Par le plus grand des hasards il y a 2 semaines, le premier tome de la Belgariade m'a fait de l’œil sur l'étagère et je me suis replongé dedans (ma dernière lecture datant sans doute de plus de 15 ans) pour voir si c'était encore lisible / plaisant.
En quelques jours, je me suis retrouvé rendu à la moitié du tome 3 et je dois avouer que pour moi, ca marchait aussi bien que la première fois. Certes, ce n'est pas dépourvu de défauts (originalité de l'intrigue, manichéisme) mais je rigole toujours autant aux dialogues et j'aime ce grand voyage aux travers d'une multitude de clichés (avec malgré tout quelques idées originales). La Belgariade, c'est pétri de bons sentiments (je crois que qq'un parlait de fantasy à papa et y'a de ca pour moi).
Et c'est à ce moment là que j'ai voulu vérifier la date de mort d'Eddings, et que je suis tombé sur cette histoire de violences sur ses enfants adoptifs (en tout cas, il semble y avoir pas mal de documents en faisant état). Si on se fie à ces documents, le couple a été condamné pour ces faits, Ils ont purgé chacun 1 an de prison et ont perdu la garde des deux enfants et David sans doute son travail. Ils n'ont pas eu d'autres enfants par la suite et il n'est fait mention nulle part d'autres incidents ultérieurs (ce qui est très différent pour moi de MZB par exemple). Partant de là, et le but n'est pas de nier les dommages causés aux enfants, mais les Eddings ont payé leurs dettes vis-à-vis de la société (ou alors aucun criminel ne devrait jamais sortir de prison et avoir droit à une vie normale par la suite).
Et pour remettre les choses dans leur contexte, la Belgariade a été écrite plus de 10 ans après cette affaire. Pour moi, c'est donc un mauvais argument d'utiliser cela pour justifier de ne pas lire Eddings. Si vous êtes à l'aise en anglais, je vous invite aussi à lire cet
article d'universitaire que je trouve plutôt pertinent sur le sujet.
Le même universitaire a aussi écrit un autre
article en 2017 (soit avant qu'internet découvre la condamnation des Eddings). Et c'est intéressant de voir que cette histoire de fantasy commerciale n'était peut-être au final qu'une jolie histoire racontée par Eddings lui-même (et que le bonhomme avait sans doute plus de niveaux d'interprétations que ce qu'on lui prête/ait - j'inclus dedans évidemment ce qui s'est passé dans sa vie).
Sur ce, sans verser dans le prosélytisme pro-Eddings, j'ai encore 2.5 volumes qui m'attendent, avec des nouvelles clés de lecture mais aussi des personnages drôles et attachants.