J'attendais
La piste des cendres depuis son annonce et je peux désormais dire que j'ai encore une fois passé un très moment en arpentant une nouvelle fois le Nouveau-Coronado.
Comme je le soulignais dans mon précédent post, le lecteur de
L'empire du léopard prendra certainement plaisir à découvrir un Nouveau-Coronado pas loin d'être métamorphosé. En raison d'une intervention humaine, bien sûr, mais surtout parce que le nord du pays, que l'on découvre avec ce nouveau roman, ne ressemble en rien à ce que l'on connaissait.
Si j'ai immédiatement accroché au personnage d'Azel, tourmenté comme pouvait l'être Cérès, je me suis montré plus sceptique en découvrant la présence d'un second puis troisième narrateur; respectivement Artemis et Calider.
Et cette crainte s'est malheureusement un peu avérée fondée.
Alors que
L'empire du léopard offrait un sentiment de continuité, une narration plus cadrée,
La piste des cendres a pris le parti de diversifier son intrigue, aussi bien sur le plan géographique que thématique.
Et cela joue, je trouve, en défaveur de l'intrigue d'Azel. Autant la première partie est incroyablement bien maitrisée, avec une découverte du personnage d'Azel qui marque, une relation avec Ombeline d'une grande justesse (sans aucun doute l'un des gros points forts du roman), un final dont je me souviendrai longtemps... Autant la suite m'a donnée l'impression que l'intrigue d'Artemis et de Calider non seulement diluait l'intensité de celle d'Azel mais existait en grande partie dans le simple but d'illustrer les problèmes politiques du Nouveau-Coronado.
Le meilleur exemple pour illustrer mon propos est le personnage de Zuhaitza. C'est un bon personnage, mais on ne la voit tout simplement pas assez. Ou du moins pas suffisamment pour que je puisse comprendre ou ressentir l'intensité de sa relation avec Azel. Et à choisir, j'aurais échangé certains chapitres, ceux de Calider, ceux avec le colonel qui vient de Verrières (

) contre plus de temps pour approfondir Zuhaitza et, par extension, l'intrigue d'Azel.
C'est donc un sentiment assez frustrant car j’ai l'impression qu'Azel s'efface un peu trop à partir d'un certain point.
Pour finir, parlons de la fin. Je ne la voyais pas venir celle-là

Et quand je dis
celle-là, je ne parle pas de l'une de mes Salamandres préférées (l'autre aussi est officier d'ailleurs)

J'avoue avoir été assez déstabilisé par cet épilogue.
Cérès est un personnage que j'aime beaucoup et la fin de
L'empire du léopard y est pour beaucoup. Fin presque mystique, avec une Cérès qui ferait presque froid dans le dos. Et là, on la retrouve toute souriante... sur une île... élevant des abeilles. Si on devait un jour retrouver le personnage, j'espère que ce sera dans d'autres conditions.
"
Reviens-moi, dans la nuit et le sang". Je m'imaginais autre chose pour être honnête
