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Posté : lun. 28 mars 2005 18:12
par zedd
LU ET APPROUVE. Ce livre dévoile tout le talent de Gaiman comme conteur d'histoire. Perso, c'est mon gaiman préféré, juste devant Neverwhere. Comme toujours, lire un Gaiman, c'est passer un pur moment de bonheur. Un Gaiman, c'est un peu un conte pour les "grands", un livre à lire et à relire....Zedd
Posté : mer. 6 avr. 2005 02:31
par Rodia
En réponse à John AthanLes dieux ne sont en aucun cas des êtrs gentils et aimables. Je n'ai en mon souvenir aucune religion qui ne donne que des qualités à ses divinités.Gaiman fait ressortir l'aspect négatif des dieux tout le long de ce roman, et, pour moi, la plus grande réussite d'American Gods, ce sont ces intermédes.Une déesse connue pour sa sexualité sera forcément avide de ce qui a créé sa croyance... un dieu de la guerre et du massacre ne rêvera que de chair détruite... la brutalité de leur désir, de leur vie, montre aussi et surtout la violence de leur manque : il leur faut leur drogue.Les dieux sont à l'image de leurs créateurs, et créatures d'imagination, ils ne peuvent se passer de leur concept.La brutalité des scènes montre leur lutte... plus édulcorées, elles n'auraient servi à rien.
Posté : mer. 6 avr. 2005 13:13
par John Athan
En réponse à Rodia:Tout à fait d'accord

Les mises en abîme par intermède sont très intéressantes et permettent d'approfondir l'histoire.Je ne considère pas le parler parfois crû de Gaiman comme un défaut, au moins avec lui, on ne tourne pas autour du pot et on n'utilise pas de périphrase pour parler d'un passage choquant.Cela convient parfaitement au roman.Mais comme je l'ai mentionné avant, ce n'est pas ce genre d'ambiance que je préfère... Je ne le reproche pas au roman, c'est juste une question de goût.Peut-être relirai-je ce livre dans quelques années et peut-être l'ambiance me plaira-t-elle davantage.

Par contre, j'aimerais connaître ton avis sur les passages "urinatoires", je ne comprends définitivement pas l'utilité de leur implémentation, et toi ?Edit: Gillossen, je suis d'accord qu'ils n'apparaissent pas à tout bout de champ; mais ils sont selon mes critères moins qu'anecdotiques... ;)Serait-ce juste des intermèdes pour relâcher la tension,ou y aurait- il une signification plus profonde derrière tout cela ?

Ps: En effet, Rodia, bien joli post .
Posté : mer. 6 avr. 2005 16:13
par Gillossen
Je ne veux pas être "méchant", mais à te lire, on dirait que ça se passe toutes les 10 pages.

Faudrait tout de même pas perdre de vue que ça reste (plus qu')anecdotique. ;)Ce roman est tellement riche que "bloquer" là-dessus, franchement, je trouve ça dommage, à tout le moins...
Peut-être relirai-je ce livre dans quelques années et peut-être l'ambiance me plaira-t-elle davantage.
Ca arrive plus souvent qu'on ne le croit. :)Pour le reste, joli post de Rodia...

Posté : mer. 24 août 2005 19:34
par ashes
Mon premier bémol Gaiman, je l'ai lu et avoue, ai un peu peiné. Je me suis rendu compte en lisant les posts que beaucoup de gens avaient aimé (et d'autres un peu moins c'est vrai), et au vu des louanges et des prix, j'ai mis un peu de temps avant de poster car je voulais être sur de n'avoir rien raté. J'en ai discuté avec une amie qui venait de le lire et nous sommes tombés d'accord sur pas mal de point, je me suis donc senti "rassuré" même si le fait que je n'ai pas accroché tant que cela ait peut-être edulcoré mes impressions.Bref, je trouve que l'esprit Gaiman (appellons le ainsi) qui fonctionne d'habitude comme dans "Neverwhere" ou "Stardust" devient ici autant d'écueuils pour le lecteur. Je veux parler de "profondeur" (même si je n'aime pas ce mot)Neil Gaiman écrit de manière fluide et très agréable dans des mondes qu'il caresse et des personnages qu'il esquisse à peine, laissant à ses lecteurs le soin de rêver. C'est son univers et c'est ce qui envoûte, la simplicité. Seulement le thème d'"American Gods" parait plus complexe à explorer qu'il n'y parait et beeacoup plus pointilleux, et tout à coup, de mon point de vue, l'effleurement du sujet devient pénible, que les Dieux sont comme ces personnages que l'on voit de face beaux et attirants mais qui dès qu'ils se retournent se retrouvent aussi plat qu'une carte (de crédit ?) sans substance. C'est un peu le cas de toute l'histoire.Le héros, perdu (une récurrence chez Gaiman) mérite en tout point son nom et la révélation finale de ses origines n'est finalement qu'une demi surprise. Que penser de la symbolique christiannique de la Mort/Resurrection du fils pour son père attaché à un arbre ? Les Dieux sont trop finalement identiques, lissés à la manière occidental, quelles que soient leurs origines ou leurs cultures primitives, ce qui je pense est trop facile. Les croyances asiatiques ou même panthéon égyptien ont un esprit diametralement opposés de ce qui est montré. Les Dieux modernes sont à peine esquissé et où se trouve l'équivalent d'Odin, ce fameux Dieu "Argent" (surnommé aussi $ ou Tune, Brouzouf, Money et j'en passe) chef suprême de notre nouveau panthéon ?Le débat s'amorce mais ne va pas plus loin, Gaiman nous laissant au début du chemin ou derrière la porte du Rien, comme son héros.Le côté road movie et quête "je ne sais pas pourquoi je le fais mais je le fais" sont sympathiques et apportent un regard sans être vraiment original, intéressant sur l'Amérique. J'ai trouvé d'ailleurs certaines correspondances d'esprit avec l'univers de Stephen King dans Lakeside. Le shérif me fait un peu penser à Bannerman, les fans reconnaitront. C'est peut-être voulu d'ailleurs.Et enfin il y a ces interludes bizarres qui pour certains n'apportent pas grand choses mis à part la construction difficile et multi-origines (Où sont les Dieux Aztèques- Incas ? je ne sais plus lesquels sont "mexicains") de l'Amérique, mais ça nous le savions déjà. Des réussites du côtés des personnages avec en tête Laura absolument 'divine', Ibis et Chaquel (en croques-mort désabusés par les pompes funèbres à la chaine, quelle réussite !), les trois Zonya, Czernobog, M Ville, M Bois et M Pierre.Et surtout la meilleure blague de l'année: "Vous savez pourquoi on est sûr que ce n'est pas la CIA qui a tué JFK ?"Non ? Alors lisez le livre malgré tout car il reste l'esprit Gaiman.Ashes
Posté : mer. 2 nov. 2005 08:41
par Nero
J'ai bien aimé American Gods.C'était mon premier Gaiman, et j'ai été agréablement surpris. Ce livre pose, à mon avis, une réflexion intelligente sur ce qu'est l'Amérique. Une véritable soupe de culture... qui tend à s'uniformiser avec le Fric, la Télé, l'Internet. Vraiment, la parabole est jolie.La manière dont sont dépeints les Anciens Dieux est terriblement cynique (
très pauvres, vivants dans des caravanes, contraints de faire eux-même (mal) la cuisine, contraints d'arnaquer les gens pour survivre)Laura est le pesonnage m'ayant le plus plu. Je frissonais à chacune de ses interventions !Et enfin,
le coup de théâtre final est très finement dévoilé : dit Mr Monde avec une voix bourrue.D'un autre côté, ce n'est pas un thème si original que cela, vu qu'il a déjà été abordé au moins dans Malpertuis. De plus, comme le dit ashes, on aurait aimé plus de substance chez les Dieux, j'aurais d'ailleurs adoré lire une scène de beuverie avec Bacchus !

En résumé, un très bon livre, mais pas un incontournable. Il se trouve plus à mon sens sur les terres du fantastique que sur celles de la fantasy. N'empêche qu'il m'a changé agréablement de mes lectures antérieures...
Posté : ven. 17 mars 2006 17:54
par Publivore
Totalement conquis de mon côté ! Après une entrée en matière de quelques 50 pages, un rien difficile, je me suis laissé emporter par le style de l'auteur . Et même si ce n'est pas du Gaiman tel que je le connaissais jusque-là, la maîtrise du récit et de l'intrigue m'a impressionné et a grandement facilité ma lecture. Certes les Dieux ne sont au final qu'esquissés, mais je trouve que ça va bien avec le fait que ce sont des avatars et que ce qu'ils sont est fortement influencés par les hommes qui les ont créés... et qui ont forcément chacun leur représentation, d'où une certaine evanescence. Mention spéciale tout de même à MM. Nancy, Ibis et Chaquel. Pour ces deux derniers, ils m'évoquent Six Feet Under et certains thèmes de la première ou deuxième saison de la série !

Par contre, même déception que ashes sur les nouveaux dieux, qui sont à peine abordés.. .et même manquant pour l'argent effectivement !En ce qui concerne Ombre et
son sacrifice proche de la crucifiction ainsi que sa résurrection, j'y vois également une marque christique voulue par l'auteur et au final assez maligne ! Par ailleurs, certes la filiation d'Ombre peut être prévisible mais la conclusion des mystères de Lakeside m'a complètement pris de court ! (et c'est très agréable !) . A propos, bien vu ashes pour la référence à Stephen King selon moi (désolé Thys !

)Et puis je ne bouderai pas mon plaisir : ce livre a plusieurs niveaux de lecture, qui au-delà de l'histoire pose des questions de sociétés en quelques lignes de façon très naturelle et pousse forcément à la réflexion... Ah cette diatribe sur la peine de mort... Excellente !

Un incontournable, fantasy ou non, qui mérite les prix reçus.
Posté : ven. 17 mars 2006 19:15
par Foradan
Publivore,vendredi 17 mars 2006, 17:54 a écrit :Et puis je ne bouderai pas mon plaisir : ce livre a plusieurs niveaux de lecture, qui au-delà de l'histoire pose des questions de sociétés en quelques lignes de façon très naturelle et pousse forcément à la réflexion... Ah cette diatribe sur la peine de mort... Excellente !
Tiens, ça ne me rappelle rien, ça se situe où ce passage ?Avec le recul, les différents niveaux de lecture m'apparaissent plus nettement, même si la narration reste toujours particulière.
Posté : ven. 17 mars 2006 21:55
par Publivore
Foradan,vendredi 17 mars 2006, 19:15 a écrit :Tiens, ça ne me rappelle rien, ça se situe où ce passage ?Avec le recul, les différents niveaux de lecture m'apparaissent plus nettement, même si la narration reste toujours particulière.
Sarah Black Crow explique à Ombre qu'elle est prête à croire à peu près à tout, et arrive un moment savoureux, qui m'a d'abord fait dresser les cheveux sur la tête puis beaucoup amusé :" Je crois que la femme a le droit de choisir, que le bébé a le droit de vivre, que malgré le caractère sacré de la vie humaine, il n'y a rien à redire à la peine de mort, pour peu qu'on puisse faire une confiance totale au système judiciaire, et que seul un idiot congénital ferait confiance au système."Je précise tout de même que je ne tiens absolument pas à engager un débat sur le sujet...Et il existe d'autres passages / réflexions très pertinentes : sur l'esclavage par exemple, et la mise en perspective de ce comportement par une vision de l'intérieur. Dérangeant mais efficace !

Posté : dim. 1 avr. 2007 18:58
par Mojo
Up ! A mon tour de donner mon avis...Je fais parti des déçus, Gaiman est un auteur plébiscité par Elbakin, beaucoup semble l'adorer, ce n'est pas mon cas, que ce soit en ce qui concerne Neverwhere ( avis que je posterai plus tard sûrement ) ou American Gods. Malgrè une idée interessante, une vision des dieux qui l'est tout autant tout en étant amusante, une critique de la société occidentale, l'histoire principale en elle-même ne m'interessait pas vraiment sauf sur la fin où il se passe enfin quelque chose et où l'on a même droit à quelques agréables révélations. Cette guerre ne me donnait pas envie d'en apprendre davantage, la faute peut être justement à des motivations qui ne m'ont pas parues claires, le pourquoi de la guerre ? C'est ce qui m'a posé problème et qui se révèle malgré tout un bon point sur la fin.Mais si ce côté-ci de l'histoire ne m'a plus, on pourrait se demander pourquoi j'en suis venu au bout ? Ben en fait je préférais largement quand Ombre était seul, avec Laura, Sam, avec Ibis et Chaquel, avec Hinzelmann, les personnages de Lakeside, la petite vie tranquille qu'il essayait d'y mener avec des personnages que je trouvait vraiment attachants pour le coup. Ou encore les quelques pages consacrées à des personnages qui n'ont pas grand chose à voir, sinon le thème des divinites ( mention spéciale à l'Afrit et l'Arabe ). C'est çà ce qui m'a plu dans ce livre, avec le style de l'auteur. C'est donc étrangement le côté fantasy, que je n'ai d'ailleurs pas trouvé très présent, voire pas du tout, qui ne m'a pas plu.Mais je ne regrette pas d'avoir acheté ce bouquin, même si je ne pense pas le rouvrir un jour pour m'y replonger, je retiendrai vraiment un style très agréable, avec somme toute pas mal d'humour. C'est un gros point fort du livre. En ce qui concerne le côté cru de certains scènes, il ne m'a pas dérangé même s'il m'a surpris.
Posté : lun. 7 mai 2007 12:54
par Altan
Quelle oeuvre atypique Gaiman nous livre-t-il avec American Gods !Mais cette oeuvre ne verse pas seulement dans l'originalité. Etre original, c'est bien, mais encore faut-il que cette inventivité soit canalisée à bon escient. Et c'est ce qu'arrive à faire l'auteur : l'humeur glauque, les personnages peu scrupuleux, l'érotisme froid, se réunnissent dans une vision des Etats-unis et du monde en général décadente mais réaliste. L'aspect manifestement décousu du récit renforce ceci. Il passe par des interludes discordants, une action qui ne mène pas là où l'on veut qu'elle aille (
► Afficher le texte
l'intrigue aurait pu être plus retorse par rapport aux disparitions à Lakeside, l'affrontement entre les dieux aurait pu se dérouler
), des personnages que l'on arrive pas à saisir. Cela est vrai pour Ombre, le personnage central autour duquel gravite le récit qui suit un cheminement banal parfois difficilement cernable et équilibré. En réalité le déroulement de l'histoire n'est pas ce qui importe. Gaiman ne pratique pas la décence. American Gods est une fin du monde, pas celle à grands renforts de combats titanesques, mais celle de l'oubli et du non-avenir. C'est une fatalité qui oppose Anciens Dieux et Nouveaux Dieux. La cohérence n'est pas vraiment de mise quand Gaiman traite des dieux païens (c'est néanmoins avec plaisir qu'on les retrouvent aux temps modernes), mais l'idée centrale est que les nouveaux, représentant notre société, ne s'avèrent pas mieux que leurs aïeux assoifés de sacrifices humains. Ainsi nous aurions abolis ce que nous croyons un mal pour un autre. C'est donc une réflexion sociétale et universelle à laquelle l'auteur prend part de manière sous-jacente, qui se place dans une fantasy contemporaine se voulant plus consciente.En conclusion, je désignerais ce titre (et cette désignation résume assez bien les atouts et les problèmes que rencontre celui-ci) à mi-chemin entre Matrix des frères Wachowski et Celtica de R. Holdstock.
Posté : mer. 6 juin 2007 17:36
par usul
c'est un pur chef d'oeuvre !
Posté : ven. 8 juin 2007 11:55
par Deedlit
Je viens de le terminer, et je dois dire que je suis assez déçue aussi.En gros, je me suis ennuyée à la lecture, sauf pour les petites histoires "intermèdes" que j'ai trouvé beaucoup plus prenantes que le récit principal... Le rythme est lent certes, mais c'est pas ça qui me dérange le plus, le truc c'est que je ne suis absolument pas entré dans l'histoire, j'ai même trouvé ça plat la plupart du temps, sans doute à cause d'Ombre, qui est un perso qui ne m'a fait ni chaud ni froid ; il m'a laissée indifférente et j'ai vraiment suivi ses aventures d'un oeil distant.Et puis, franchement, avec autant de pages, je m'attendais à un traitement beaucoup plus poussé des dieux ; là je suis restée sur ma faim :(Bref, c'est pas mauvais, tout n'est pas à jeter, d'ailleurs y'a de très bons passages, mais c'est quand même loin d'être transcendant... et les bons passages se font souvent attendre un peu trop longtemps.Au final j'ai plus l'impression d'avoir lu du Stephen King plutôt que de la Fantasy...
Posté : ven. 8 juin 2007 12:36
par eusebius
Personellement j'ai trouvé que c'était un chef d'oeuvre, de très loin le meilleur Gaiman que j'ai lu (il faut dire que je ne suis pas spécialement fan de cet auteur, je trouve souvent ses livres sympas mais il manque toujours quelquechose).Ce que j'ai adoré c'est qu'il s'agit d'un roman fleuve, qui rebondit sans cesse dans les directions les plus improbables, un roman assez désenchanté aussi, où les dieux oubliés ont perdu leur pouvoir (thème d'ailleurs assez classique en fantasy) et où leurs remplaçants n'ont plus grand chose d'humain.Au niveau de la construction de l'intrigue, il y a tellement de pistes, de rebondissements, de longues pauses aussi qui permettent au livre de respirer, c'est de mon point de vue tout simplement brillant. Quand à Ombre, bien sûr il porte bien son nom ce qui lui donne un côté froid, détaché, mais il est aussi attachant et profondément humain, à l'inverse des barjos qu'il cotoie.C'est ce décalage entre le personnage principal et le monde halluciné qu'il entoure qui est pour moi le vrai point fort de l'oeuvre.Pour finir petit HS pour dire que par contre j'ai trouvé la suite
Anansi Boys très peu réussie...

Posté : mar. 18 sept. 2007 12:36
par almaarea
Très étonnée de lire autant d'avis mitigés tant j'ai aimé ce livre !J'étais déjà fan de Gaiman après avoir lu Stardust, Neverwhere et Coraline, American Gods achève de lui donner sa place dans mon panthéon personnel ( reste à espérer qu'il ne devienne pas un dieu aussi cynique et désabusé que ceux de son livre

).Si dans ses autres oeuvres j'avais ressenti par moment un certain manque de profondeur psychologique, j'ai trouvé que ce (petit) défaut avait été ici corrigé . Beaucoup ont cité Laura, Czernobog, Ibis et Nancy parmi les réussites, perso je lui adjoint Ombre. (pourtant c'était mal parti, les taiseux ex-taulards n'étant pas ma tasse de thé

). Les noms ont une grande importance dans American Gods et Ombre porte fort bien son nom : ombre de lui même, incapable de vivre véritablement, d'assumer ses sentiments, il reste totalement fermé aux manifestations de magie auxquelles il est confronté. C'est finalement en acceptant ce qui est caché ( ses problèmes avec Laura et ceux liés à son origine, l'autre face de la pièce... ) qu'il se découvrira. A l'image des pièces qu'Ombre manipulent pour les faire apparaitre et disparaitre, ce livre est une mine de sous-entendus, d'implicites, de réflexions en passant tout simplement délicieuses ( ah le passage sur la peine de mort relevé par Publivore ! ). Pour peu qu'on aime la mythologie, quel plaisir de replacer tel ou tel personnage dans son panthéon d'origine

C'est d'ailleurs le seul point qui m'a frustré : en savoir si peu sur l'imaginaire américain et ne pas pouvoir relever les milles références qui, j'en suis sûre, parsème le livre. Je pourrai continuer à faire l'éloge de ce chef-d'oeuvre de fantasy pendant un bon moment mais le mieux est encore de le faire lire au plus grand nombre ! (je dédie cette lecture à Odin

)
Posté : mar. 18 sept. 2007 18:32
par Foradan
Ca va peut-être surprendre, mais en cherchant une citation pour l'édito du jour, j'ai refeuilleté American Gods, et je dois convenir que, dans ma perception, ce livre s'est bonifié avec le temps : libéré de l'oppression, du poids qui s'accumulent sur la destinée d'Ombre (je suis très empathique avec le héros), c'est extrèmement agréable à lire : d'ailleurs, la citation du jour m'a paru évidente comme l'un des plus beau compliment que l'on pouvait faire à son prochain.Un jour, je referai sans doute une critique différente de la première (ce qui n'empêche qu'elle correspondait à mon ressenti sorti à chaud), comme certains grands vins, il y a des livres qui gagnent à vieillir un peu.Edit: je viens de relire mon avis (3 ans plus tard), et en fait, ce que j'ai dit à l'époque reste vrai, c'est un livre étonnant, avec sa personnalité forte, et de relire mon avis me donne effectivement envie de le relire avec le recul de la sagesse, je suis convaincu qu'il n'en sera qu'encore meilleur.
Posté : mar. 18 sept. 2007 18:38
par almaarea
Oui, j'ai constaté avec plaisir que la citation du jour provenait d'American Gods, Elbakin se lance dans le prosélytisme

(Vous en faites pas, je vois des dieux partout en ce moment, ça me passera

)
Posté : mar. 23 oct. 2007 10:53
par IbZz
Bonjour, j'ai découvert American gods grâce à ce site, et en remercie donc les fondateurs. Je n'ai cependant pas du tout apprécié ce livre, que plusieurs ont justement comparé à du stephen King. Pour avoir récemment lu le topic concernant "l'épée de vérité", je vous trouve étrangemement sympathique avec Américan gods, alors qu'il ne vaut pas, à mes yeux évidemment, beaucoup plus que qu'un livre de Goodkind. Il en faut évidemment pour tous les goûts, mais où se trouve la profondeur des protagonistes? Tous semblent dépourvus d'une quelconque profondeur, presque autant que le Richard de Goodkind. Leurs réactions face à ce qu'il leur arrive sont constamment basiques et révélatrices du manque d'inspiration de leur auteur. Les scènes s'enchaînent lentement, de façon incohérente, et débouchent sur une fin prévisible et ennuyeuse qui ne laissera aucune trace dans mon esprit (j'allais dire dans celui du lecteur, mais je lutte contre l'envie de généraliser mon opinion). L'écriture est froide et basique, mais pas aussi médiocre que le reste. Elle ne m'a pas du tout donné envie de relire un autre livre de cet auteur en tout cas! Chaque situation aurait mérité d'être terriblement approfondie, afin qu'on n'ait pas l'impression d'être derrière une vitre au-delà de laquelle l'auteur nous empêche d'aller. Quant au sujet, c'est l'aspect le plus réussi du roman, et il est indéniable qu'il aurait pu faire l'objet d'un chef-d'oeuvre : l'apparition de ce nouveau panthéon moderne, dont l'implantation la plus forte doit certainement se trouver aux états-unis, est un phénomène très intéressant. Dommage que les capacités de l'auteur ne soient pas du tout à la hauteur de son ambition, du moins dans ce roman précisément. J'ai eu l'impression de me retrouver face à un simple synopsis. Peut-être que cette impression très négative vient de ce que mes précédentes lectures, trouvées également sur ce site - La forêt des mythagos et Titus d'enfer - m'ont par contre très impressionnées. Un avis sur un livre peut être fortement influencé par la précédente lecture, ce qui laisse part à une grande subjectivité. Je l'aurais lu immédiatement après Eragon qu'il m'eut paru peut-être fascinant? Cela dit, je remercie encore les fondateurs d'Elbakin de m'avoir fait découvrir des oeuvres magnifiques, et observe encore une fois qu'on ne peut pas avoir le même avis sur tout.
Posté : mar. 23 oct. 2007 13:36
par Gillossen
J'avoue que je cherche encore en quoi comparer l'Epée de Vérité et American Gods (il faut dire que je n'ai jamais saisi non plus le parallèle avec King, mais je n'ai lu que 3 ou 4 romans de l'auteur, en dehors de la Tour Sombre), mais j'espère qu'on te verra également poster au sujet des romans qui t'ont plu !

Posté : ven. 29 févr. 2008 08:19
par Gillossen