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Je vais t'éviter des problèmes de santé en ne postant plus sur ce topic

Lisbeï13 a écrit :je vous laisse méditer une petite sentence digne d'un maître jedi : "Ce n'est pas parce que tu as la possibilité physique ou technologique de faire une chose que tu as le droit de la faire" ... que la Force soit avec vous ...

Dans Jurassik Park, c'était "vous étiez tellement occupé à vous demander comment vous pouviez le faire que vous ne vous êtes jamais demandé si vous en aviez le droit".J'espère la survie du livre papier pour le confort de lecture, pour le plaisir de tourner les pages, pour lire sans surveiller sa jauge de batterie, pour les illustrations de couverture, pour les dédicaces, pour l'offrir (voire le recevoir).Le numérique part de zéro, donc il aura mathématiquement une forte croissance à un moment, mais il a ses propres limites.

Gilthanas a écrit :Je vais t'éviter des problèmes de santé en ne postant plus sur ce topic

Merci, la sécurité sociale te remercie du fond du cœur

Que je pirate/vole/contrefaçonne des auteurs morts ou dont l'éditeur ne joue pas le jeu (prix prohibitifs - et encore, je les achète quand même -, non-disponibles en numériques), c'la fin du monde, que l'état s'approprie de manière sauvage et légale seulement pour lui les oeuvres d'auteurs encore vivants, ça fait réagir personne... sauf les auteurs et leurs éditeurs.

Nariel, désolée, je ne saisis pas à quoi tu fais allusion à la fin de ton message ...Et je ne dis pas que le piratage soit le fin du monde, mais quand on vit dans une société, il y a des règles, et je peux te dire que moi aussi il y a plein de choses qui me font envie et que je n'ai pas les moyens de me payer, mais je ne vais pas les voler pour autant ...Et je soulignais aussi le fait que la dématérialisation était propice au vol parce que l'on a pas vraiment conscience de faire quelque chose de mal, et qu'on risque moins de se faire attraper ... mais cela reste du vol, et je suis sûre que tu n'imaginerais pas aller dans un magasin pour voler des choses qui te font envie ... mais sur internet, tu le fais sans trop y réfléchir.

La dématérialisation est surtout propice à une économie post-pénurie

Très intéressant ce système économique ... je préfère la terminologie française, je crois, "économie de l'abondance", c'est plus optimiste, non ?

Tu devrais te renseigner sur le projet ReLire, c'est très instructif (dont le droit du serf a beaucoup parlé) : l'auteur doit refuser de se voir réédité un livre devenu indisponible, mais on ne lui demande pas son avis, c'est lui qui doit faire toutes les démarches. Il n'est pas prévenu non plus. C'est plus complexe que ça, mais plus on creuse, plus ça fait peur : la Team Alexandriz fait le même travail qu'eux au final (puisqu'ils retirent les epub à la demande de l'auteur il me semble, ou ils l'ont eu fait : ils numérisent sans travail éditorial, comme ReLire), eh bien ReLire ne retire les livres de sa liste de "à numériser" que sur demande de l'auteur. Pompon : l'éditeur, celui qui a laissé le livre devenir indisponible, touche aussi sa part du gâteaux une fois le livre réédité vendu. De quel droit ?Bref, spoliation du droit d'auteur. Légale.

Merci pour les infos, je vais aller voir ça ... mais pas ce soir, je suis claquée ! Bonne soirée !

De rien, si ça peut faire connaître ! Surtout, il faut en parler aux auteurs qui n'ont pas Internet, parce que bon... sans ça, ils ne peuvent opposer aucun droit de véto sur la publication de leur livre.

Apple a perdu cette bataille, mais a t-elle perdu la guerre ?:arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/news/193 ... numeriques

Gillossen a écrit :Estimez-vous que les prix sont "corrects" par chez nous, sachant qu'il faut bien que l'éditeur, l'imprimeur, etc, s'en sortent derrière...

Ben je viens de lâcher plus de 65€ pour 3 bouquins... je sais pas vous mais pour moi c'est un vrai budget, alors je dois dire que sans penser à l'éditeur, l'imprimeur, etc je constate qu'on atteint les limites d'un système, et qu'il ne faut pas s'étonner que de moins en moins de monde achète en librairie.Ce qui est dommage parce que j'aime l'objet en lui-même. En Allemagne pour exemple (donc pas un marché VO sans traductions) les prix sont 2fois moins cher... A ma connaissance, les éditeurs et les imprimeurs s'en sortent aussi de l'autre côté du Rhin.

Question innocente : est-ce qu'en Allemagne les taxes, charges sociales, prélèvements obligatoires etc. sont les mêmes ?En France (je ne connais pas l'économie allemande), une chose coute cher pour toute entreprise, ce sont les emplois.Attention, je ne dis pas que tout est la faute de la politique économique de la France, il y a certainement des éditeurs qui gèrent mal leur politique de prix, mais peut-être que d'autres essaient de juste gagner 'normalement' leur vie.

Sur le niveau des charges, je ne peux pas dire ce qu'il en est précisément en Allemagne. Par contre, il n'y a pas de salaire minimum et dans certains boulot peu qualifiés il y a des gens qui bossent pour des salaires de deux ou trois euros de l'heure (le smic est à plus de neuf euros de l'heure en France). Ceci dit, l'imprimerie est peut-être une activité qui possède des syndicats puissants (et donc assez bien défendu).Soit dit en passant, sur la partie imprimerie, une partie de ce qui est publié en France n'est pas imprimé dans le pays. Eclipse fait tirer des livres en Italie, Pocket en Espagne et le dernier Jaworski chez les Moutons Electriques a été imprimé en République Tchèque. La plus part des maisons d'éditions ont une partie de leur catalogue imprimé ailleurs en Europe.D'autre part, le marché de l'imaginaire, et donc les tirages, ne sont pas du même ordre qu'en France. C'est le pays de Perry Rhodan, la plus longue saga de SF, qui vend certes moins qu'à une époque mais dont le tirage des fascicules hebdomadaires était encore de 80.000 ex. il y a deux ans.

Il n'y a effectivemnt pas de salaire minimum tel qu'on le comprend en France, cad pour tout le monde. Les salaires sont négociés par branche. Les syndicats automobiles par exemple négocient à la baisse (oui oui, ça surprend les salariés au premier abord) ou à la hausse (oui oui, ça surprend les patrons au premier abord) en fonction de l'activité économique. Dans toutes les branches ce genre de négo a lieu tous les 2 à 5 ans.Pour les 2-3euros/heure, je trouve que c'est un peu caricatural. Oui cela existe, mais cela touche une toute petite partie de la population active, en intérim notament. En France, du coup, c'est souvent stigmatisé par les uns mais aussi par les autres, alors que ce n'est pas représentatif et pas le fond du débat de "quelle est la juste rémunération dans un monde globalisé". Les allemands, eux, ne connaissent pas le système de RSA en complément d'un salaire.Bon concernant les tirages, je trouve que c'est un peu un argument "tarte à la crème", parce qu'au USA les livres devraient être encore moins chers qu'en Allemagne ou qu' au UK.Et puis, ce que j'appelle la limite du système dans mon post précédent, c'est que cela ne motive pas les gens d'acheter des bouquins à 20-25€. Donc il y en a qui ferront l'impasse, alors qu'à 10€ ils l'auraient acheté et lu. Ils auraient ptet même acheté la suite, ou la trilogie, se serraient pris au jeu de la lecture... effet boule de neige, quoi.Alors qu'à 20-25€, ils préfèrent partir en vacances avec leur tablette numérique à checker les connexions WiFi pour les films en streaming.Les prix sont fixé en fonction d'un tirage, mais le prix peut tuer un tirage.

L'argument du tirage n'est pas tant "tarte à la crème" que ça. C'est juste que ça n'est pas linéaire comme principe, mais plutôt logarithmique. Du coup, y a pas forcément beaucoup de différence entre 20.000 et 200.000 alors qu'entre 2000 et 20.000 c'est déjà plus sensible.En général en imprimerie, tu calcules un tarif sur la base d'un calage (fixe) et d'un roulage (fonction du nombre d'exemplaires). C'est donc surtout l'amortissement du calage par rapport au nombre d'exemplaires qui fait varier le prix par exemplaire. Quand on amortit 200 € de calage (chiffre fictif) sur 20.000 ex., ça revient à un centime par bouquin contre dix centimes quand tu n'en tires que 2000. Un gain de 9 centimes par exemplaire. Quand tu passes de 20.000 à 200.000, le gain n'est plus que de 0,9 centimes. Donc passé une certaine "taille" du marché, l'écart n'est plus tellement sensible.Un autre point que je ne connais pas, c'est le système de distribution germanique : est-ce que ça autorise les retours et dans quelle proportion se font ses derniers ?De diverses discussions entre éditeurs en divers endroits et de quelques chiffres aperçus à propos du marché du livre en 2012 en France j'ai constaté qu'une part non négligeable des tirages finis au pilon (en gros ça me laissait supposer entre un tiers et la moitié). Ça ne veut évidemment pas dire que si on se débrouillait pour avoir des tirages parfaitement calibrés au besoin du marché les livres pourraient être 30 à 50 % moins cher, mais le fait est que si on ne faisait pas payer au lecteur le fait qu'on produit plus que l'on ne vendra au final, on pourrait économiser un peu au final (ce qui est d'ailleurs le cas du numérique : fini le pilon ).Faut pas perdre de vue que chez nous la loi du prix unique rend assez difficile de brader les fonds de stock et de fait provoque des pilonnages d'invendus par pleines palettes.

http://lunesdencre.eklablog.com/375-euros-a96088187Ah, la spéculation !

Lisbeï13 a écrit :(...) ... comme d'entrer dans une librairie, de mettre quelques livres sous son manteau et d'en ressortir en courant ... et ce n'est pas parce que la personne que tu spolies n'est pas en face de toi quand tu télécharges illégalement quelque chose sur le net que tu ne lèses personne (...)

Personnellement je ne pirate pas, et donc je suis plutôt de ton avis sur tout tes messages (notamment des justifications +/- ridicules pour pirater)MAIS,Mélanger vol et piratage m'a toujours gêné, et me semble plus l'apanage de lobbyiste... Dans un cas (vol) tu prends un (des) article(s) qui par conséquent n'existeront plus à l'endroit du délit. Tu spolie directement la victime du délit de son bien.Dans l'autre cas (piratage) tu ne fais pas disparaitre un article quelque part pour en profiter toi même, étant donné qu'il n'y a pas un nombre définie d'article numérique en vente. ça n'en reste pas moins illégale, ça ne m'empêche pas de préférer a 100% la légalité au piratage, mais quitte à prendre des exemples autant prendre les bons :Le piratage ça correspondrait bien plus à un squatteur qui viendrait habiter dans ta résidence secondaire que tu n'utilises pas (ne loues pas, n'habites pas). Tu as beau ne pas l'utiliser, ne pas la louer, il reste injuste que le squatteur en profite gratuitement sans ton autorisation alors que d'autre serait prêt à payer pour la même chose...

Le piratage ça correspondrait bien plus à un squatteur qui viendrait habiter dans ta résidence secondaire

Ah ouais ? La résidence secondaire de l'éditeur alors ? Parce que l'auteur qui attend les droits liés aux ventes de son bouquin, je crois vraiment pas qu'il considère son bouquin comme une luxueuse résidence secondaire vu que pour certains ils galèrent déjà à payer le loyer de sa principale

Intéressante vision des choses, Qwarrock, mais je penche plus du côté de Witch ! En tous les cas, ça me rassure de n'être pas la seule vieille réac non-adepte du piratage ...