Je suis au final très déçu, clairement l’auteur a écrit bien mieux que ce
Waylander.
Je mettrais généreusement un 5,5/10.(au début je partais sur un 3/10 ou un 4/10, puis c'est monté au fur et à mesure car il y a des passages assez sympas quand même...)Si je l’avais lu dans la foulée de
Légende il y a 10 ans, j’aurais adoré… Mais là je n’ai pas beaucoup vibré. :mellow:Je serais sans doute moins sévère que
Duncan Rahl, mais mes ressentis ne sont pas si éloigné des siens.Dès le prologue des visions, des prophéties, un Elu… S’il cela avait été un autre que Gemmell, je me serais arrêté là !

Côté psychologie Waylander, Dardalion évoluent tellement rapidement et radicalement que cela en est ridicule.
► Afficher le texte
- Waylander passe de Voleur d’Âmes à défenseur de la veuve et de l’orphelin en quelques pages.- Dardalion passe de bouddhiste zen à templier vengeur en quelques pages.
Cela me rappelle l’excellent western
Le Derniers Face à Face où un timide universitaire tuberculeux et un rude hors-la-loi analphabète s'influaient l'un l'autre, mais avec une finesse psychologique stratosphérique par rapport à ce roman.
Style haché et brouillon ?En fait on passe d’une scène à l’autre en alternant action et palabre sans aucune transition.Cela manque cruellement de liant voire de consistance et je peine à reconnaître l’auteur qui m’a séduit avec ses personnages et ses ambiances douces-amères dans ses œuvres postérieures (
Lion de Macédoine, Rigante, Troie…).La quête de l’Armure de Bronze en territoire nadir ressemble à s’y méprendre à une aventure western ! :)Le siège de Dros Purdol fait alterner moment d’héroïsme et moment de désespoir ! :)Les 2 fils directeurs se laissent bien lire séparément mais forme un tout plutôt brouillon et décousu… <_<Sans parler de l’épilogue qui m’a laissé comme celui de
Qushmarrah de Glen Cook un goût amer : on a l’impression de passer à côté d’une grande saga qui n’a pas été écrite tant les pistes ouvertes semblaient prometteuses.Il y a une foultitude de personnage secondaires assez intéressants (on retrouvera quasiment tel quel les trouffions de Dros Purdol dans
Troie où les soldats thraces ressemblent beaucoup aux soldats vagrians) : comme l’écrivait
Dark Schneider c’est assez frustrant qu’ils n’aient pas été développés car l’auteur préfère se concentrer sur un Dakeyras en pleine crise d’identité mais ce dernier n’est qu’un prototype de Jon Shannow (lui nettement plus travaillé et abouti).Pour le reste la magie gemmellienne peut quand même faire son œuvre : embuscades, escarmouches, poursuites et cavales, infiltrations et assassinats, batailles et sièges désespérés… avec ici et là des pépites d’humanité qui tirent la larme à l’œil.Ce qui m’a soûlé par contre c’est tous ces deus ex-machina pour sauver Waylander des pétrins dans lequel l’auteur l'a fourré :
► Afficher le texte
il est piégé par les Vagrians : il est sauvé par Cadoras pourtant engagé pour le tuer, il est piégé par les Nadirs : il est sauvé par Cadoras encore une fois qui en plus se sacrifie pour lui, il est piégé par les Change-Peaux : il est sauvé par le mystérieux mutant sorti d’on ne sait où qu’il a aidé quelques pages auparavant ; il est piégé par la Confrérie : il est sauvé par Durmast qui retourne sa veste et se sacrifie pour lui…)
A ce stade, on a largement dépassé le cap du caricatural !!!

:rolleyes:Le livre accuse son âge non dans l’absolu mais dans sa position dans la bibliographie de l’auteur :dans la même niche,
Le Loup Blanc par exemple lui est nettement supérieur sur tous les plans !Mais c’est peut-être aussi l’esprit d’une époque (le livre est sorti en 1986) : je retrouve dans ces premiers Gemmell le manga
Hokuto no Ken avec son univers violent et désespéré où les assassins vengeurs alternent bastons et palabres pour défendre la veuve et l’orphelin, rétablir paix et justice sur Terre tout en trouvant la rédemption dans les bras de leur dulcinée ! Sans parler des méchants qui se sacrifient pour le gentil et des femmes de caractère piégées dans le rôle réel ou symbolique de demoiselles en détresse...Attention spoiler sur la fin de la saga
Waylander ! (enfin j'imagine...

)
Dark Schneider a écrit :Et ce que j'aime toujours autant dans ce cycle de Drenai, c'est la façon dont s'imbriquent les éléments qui servent de fil conducteur à tout le cycle. On peut lire les romans dans un ordre non chronologique sans que ça ne dérange vraiment, et à chaque fois on en apprend sur d'autres tomes (untel et l'ancêtre d'untel, tel événement conditionne tel autre événement qui fera l'objet d'un autre roman, etc). Ses romans ont beau être des one-shot, ça n'en constitue pas moins un véritable cycle, une longue chronologie, sans obliger le lecteur à tous lire d'un coup.
C’est assez plaisant en effet que pour Drenai en particulier (les Nadirs, le Comte de Bronze, Dros Delnoch, les Trente…) et que pour son œuvre en général (le post-apo, le western, les vengeurs solitaires, les hommes-bêtes, l’Esprit du Chaos, la Source, l’amour rédempteur…) on sente une vraie cohérence voire une vraie unité qui s’étale sur 25 ans et 30 livres.C’est assez rare pour être signalé ! :)Sinon je persiste et je signe, si vous avez aimé Gemmell vous aimerez sûrement Paul Kearney !
