Je suis entièrement d'accord avec alana chantelune à propos du rapport entre le silence et la musique de film. Au début du cinéma muet, les bobines arrivaient par le train et les musiciens chargés d'accompagner le film, découvraient celui-ci en même temps que les spectateurs. Il s'agissait donc pour eux d'une improvisation au sens strict du terme. Peu de temps morts sans doute.Puis, avant la période du cinéma parlant, il y a eu un moment où la musique d'accompagnement était enregistrée et synchronisée avec le film, mêlée de rares effets sonores. Le moment donc où quelques compositeurs attitrés ont pris la main. En quelque sorte, les ancêtres de Howard Shore, John Williams et autres.Leurs modèles, les compositeurs d'opéras, de symphonies ou de poèmes symphoniques, maîtrisaient déjà, tel Beethoven les techniques du bruitage. Et bien sûr, il y a tout l'héritage des thèmes liés à tel ou tel personnage. La couleur orchestrale, voire un morceau de gamme seront associés à celui-ci, tandis que cet autre n'aura droit qu'à une cacophonie trahissant sa confusion mentale.Avec l'avènement du cinéma parlant proprement dit, il n'était pas sûr que ces ayants droit renoncent à leurs avantages lucratifs. :sifflote:D’autant que le genre-roi à l’époque, c’est la comédie musicale…D'où la redondance, encore, parfois, aujourd’hui, entre action, parole et musique… qui pourrait nous faire croire à tort que l'on nous prend pour des débiles.N'empêche que ces musiques thématiques ne manquent pas de beauté et, si elles sont utilisées avec parcimonie, constituent un apport essentiel à la réussite d'un film.Il est vrai que, soulignant à l'excès une scène d'action, elles peuvent aussi agacer. Peut-être assiste-t-on à la prise de pouvoir des musiques de jeux vidéo en tant qu’influence nouvelle ?Quant au silence total, tout le monde a en tête ces vieux westerns où le Sheriff et le bandit se regardent dans le blanc des yeux, avant un déchaînement de balles perdues et de ricochets en tous genres contre des supports aussi variés que la pierre ou le zinc… :duel:Bref, pas vraiment de vide sonore dans les films, sauf bien-sûr dans Gravity où le silence, même s’il s’explique, instille un malaise chez les spectateurs conditionnés que nous sommes.
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Pas sûr que cela soit réexploité surtout en dehors du contexte particulier lié à ce film…