Posté : dim. 5 juin 2011 11:10
Il faut rendre ce qui est à César...ce concept vient pas de moi, il est d'un Auteur dans un interview ( mais malheureusement je ne sais plus ou).
C'est de GRRM et Sanderson l'avait notamment repris dans son interview qu'on a réalisé aux Utopiales.Il faut rendre ce qui est à César...ce concept vient pas de moi, il est d'un Auteur dans un interview ( mais malheureusement je ne sais plus ou).
Je ne pense pas que le respect envers un auteur et surtout son œuvre (dans le cas de Goodkind, les deux sont souvent mêlés) soit la seule chose au centre du problème. Je crois que c'est surtout la perception de ce que doit être (ou ne pas être) l'art dans une économie de marché qui l'est, et de la position qu'occupent maintenant les lecteurs qui est celle de "clients" (ou du moins, certains se considèrent comme clients). On a notamment pas mal mentionné le terme de "produit" également, pour qualifier les livres.J'ai bien conscience que ça ne fait pas avancer beaucoup le débat, mais je tenais quand même à le dire.Ce qui me heurte quelque peu, c'est vraiment ces nombreuses allégations sans appel comme Eolan l'a très bien rappeler, les "manque de respect", "l'auteur n'est pas une vache à lait" etc...alors qu'il n'a jamais été question de cela. Et que du respect pour Martin je ne pense vraiment pas en manquer (rien que pour son génial Armageddon Rag, que j'aurais aimé pouvoir mettre en musique). Quand je vois comment un Goodkind se fait régulièrement pourrir sur ce forum, par nombres d'intervenants (dont peut être des "défenseurs" ici de Martin), j'ai de plus en plus de mal à comprendre...
Et si seulement il pouvait réellement nous en persuader… Car le véritable problème, c’est que je ne suis plus rassuré sur ce point.En fait, et si l'auteur (GRR par exemple) était le premier d'entre tous à vouloir terminer ?
Comme dans Frankenstein : la Créature qui échappe à son Créateur dépassée par ce qu’il a crée mais toujours lié à elle ?J’ai 2 exemples en tête :Zelazny, les Princes d’AmbreL’auteur voulait au départ écrire 10 tomes, chacun des tomes étant consacré à l’un des princes ou princesses d’Ambre chacun racontant les mêmes événements de la même histoire selon son points de vue à lui.L’auteur écrit le 1er tome, s’attache au personnage de Corwin et lui consacre 5 tomes : allez zou, il a fallu tout réécrire !Paul Kearney, les Monarchies divinesL’auteur voulait au départ écrire une version fantasy de la Découverte de l’Amérique.Il recrée un univers de fiction basé sur l’Europe de la Renaissance, mais au cours de l’écriture il s’attache à quelques personnages (dont le fameux Corfe) : allez zou, on change son fusil d’épaule et il faut tout réécrire !Et si, comme d'autres auteurs, son œuvre lui échappe, des développements apparaissent ?
Tes arguments me séduisent, je m’y rallie.Après tout je veux bien croire que tous ces "désagrément" puisse se faire contre la bonne volonté de l'auteur.Tolkien n'a pas annoncé sur son blog ce qu'il ferait comme "suite" à Bilbo, mais ses lettres à son éditeur montre que ce qui était convenu, ce qui était attendu, une gentille histoire de hobbits, est devenue un monstre impliquant son auteur dans des relectures sans fin : le premier lecteur-éditeur, attend et craint d'être déçu parce que ce n'est pas-plus ce qu'il attendait ; et l'auteur craint de ne jamais finir, de ne pas être publié.
Tes arguments sont convaincants, je m’y rallie même si cela ne peut tout excuser.Après tout là aussi je veux bien croire que tous ces éparpillements partent de la volonté de bien faire.Imaginons que Martin souhaitait réellement finir son histoire dans des délais courts sans sacrifier la qualité ; moderne, il tente de communiquer avec ses fans ; l'histoire se complique, ça risque d'être plus long que prévu, il faut faire de la promo, serrer des mains, faire des dédicaces, de nouvelles idées apparaissent et ça demande une nouvelle ; des produits dérivés et adaptations ? Qui va s'en occuper ?La vie d'un auteur, hors panne d'inspiration, ça peut être compliqué
Et si c’est le cas, on finira un jour par le savoir et on lui pardonnera tout cela sans grande difficulté.Remarquez : le cas de figure inverse est aussi possible.Un éditeur a demandé à Robin Hobb / Megan Lindhom de réécrire Le Peuple des Rennes : le one-shot est devenu diptyque et il a fallu ajouter des centaines de pages qui ne servaient à rien sinon à tenir la jambe au lecteur. Franchement, je n’aurais pas aimé être à sa place sur ce coup là.et s'il avait promis 7 tomes mais qu'à cause des milliers de pages, son éditeur décide que ça en fera 8 ?
En tant que lecteurs de fantasy, on a tous eu envie d’en savoir plus sur les lieux et les personnages évoqués par une description dans le texte ou une inscription sur une carte.Mais dans ce cas précis, il faut sans doute plus parler de curiosité insatisfaite de poids de l’attente.Dans Bilbo, Tolkien nous parle de Gondolin... et le lecteur qui se demande "so what ? une histoire légendaire, des cités majestueuses ? je veux en savoir plus !", Donc on voit Gondolin en 1937 et on attend 40 ans pour savoir ce que c'était, on rencontre Elrond et on patiente jusqu'en 1977 pour connaître son histoire.
Oui je tombe d’accord avec toi sur ce fait : au final c’est le lecteur qui fabrique son attente et son impatience.Mais attente et impatience peuvent être plus ou moins alimentées par l’auteur avec la complicité de l’éditeur ou sur son ordre.Et comme tu le dis vraiment très bien :Le lecteur ne fabrique-t-il pas lui-même son attente ? Ou son impatience ?
De la même manière, cela rassurerait définitivement que l'histoire complète existe réellement quelque part plutôt que d'avoir affaire à un feuilleton à suivre qui pourrait s'arrêter sans achèvement.@ Merwin TonnelL'aspect "feuilleton" pèse différemment, alors que d'avoir son gros livre d'un coup, ça rassure, on a le contact avec "toute" l'histoire.
Cela n’arrange effectivement pas les choses car le marketing et merchandising savent jouer sur le « poids de l’attente » pour parvenir à leurs fins.Je ne sais pas si cela recoupe les concepts d’auteurs architectes et d’auteurs (cf. messages de led & Gwendal), mais il y a des artistes dédiés à leur art (= ils créent) des artistes dédiés à leurs public (= ils partagent).L’auteur est souverain quand à son œuvre, admettons, mais si par exemple un acteur ou un musicien envoyait balader son public d’une manière ou d’une autre, cela ferait très certainement jaser.PS : amis modérateurs, je suis bien conscient que les discussions s’éparpillent et que dans mes propos ou ceux d’autres intervenants pourraient être matières à d’autres sujets, mais bon cela fait aussi partie des impondérables quand les discussions deviennent animéesJe crois que c'est surtout la perception de ce que doit être (ou ne pas être) l'art dans une économie de marché qui l'est, et de la position qu'occupent maintenant les lecteurs qui est celle de "clients" (ou du moins, certains se considèrent comme clients). On a notamment pas mal mentionné le terme de "produit" également, pour qualifier les livres.