Santino a écrit :Je ne comprends même pas comment les traducteurs faisaient avant!!! Et puis c'est pareil pour les recherches. Je ne jure pas que par internet, loin de là, mais tout de même, cela permet de bien défricher avant de se plonger dans des ouvrages si nécessaire. Gain de temps énorme.
Ben, en gros, ils faisaient avec.

Il y a 25 ans (une éternité pour Apple, une crotte de nez d'amibe fossilisée pour les paléontologues), on en était encore à la machine à écrire électrique et aux premiers ordis persos (au mieux), genre Amstrad 1214, pour qui pouvait s'en payer un. A l'époque (le terme n'est pas vraiment usurpé, rétrospectivement

), les éditeurs exigeaient une VF sur support papier, en deux exemplaires. Feuillets de 1500 signes de rigueur, évidemment. Soit, la plupart du temps, entre 1000 et 1500 feuillets à imprimer. Avec une imprimante courageuse, il y en avait pour une journée entière. Et ça coûtait pas mal en papier et en recharges d'encre pour l'imprimante.Pour qui débutait et n'avait pas de quoi se payer une machine à écrire "à boule" (le nec plus ultra), c'était Underwood ou Olivetti mécaniques. D'où un choix cornélien : "Je fais le premier jet à la main, ou bien je le tape ?". De toutes, il fallait retaper ensuite une version propre, après correction manuscrite du premier jet. Et si on était consciencieux, il y avait évidemment relecture, usage du tipp-ex et tentative de bien recaler le feuillet dans les rouleaux pour retaper la phrase mal foutue. Sinon, après le blanc au tipp-ex, calligraphie aussi ressemblante que possible à la typo employée. En bref et pour rester poli, on dira que c'était assez
fastidieux.Et pour les recherches, c'était à chacun de se démerder, par exemple en achetant un max de dicos, ou en tannant ses amis bilingues.Ensuite l'éditeur a également exigé la disquette (souple), et puis l'autre disquette (rigide). Tout ça a traîné un bout de temps, et puis les traitements de texte sont arrivés, se sont perfectionnés, et il y a eu Internet. Du coup, aujourd'hui et sous cet angle, c'est un vrai bonheur. On peut recevoir la VO en fichier PDF alors qu'on est à l'autre bout du monde ou à deux rues de distance, et renvoyer la trad par le même biais. En quelques clics.Pour le reste, on est bien sûr en droit d'émettre des réserves, mais pour ce qui est du métier de la traduction, Internet et le développement des traitements de texte constituent un "plus" énorme, c'est indéniable.