le récit en lui-même (somme toute très bon), ni ses personnages, ni son monde (avec des parallèles au nôtre excellents), mais il faut la considérer comme une sorte d'instant figée malgré le temps et l'Histoire qui passent, comme un grand évènement que certes les derniers élènements composent. Sleepy a parlé de théatre, c'est tout à fait ce à quoi j'avais pensé.L'écriture de Kay est saisissante, sa façon de ne jamais dire de qui il parle avant la chute, d'employer le présent alors même qu'on parle de nostalgie, est assez éblouissante tout en restant simple et crée une perpétuelle attente. Ce mécanisme atteint son apogée lors du Carnaval.Le style de cet auteur est aussi et évidemment poétique, grâce à son personnage maître qu'est Ammar ibn Khairan. Un autre personnage singulier et très réussi est bien sûr Jehane, surtout par sa profession de médecin approfondie par Kay.Il n'en demeure pas moins que j'ai trouvé quelques éléments légèrement défaillants. Au début, un certain sexisme (non pas de débat, merci ! ;)) avec des reines soumises à leurs rois dieux de l'amour est assez agaçant. La fraternité Belmonte/Ammar est plus imposée qu'expliquée. De même que la conversion trop spontanée d'Husari en Jadite. Le surnaturel est absent, et le pouvoir de Diego apparaît un peu comme un cheveux dans la soupe pour expliquer un fait et poursuivre le récit.Tous ces éléments ne dressent donc pas un portrait des plus flatteurs. S'ils peuvent rester pour certains problématiques, tous sont atténués voire annihilés si l'on prend en compte la fameuse notion de composition qu'est ce livre.Dans ce sens, on comprend l'écourtement volontaire de certains passages, pourquoi ce livre, qui aurait pu (avec strictement la même histoire) devenir une trilogie si l'auteur n'avait pas passé sous silence les batailles finales, devient un one shot indispensable. Le conflit religieux Lune/Soleil qui pourrait paraître simpliste prend une tournue réaliste, un rien peut faire éclater de terribles conflits et des génocides. Kay, la-dessus, est très incisif. Qu'on aille pas me dire que la fantasy est totalitariste...Et ainsi les deux duos de personnages Ammar/Belmonte et Alvar/Husari prennent une complexité qu'on ne suspectait pas. Le tourment des personnages, notamment au travers de descriptions de ce famaux climat mélancolique (celles des palais), paraît beaucoup moins superflu. Non, Les Lions d'Al-Rassan sont à prendre, pour moi, dans le sens de cette fameuse composition, d'un tableau peignant la fin d'un monde et la nostalgie de ceux qui l'ont vécu, au-delà de l'épique qui s'en dégage.Tout se résume dans cette phrase : "Même le Soleil se couche"...

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Bon moi je vais faire fissa au vu des éloges faites au dessus.J'ai terminé les Lions d'Al Rassan (lu entre les 2 tomes de Perdido...) et j'en garde un bon souvenir.C'est mon premier livre de G.G.Kay et je me pencherai très probablement sur les autres livres de cet auteur."Très probablement" car ma pile de livres fantasy en attente s'accroit plus vite que mes lectures...Donc comme dit plus haut, plus que l'histoire, c'est une sorte d'atmosphère (j'invente rien c'est écrit plus haut :sifflote: ) qu'il me reste en mémoire. Certes certains passages sont grandioses ( piège dans la vallée, le carnaval, et ce qui se passe au nord de Fezana ;) ), mais c'est avant tout le fait de "vivre" comme un témoin privilégié la fin de "quelque chose" qui m'a le plus marqué. Sinon c'est plus fort que moi, il a fallu que je prenne partie prenante pour l'un des deux "grands": Rodrigo.
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Les Lions d'Al Rassan: 7,5/10

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En parlant de Kay... :)
site de Kay a écrit :July 21:The Lions of Al-Rassan has been selected by the International Academic Foundation to be part of the official curriculum for the World Scholar's Cup for students in 30 countries. Take a peek at their website to find out more about their organization.
Et, fait amusant, la traduction... espagnole du roman vient seulement de sortir. :)
http://www.distrimagen.es/catalogo/images/books/limpias/lfl20029.jpg

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Fini les Lions hier et je n'ai pas du tout été déçu! Comme il a été dit plus tot les personnages sont extremement "vivants" malgrès leurs perfections, et l'ambiance est parfaitement rendue! Ah le fameux festival de Ragosa, la première rencontre entre les deux hommes les plus connus de la penninsule, et le final épique d'une intensité rare.Deuxième livre de GG Kay et deuxième coup de coeur en ce qui me concerne! :wub:

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Les lions d'Al-Rassan c'est vraiment mon préféré de G. G. Kay, je l'ai relu je ne sais pas combien de fois et à chaque fois je pleure comme une madeleine !

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Siriane a écrit :je l'ai relu je ne sais pas combien de fois et à chaque fois je pleure comme une madeleine !
Pareil, je trouve toujours la fin déchirante:huh:. Très habile stylistiquement, certes
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mais surtout d'une poignante tristesse.

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Je viens de finir Les Lions d'Al-rassan et j'ai vraiment beaucoup aimé. Mon impression après la lecture de la Tapisserie de Fionavar était plutôt mitigée, assez pour que j'hésite à continuer avec cet auteur mais là, vraiment, je ne regrette pas! Tout le talent de Guy Gavriel Kay consiste en son habileté à faire naître et à nourrir en nous des émotions puissantes portées par des personnages attachants et complexes.... Chacun se trouvant confronté à un moment donné à un choix déchirant, qui, quel qu'il soit l'obligera à sacrifier une part de lui même, sa foi, ses amitiés, son pays.... (très beaux passages que ceux d'Ammar ibn Khairan parlant de son attachement viscéral à un Al-Rassan agonisant....)On assiste avec eux au déclin d'un royaume, impuissant et oppressé parfois. J'ai lu les 150 dernières pages la gorge serrée par un dénouement absolument pas joué d'avance. C'est d'ailleurs un des points forts du roman, le suspens et les retournements de situation....Les héros eux nous ramènent inlassablement à l'évidence de l'absurdité de la guerre, à l'illégitimité des religions lorsqu'elles ne sont porteuses que d'intolérance et de massacres. Nouant des amitiés profondes entre eux, quel que soit la divinité qu'ils vénèrent, ils demeurent profondément attachés les uns aux autres... Un très bon moment de lecture pour moi....

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Très déçu, lu ce livre cet été. J'avais suivi les conseils positifs des personnes du forum.J'ai trouvé le tout très artificiel, les idées sont bonnes, mais la sauce ne prend pas. Les enjeux politiques ne répondent pas à mes attentes, les personnages m'ont semblé fades. Ok, c'est bien écrit, mais impossible de transposer ça pour créer des personnages crédibles et haut en couleur comme je pouvais l'attendre.Lu deux autres livres, après celui-ci, du genre SF, pas photo, sans être extraordinaire, ces livres m'ont ravis rien que par les personnages qui s'en dégageaient, plus complexe, plus proche de ce que je peux associer, plus réaliste.Pourtant je reconnais que les personnages de ce livre ont matière à produire mieux, mais certains détails m'ont fait tiqué.

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C'était ton premier GG Kay ? Personnellement, Les Lions d'Al Rassan est celui qui m'a le plus emballé parmi ceux que j'ai lu. J'ai réellement peiné dans Tigane et j'ai beaucoup aimé l'ambiance de la Mosaïque de Sarance mais les lenteurs dans l'histoire m'ont fait arrêter ma lecture un moment.

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Oui, mon premier.Au vu des commentaires, tout semblait pouvoir m'attirer : le côté historique et de bons personnages.Je suis passé à côté de tout ça.

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Arf, c'est dommage.Histoire de ne pas te décourager dans la découverte de Kay, je dirai que concrètement à la majorité les Lions d'Al-rassan n'est pas, et de loin, mon préféré. Les personnages me semblent beaucoup plus "figés" que ceux de Tigane ou de la Mosaique de Sarance.

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C'est pas faux comme remarque almaarea : cela serait le Kay le moins "surprenant" malgré son magnifique final car trop proche de son modèle original, l'histoire du Cid. D'où les personnages "figés" car déjà connus pour ceux qui connaissent un peu l'Histoire...

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almaarea a écrit :Arf, c'est dommage.Histoire de ne pas te décourager dans la découverte de Kay, je dirai que concrètement à la majorité les Lions d'Al-rassan n'est pas, et de loin, mon préféré. Les personnages me semblent beaucoup plus "figés" que ceux de Tigane ou de la Mosaique de Sarance.
Permets moi d'en disconvenir: si Amhar et Rodrigo son bel et bien les parangons de deux mondes ennemis au bord de la rupture, ils évoluent fortement au fil du roman au gré des drames et de leurs rencontres. La période où ils son tous deux à Zabira (c'est le bon nom?) les a profondément modifiés. A l'inverse, Crispin dans la mosaïque a mis à mes yeux beaucoup de temps à évoluer (
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). Tigane en revanche, même si j'ai eu du mal pour certaines longueurs, comprend une belle gallerie de personnages orientés vers des buts parfois antinomiques et en pleine évolution.